Paranoïa, on est sûr qu’on n’en revient pas

[Impossible de trouver la chanson dont est extrait le titre… Mais j’ai pas trop cherché non plus]

Lundi soir, retour de soirée, ligne 9, 23h45, je crois (par là). Je suis plongée dans mon livre quand un homme s’assied face à moi, je ne fais pas trop attention, prise dans mon livre. Le métro repart et là, je sens un truc qui me touche les jambes. Oh mince, c’est quoi encore ce délire ?


D’abord, c’est le sac à dos qu’il a sur les genoux qui me frôlent. Je ne dis rien, je ne vois pas le mal. Seulement voilà, le mec en face s’affaisse genre je dors et sa jambe se glisse entre les miennes. Heu ? Bon je me recule un peu sur mon siège en regardant discrètement le monsieur. Ouais, non, évidemment, ce n’est pas précisément mon type de mec, je tape pas dans la cinquantaine. Au fur et à mesure du trajet, ses jambes s’installent autour des miennes, une entre les miennes, l’autre à l’extérieur, je feins de ne rien remarquer. Il a l’air
de s’endormir donc soit il ne le fait pas exprès, soit il guette une réaction de ma part et il n’en aura aucune. Evidemment, c’est là que je me rends compte que je suis en train de lire Lolita de Nabokov. Sauf que même si je fais pas mes 29 ans, j’ai clairement plus le corps d’une jeune ado avec des seins naissants. De toute façon, à l’adolescence, j’avais déjà plein de seins.



Ma station, je me désembrique comme je peux, pas forcément aimablement et je pars sans même le regarder. Mais je suis turlupinée. Le mec avait vraiment l’air de somnoler, ses mains sont restées apparentes et croisées sur sa poitrine (à un moment, j’ai cru que l’une d’entre elles me touchaient mais c’était toujours son sac à dos). D’un autre côté, ce sac, là, il ne cachait rien ? Ceci étant, j’ai du mal à concevoir d’être encore tombée sur un pervers, malgré ma lecture. D’abord lire Lolita n’est pas un signe de perversion quelle qu’elle soit, c’est juste de la culture. Ensuite, je pense avoir eu mon compte, merci. Mais finalement, ce qui m’ennuie le plus, c’est de me poser la question. Est-ce que j’ai pas un peu la manie de voir le mal partout ? Non parce que des frottement de genoux, c’est quand même pas super violent, il m’arrive d’être plus intime avec des inconnus aux heures de pointes.



Au fond, je trouve assez triste de se sentir agressée au moindre effleurement, de se demander si c’est accidentel ou non. Et qu’à chaque fois, on parte dans le bon vieux laïus du « mais merde, j’ai le droit de sortir dans la rue et de lire du Nabokov sans être emmerdée ! ». Ce qui arrive relativement souvent genre hier, personne ne m’a tripotée, effleurée ou quoi que ce soit du style. Le seul contact physique avec des hommes se sont limités à des effleurements de doigts quand on m’a tendu un briquet (parce que j’oublie toujours le mien) ou le ticket du Monoprix. D’ailleurs qu’est-ce qu’il était choupi le caissier dis donc. En fait, je me demande si faut pas prendre le laïus à l’envers : « mais merde, un corps étranger a le droit de m’effleurer (par accident, je précise) sans que de suite, je me sente victime d’harcèlement sexuel ».




Bref, en attendant, je ne sais toujours pas si je suis paranoïaque ou aimant à pervers. Et si je devrais donc mettre une couverture opaque sur mon livre.

12 réflexions sur “Paranoïa, on est sûr qu’on n’en revient pas

  1. En mm temps, est-ce que « Lolita » serait vraiment sensé pouvoir envoyer un message (si on part du principe simpliste « je suis ce que je lis » que suppose les pervers(es)) ?

  2. Salut Nina
    Dans le metro il y a quand même pas mal de pervers, faut pas trop l’oublier, après pas de parano…
    Pour le livre, je lisais la dernière fois « Journal d’une femme adultère » avec une femme dénudé en couverture. J’ai recouvert le bouquin de kraft pour pas que l’on m’emmerde…

  3. Certes les attouchements sont insuppportables mais là il n’y en a pas.

    Vous devriez prendre la vie de façon plus détendue. Je me suis fait agressé dans un bar, rien de dramatique heureusement, cela ne m’empêche pas de continuer à sortir.

    je suis prudent, c’est tout.

    Vous ne croyez pas qu’il y a des choses plus graves que cette scène dans le métro ? Tant qu’à Lolita de NABOKOV, sans être une brute ignare je ne l’ai pas lu,je n’ai vu que le film, remarquable d’ailleurs, de Stanley Kubrick, sorti en 1962 et l’actrice y est âgée de 14 ans mais en fait 16.

    Je en regrette pas de ne pas avoir lu cette passion d’un homme pour une fille de 12 ans. La pédophilie ne m’a jamais attiré, alors que j’adore le film Jeux interdits sur la découverte de l’amour par deux enfants.

  4. C’est vous chère Mademoiselle qui extrapolait. Pour le fait de sortir à nouveau ou non je ne parlais que de moi. La question qui me taraude est de savoir pourquoi vous êtes restée à cette place ou pourquoi vous êtes restée silencieuse. Selon les renvois de votre site celà vous est déjà arrivé dans un train je crois. Pourquoi maintenir une présence qui vous pèse? partir n’est pas fuir. Il y a des fois ou il vaut mieux laisser la place aux goujats, leur répondre est une énergie si mal placée !!! Ou alors il faut réagir et demander de cesser cette attitude.Pourquoi rester à tout prix ? C’est un mystère qui m’étonne.

    avec mes salutations les meilleures LOUIS

    PS Vous vouvoyant depuis le début croyez vous opportun de me tutoyer ?

  5. En effet dès que l’on n’est pas d’accord avec vous vous prenez la mouche et traitez l’autre de « je ne sais quoi ».Un petit déficit d’identité, classique chez les personnes exposant une vie plus ou moins fantasmée sur Internet.

    C’est amusant et un peu intolérant.

  6. Louis, tu devrais savoir qu’il n’est pas permis de critiquer ou de contredire une femme, de surcroît lorsque celle-ci est imbue d’elle-même.

  7. Désolé, je reparcours votre blog à reculons!

    oh vous me faites penser à une histoire dans un métro.

    Je lisais confortablement sur un strapontin quand le métro a fait une embardée et donné un coup de frein.
    Une demoiselle trop charmante qui se tenait à la barre quasiment derrière moi, en a fait le tour telle une stripteaseuse involontaire et a terminé sa course … sur mes genoux et accessoirement sur mon livre qu’elle a par ailleurs entièrement détruit…

    Il y a eu comme un moment de pause, d’arrêt sur image pendant lequel la demoiselle, sur mes genoux, (et sur les mains qui tenaient mon livre plié en 12) m’a regardé, mi horrifiée mi désolée (pas mi charmée…). Elle s’est tellement confondue en excuses que je ne suis pas certain que la station suivante était la sortie qu’elle avait prévue…
    c’est comme ça que je vis mes attouchements dans le métro, moi…

  8. bah la chanson c paranoia de Starmania mais je trouve pas de video dommage. Sinon pour le sujet bah oui je pense que tu aurai du lui dire de remballer ses genoux même si c’était pas pour te tripoter les genoux c’était clairement du sans gène donc ça aurait été justifié que tu réagisses. Mais bizarrement le fait de soupçonner le gars d’un truc gore ça a fait que tu as subi sans broncher son impolitesse. à méditer.

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