Bonus : La gestion de l’échec

(article écrit il y a de cela un an, quand j’étais en recherche d’emploi sur un blog que j’avais crée à cet effet. S’il ne répond pas tout à fait à la problématique que j’aborde aujourd’hui, je le trouve intéressant car écrit à chaud et très révélateur de mes tourments à l’époque).
 
Il y a un truc pénible quand on cherche un emploi : les désillusions. Ce mois-ci, j’en ai eu pas mal, entre l’entretien qui se passe à la perfection et le boulot qui me passe sous le nez d’un rien, un entretien bidon qui n’a servi qu’à me faire perdre un après-midi. La semaine dernière, j’ai été contactée par le Journal de l’Internaute qui était intéressé par ma candidature mais fallait que j’écrive un article pour qu’ils voient. J’ai donc envoyé. J’ai pas été prise.
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Lundi, 11h30, la nouvelle tombe. Un coup de fil de 2 minutes 30 maxi. Ce ne sera pas moi mais un(e) autre. Encore. Là, j’avoue que j’ai pas pu m’empêcher de repenser au film Le Couperet de Costa Gavras. Pour ceux qui ne l’ont pas vu, je résume : un chômeur (José Garcia), tue tous ceux qui ont un niveau équivalent au sien et pourraient lui subtiliser le poste qu’il vise. N’étant pas psychopathe, je ne tuerai personne mais des fois, se dire qu’on était deux sur un poste et que c’est l’autre qui l’a eu, ça déprime. Premier réflexe : retourner sous la couette voir si j’y suis et entamer la traditionnelle « pourquoi mais pourquoi ? Je suis une sombre m****, la lie de la race humaine, personne ne m’aime, même pas mon chat ».

Bon, rassurez-vous, c’est bon, j’ai fini ma déprime, j’ai pas non plus que ça à faire. C’est vrai que plus les refus s’accumulent, plus j’ai tendance à me demander pourquoi je
persiste, me persuadant de façon ridicule et stérile que non, je trouverai jamais de boulot dans ce milieu. Parce qu’à ce niveau là, autant plier boutique et chercher dans une autre branche.

Mais comment gérer ces non à répétition sans perdre confiance en soi et en ses compétences ? Bon, moi, j’ai ma cellule « t’arrêtes de râler, oui ? » composée de ma sœur et de mes amies et de lecteurs de mon autre blog, toujours en pleine expansion (pas trop compris ce qu’il s’est passé la semaine dernière, un média a dû en parler sans que je sache) qui me trouvent si brillante, talentueuse, drôle et tout ça. Oui, là, c’est le paragraphe où j’ai oublié ma modestie. Bref, tout le monde me dit « qu’il n’y a pas de raisons » que je trouve pas de boulot parce que je le vaux bien. Moi, j’ai des doutes quand même des fois. Mais je continue.

Parce que si je fais pas journaliste, je vais faire quoi ? Je ne sais faire que ça et je ne veux faire que ça. Ou de la comm à la limite mais ça va de pair, pour moi. Mais
pour le reste… Je peux faire des jobs alimentaires comme caissière, guichetière à la Poste (déjà fait), téléprospectrice ou serveuse (quoi que non, je casserais trop d’assiettes). Mais sans vouloir me montrer méprisante, j’aurais du mal à avaler le fait que j’ai fait 7 ans d’études pour finir par faire un boulot où seul le niveau bac est exigé. Cette année, en juin, je fêterai les 9 ans de mon bac, me dire que j’ai passé 9 ans à étudier et galérer pour rien… Non, ça ne passerait pas. Et puis, il y a tellement d’investissement que je ne peux pas tout laisser tomber du jour au lendemain. Mes parents qui m’ont toujours laissé faire ce que je voulais, mes amis et ma sœur qui me reboostent quand je suis en bas de la pente. Sans parler de MON investissement personnel, les kilos d’articles rédigés de ma jolie plume qui s’accumulent dans mon press book. Tout ça pour rien ? Hors de question.

Ma déception, j’essaie de la transformer en énergie. Tu n’as pas voulu de moi ? Et bien, c’est pas grave, tu sais pas ce que tu rates. Je deviendrai une grande journaliste et
je te rirai au nez. Bon, c’est pas tout ça mais je dois candidater, moi.

12 réflexions sur “Bonus : La gestion de l’échec

  1. Je constate en te lisant que finalement, rien n’a vraiment changé pour les journalistes… Il y a plus de 15 ans, je galérais déjà pour trouver un poste. Je venais de ma province, à l’assaut de la capitale, sans soutien, sans réseau. J’ai mis 7 ans avant de sortir la tête de l’eau, grâce à un ami qui m’avait filé un tuyau. Je te souhaite bon courage, Nina. Il en faut de nos jours pour arrêter de manger des couleuvres et finir par entrer dans la presse… Ce n’est pas un message très positif, mais faut aussi parfois regarder la réalité en face… 🙂

  2. Un article qui pose clairement les choses… Ma Nina, je ne peux que saluer ton courage. J’avais eu vent il y a… 10 ans de la mission commando que Corinne décrit si dessus et je me dis souvent : « Nina elle est en plein d’dans. Mais vue sa hargne, un jour ça va marcher ».

    Je sais : La Fatalité a bon dos… Mais c’est comme pour les Vingtenaires : tu nous a souvent dit que tu avais voulu tout lacher, tout laisser tomber. Et pourtant tu as su à chaque fois rebondir et ecrire l’article quotidien. C’est pareil pour le boulot : viendra un jour où tu arriveras en entretien avec une brouette et ou tu diras
    « Bonjour je postule pour le boulot de djeurnaliste : voici mon book »
    Et là on t’dira oui…

    Courage ma Nina !

  3. Marrant je ne trouvais pas que Lucas te dénigrait… Un sens caché? En tout cas je comprends ton découragement. je suis fatiguée, aussi, de me battre et de rassembler toutes mes forces pour tout. mare, marre, marre. Courage. ce que tu fais sur ce site est super.

  4. Alia, cet article a été écrit y a un an, j’ai du travail depuis et un travail qui me plaît donc je ne cherche rien d’autre. D’où ma réaction rapport à Lucas qui me dit un peu trop souvent que travailler pour un journal féminin, c’est pas top mais que dans 10 ans, je bosserai au Monde, ce qui n’est pas forcément dans mes projets.

  5. Tututut. Je ne denigre pas ton travail. Je ne sais même pas en quoi il consiste exactement. Ce qu je sais c’est que tu ne passe saps tes journées à chercher l’info, à redactionner, à être une journaliste quoi. That’s all Folks.
    Tu boudes encore ???

  6. rien à voir mais hier soir sur France Télévision « ce soir(ou jamais) » était consacré aux 20-30 ans. Frédéeic Taddei avait choisi de titrer « la génération qui n’a pas de nom ». Dur dur … 🙁

  7. Lucas, il faut que tu comprennes que ce n’est pas parce que je ne suis pas journaliste comme je l’envisageais que je me sens ratée ou que c’est du provisoire car ce n’est pas ça du tout. Au contraire, je m’ouvre à une nouvelle voie et me dirige vers autre chose qui me plaît tout autant.

    Mais surtout, ce qui me blesse, c’est quand tu n’arrêtes pas de répéter que le journal pour lequel je bosse est merdique, tout ça parce que ce n’est pas un grand journal d’actualité. Il n’y a pas que le Monde dans le paysage médiatique, très loin de là.

  8. surtout que ces temps-ci Le Monde est de moins en moins
    le journal de référence qu’il était
    et les lecteurs n’apprécient pas : il n’y a qu’à lire les commentaires sur le site

  9. le peu que je lis ici de ton job, ça en m’a pas vraiment l’air d’être du journalisme ton job. Gérer des c ommunautés webs, je vois pas trop le rapport avec le fait de faire une itw ou d’écrire une enquête. Ceci dit, ton job m’a l’air cool, je crois que ça me plairait aussi.

  10. C’est plus de la comm, comme je disais mais il faut quand même être très au fait de l’actu et comme on bosse avec des rédactions, savoir comment ça marche est un plus. Mais je ne considère pas être journaliste pour l’heure et je commence à pencher plus vers le secteur de la comm dans mes projections vers le futur. Mais bon, tout ça pour dire que le boulot que j’ai actuellement, je le considère pas du tout comme un job alimentaire en attendant mieux ! 🙂

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