Massacre musical

Je suis ce genre de filles qui n’écoute que peu la radio même si un petit France Inter pour se lever, ça le fait. J’écoutais RFI avant mais j’ai perdu la fréquence. Une histoire passionnante… Et pourquoi je voue un culte à la radio publique, outre le fait que ça rentabilise ma redevance ? Parce qu’il y a peu de musique et que le peu qu’il y a respecte mes oreilles.


Été 2011, une partie de mon plateau tibial a tenté de se faire la malle mais un gentil chirurgien l’a revissé à sa place. Et c’est parti pour 4 mois de rééducation dont 2 avec une séance de kiné quotidienne. C’était pas mal en soi la rééducation mais y avait un truc terrible, un truc qui fait PEUR et qui fait saigner les tympans. Une radio réglé sur NRJ.


Ce qui est fascinant avec les radios commerciales, ce sont leur playlists incroyablement pauvres. En gros, peu importait l’heure de mon rendez-vous, je me tapais toujours Bruno Mars, Britney Spears et des affreux tubes de l’été dont j’ai occulté le nom, sans doute par traumatisme. Or si Britney a toujours une digne place sur ma pouffe liste, c’est comme Madonna, c’est la Britney d’avant. Celle qui n’usait et n’abusait pas de l’autotunes. Car il faut le dire : l’autotunes est le cancer de la musicalité.


Été 2012. Anais et moi sommes posées sur le rameur à potiner en toute sérénité façon Hélène et les garçons. Sauf que nous, on ne contente pas de poser notre cul sur l’appareil pour commenter la dernière infidélité de José ou la toxicomanie de Christian, nous, on rame en même temps (mais on parle cocufiage et toxicomanie quand même, ma vie est une sitcom). Et l’autre jour, un flux sonore bien frapper mon oreille « Nanana TACATA nana nana TACATA ! ». Le dernier dégueulis musical à la mode qui me donne envie de plonger sans équilibrer mes oreilles histoire de pulvériser mes tympans. MAIS NON PUTAIN ! Comme l’an dernier chez le kiné, je ne peux fuir (essayez de fuir en béquilles, c’est pas très rapide). Je me sens salie, souillée par cet immondice mêlant rythme obsédant et autotunes. Mais qui peut écouter, ça ? Sérieux ?


Vous allez me dire que je me la joue un peu connasse snob réac alors que ma playlist chouchoute est discutable vu que j’y ai du Britney, du Lady Gaga, du Madonna (version eighties et nineties, j’insiste), du Dr Alban (sing alleluyah !), du Rihanna, du Army of lovers, du Beyonce… Et que j’ai même l’outrecuidance d’y mêler du Bach, du Beethoven, du Gabriel Faure (je suis accro à Pavane et à sa Sicilienne), du Prokofiev, du Krieg, le tout saupoudré de Gainsbourg et de Rolling Stones. Beau gloubiboulga musical qui devrait m’interdire de juger ce qui est bon et ce qui ne l’est pas.


Mais l’autotunes m’ecorche les oreilles salement, autant que des ongles sur le tableau. Tu sais pas chanter ? Alors laisse tomber. C’est un peu comme tous ces « photographes » qui usent et abusent de filtres divers et variés pour faire croire que leur photo n’est pas mauvaise. Je parle pas d’instagram, ça, c’est un gadget pour rendre ses photos iPhone moins pourries (l’iPhone n’est pas un appareil photo) mais bien de photos tellement photoshopées qu’elles en deviennent laides.


Mais ce phénomène musical me dépasse. Qui peut décemment acheter ça ? Est-ce que tac a tac peut avoir une vie sur nos platines hors boîtes et clubs ? Si quelqu’un peut m’expliquer…

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