La théorie du tronc d’arbre

Comme tu le sais, lecteur, j’ai une passion dans la vie : les théories. Faut dire que j’ai le temps de cogiter, avec les 40 mn de transport que j’ai pour aller bosser et des
fois, au lieu de lire sérieusement, je rêvasse. Récemment, je réfléchissais à mon moi et à tous les changements que j’ai connus dans ma vie ces derniers temps. Parfois, j’ai l’impression que certains moments n’ont pas existé tant ils me semblent loin, loin.
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 Durant ces deux ans quasi et demi (la vache) de blogging, j’ai été tour à tour étudiante-stagiaire, chômeuse, salariée, stagiaire, chômeuse, chômeuse tristoune, chômeuse salement déprimée et enfin, tadam, salariée en CDI. Mes amis qui me lisent me disent qu’on a clairement vu un changement selon les périodes. A la fin de mon chômage, ça se voyait que ça n’allait plus du tout et que tout à coup, j’ai remonté la pente vitesse grand V. Des fois, j’avoue que cette sombre période me semble limite irréelle. Pourtant, elle a existé et je ne pourrai jamais l’oublier. Parce que j’ai sincèrement été malheureuse pendant cette période de ma vie. Faut savoir que jusqu’à la fin de mes études, tout m’a toujours souri sur le plan « professionnel » : tu veux un stage ? Trois lettres plus tard, j’en avais un. Un job d’été ? Tiens, machin ou machin te pistonnent. Les partiels ? Ciel, ça tombe pile sur ce que je voulais ! Enfin, je dis ça parce que j’idéalise. Si je refais l’histoire de la maîtrise d’histoire, j’en ai chié et pas qu’un peu, j’ai eu un nombre de merdes assez hallucinant. Je pense que je raconterai cette histoire un jour en détail. D’ailleurs, le jour de la soutenance, mon directeur de recherche m’a avoué qu’il était persuadé que jamais je n’arriverais jusque là et qu’il admirait mon opiniâtreté. Ben ouais, j’ai un côté Pitbull, je lâche jamais.
 

Ma vie est faite de différents moments et tout ça constitue mon moi actuel qui sera une couche de mon moi futur. Parce que je trouve que la vie nous renforce comme un tronc
d’arbre, avec un nouveau cercle à chaque période. On naît bouleau, on meurt platane ou cèdre. Je crois que je tiens là la phrase la plus surréaliste de mon blog mais c’est l’idée. Tout nous enrichit. Mon expérience du chômage est une très bonne leçon de vie pour moi que je ne dois jamais oublier. En gros, la vie n’est pas toujours de la tarte mais on est ce que l’on cherche à être. J’ai décidé que j’aurais du taf, j’ai tout fait pour et j’ai fini par y arriver. Bien sûr, j’ai aussi eu de la chance : si E. ne m’avait pas envoyé l’annonce, je n’y aurais jamais répondu mais ça fait partie de la vie, la chance. De la même façon, l’an dernier, j’ai vécu une rupture difficile dont j’ai cru ne jamais me relever mais finalement si. Tout ça sert mon moi actuel : souviens toi comme ça a été dur mais il peut toujours y avoir une issue favorable, il suffit de le vouloir et se battre pour que ça arrive. Pour la rupture, j’ai bien géré la convalescence, je pense, je me suis pas précipité. Je savais que j’avais besoin de temps, je l’ai pris. Ca m’a évité de faire souffrir quelqu’un au passage. J’en ai chié, ça oui, mais aujourd’hui, je sais que je peux me relever de ça. Idem pour le chômage : j’en ai chié, j’en ai même pleuré, j’ai failli laisser tomber mais les coups de pieds bien placés de ma sœur ne m’ont laissé aucun répit. Ce n’est pas en baissant les bras qu’on y arrive. Je ne dois pas douter de moi, de mes capacités. Je sais ce que je vaux, ça fait 27 ans que je me construis et mon tronc est solide.

Bien sûr, aujourd’hui, je dis ça sereinement, c’est un peu facile quand tout va bien. Mon nouveau cercle est beau et régulier et il a l’air d’aller toujours en s’améliorant. Disons
que si les portes qui s’ouvrent à moi actuellement restent ouvertes, ça va être un très très bel anneau. Mais les belles périodes sont aussi là pour nous servir de leçon, faut pas juste tirer enseignement des anneaux pourris. Par exemple, quand tout nous réussit, c’est un peu (beaucoup) grâce à nous, il faut s’en souvenir en période de doutes. Le bonheur, je l’ai déjà goûté, il n’y a aucune raison que ça ne se reproduise pas. La recette est, au fond, toujours la même, je la connais, autant m’en servir.

Bref, tout ça pour dire que la Nina d’aujourd’hui est le produit de mon vécu, de mes réussites et échec. Tout sert, il ne faut rien oublier. Avoir été presque au plus bas aide à
savourer le plus haut mais surtout, nous sert de mise en garde : mon boulot, je l’ai, je le garde, je ne veux plus jamais vivre le chômage. Mais si, par malheur, ça revenait, je sais qu’à force de volonté et d’opiniâtreté, je m’en sortirai. C’est pas comme si j’avais jamais vécu ça.

13 réflexions sur “La théorie du tronc d’arbre

  1. Mais flute zut crotte quoi !! Tu pourrais prévenir ! Mettre un panneau !!
    ATTENTION CET ARTICLE EST EMOTIONNANT ET VOUS RISQUEZ DE CHIALER.
    Bon je vais me consoler avec un p’tit dej. Ouhai, ouhai,ouhai, Lucas le Mec qui va sur Internet au reveil. ZEU psychopathe.

  2. L’art de rebondir!
    Les échecs servent toujours. Il faut juste être capable de les analyser pour éviter de reproduire les mêmes erreurs.
    Bonne continuation, donc!
    Sidji

  3. Je viens de découvrir que les platane sont des vieux boulots !!!
    Si j’avais su ! Moi qui croyais que chaque espèce était indépendante…
    Plus sérieusement, je ne peux qu’aller dans le sens de ta réflexion ; cependant, il ne faut pas toujours regarder derrière soi, même pour tirer parti de son expérience, au risque de ne plus oser avancer. C’est ainsi que beaucoup de personnes restent des années à un poste qui ne leur plait pas (e vivant très mal et se déconstruisant petit à petit) de peur de revenir à leur situation précédente. Comme tu le remarque, l’avenir ne sera plus jamais le passé, la même situation retrouvée ne sera pas vécue de la même façon puisque nous auront changé !

  4. Perso je préfère finir cèdre que platane, je vivrai super longtemps et j’ai moins de risque de me faire défoncer par un chauffard…

    A part ça, je trouve du taf à qui veut moyennant 10% du salaire mensuel de l’emploi trouvé, paiement en plusieurs fois possible…je fais aussi avec les apparts par contre pour les mecs je cherche pour moi! 🙂

  5. C’est pas con comme truc, mais tu pense pas qu’on enlève parfois des couches ? Genre les gens qui partent tout recommencer ailleurs ? Ou ceux qui coupent les ponts avec leurs amis.. qui font table rase.

  6. Le sage a beaucoup de bonnes idées de titre en ce moment… héhé.
    Je vais continuer sur la métaphore des arbres avec un proverbe chinois (à dire avec une voix de vieux sage chinois) ; c’est au fruit qu’on connaît l’arbre.
    Quel genre de fruit penses-tu donner ?

  7. C’est l’avantage de savoir se poser ces questions au moments où tout va bien. C’est sur que c’est pas le jour du changements qu’on se rends compte qu’il arrive, mais il faut savoir d’où on vient pour mieux profiter de l’instant présent !

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