I kissed a girl, I liked this

(Pas de où trouver l’homme aujourd’hui parce que j’ai pas envie, en fait)

 Attention, pour ceux qui ne seraient pas au courant, une nouvelle chanteuse débarque sur les ondes, la coquine Katy Perry qui chante qu’elle a embrassé une fille et qu’elle a aimé ça. Gloussons, gloussons ! Sauf que voilà, Katy qui joue sur sa bisexualité est, en réalité, totalement hétéro et n’a même jamais échangé sa salive avec une femme. En gros, Katy s’est inventée une bisexualité pour faire vendre et, devinez quoi, ça marche.

Je suis toujours amusée par les nanas qui font d’une éventuelle bisexualité un argument vente. Il y a un an ou deux, je ne sais plus, un magazine avait fait un reportage sur ces filles qui se roulent des pelles en boîte pour chauffer et choper des mecs. Oh waaaah, trop fortes. Sauf que je trouve limite vexant de me dire que ce que j’ai de plus sexy chez
moi, c’est la langue d’une autre fille en train de taquiner mes amygdales. Evidemment, cette technique de chope (je n’ose même pas dire drague) ne peut pêcher que des chauds du slibard élevé au porno, celui où y a au moins une scène lesbienne. Non pas que ces hommes soient forcément insensibles, c’est pas la question mais un mec qui me drague  parce que j’ai léché la face d’une fille, je me doute que ce n’est pas mon intellect qui l’intéresse.

Je me pose toujours la question : faut-il se réjouir d’une quelconque libération sexuelle qui pousse les femmes à tester la bisexualité (enfin, rouler une pelle, c’est très léger comme test) ou se désespérer de constater que les femmes « libérées » collent à ce point aux fantasmes des mâles ? La bisexualité féminine n’a rien de nouveau. Au XIXe siècle, elle était même très courante entre les jeunes filles bourgeoises en pension mais c’était plus vu comme une amitié profonde, si j’ose dire, qu’une réelle relation amoureuse. Et non, je ne fantasme pas, des études sur les journaux intimes de ces demoiselles prouvent que ces pratiques étaient courantes. Donc la bisexualité féminine n’est pas un signe de
libération sexuelle vu qu’elle existait avant. Je suis toujours un peu amusée par les nanas qui parlent sérieusement de leur bisexualité alors qu’elles sont hétéro qu’elles n’en peuvent plus. Concrètement, je peux dire sans mentir que, ouais, coucher avec une femme, j’aimerais tenter que, oui, j’ai déjà fait des rêves érotiques lesbiens et même qu’un a abouti à un orgasme. Est-ce pour autant que je me définis bisexuelle ? Pas du tout. Je ne suis, de fait, attirée sexuellement par aucune femme. J’imagine quel peut être mon style, je peux dire que telle femme ou telle femme
est excitante mais dans les faits, je ne suis pas sûre qu’en face d’une femme excitante, j’aurais envie d’aller fouiller son string.

Et quand bien même je serais bisexuelle, le mettrais-je en avant ? Franchement, quelle importance ça a de coucher avec des femmes aussi ? Si ça devait arriver, ce qui compte, ce n’est pas qu’elle soit femme mais qu’elle soit elle, qu’elle m’ait attirée pour une raison X ou Y. Le reste ne compte pas. Et puis n’est-il pas paradoxal d’utiliser une femme pour choper des hommes ? N’ai-je donc rien à proposer comme mon humour, mon esprit, ma curiosité ou autres choses bien plus triviales ? Suis-je vraiment obligée de jouer la coquine bisexuelle pour allumer un peu d’intérêt chez le mâle ? Si la réponse est oui, je tombe en dépression.

Au fond, ce qui me déprime dans ce genre de comportement, c’est de voir des filles faire ou faire des choses non par envie mais par calcul. Pour moi, ça dénote vraiment un certain manque de personnalité (je fais les choses car c’est ce qu’on attend de moi, une fille chaude est forcément bisexuelle) mais également un manque de confiance en soi. Quand je
vois deux nanas se rouler une pelle pour chauffer un mec, je me dis qu’elles pensent ne pas pouvoir séduire par d’autres armes. Hé ben non, les filles, rouler des galoches à une autre ne fait pas de vous quelqu’un de plus intéressant. De mon point de vue, c’est même limite plus pathétique. Embrassez qui vous voulez, ok, mais faites le parce que vous en avez envie, pas dans le but de séduire une tierce personne. On n’est plus au collège !


8 réflexions sur “I kissed a girl, I liked this

  1. Euh, Katy Perry, ça vient pas de sortir, c’est une chanson qui a plus de 8 mois d’existence sur les ondes tout de même! Sinon, pour rebondir sur ce que tu dis, en fait, Katy Perry formule précisément ce que tu dis, à savoir, elle ne s’invente pas une bisexualité, elle ne s’est jamais cachée d’être hétéro… Elle se moque juste des filles qui… (comme ton post)

  2. Ah 🙂 Bien content de lire cet article. Ca me faisait marrer au lycée quand j’ai dit à mes amis que j’étais gay de découvrir, tout à coup, que ma meilleure amie était bi. Je pense surtout qu’elle venait de découvrir à quel point c’était « in » d’avoir une orientation sexuelle différente de celle de la masse. La preuve, peu de temps après, une autre amie se déclare bi, et le prouve en emballant ses copines, avec la langue, même que. Waou, génial, mais à part ça, si elles avaient dû sortir avec une fille, pour de vrai, elles se seraient senties mal. La preuve, ça ne s’est jamais produit et elles vivent très bien. Par contre, quand un de nos amis a avoué sa bisexualité, avec difficulté, tout le monde s’est un peu moqué genre « ben pkoi tu l’as jamais dit tu sais bien qu’on est ouvert ». Sauf que non. Le vrai bi, à mon avis, souffre lui aussi de sa différence, et ne peut pas, de but en blanc, utiliser cette différence avec fierté. Je me suis souvent dit que les femmes avaient une vision très (trop) cérébrales de l’amour, qui leur permet presque de décider qui elles aiment (homme ou femme) selon des prétextes intelligibles, alors que l’homme, plus primaire, y va plus à l’instinct. Pour ça que les mecs, vis à vis de la bisexualité, ont souvent l’air plus coincés que les femmes. Ils peuvent pas… ils peuvent pas !
    (bien entendu, je fais d’énormes généralités)

  3. C’est très vrai ce que tu dis Bobby.
    Je pense que la curiosité sexuelle de la femme est plus assumée que celle de l’homme en général. On dira plus facilement que ouais, cette nana là-bas on l’a déjà emballée qu’un mec en montrant du doigt un autre.
    De ce point de vue là il y a quand même moins de coincées niveau nana.
    Niveau bisexualité réelle ça revient à peu près au même. Franchement de vrais bisexuels je n’en connais pas des masses, autour de ces parties là je distingue les hétéros qui veulent se la péter (toujours des nanas) et quelques homos qui ont là aussi testé l’autre bord par curiosité. Les véritables bisexuels, ceux qui changent en fonction de ce qu’ils ressentent sans se soucier du sexe de la personne en face d’eux, ils ne se montrent pas beaucoup. J’en connais des deux sexes et ça revient au même, ils se s’étendent pas sur leurs expériences parce que c’est leur vie intime et merde aux autres.
    C’est comme si on me demandait de décrire en détail ma vie sexuelle, je vous enverrai bouler. Et ça serait normal !
    Ah et sinon j’aime pas Katy Perry. ^^

  4. Je chante un baiser.. Je chante un baiser osé.. Huhuhu – ahem. Hmm, hmmm je ne poserai qu’une seule question: les moches ont-elles le droit d’être lesbiennes, sont-elles acceptées? Si oui, notre société a progressé. Si non, alors ce n’est qu’un fantasme de plus, savamment orchestré. Et nos techniques de drague qui s’en ressentent.. où est la finesse? Le sous-entendu? Le délice d’une lèvre entr’aperçue au coin d’une phrase, d’un coeur qui chantonne et qui s’émoustille, ah, Mademoiselle Charme! Que ne te fais-tu voler la vedette par Mme Porno? Résistance !!!

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