Ne la laisse pas tomber, elle est si fragile

J’ai honte de le dire mais assumons : Secret Story m’a révélé un truc. Non pas que les candidats ne maîtrisent pas la base du français (et qu’on ne me dise pas qu’ils sont étrangers, ils sont francophones !) mais que pour mener les hommes par le bout du nez, rien ne valait la fragilité. Mince, ça fait 15 ans que je joue sur un tout autre registre. Moi, l’empathique, la plutôt fine psychologue, je suis tombée complètement  à côté.

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Quand j’étais petite, genre en primaire, mon atout numéro 1 était mon côté garçon manqué, les garçons m’aimaient parce que j’étais comme eux (et accessible). Bon, malheureusement pour moi, le garçon dont j’étais folle amoureuse du CE1 au CM2 (j’ai gardé de lui mon attirance pour les longs cils chez les mecs mais je n’ai remarqué ça que récemment, en lisant Biba… Oui, la sous-culture me révèle beaucoup de choses) n’a jamais partagé mes sentiments. Tiens, Facebook me l’a proposé en ami l’autre jour et curieusement, il est toujours aussi craquant. Je me demande si je devrais pas l’ajouter et le draguer histoire de réaliser mon plus vieux fantasme. Même si un amour quand on a moins de 10 ans s’associe difficilement à la notion de fantasme, je savais même pas qu’il fallait mettre la langue à cet âge là alors le reste… Bref. Forte de ce succès de mon enfance, même si je me suis féminisée par la suite, j’ai donc pris pour acquis que les garçons n’aimaient pas les « pisseuses » mais les filles fortes. Alors forte, je fus.

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Donc depuis que je suis en âge d’avoir des relations amoureuses, je retiens orgueilleusement mes larmes devant les garçons parce que je suis forte. Vice majeur : de forte, je suis passée à soignante qui m’a été expliqué ainsi par Tribulanne : en gros, j’ai souvent des
crushs (j’aime bien ce mot) pour des garçons fragiles et je veux les guérir de leurs mots. Problème : dans soignante, il y a soi niante. Et surtout, à prendre la position de forte dans le couple, on peut difficilement revenir en arrière. Or la vie m’a appris que, non, j’étais pas indestructible même si j’avais envie de croire le contraire. Moi aussi, je pleure (et c’est pas une honte, faut que j’arrête avec ça, aussi), je craque, je dois même parfois prendre des cachets pour aller travailler tellement je suis au fond du trou (ce n’est plus le cas, je parle de mon ancien taf). Bon, y a aussi des fois où tout va bien, que je vais gaiement sur les chemins de la vie en chantant des airs entraînants, je ne suis pas qu’une petite chose fragile. Mais oui, j’ai parfois besoin de bras réconfortants, comme tout un chacun. Et le vice ultime de la soignante forte, testé par votre aimable blogueuse, c’est que le mec tout cassé par la vie, tu le rafistoles bien comme il
faut et qu’est-ce qu’il fait ? Il repart gaiement sur le chemin de la vie… sans toi. Mais c’est pas grave, t’es forte, tu vas encaisser, hein ?

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Alors voilà, je voyais la petite Stéphanie qui faisait sa fille fragile et qui a peur de se tromper (mais maintenant, tout le monde la déteste, je comprends rien) et je me disais que, merde, elle avait tout compris et que j’étais dans le faux. Alors attention, mon but n’est pas non plus de manipuler qui que ce soi. J’ai un peu autre chose à faire et puis c’est fatigant. Ce que je veux dire c’est que ça fait une éternité que je planque bien ma fragilité sous une épaisse couche de cynisme et d’air blasé (je n’ai pas trouvé le nom commun associé à
blaser…) et qu’en fait, j’avais tort ! Bon, ok, j’étais pas très crédible apparemment mais je le faisais quand même, quitte à ravaler mes larmes pour pas montrer que j’étais un peu sensible. Sauf que ravaler ses larmes, ça finit par faire mal à la gorge (si) et à force, ça finit par péter n’importe comment genre quand on se pète un ongle ou qu’on se coupe avec une feuille (ce qui fait très mal quand même) ou que le monsieur de free ne veut pas vous changer la box mais vous renvoyer la prise (c’était la 6e! Je suis chez neuf depuis). Mais bon, toutes ces années de conditionnement à faire ma forte tête, ça va mettre du temps à apprendre à montrer que je ne suis pas qu’une wonder woman. Je progresse mais j’ai encore du mal à accepter l’idée de regarder un film qui peut faire pleurer en présence d’une autre personne.

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Mais voilà, la vérité, c’est qu’ils semblent nous aimer fragiles, torturées et complexes. Pas chieuses mais pleureuses. Enfin pas trop non plus, faut pas abuser, être dépressive n’est pas sexy. Car la question que je me pose, c’est pourquoi ? Réponse simple : ça flatte leurs instincts protecteurs. Mais oui, bien sûr, suis-je bête. Attention cependant à ne pas dévoiler sa fragilité trop vite, certains prédateurs mal intentionnés s’en délectent.

PS : En faisant la recherche icono pour l’article, je me souviens pourquoi  j’aimais pas le côté fragile, je pleure… Parce que c’est un truc d’ado faussement torturé. Exemple :

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15 réflexions sur “Ne la laisse pas tomber, elle est si fragile

  1. Le plus important ne serait pas d’être naturelle ? Comme tu le dis, quand tu te forces à être forte, tu craques quand même de temps en temps, mais toute seule, en te cachant (ou au moins en te cachant de la personne avec qui tu es..) et ça va forcément se voir au bout d’un moment. A ce moment là, il va te trouver bizarre, torturée, et va partir en courant parce que tu ne ressembleras plus à celle qu’il avait en tête ou qu’il a connu au début…

    Le cynisme et l’air blasé, c’est pas mal aussi, mais ça risque de faire peur aux plus sensibles que tu pourrais rencontrer (et c’est pas péjoratif sensible…).

    A mon avis, il faut surtout être équilibrée.. Se montrer fragile n’est pas une mauvaise chose, mais pas tout le temps, sinon, effectivement, ca faire pleureuse, chouineuse ou dépressive…. Se montrer forte peut être terriblement sexy, mais un mec a aussi besoin de pouvoir rassurer, cajoler et prendre soin de sa belle, et ça risque de ne pas être facile si elle ne lui montre aucun moment de faiblesse…

    C’est ce juste milieu entre tous les caractères que j’appelle équilibré.

    Ensuite, ça dépend aussi du monsieur que tu rencontres… si il est toujours en train de se plaindre ou de chouiner (ce mot ne doit pas exister, mais je l’utilise quand même 🙂 ), c’est difficile de se montrer moins forte, parce que tu vas avoir l’impression de le tenir à bout de bras… (et vice et versa…)

    Les mecs aussi alternent les coups de mou (enfin, pas ceux là, je parle plutôt des baisses de morale …. 😉 ) et les périodes où ils se sentent bien et plus forts. L’idéal est quand ces moments coïncident avec ce qu’attend l’autre…

    Mais quand deux personnes que j’appelle « équilibrée » se rencontrent, ça part déjà sur de bonnes bases (mais ça ne fait pas tout, loin de là… 🙂 )

    Le cynisme et l’air blasé, c’est pas mal aussi, mais ça risque de faire peur aux plus sensibles que tu pourrais rencontrer (et c’est pas péjoratif sensible…).

    A mon avis, il faut surtout être équilibrée.. Se montrer fragile n’est pas une mauvaise chose, mais pas tout le temps, sinon, effectivement, ca faire pleureuse, chouineuse ou dépressive…. Se montrer forte peut être terriblement sexy, mais un mec a aussi besoin de pouvoir rassurer, cajoler et prendre soin de sa belle, et ça risque de ne pas être facile si elle ne lui montre aucun moment de faiblesse…

    C’est ce juste milieu entre tous les caractères que j’appelle équilibré.

    Ensuite, ça dépend aussi du monsieur que tu rencontres… si il est toujours en train de se plaindre, c’est difficile de se montrer moins forte, parce que tu vas avoir l’impression de le tenir à bout de bras… (et vice et versa…)

    Les mecs aussi alternent les coups de mou( enfin, pas ceux là, je parle plutôt des baisses de morale …. 😉 ) et les périodes où ils se sentent bien et plus forts. L’idéal est quand ces moment coïncident avec ce qu’attend l’autre…

    Mais quand deux personnes que j’appelle « équilibrée » se rencontrent, ça part déjà sur de bonnes bases (mais ça ne fait pas tout, loin de là… 🙂 )

  2. Je partage tout à fait cette vision du soi niant puisqu’encore aujourd’hui je n’arrive pas m’autoriser à me faire plaisir et que je suis présent pour mes potes, attentif à leurs regards, leurs angoisses, etc. C’est une sorte de recherche de légitimité, peut-être. Je ne sais pas, je ne veux pas savoir. En tout ças, perso, j’ai l’image d’une Nina qui peut être intrnansigeante et sèche, et puis soudain un vrai roudoudou… La vérité est ailleurs ? Des bidoux, ma Nina. Lucas

  3. C’est vrai qu’à être attentif à l’autre tu t’oublies un peu toi-même…moi je suis plutôt comme Lucas, c’est plus avec les amis…et quand t’as besoin d’aide et que ça va pas tu te rends compte qu’il y a plus personne #cafaitplaisir

    Par contre en couple c’est clair que je peux pas jouer l’infirmière, j’ai besoin de quelqu’un sur qui je peux m’appuyer et qui me rassure. Mais en général les gens s’arrêtent à mon côté misandre et au fait que je garde les choses pour moi…
    Après j’ai une copine qui fait la naïve, qui raconte clairement comment ça s’est passé avec son ex, bon je pense aussi que ça lui fait du bien d’en parler mais c’est vrai que le côté naïve qui a vécu avec un sale con ça marche bien…(bon elle est plus jolie que moi ça aide aussi…même si j’ai de plus gros seins…^^)

  4. Ah, se laisser aller à pleurer devant un film-qui-fait-pleurer en compagnie d’une autre personne… j’ai mis tellement de temps à y parvenir moi… je comprends tout à fait.

    J’ai l’impression que ce que l’homme voudrait bien, c’est une fille qui est forte en surface (pas besoin de consoler tout le temps) mais qui montre parfois sa fragilité intérieure (ce qui le complexe un tout petit peu moins. faut pas déconner, la fille ne va quand même pas être plus forte que lui, c’est lui l’Homme quand même!)

  5. en préambule, quand tu trouves pas un substantif, invente le.
    être blasé ? la blasitude ?

    sinon pour en venir au fond, il est intéressant de voir la perception que tu as de toi même, conditionnée par l’image que te renvoie les autres que tu croises au quotidien, par rapport à la personnalité perçue vu du point de vue du lecteur.

    J’ai bien des qualificatifs qui me viennent à l’esprit, forte n’en fait en revanche pas partie.

    J’aime beaucoup le processus d’introspection qui accompagne l’article, quel dommage qu’article après article, il n’y ait pas de synthèse qui te permettent de franchir certaines étapes auxquelles tu aspires.

    Quand bien même cela t’inspire une prose de qualité et en dépit du temps de chiottes qui règne sur la France m’a t on dit, tu as forcément mieux à faire que de regarder secret connerie.

  6. Enfin tu sais ce qu’on dit, faites ce que je dis pas ce que je fais, ce qui fait que je suis incapable de m’appliquer mes méthodes à moi même 🙂

    Bin ce fut long mais je crois que j’y arrive maintenant. Surtout que je suis une vraie fontaine parfois, les mauvais jours je suis capable de pleurer du début à la fin d’un film déplorablement niais, bref c’est rarement dans la demi-mesure… mais maintenant j’arrive même à me laisser tremper de larmes au ciné avec mon cher et tendre et des amis à côté, en oubliant le réflexe de vite vite tout sécher quand les lumières se rallument. Je crois que c’est un coup à prendre, il faut assumer et montrer qu’on peut être une pleureuse sans forcément être une pleurnicheuse (je sais pas si la différence est claire…). Et puis j’avais trop mal à la gorge quand je me retenais, effectivement, c’est véridique! se laisser aller ça fait un bien fou.

  7. J’ai vraiment beaucoup aimé ton article!!! je crois simplement qu’il faut trouver quelqu’un qui nous accepte telle que nous sommes, et c’est ça qui est difficile (et que ce soit réciproque aussi bien sûr)

  8. Tiens, plus personne ne joue à « preum’s ! » dans les commentaires ? le Blog murit ;-P.

    Pour en revenir à l’article je ne pense pas que « les garçons » cherchent un type de fille bien définie. De une « les garçons » est une entité trop vaste pour résumer ses besoin à un seul même type de comportement. Déjà que rien qu’un seul garçon changera d’avis plus ou moins régulièrement, alors plusieurs…

    Certains ont besoin de pleureuses, ils ont besoin de jouer au papa. D’autres ont besoin de rocs, ils leur faut une maman. Et entre les deux la majorité (réflexion purement égocentrique qui consiste à considérer que tout le monde pense comme moi) cherche ou du moins souhaiterait quelqu’un de complet. Parfois qui pleure (sortir avec Robocop ou Brigitte Nielsen est peu enthousiasmant), parfois qui virevolte (même réflexion que précédemment mais avec Barbara / La Callas), qui rit, qui est pétard (mais pas trop quand même), qui a besoin de protection, qui vous secoue les puces (et y a du boulot…) etc.

    Le plus dur est de doser les ingrédients, sachant que le naturel reprend souvent le dessus. Et ça n’est pas plus mal. Une histoire d’amour n’est pas un match de foot, on ne doit pas se sortir de son corps pour se regarder depuis le bord du terrain « muscle ton jeu », « joue plus en retrait »…

    Par dessus tout le mieux est de sortir avec quelqu’un de naturel, pas quelqu’un qui a l’air de constamment cogiter pour savoir comment bien faire ou mal faire. Parce que ça, c’est vraiment chiant !

  9. Si je me montre forte avec les hommes, ce n’est pas par choix, juste que j’angoisse à l’idée de montrer mes faiblesses! Je ravale aussi mes sanglots mais parce que je n’arrive pas à les exprimer…Donc tout le contraire que ce qu’ils attendent si je te comprends bien! Et puis dure de paraitre fragile quand on fait une tête de plus que la majorité des hommes!
    Et il faut avouer que ça fait du bien à l’égo d’aider/soutenir les plus faibles, amis ou amants. Dommage que certains (beaucoup d’accord) finissent souvent pas s’enfuir.

    PS : recontacte donc ce premier amour! Tu n’as rien à perdre!

  10. Je crois que n’importe quel humain aime celui qu’il a aidé, que ce soit une femme ou un homme. Et le contraire est vrai aussi, on n’aime pas trop celui qui nous aide, on a l’impression de lui devoir quelquechose…
    Donc il faut pas hésiter à demander de l’aide à un homme, ne cherche pas à faire tout le temps la femme forte!

  11. Je me souviens qu’un jour, j’ai demandé à mon ex pourquoi ça le gênait tant que je ne pleure pas devant lui. Il m’a alors répondu que ça montrerait que je suis vraiment à l’aise avec lui. Je me suis rendue compte qu’à ses yeux c’était accéder à une forme d’intimité.

  12. Moi parfois j’aimerais ne pas pleurer si facilement et être moins sensible…
    Par contre j’essaie toujours de me retenir quand je regarde un film qui fait pleurer avec mon homme ou quelqu’un d’autre, et parfois j’y arrive !

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