Donne-moi ta main et prend la mienne

En ce moment, je ne suis pas amoureuse, ceci n’est pas un scoop. Je suis dans un état de neutralité totale sur la question donc je me pose des question sur l’Amour sans acrimonie ou bisounoursisme. L’autre soir, en observant un couple amoureux dans le métro, je me suis soudain interrogé sur un détail qui tue : pourquoi les amoureux marchent main dans la main ?

Concrètement, marcher main dans la main, c’est chiant. Déjà, si tu veux prendre ma main, tu choisis celle de droite car celle de gauche tient la hanse de mon sac posé sur mon épaule gauche. Oui, je peux éventuellement changer mon sac d’épaule mais je ne suis pas à l’aise comme ça. Toute la psychorigidité d’une femme résumée dans ce détail. Donc prends ma main droite et cheminons, côte à côte. Levons nos bras pour passer au dessus des bites de trottoir placées en plein milieu, il faut limite se déboîter l’épaule quand on croise quelqu’un sur le trottoir pour ne pas rompre le lien, c’est une vraie gymkana des doigts quand on se prend la main pour être bien. Et je ne parle pas de la nécessité de trouver un rythme de marche qui convient aux deux. Bref, soyons clairs, c’est pas pratique.


Alors pourquoi ? Première explication en mode un peu cynique : le marquage de territoire. Hé t’as vu, j’ai un mec, même que c’est celui accroché à ma main. Tu t’approches pas, il est à moi, propriété exclusive. Ca reste plus classe que lui faire pipi dessus pour signaler que cet homme est mien. Observez certains couples, on a parfois l’impression que l’un des deux exhibe l’autre tel un trophée : héhé, tu as vu ce que j’ai attrapé. Envie-moi.


Deuxième explication, plus bisounours cette fois-ci : le besoin de se toucher quoi qu’il arrive. On vit le moment à deux en communion, peau à peau. Je sais pas si vous avez remarqué mais les amoureux se touchent souvent voire tout le temps, des caresses des bouts des doigts, une multiplicité de petits gestes intimes. Je suppose que c’est sous l’action de l’ocytocine, la fameuse hormone de l’amour. On a besoin de se toucher pour ne pas être en manque de l’autre, même s’il est juste à côté. Et puis en se liant physiquement, on se crée une intimité, un cocon rien qu’à deux ou les autres sont exclus. On dit souvent que les amoureux sont seuls au monde et pour cause !

Quand je suis célibataire, j’avoue trouver les bécotages et autres démonstrations d’affection un peu lourdingues. Je ne parle pas de roulages de pelles salaces et pré coïtaux, hein, je parle de petits gestes krokro mignons mais vite agaçants pour ceux qui ne sont pas concernés. Vous voyez ce que je veux dire. A chaque fois, je me demande pourquoi les couples se sentent toujours obligés d’en faire autant, jusqu’à ce que je me retrouve moi-même en couple à marcher main dans la main, des gentils câlins et autres baisers pathignons (pathétiques+mignons = pathignons). Un jour, je me suis dit à part moi qu’on avait tout des couples lourds qui ne se détachent jamais l’un de l’autre mais de fait, c’était naturel, non calculé. Il ne s’agissait pas d’un marquage de territoire ou d’une exhibition parce qu’on se moquait bien des autres, on ne les voyait même pas. Mais en plus de l’ocytocine, j’ai un petit truc en plus, je l’avoue. J’ai les mains toutes douces et ça, ça suscite forcément l’envie de les toucher.

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