Se pomponner pour un entretien

Voici un article qui paraîtra superficiel de prime abord mais je suis sûre que je vais vous convaincre. Le but d’un envoi massif de candidatures est d’obtenir un entretien. Mais quand celui-ci survient, il faut s’y préparer.

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Il y a donc 9 mois, j’ai deux entretiens pour la même boîte. Mercredi, 15h, je commence à me préparer. Quelle tenue ? Un tailleur, of course. J’avoue que j’aime bien les pantalons tailleurs déjà, à la base, là, suffit juste d’y adjoindre la veste et c’est parti. Alors devant ma penderie, je prends mon tailleur-pantalon fétiche noir à rayures blanches. Fétiche parce que j’y suis bien dedans, je peux bouger sans soucis. Avec ceci, que mettre ? Mon haut rose fuschia avec un peu de dentelle au col. Suicidaire ? Non, stratégique. Sans décolleté (pour pas qu’on croit que je joue sur mes atouts physiques pour réussir), il réhausse la sobriété de ma tenue tout en y mettant une touche de féminité. J’avoue que j’aime le rose et les hauts colorés, ça égaie et en plus, ça donne bonne mine. Ça montre que je ne suis pas du genre à me cacher, à être tellement discrète qu’on ne me voit même pas. Non, ce n’est pas le genre de la maison.


De toute façon, en entretien, je suis 100% naturelle : enthousiaste, souriante et dynamique. Et puis je postule à un poste de journaliste/rédactrice, pas pour être hôtesse d’accueil dans une entreprise de pompes funèbres. Un journaliste, c’est tout de même quelqu’un qui ose : ose interpeller des gens dans la rue pour des micro-trottoirs, ose décrocher son téléphone pour solliciter des entretiens, ose mobiliser son réseau pour trouver le bon interlocuteur… Quelqu’un qui ose mettre du rose fuschia, même quand elle ne passe pas d’entretien.

Je prends soin de choisir mes dessous aussi. Il faut être à l’aise des pieds à la tête. Des jolis dessous pour que je me sente bien. Idem pour les bas : il faut qu’ils soient entier, aucune maille filée ne sera acceptée. Enfin, les chaussures. Bon, là, je suis obligée de renoncer à mes chaussures si confortables (baskets ou bottes) pour mes chaussures à talons certes très jolies mais comme je les mets jamais, je souffre un peu. D’un autre côté, j’aime bien marcher avec pour le bruit que ça fait, un bruit de femme déterminée.

A présent que je suis vêtue, il est temps de se maquiller. Bon, je ne change rien à mon habitude : n’étant pas une star de la chanson pour ado, je ne me tartine pas la figure de trois kilos de maquillages. Un peu d’or dans mes cheveux, un peu de noir sous mes yeux… Je plaisante. Je me maquille les yeux avec soin, comme d’hab, un fond de teint qui me flatte les narines car il sent bon la poudre, un peu de gloss. Je me coiffe les cheveux avec soin mais ayant une coupe carrée, je ne les attache pas. Pour quoi faire ? Mes ongles sont parfaitement coupés, un petit pshit de parfum pour sentir bon.

 Bref, je me prépare pour un entretien comme pour un rendez-vous galant. Futile ? Non. Oui, bien sûr, ce n’est pas mon physique que je vais vendre mais mes compétences. Après tout, on peut être un(e) bon(ne) journaliste et avoir le cheveu gras et le méchant look qui tue. C’est vrai, mais le débat n’est pas là, à mon sens. Pomponnée comme je suis, je me sens belle et conquérante, je dégaine mon sourire d’autant plus facilement. Je soigne ma démarche, déterminée, je me tiens droite, je vais attention à pas tripatouiller n’importe quoi. A partir du moment où je me sens jolie et avenante, la machine à confiance en moi se met en route. Je m’adresse à mon interlocuteur de façon polie et souriante. Je suis bien, je suis moi.
 

Certains vont me dire : « mais si tu tombes sur une femme, tu vas être mal ». Et bé non ! Je suis souvent tombée sur des recruteuses et ça s’est tout aussi bien
passé. A mon avant-dernier entretien, je suis tombée sur deux femmes. Je n’ai pas eu le job vu qu’elles ont préféré quelqu’un de plus expérimenté (je comprends), j’ai reçu un mail d’une des eux me félicitant de mon « excellente prestation ». Oui excellente ! C’est juste une question de confiance. Je me sens bien quand je sais que tout est parfait dans les moindres détails, j’ai ma petite chaîne en or avec mon ankh rapporté d’Egypte par mes parents, j’ai ma jolie écharpe verte, mes lunettes rouges (que je mets ou non), mon sac avec un livre sérieux dedans (alors que j’avoue que je lisais Cosmo dans le train pour y aller mais j’avais besoin de me détendre). Bien sûr, ce qui compte le plus, ce sont mes compétences et mon press book. Mais la phase de préparation, l’habillage et le maquillage sont des rituels qui me rassurent.

7 réflexions sur “Se pomponner pour un entretien

  1. Alors là, je suis complètement d’accord avec toi. A mes deux entretiens, j’ai fais très attention à comment j’étais habillée. Etre sûr de son look, cela permet d’avoir une chose en moins à se soucier et de se concentrer sur la façon dont nous mettre en avant. Quoi de pire que de se rendre compte 2 min avant l’entretien qu’on voit notre soutien-gorge quand on lève le bras? On se focalise là-dessus et résultat: on a l’air super coincé et on a du mal à faire valoir nos idées.

  2. Au-delà de permettre de se rassurer par quelques rituels le fait de se préparer peut être également un moyen de montrer que l’on est motivé par le poste et que l’on souhaite faire la meilleure impression possible, en faites c’est un peu comme pour un rendez vous galant.

  3. tiens, ca me fait penser que moi aussi, je suis en recherche d’emploi,et ai eu un entretien aujourd’hui… idem pour le pomponnage en règle, jolie mais pas provocante etc etc. seul probleme de mon coté, ce sont mes cheveux qui s’amusent à ne pas me calculer et vivre leur vie de leur coté. du coup, soit c’est la touffe style « je suis une femme indépendante, qui assume son grain de folie » soit c’est attaché comme je peux (avoir une armée rebelle sur le crane, c’est pas facile tous les jours), donc je suis proteuse du message « tout est sous controle ».
    c’est malheureux de devoir adapter son discours à son scalp ? voui, envoyez vos dons svp.
    tout ca pour dire que l’apparence compte surement plus pour soi meme que pour l’autre, dans un entretien pro plus qu’ailleurs, et que ton article n’est pas futile, c’est notre quotidien (espérons bientot notre passé, ca voudra dire qu’on s’est trouvé un job en or) !

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