Imagination

Pour ceux qui ne vivent pas en France et qui n’ont ni télé, ni radio, qui vivent dans une grotte… Bref, pour toi lecteur, je vais livrer un scoop : le Da Vinci Code vient de sortir au cinéma. Le but de cet article n’est pas parler du film (que j’ai pas vu) ou du livre (que j’ai lu) mais ça va me servir d’exemple pour m’énerver un peu. Avant la sortie du film, je mate « dossier d’actualités » sur M6. Ouais le dimanche, j’aime bien regarder soit ça, soit « faites entrer l’accusé », histoire de (re)faire ma culture criminelle. Donc je tombe là-dessus et c’était une émission spéciale « Da Vinci Code », qu’ils nous avaient sortis pour la sortie du livre y a un an et demi, je crois.

Et là, ça m’agace mais à un point. Pour ceux qui ont le livre chez eux, ouvrez à la première page. Qui y a-t-il décrit juste sous le titre du livre ? « Roman ». Bon, alors, un peu de culture. Un roman est considéré comme une œuvre de fiction. En aucun cas, M. Brown n’a écrit un essai sur le Graal, il a livré une libre interprétation de la légende du Graal. Que les gens aient pris pour argent comptant ce qu’il a pu raconté dans son roman, ça me dépasse. Qu’on essaie d’expliquer en quoi il a eu tort ou raison m’horripile. Ce qui est fantastique dans la fiction, c’est qu’on peut réécrire des événements. Perso, je peux à la limite comprendre que les théologues extrémistes soient choqués qu’on ose dire que Jésus était marié. Et pourtant, selon mon prof de philo classique, Jésus ne pouvait être que marié. En effet, à l’époque, la norme n’était pas au célibat et s’il l’avait été, ça aurait été signalé. Ca ne veut pas dire qu’il était le compagnon de Marie-Madeleine, juste qu’il devait bien y avoir une madame Jésus. Bon, après, le coup de la fille du conservateur du Louvre qui est la descendante de Jésus, c’est clair que c’est super capillotracté mais qu’est-ce qu’on s’en fout ? C’est un roman, point.

 De la même façon, je suis en train de lire « Le grand secret », de Barjavel, qui mêle fiction et histoire puisqu’il implique des hommes politiques dans son grand secret. Et alors ? Ok, dire que Kennedy a bu une potion censée le rendre immortel et que c’est pour ça qu’il a été abattu, c’est tordu. Mais on s’en fout, le roman est bien écrit, on se laisse prendre à l’histoire. Et c’est justement ça qui est magique avec un roman, c’est qu’on peut tout inventer.
 

Il y a quelques temps, j’ai commencé à publier Technopolis sur ce blog. Premières réactions : « mais non mais tu peux pas écrire ça, l’Inde et la Chine ne se feront jamais la guerre ! ». Bon, outre le fait que je connais bien ma géopolitique et que je sais que ces deux pays ne sont pas amis du tout, l’important n’est pas là. J’écrivais une histoire qui débutait au moins dix ans plus tard. En dix ans, il peut s’en passer des choses. Si on regarde 10 ans en arrière : les téléphones portables n’existaient pas, Internet en était à ses balbutiements, Friends venait à peine de commencer, la Star Ac n’avait pas encore été inventée, les Etats-Unis ne faisaient la guerre à personne, on ne savait pas qui était Ben Laden, Fernando Alonso n’avait pas le permis, on ne tremblait pas en entendant « grippe aviaire » ou même « vache folle », j’étais vierge… Comme quoi, il peut s’en passer des choses en dix ans. L’avenir, c’est l’inconnu. Doit-on jeter par la fenêtre le « 1984 » d’Orwell, considérant qu’il s’est planté et qu’en 84, Big Brother ne nous watchait pas ? (je sais, c’est un odieux anglicisme). Ecrire un roman n’est-il pas, finalement, écrire une version alternative de la réalité ? N’ai-je pas
droit de créer un univers particulier en changeant ou inventant des événements ?

La question est la suivante : la créativité doit-elle avoir pour limite la crédibilité ? La réalité n’est-elle pas pour l’écrivain qu’une pâte qu’on doit modeler à notre guise ? J’ai tué les trois quart de l’humanité dans Technopolis et au fur et à mesure du roman, j’en tue d’autres. Dans le prochain que j’écrirai, je vais encore créer une guerre parce que le thème de la résistance, moi, ça m’inspire toujours autant.

Après, ce n’est pas pour autant qu’il faut faire n’importe quoi, il faut que l’intrigue se tienne. Je n’aime pas trop les enquêtes policières avec le « lapin qui sort du chapeau ». C’est-à-dire pendant tout un roman, on suit les policiers, on soupçonne le mari, les enfants et l’amant de la victime, par exemple, on essaie de recouper les indices et là, à la
fin du roman, on apprend que, tatan, le meurtrier est le voisin pris d’une pulsion meurtrière. Le voisin, dans le roman, on le voit juste quand les policiers arrivent, il fait partie des badauds. Donc, forcément, on pouvait pas deviner qui était le coupable, on savait même pas qu’il existait ! Avec ce genre de procédé, c’est facile de faire des romans policiers surprenants. De la même façon, certaines facilités m’agacent. Exemple : le film Gothika. Je te préviens, lecteur, dans la phrase suivante, je raconte la fin donc si tu n’as pas vu le film et que tu veux le voir, passe direct au paragraphe suivant. Donc Gothika, on apprend que le mari d’Halle Berry qu’elle a tué était un sale pervers qui violait des filles et tout et on apprend qu’il a un complice. Fin du film : tatan, le complice, c’est le shérif qui explique : « en tant que shérif, c’était facile pour moi d’aller et venir dans la prison ». Sauf qu’Halle et ses amies n’ont jamais été dans une prison mais dans une clinique psychiatrique privée où un shérif n’a rien à faire. Donc c’est pas crédible.

Revenons au Da Vinci Code, qui prend donc de grandes libertés avec la réalité historique. Mais au fond, le roman est logique, il sème tout du long des pistes nous permettant d’aboutir à la conclusion logique. Sophie est donc une descendante de Jésus ? Ben, en lisant le roman, ça ne fait pas lapin qui sort du chapeau, là, c’était préparé comme révélation.

Dans la même veine, Marie-Antoinette, le film. Oui, ok, ça ressemble un peu à l’article de Gauthier () mais bon. Donc pour le ciné, c’est comme pour un roman, ce sont des œuvres de fiction donc bon… Marie-Antoinette n’a jamais été présenté comme un film historique donc à partir de là, on peut s’autoriser quelques fantaisies même si j’ai toujours peur que les gens ne connaissant rien à l’histoire de France prennent ce genre de film pour argent comptant. Déjà Marie-Antoinette, elle était beaucoup plus potelée que Kirsten Dunst ! Elle est jolie, Kirsten, mais elle est quand même maigrichonne. Donc le film n’a rien d’historique, on nous présente une Marie-Antoinette amoureuse et bienveillante avec son époux (mouais…), amoureuse un temps du comte de Fersen mais elle l’oublie bien vite… Moi, le comte de Fersen, je le laisserais bien visiter mon trianon, aussi (ça, c’est ma nouvelle expression). Finalement, ce que je reproche au film, c’est pas les largesses prises avec l’histoire mais la fin terriblement bâclée. En gros, on a la sensation qu’on manquait de pellicule sur la fin donc les événements se succèdent sans qu’on comprenne trop ce qu’il se passe et paf, c’est fini. Autre truc qui m’a turlupiné : on a vu le film en VO avec Gaugau et dans le film, il y avait quelques phrases en français… Hein ? Tant qu’à faire, autant tout faire en anglais.

Bref, l’imagination est quelque chose de fantastique et qui permet de travestir la réalité. Si j’ai envie de raconter que le monde est dirigé par un consortium d’éminences grises qui orchestrent les conflits selon leurs intérêts propres et que les dirigeants des pays ne sont que des pantins, pourquoi pas ? (tiens, ce serait une idée). Tant que l’intrigue est crédible, après… Alors, arrêtons de faire des procès aux écrivains. Ecrire un roman, ce n’est pas écrire un essai, notre matière première, c’est l’imagination, pas des documents historiques.

50 réflexions sur “Imagination

  1. Franchement qu’est ce que vous fouttez ? Ca fait une semiane que je preum’s comme un malade…

    Y a une récompense pour les gros preumseurs ? Genre une image comme ne primaire. « Tiens mon petit Nicolas, tu as preumsé 137 fois cette semaine, voilà une photo de Kenya et de la machine à laver »

  2. Pas encore tout lu, mais tu annonces la couleur assez vite. ROMAN… MEEEEEEEEEEEEEERRRRRRRCIIIII, tu peux pas savoir ce que ça fait du bien, de voir rétablie la notion de FICTION. D’effet de réel, pas de réalité bordel. Bon, je lirai l’article plus tard, après ma première partie presque finie (yessss).
    Parce que sinon, concernant le film, moi j’ai pas top aimé. C’est pas à cause du truc ésotérique, ça au contraire, je trouve qu’il le réutilise bien, même s’il s’approprie une histoire qu’il n’a vraiment pas inventée et qui est vieille comme le monde. Mon avis, et on n’est pas obligé de le partager, c’est que c’est un mauvais roman policier, et que le film est pire : mettre en surbrillance ou en relief les découvertes de Tom Hanks, faire des flashbacks kitsh pour bien faire comprendre qu’est-ce que c’est les templiers… ça fait un peu Alain Decaux explique l’histoire aux enfants. C’est prendre le spectateur pour un con.
    Mais ça n’a rien à voir avec ton article, ça, j’imagine. Pourquoi je l’ai mis, d’ailleurs?

  3. « capilotracté » c’est enormissime comme expression !

    Sinon il y a dis ans la crise ded la vache folle existait puisque un ambrago de 10 ans avait été déclaré et qu’on l’a levé il y a 3 mois ;-P

    Sinon t’es plus vierge ? Ben merde alors, je croyais moi !

  4. Alors là tout à fait d’accord. J’ai lu le Da Vinci Code, je l’ai pris pour un roman policier, avec des intrigues dans des lieux connus. Il va de soi qu’on ne prend pas les faits pour argent comptant et que ce n’est pas une enquête journalistique sur le prieuré de Sion ou l’opus Déi. Comment l’église peut -elle réagir devant une pure fiction ? Comment des bons chrétiens peuvent-ils changer leur point de vie envers l’église ? Vomment les médias peuvent-ils faussement faussement s’interroger sur la pertinence de la piste de Dan Brown ? Tout cela sert juste à vendre facilement du papier en prenant les gens pour des cons, comme s’ils ne savaient pas faire la disctinction entre réalité et fiction.
    Par contre, le film a pas mal été critiqué et les acteurs se sont défendus en expliquant que les faits étaient fictifs … Pour le coup, je crois l’excuse facile car c’était la forme du film qui était visé et non pas l’histoire que tout le monde connaissait déjà.

  5. Je suis athée et tolérant, je préfère énoncer d’emblée. Lorsque j’ai lu le « Da Vinci Code » il y a quelques mois, je me suis simplement dit « l’intrigue est bien ficelée » et non pas « l’église nous a menti ». Si ce livre déchaîne les passions, à mes yeux, c’est parce que :
    A/ provoc = promo = entrées = billets
    B/ on ne touche pas à Jesus (prononcer Djizeuss)

    Les fans de Mahomet se sont excités lorsqu’un journal indélicat a publié des caricatures, et tout le monde les a taxés de fanatiques. Aujourd’hui la situation est inversée, et je me demande juste pourquoi personne ne traite les cardinaux de fanatiques…

  6. La grand Secret… Le livre de mon adolescence, celui où se réfugier, par sa tendresse, sa poésie, sa force. Merci Nina, d’en parler. Merci…. Là je résiste difficilement à t’inviter au resto pour discuter livres… 🙂

  7. Mmm, je ne suis pas d’accord avec toi. Lorsque l’on parle d’un fait réel, on fait attention et toi qui est journaliste, tu dois y être sensibilisé.

    Barjaval parle clairement fiction et c’est évident, par contre d.brawn sème le doute et cela sans rien ou presque derrière. Pire il a piqué l’idée ailleurs et le sujet a déja été abordé dans un livre bien mieux dont j’ai oublié le titre (sur michel-ange).

    C’est tout l’interêt du fictif anticipé ou du fantastique pure. On sait ou on met les pieds … et la lecture ne laisse pas de doute, c’est la pour rêver.

  8. Cyril : Dans Les liaisons dangereuses, Laclos fait croire que ce sont des lettres qu’il a trouvées pour de vrai. Alors quand on lit, on fait comme s’il s’agissait de vraies lettres. Mais en vrai, quand on referme le livre, on garde une certaine distance. C’est un pacte que l’auteur passe avec son lecteur. C’est le principe de fonctionnement d’un roman. Qu’il soit vraisemblable ou non, le principe est rigoureusement le même. A lire : Denis Girard, Mensonge romantique et vérité romanesque.
    Quand je lis Harry Potter, je suis sûre que c’est vraiment dégueulasse que moi, je reçoive pas mon courrier par un hibou, et que j’ai pas de montre qui me permette de démultiplier le temps. Mais quand j’arrête, je sais que c’est pour de faux. Enfin, pour le coup de la montre, j’aimerais bien quand même, des fois. Enfin, c’est le principe de la fiction, quoi!
    Dernière question pour finir : la vérité existe-t-elle? Z’avez 5 heures…

  9. Sur le fait de prendre DVC au 1er degré, Dan Brown écrit quand même avant le début du prologue « All descriptions of artwork, architecture, documents, and secret rituals in this novel are accurate. » Ok, il dit pas exactement que c’est un documentaire, mais ça peut enduire d’erreur… partant de là on peut difficilement reprocher à ceux qui se sentent offensés de dire « attention c’est des conneries », et puis faut pas pousser, il n’y a pas eu de djihad sur Dan Brown.

    Sinon Barjavel ça reste quand même un bon facho : Ravage est pas mal écrit, mais relisez la fin (retour à la terre, pas trop réfléchir, etc.), c’est le discours de Pétain… et publié en 1943. Je ne parle pas de la Nuit des temps avec l’homme sélectionné pour son intelligence et la femme pour sa beauté, et où il raconte que les noirs viennent d’une autre planète…

  10. Maintenant, va falloir mettre une étiquette sur les romans expliquant ce que c’est.
    Après les personnes de petites tailles, les techniciens de surfaces et les séniors, voici les « textes en prose relatant une histoire issue de l’imaginaire d’une personne physique ». Le livre sera également recouvert de messages « lire peut rendre moins con », « le port du casque est obligatoire pour lire ce bouquin » ou bien « interdit aux moins de deux hémisphères cérébraux ». Il paraitrait même qu’il va falloir un permis pour lire les livres qui ne disent pas la vérité : celui ci sera délivré après une formation de 20h et un test pratique de lecture.

  11. Bah je dis juste que Danny a mis une étiquette « Truth inside » sur son pavé alors je suis d’accord, pas d’étiquettes, laissons les romans romancer !

    Sinon miss Nina je me garderai bien de te croire fachote : je suis sûr que dans Technopolis le chaos ne vient pas d’un roi nègre surexcité, sûr aussi que les femmes n’y sont pas des potiches fallotes fascinées par la force impitoyable de leur mâle. On trouve tout ça dans Ravage, cf. la scène où le vaillant héros fend la tête du garde qui ne l’a pas réveillé alors que le feu approchait.

    Ah et sinon Girard c’est René, pas Denis.

  12. Jihem : c’est le but d’un auteur de faire croire que son bouquin est réel. Sinon, ça marche pas, la sauce ne prend pas. Mais précisément, écrire « le prieuré de sion existe depuis blablabla » fait partie de la démarche romanesque.
    note pour ceux qui croiraient encore au prieuré de sion : c’est une vieille association loi 1901 fondée dans les années 1950 par un taré qui voulait faire croire au monde qu’il était le descendant des mérovingiens et de jésus. il a fait des papiers sur lesquels il a écrit « dossiers secrets ». il les a planqués à la BNF. seulement si dan brown en avait parlé comme ça, faut reconnaître que ça aurait ptêt moins marché. enfin, c’que j’en dis, moi… je ferais mieux de retourner à mon mémoire sur des vrais gens qu’ont existé pour de vrai mais que tout le monde s’en fout, tiens…

  13. Lil je t’en prie 🙂

    Nina ok en 1943 le pétainisme, le racisme et la mysoginie de Barjavel étaient peut-être « culturels ». Alors je trouve ça choquant, mais c’est facile aujourd’hui. Prenons alors la Nuit des temps, qui date lui de 1968 : l’homme et la femme retrouvés ont été sélectionnés lui pour son intelligence, elle pour sa beauté. Et l’ami René affirme que les noirs viennent d’une autre planète et n’ont pas fini leur long voyage… Perso ça me gâche un peu la beauté du 1er chapitre.

  14. Ouaip! Je suis tout à fait d’accord avec toi. D’ailleurs j’ai ni vu le film, ni fini le livre (Ouiouioui, je l’avais commencé!!!)Mais y’a un tel tapage autour que ça m’énèrve!Tout ça pour pas grand chose…
    Sinon je suis toute nouvelle lectrice sur ce blog, j’avoue que je n’ai pas eu le temps de tout lire encore, mais ce que j’ai lu m’a bien fait rire!Bravo, donc!

  15. De toute facon quand on a aimé un bouquin dans la majorité des cas on est over deçu par le film…
    Maintenant c’est vrai que c bien saoulant qu’au XXIeme siecle l’Eglise cherche encore et toujours à faire son trou sans laisser les croyants vivre elur religion comme ils l’entendent et en les prenant pour des debiles. Ce coté dogmatique me saoule au plus haut point !!!!!! Quand Jakc Higgins reecrit l’histoire avec L’Aigle s’est envolé on en fait pas tout un foin ». Quand Philippe Kerr rend le Reichfurher Himmler humain on n’ne fait pas un fromage. Quand Merle ecrit la mort est mon metier on ne le taxe pas de national socialisme. Mais là parce que l’Eglise est touchée il faudrait interdire le livre. PUTAIN MAIS CA FAIT 4 SIECLES QUE L’INQUISITION C FINI BENOIT !!

    desolé pour ce petit coup de gueule et merci pour la psychanalyse

  16. Jihem > « Et l’ami René affirme que les noirs viennent d’une autre planète et n’ont pas fini leur long voyage… « 
    Ben merde alors, c’est pas les bons qui ont pris le train en 40 ?!

    Pour revenir au sujet du jour, je suis d’accord avec toi Nina sur le fait que roman=imaginaire, mais restent certaines choses qui m’agacent. L’Inde et la Chine c’est pas posib’ merd! 🙂
    Nan en fait, je différencie 2 type de science-fiction; la possible et l’impossible. A partir du moment où c’est possible, je m’attend à ce que tout soit conforme à la réalité. Etudions un film que j’aime mais qui m’énerve ; La guerre des mondes. Putain, comment c’est possible de faire une fin comme ça ?! Ca casse tout, et moi ca me choque (« désolé les gars, on a envahi une planète en oubliant de tester si elle étaient viable, envoyez une lettre d’excuse aux familles des défunts »). Idem avec la psychologie des personnages, certains sont tellements improbables que ca me casse le rêve. Je sens que je m’égare là…
    Donc pour résumer, d’accord avec toi sur la liberté de l’auteur sur la réalité mais cet acte doit être amené avec subtilité pour ne pas rebuter le pauvre lecteur pointilleux.

  17. Nina l’analogie avec Tintin est assez juste, mais heureusement qu’il y a des gens qui ont trouvé le racisme choquant pour que les choses commencent à s’améliorer, Voltaire c’était quand même un bout avant. Et heureusement que tout le monde n’a pas suivi Pétain comme Barjavel. Bref il savait raconter mais c’était très loin d’être un héros, résultat il reste des trucs dans ses bouquins qui sentent pas très bon. C’est mon opinion, inconciliable avec ton amour sans limites pour lui, et comme tu es chez toi je te laisserai le dernier mot. Discussion agréable quand même, bonne soirée…

  18. Grr : je ne suis pas du tout d’accord sur laGuerre des Mondes. Autant, j’accepte parfaitement que beaucoup de monde ait détesté, même si pour moi, ça reste un des films les plus subtils de l’année, un film sur la peur brute, un film… je m’emporte. bref, je voulais juste dire que la fin de la guerre des mondes, c’est le bouquin. hg wells a imaginé une fin précisément sur le thème « dieu a créé l’infiniment grand et l’infiniment petit. dieu a créé ce qui pouvait anéantir les envahisseurs ». attend, je reprend mon bouquin… ce sont donc les bacilles classiques de la terre qui ont tué les martiens. ils n’avaient pas pour coutume d’enterrer leurs morts, ce qui a accéléré la contagion, par la putréfaction. le héros retrouve sa femme à la fin. mais ils croyaient tous les deux que l’autre était mort. c’est le film de spielberg. mais plus d’un siècle avant, c’est le livre de wells. la seule grosse liberté prise par spielberg a été de transposer le bouquin de londres fin XIXe à new york début XXIe. on aime ou on n’aime pas, mais c’est une vraie adaptation.

  19. Oui, c’est ce que je pense du DVC, en effet. on s’en sortait mieux quand ça ne restait qu’un bouquin, presque. mais pour la guerre des mondes, et après, je clos le sujet, parce qu’il n’intéresse sans doute que moi, ce que je trouve chouette, c’est que l’adaptation joue vraiment avec le livre. elle le tiraille, le modernise, tout en lui restant fidèle. du coup, c’est vieilli et diablement moderne, il y a un vrai discours sur la peur qui peut être produit, et c’est pas que du commercial, comme on l’a injustement cru. c’est ça pour moi, le sel d’une adaptation : c’est d’essayer de jouer avec le changement de support. est-ce qu’ajouter des images et du son peut donner une nouvelle dimension à l’histoire, qui ne relève pas que de l’illustration bêtassoune. ron howard ne sait pas faire ça. steven spielberg, si. (ça reste une opinion, n’est-ce pas)

  20. >C’est justement ça l’intérêt. Quand je lis un roman, je veux être >prise dans l’histoire, pas me dire toutes les deux lignes : mais >de toute façon, c pas vrai! Je veux y croire et retourner à la >réalité une fois le bouquin fermé. Quand Barjavel écrit le grand >secret, il utilise quand même des personnages comme De >Gaulle, Kennedy, Mao, Nixo, Brejnev, Krouchtchev…

    On est d’accord au final, qu’il soit bien clair que le livre est fiction pure plutot qu’un pseudo reportage.

    >Je ne vois pas le rapport avec le journalisme, ça n’a rien à voir.

    Si ! Ce mec fait du journalisme bidon et romancé en quelque sorte. Tu connais cette histoire véridique de Orson wells (plus trop sur de l’auteur) qui explique à la radio que les extra terrestre sont en train d’attaquer ? Je vois le film un peu comme cela, rien à voir avec l’excelent « le nom de la rose ».

  21. Ah, Barjavel !
    Le grand secret, très bon livre.
    C’est ce qu’on appelle une unchronie (CF wikipedia)
    En gros, on part de l’histoire réelle, et en changeant un évènement, on imagine ce qui aurait pu se passer …

    Personnellement, je préfère « La nuit des temps ».
    Mais bon, mon auteur préfére, ça reste Asimov 😉
    (D’ailleurs, j’ai tjs pas fait mon mini compte rendu du dernier Asimov que j’ai lu !)

    Sinon, comme beaucoup, je suis ravi de voir que certain(e)s savent encore que roman veut dire fiction, et que par conséquent, tout n’est pas à prendre pour argent comptant !

  22. Le rapport le voila: un de wells, un journaliste, pas orson de 1984, ni edgard de la guerre des mondes, fait un jour un canular à la radio, il explique à tous que les extra terrestre sont en train d’attaquer les états unis … Résultat, des bouchons monstrueux, une panique de folie ! Il n’avait précisé qu’au début que c’était fiction.
    C’est du roman à sensation ou du journalisme romancé. C’est bidon, mais pas suffisament pour que tout le monde en soit persuadé.

  23. Pour moi le plus grand livre de BArjavel c’est Ravage, là on a une bonne exermination qui fait plaisir. Sinon pour le Da vinci Prout, pour moi faire un roman d’un roman y pas mort d’homme. Personne n’a rien dit lorsque Robinson est devenu « Vendredi ou la vie sauvage » . A quand des films inspirés des bouquins de Barjavel.

  24. Certes c’est une fiction mais basée sur certains faits réels et qui sont librement interprétés. Ca ne se veut pas etre la réalite de ce qui c’est passé (comme l’a dit Tom Hanks : « Je ne sais pas, je n’étais pas dans le coin à l’époque »)

    Mais le fait est que bien qu’annoncé comme roman, il est basé sur une interprétation partielle de faits partiels… (et ca c’est pas dit) On peut donc penser qu’on nous a caché des choses… et c’est à ça que ces détracteurs répondent.

    Ensuite en profiter pour se cultiver un peu ca fait pas de mal non plus et c’est clair qu’en tant que roman ce n’est pas LA vérité

  25. cyril, moi t’expliquer: le canular d’orson welles à la radio en 1954, c’était en fait une lecture radiophonique de… la guerre des mondes, d’hg wells. je sais, j’ai l’air obsédée par cette histoire, mais c’est que quand on me titille, je suis obligée de répondre. les gens ont cru à une vraie invasion, mais plus ou moins soviétique parce que welles avait joué sur la peur rouge. spielberg fait d’ailleurs une allusion à ce vent de panique dans son film. tout est dans tout. voili voilou. c’était la minute étalage de confiture de virgo. elle s’en excuse.

  26. « Doit-on jeter par la fenêtre le « 1984 » d’Orwell, considérant qu’il s’est planté et qu’en 84, Big Brother ne nous watchait pas ? »

    Bah, en fait (désolée, je m’éloigne du débat des comms, mais ça m’a interpellée), si. C’est pendant la Guerre froide que se sont développées à vitesse grand V les technologies d’espionnage, et que tout ça s’est banalisé… Alors bien sûr en 1984 la société ne ressemblait absolument pas à celle du bouquin de Georges Orwell mais ça commençait… Et ça continue. Vous avez entendu parler de l’émission de télé-réalité (en Angleterre), où sont diffusées les images de caméras de vidéo-surveillance, qui invite les téléspectateurs à appeler pour dénoncer toute activité qui semble suspecte ? Sympa non, pour un des pays les plus « développés » du monde…

    Pour revenir au sujet, « 1984 » c’était limite de la SF, une anticipation, donc forcément les gens savaient que ce n’était pas la réalité… Mais c’était quand même un avertissement, « si on continue comme ça regardez ce qui va arriver », et donc une réalité possible…
    Dan Brown basé son bouquin sur des faits anciens, historiques ou non, du genre qu’on assène à coup de missel dans les têtes des petits catholiques. (Ceux qu’on m’a asséné aussi, je viens d’un environnement assez catho, maintenant je suis agnostique) Forcément, ça fait du ram-dam, vu qu’il écrit sur des choses qu’on ne connaît pas vraiment !
    Ce qui est gênant, c’est plutôt le battage médiatique qu’il y a eu autour du livre, comme si ce qu’il énonçait était à prendre au premier degré…

  27. Page 7 de l’édition de poche du Da Vinci Code :

    « Toutes les descriptions de monuments, d’oeuvres d’art, de documents et de rituels secrets évoqués sont avérées. »

    Dès lors, que doit-on prendre en considération ? La discrète mention ROMAN en couverture ou la solennelle page 7 à la mélodie charmeuse de serpents qui fait illico palpiter les coeurs en mal de révélations sensationnelles — ceux des quidams moyens qui avalent deux livres par an quoi ?

    Il est là le problème Da Vinci Code, Nina. Et comme il y a du blé à se faire, on en discute un max à la télé. La vérité, c’est que toi comme moi sommes des moutons à avoir lu ce piètre roman à l’intérêt littéraire inexistant et aux rebondissements archétypaux qui sentaient déjà sur le papier l’odeur du plus mauvais cinéma US. Mais bon, j’avoue avoir été parfois impressionné par ce tissage fragile de semi-vérités historiques. Y’a de l’idée et un vrai travail de recherche.

    Sinon, plutôt que de regarder Secrets d’Actualité — dont Kamui s’interroge très justement sur le caractère « secret » (de Polichinelle) et « d’actualité » (l’enterrement de Mitterand ?) —, tu peux tenter le Arrêt Sur Images du dimanche 21 mai (en streaming sur le site de France 5). Où le rédacteur en chef du Monde des Religions nous apprend que 31% des lecteurs français sondés ayant lus le Da Vinci Code pensent que le roman révèle/rétablit la vérité.

    Là oui, on est en droit de pousser la gueulante.

    (Désolé si ça a déjà été dit, je n’ai pas lu les commentaires.)

  28. Oui, bon, Nina, je t’autorise à mettre « … » en guise de réponse. Je voulais juste me corriger : la canular d’orson welles, c’était en 1938. Mais c’est quand même la peur rouge.
    Gaor : le truc, c’est que la démarche de dire « c’est avéré » fait partie du pacte romanesque avec le lecteur. en fait, je suis tentée de dire que la vraie question se pose surtout du côté du lecteur, de son incapacité depuis le XXe siècle à faire la part fiction/réalité, notion qui était pourtant intégrée assumée il y a quelques siècles. Tout fout l’camp ma bonne dame.

  29. Et beh … Si j’ai bien comprit, je suis un abruti qui a sniffé de la peinture. Sympa ! Fais gaffe un peu quoi … Va pas t’etonner de recevoir de l’agressivité après ce genre de réactions, enfin bon, tu fais comme tu sens.

  30. Et beh c’est de mieux en mieux, du délire maintenant !Heureusement que je ne suis pas suceptible :O. Faut-y faire, t’aura toujours des avis contraires, et ce n’est pas parce que les gens en face sont cons ou fous, juste ils ne sont pas d’accord, c’est tout.

    Bon bah explique pourquoi cela n’a rien de journalistique, mit à part le fait que c’est un roman. Quand je lis Gaor, j’ai bien l’impression que justement il y a un coté journalistique, de collecte d’information.

    Perso, j’ai plus l’impression que le mec te saoule parce qu’il a réussit un coup de publicité phénoménale avec du flair plutot qu’avec du talent.

  31. lol on est allés voir le Da Vinci Code en Angleterre et effectivement c’était trop fort les trois quart des textes sont en français…well done!!!
    Au fait tout le monde s’en fout mais je le dis quand même: je suis rentrée en France!!!
    😀

  32. Je me suis autant énervé que toi devant ma télé ce soir là mais sous pretexte que le sujet du livre touche la religion ça a pris des proportions délirantes; à mon avis c’est du n’importe quoi mais on refera pas le monde ….
    Ps : Je prefère quand même « La nuit des temps » de Barjavel c’est un de mes livres préférés depuis que je suis en 5e je l’ai lu des tonnes de fois

  33. Ce qui me gêne le plus dans DVC et que je trouve vraiment choquant (si, si)…
    …c’est qu’à un moment y a un super-message-secret-trop-bien crypté. Que les héros (spécialiste en cryptologie, tout de même, ‘scusez du peu) mettent un bon bout de temps à déchiffrer.
    Et le code c’est quoi ? Les mots étaient écrits à l’envers.
    Non, désolé, là c’est pas plausible. Un enfant il trouve la réponse en 2 minutes.

    Mais c’est pas encore ça :
    comment ils le décodent ?
    En voyant le refelt du texte dans un miroir.

    Mais, heu…le miroir, il change l’ordre des lettres dans le mot ???
    C’est un balèse de miroir, dis-donc…

  34. « […] je connais bien ma géopolitique […]. »
    « Si on regarde 10 ans en arrière : les téléphones portables n’existaient pas, […] les Etats-Unis ne faisaient la guerre à personne, […}. »
    aaahh bon ?! koweit ? Viet Nam ?! Iran ???? nada ?

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