Où trouver l’homme ? Episode 12 : il ne faut jurer de rien


A la recherche du prince charmant

(Je rappelle à mon nouveau lectorat qui débarquerait ici pour la première fois que tout ceci n’est qu’une fiction, qu’en vrai, je cherche pas un homme et que celui qui va être décrit dans l’épisode suivant n’existe pas. Toute ressemblance avec une personne existante ne serait donc que fortuite, comme on dit en début des épisodes de Cas de divorce).

Ce qui est dur quand on cherche son futur mari ou équivalent, c’est de le trouver. Parce que trouver un mec comme ça, pour une nuit ou plus, c’est pas si difficile mais là, il s’agit de trouver l’homme qui va partager un long moment de ma vie, que je vais présenter à ma famille donc il a intérêt à assurer. Dieu merci, ma mère ayant souffert de la discrimination « nous ne sommes pas du même milieu social », pour ma part, ce ne sera pas trop un souci. Du moment qu’il est bien élevé et qu’il a de l’ambition dans son métier, tout est valable. Mais bon, il faut quand même qu’il me plaise à moi pour commencer car ma mère peut accepter un mec qui fait n’importe quelle profession mais pas un mec qui me rend pas heureuse. Logique.


J’ai donc décidé de donner une deuxième chance au monsieur du smirting, estimant qu’il avait peut-être été intimidé la première fois, même si j’estime être la fille la moins impressionnante du monde. Me voici donc devant le domicile du jeune homme, espérant qu’en terrain connu, il soit plus liant. J’y crois, j’y crois, j’y crois. Je sonne, il me fait rentrer, je lui fais la bise et de suite, je sens la tension monter d’un cran. Que nous sommes à l’aise, c’est un bonheur. Il me sert un café, on se donne des nouvelles depuis notre
dernière entrevue. Et à nouveau, le blanc. Mais cette fois ci, nouvelle donnée : je suis chez lui donc en scannant le coin, je vais bien trouver quelque chose qui m’accroche. Aucun livre ne traîne, des magazines, peut-être? Un programme télé… Bon, ben, allons y gaiement, parlons télé. « Et alors, tu regardes quoi à la télé? » Et voilà qu’il me propose de mater un DVD… J’ai pas dû bien m’exprimer.

Au bout de 2 épisodes et demi de Lost je sens que je pique furieusement du nez. Est-il de bon ton de s’endormir au deuxième rendez-vous? Je ne suis pas sûre. A la limite, après une partie de jambe en l’air, ça marche mais sinon, je vais passer pour une vilaine malpolie. Déjà que… Bon, essaie de te concentrer sur Sawyer, ça va te maintenir éveillée. Oui, de toute façon, j’ai toujours fantasmé sur Sawyer alors le fait d’avoir un mec ne changera rien à l’affaire. Autant qu’il s’habitue de suite à ce que je bave devant les beaux mecs de la télé. Comme s’il se rinçait pas l’œil sur Kate, lui.

Je lui demande où sont les toilettes à la fin d’un épisode, espérant mettre fin au visionnage. Dans les toilettes, je me rassemble et je fais un point. J’aime bien réfléchir aux toilettes, c’est un endroit calme. Alors techniquement, ce garçon est serviable, mignon, gentil. De l’autre, on vit réellement sur deux planètes différentes, j’ai pas encore réussi à trouver un sujet en commun et la tension entre nous ne cesse d’augmenter mais elle n’a rien de sexuelle. Durée d’une relation à vue de nez : quelques jours. Durée de la relation que je cherche : à vie (enfin, à peu près, quoi). Bien, à présent, il va falloir sortir des toilettes et annoncer à ce pauvre jeune homme que c’est fini entre nous, même si ça n’a pas commencé.

De retour au salon, je récupère ma place et plonge mon nez dans ma tasse de thé. Silence. Bon, allez, on va en finir, je crois qu’il n’attend que ça de toute façon. A moins qu’il ait une réelle passion pour la contemplation mais j’en doute, j’ai l’impression que la tension dans cette pièce est à couper au couteau. Bon, j’ouvre la bouche et lui dis que je vais y aller. Il me demande quand on se revoit. Alors là, deux options : l’hypocrite « on s’appelle » qui veut clairement dire qu’on ne le fera pas mais qu’on a la politesse (ou la
lâcheté) de pas envoyer dans la figure de l’autre qu’on n’a plus envie de le revoir : soit l’honnêteté. Bon, comme tout ceci n’est qu’une fiction, je peux me permettre d’être couillue. « Ecoute, je crois qu’on n’a pas grand-chose à faire ensemble. Tu es très sympa et tout mais on n’a pas du tout d’atomes crochus alors je crois qu’on va arrêter de faire semblant. Je suis désolée ». Il me regarde puis me répond froidement : « je me faisais la même réflexion mais j’osais pas le dire. Bon ben ciao, je te dis pas à la prochaine ».

On se fait poliment la bise et me voilà sur le palier de son appartement, légèrement décontenancée. C’est ce que je voulais, certes mais c’est toujours bizarre de partir en sachant qu’on ne se reverra pas. Et mon ego a un peu de mal à digérer. Enfin, c’est reparti pour la recherche. La semaine prochaine, je vais au musée.

6 réflexions sur “Où trouver l’homme ? Episode 12 : il ne faut jurer de rien

  1. Rhhaaa très bien fait ton article, Nina! Moi, rien que derrière mon écran, je me sentais super mal à l’aise… (et priais limite pour que y’ai le feu, un seisme, qu’il fasse un infarctus…bref n’importe quoi pour faire cesser ce silence c’est horrible)

  2. Pas faux : tu réponds un peu à la question de savoir si il ne faut mieux pas remplacer un « on se rappelle » par un « bon, bah ça n’a pas donné grand chose, on ne se reverra plus »…
    Peut-être moins brutal est « bah, au revoir, à une prochaine si on se recroise par hasard »

  3. c’est bien ce côté honnête. C’est franc et clair.

    Tu aurais pu (fictionnellement parlant ;-)) jouer avec lui, faire la faible femme, demander protection, lui faire croire que …

    et au final cela aurait peut-être donné ceci :

    « Une femme a un ami masculin proche. Ce qui signifie qu’il est probablement intéressé par elle, ce qui expliquerait pourquoi il lui tourne tellement autour. Elle le voit strictement comme un ami. Ca commence toujours par « tu es un mec formidable, mais je ne t’aime pas de cette manière ». En gros, c’est un peu comme si un type se rendant à un entretien d’embauche s’entendait dire par l’entreprise : « vous avez un excellent CV et toutes les qualifications requises, mais nous ne vous embaucherons pas. Cependant, nous utiliserons votre CV comme point de comparaison avec tous les autres postulants. Mais nous allons certainement embaucher quelqu’un d’autre de nettement moins qualifié et probablement alcoolique. Et si ça ne marche pas avec lui, nous prendrons un autre, mais toujours pas vous. En fait, nous ne vous embaucherons jamais. Mais nous vous appellerons de temps en temps pour nous plaindre auprès de vous de la personne que nous avons embauchée ».

    Tandis que là fin de non recevoir clair et poli. Et chacun peut passer à autre chose.

    PS : bon en fait cela n’avait pas trop à voir avec ton article mais je trouve cette comparaison ‘boulot-relations amoureuses’ très juste.

  4. Rares sont mes prises de position dans ce monde mais la réflexion d’Yves m’a conquise !
    La sincérité et le rentre-dedans sont la clé de la réussite dans la quête des sentiments. Vaut mieux échouer que rester seule sur sa banquette d’accueil…
    Avoir le courage de dire tout simplement les choses comme le Héros de ton histoire imaginaire. Direct, sans détour ! Tournez la page et se dire que quelque part… un p’tit mâle vous regarde de loin ou pense à vous..
    QUELLE délectation et joli rêve quand même !

  5. J’ai comme la sensation que je viens de dégager un personnage masculin qui a la sympathie de tous… Aurais-je fait une boulette?? (heureusement que c’est fictif, j’aurais été foutue de le rappeler après ça!! :D)

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