QI : l’ovni télévisuel

Je ne suis pas une téléspectatrice très appliquée, plutôt du genre à tomber par hasard sur certaines programmes en tapant au hasard sur les touches de ma télécommande. Un soir, je découvre ainsi QI, une petite série sans prétention : l’histoire d’une actrice porno, Candice Doll (Alysson Paradis), qui décide de reprendre ses études pour passer une licence de philo. Au début, tu crois que tu vas tomber sur une série classique sur la confrontation de deux univers que rien ne destinait à se rencontrer. Mais en fait non, tu tombes sur une série en dent de scie qui alterne comédie et vannes parfois un peu faciles et réflexions troublantes.

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La première saison ne prétend pas grand chose, on joue sur un retournement de situation assez facile : Candice/Karine décide de reprendre ses études et l’annonce à son mec (plus ou moins réalisateur porno, incarné par le très drôle Jérôme Daran) et ses parents (gros libertins légèrement relou sur le sujet, la mère est jouée par Jeanne Savary qui était dans Caméra Café) qui le prennent pas très bien. Donc Karine suit ses études en cachette mais commence à négliger son travail, oubliant ses tests HIV. Finalement, Karine fait son coming out philosophique et son mec décide de tourner un film basé sur la philo. Choc total des culture, facile et prévisible. Mais Karine a une petite particularité : elle est frigide. Jusqu’au jour où en lisant du Descartes, elle pige le cogito ergo sum et se paie un orgasme : la compréhension la fait donc jouir. Fin de la saison 1 : après un accident lors du tournage du porno philo, Karine se prend un petit studio seule et continue de jouir de la compréhension. Bref, petite série sympa, rien de transcendant même si la relation entre la mère de Karine et la fille pue légèrement le malsain, la mère mouillant à l’idée de faire une apparition dans l’un des films de sa fille et veut utiliser l’image de cette dernière pour le club échangiste qu’elle veut ouvrir avec son mari.

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Saison 2 et là, on entre dans l’étrange. La philo ne faisant plus à jouir Karine, elle est à la recherche de nouvelles drogues spirituelles. Elle a terminé sa licence et envisage de se tourner vers la religion, elle rencontre une bonne sœur qui va la guider sur la voie. Parallèlement, elle rencontre un thésard en physique (ou maths, j’ai un doute) et va entamer une relation avec lui. On suit plusieurs histoires : la quête de soi de Karine, les doutes sexuels de son ex réalisateur qui fait désormais des films gays et commence à faire des rêves homo érotiques, l’ex prof de philo de Karine qui redécouvre la séduction, coaché par le réalisateur et se tape des nanas au kilos et enfin les parents de Karine et leur bar échangiste. L’histoire du réalisateur et du prof de philo assurent l’élément comique alors que côté Karine et ses parents, ça vire au glauque : la fille fait des strip teases tandis que sa mère se fait tringler sous son nez par un banquier. Alors que le couple des parents plonge dans le sordide, Karine se penche sur la religion, suit une psychothérapie, fait même une retraite silencieuse.

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Et c’est là que j’ai été attrapée par la série. Karine cherche à tout prix qui elle est, pourquoi elle ressent certaines choses (ou ne les ressent pas). Au départ, elle se laisse un peu ballotter jusqu’à ce qu’elle reprenne les choses en main, quitte sa psychothérapie car elle en a marre et part faire sa retraie silencieuse. Elle découvre alors des choses sur elle, sur son passé, se rapproche de sa mère. Je découvre des axes de réflexion sur la personnalité et la découverte de soi dans une série légère et qui paraissait un peu concon, un peu facile. Et je cherche pour savoir s’il y aura une saison 3. Parce que même si cette série reste bricolée, que certaines quêtes des personnages (le mec thésard qui veut prouver la véracité de son travail ou le prof de philo qui baise à tout va) ne me paraissent pas indispensables à l’intrigue, la quête de Karine me trouble, m’interroge. Me donne envie de peut-être réaliser la mienne car on est tous à la recherche de sa propre vérité… Non ?

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