Halte au terrorisme intellectuel

L’autre jour, en lisant mes blogs préférés, une discussion en comm m’interpelle. Dans sa planche, notre ami blogueur explique qu’il n’aime ni Céline ni Vian et en comm, ça ne rate pas : « mais comment tu peux dire ça ? ». Et oui, les goûts personnels n’ont pas leur place en culture, apparemment.
 

Bon, tu me connais lecteur, je ne supporte pas l’inculture. Ne pas savoir qui a écrit Le Rouge et le Noir, les Misérable, le Horla, les Yeux d’Elsa ou Voyage au bout de la nuit, ça me dépasse. Surtout que bon, suffit d’écouter ses cours de français pour le savoir. Alors quand je regarde des trucs du genre Qui veut gagner des millions ? (enfin, je regarde plus justement) et que le candidat sait pas répondre à des questions de ce genre, ça me fait frémir. Mais ce n’est pas parce que j’estime qu’il faut connaître ses classiques qu’on doit les apprécier. Honnêtement, jamais réussi à lire Le rouge et le noir ou Madame de Bovary (malgré plusieurs tentatives), j’ai sauté des paragraphes entiers des Misérables… Bref, je connais les auteurs de ces romans, je sais qu’ils existent, j’ai essayé de les lire mais je ne les ai pas appréciés. Même quand j’étais en histoire et que ces romans « sociaux » m’auraient été utiles pour illustrer mes dissertations. Et alors, je devrais m’en excuser ?

En maîtrise d’histoire, j’ai eu un cours sur « l’histoire du genre et de la sexualité » (avec une prof topissime) et, à un moment, la prof nous parle de Bourdieu. Alors, moi, Bourdieu, c’est un peu le sociologue qui me fait marrer : « il faut rendre la sociologie accessible à la plèbe mais je vais pas vulgariser ma prose, faut pas déconner non plus ». J’ai fait un exposé sur Bourdieu, plus tard, je vous jure que je devais lire chaque phrase plusieurs fois pour la comprendre. Dommage car Bourdieu, des fois, il a des observations très intéressantes. Notamment sur le bon goût et hop, je récupère le fil de mon article. Selon M. Bourdieu, donc, ce sont les valeurs bourgeoises qui définissent ce qui est de bon goût et ce qui ne l’est pas. En somme : il est de bon ton quand on a un certain statut social d’avoir lu ses classiques. Et il est bien vu de les avoir appréciés. Je me souviens, petite, ma grand-mère paternelle, pour qui le mot pédante a dû être inventé, m’expliquait toute fière : « tu vois, Nina, moi, j’ai des Proust dans ma bibliothèque, mais moi, au moins, je les ai lus, c’est pas comme beaucoup de gens ! ». Moi, je savais pas qui c’était Proust mais depuis, dès qu’on me parle de Proust, les premières choses qui me viennent à la tête, c’est « auteur chiant que personne ne lit mais tout le monde fait semblant ». Et après la chanson de Dave (« Et si on allait un tour du côté de chez Swan, lalalala ». Maudissez-moi, vous allez l’avoir dans la tête, maintenant) mais ça, je devrais pas le dire. Même les madeleines, ça arrive après.

Alors, là, je prête fantastiquement le bâton pour me faire battre alors rien que pour vous emmerder, je désamorce de suite pour pas que vous puissiez le dire en comm. Alors : « Non mais toi, Nina, si méprisante envers les incultes, tu te foutrais pas un peu de notre gueule ? ». Pif paf, dans ma gueule, toute seule. Oui, c’est vrai, c’est curieux de réclamer le droit de ne pas aimer les classiques, de les trouver mauvais alors que je n’accepte pas que les gens ne connaissent pas les noms de ces auteurs. Sauf que je les ai lus, ou du moins, j’ai commencé, je ne les ai pas rejetés à priori en hurlant à la chiantise. Mais d’un autre côté, s’il me paraît normal d’avoir de la culture générale (il me semble quand même pas incroyable de savoir que Notre Dame de Paris est un livre de Victor Hugo avant d’être un film, un dessin animé ou une comédie musicale), je pense qu’il faut avoir l’honnêteté d’affirmer ses goûts plutôt que de suivre la foule et surtout la bienséance. Dire que Flaubert, c’est chiant, ça se fait pas. Alors que lui, je trouve vraiment qu’il a la palme. Et là, je parle de littérature mais on peut faire pareil pour le cinéma ou la musique. J’ai une culture cinématographique « impressionnante » sur papier, genre je connais le nom des grands films, des grands acteurs, l’histoire du cinéma en gros mais je n’ai vu aucun classique ou presque. Au moins, je connais le nom mais qu’on m’insulte pas si dans ma DVDthèque, je les ai pas (alors que c’est vrai que j’ai Cube). Je n’ai pas tellement le goût des vieux films, pour le moment. Mais même sans parler des classiques, il y a des films qu’il est bon ton d’aimer et d’autres qu’on regarde en cachette. Faites un test autour de vous, parlez cinéma. Et bien, tout le monde vous dira avoir vu et adoré des films classiques genre La Dolce Vità ou le Mépris ou ce que vous voulez et personne, oh non, n’est allé voir Brice de Nice ou les tribulations cinématographiques de Michaël Youn. C’est comme à la télé, personne ne regarde Julien Courbet mais il pète les scores d’audience. Franchement, des films de merde, j’en ai vu un beau paquet et je m’en cache pas. Oui, Scary Movie, c’est lourd et prévisible mais moi, ça me repose le cerveau et je l’ai vu ! Et même que j’ai rigolé. Et même que je suis pas la seule parce que y a toujours quelqu’un pour y faire référence à un moment (ou à American Pie, au choix). Bon, par contre, Michael Youn, je peux pas.

 Bon, je pourrais développer l’exemple pour la musique mais t’es pas idiot, t’as compris. Alors, moi, ça m’agace qu’on me demande : « mais comment tu oses aimer ça et ne pas aimer ça ? ». Mais je n’en sais rien comment j’ose, c’est comme ça et puis c’est tout. J’ai le goût des styles littéraires légers avec un vocabulaire riche mais précis. Le verbiage pompeux, ça me fatigue. J’aime Moravia qui est mon modèle absolu en la matière. J’aime bien le style d’Amélie Nothomb (même si je trouve qu’elle retombe toujours sur les mêmes thèmes), j’aime les intrigues de Barjavel, je suis incapable de lâcher un Van Cauwelaert une fois entamé. J’aime les films comme Cube, faits avec trois bouts de ficelle et qui reposent sur un scénario original, j’ai aimé Dark City et le principe de Matrix (le principe, pas le film, attention). J’aime les Tim Burton. Mais Lelouch m’a toujours fait chier, aujourd’hui comme hier. J’ai failli mourir d’ennui rien qu’en regardant la bande annonce de l’épisode 2 de sa trilogie parisienne. Le seul intérêt que j’ai trouvé dans « La belle histoire », c’est Gérard Lanvin en Jésus châtain aux yeux verts, jamais Jésus n’avait été aussi sexy. Je n’ai vu qu’un seul Woody Allen (« Tout le monde dit I love you ») et je m’en fous. Je ne vais pas m’excuser pour tous les classiques que je n’ai pas vus/lus/entendus. Je peux m’excuser de ne pas avoir essayé de le faire, ça, oui. Mais si j’accroche pas, je vais pas me forcer pour faire bien en société. Parce que Monsieur et Madame Pouet-Pouet-j’me-la-pète, s’il le faut, dans le secret de leur chambre, ils se fendent la poire devant Les Bronzés plutôt que de se pâmer sur le génie esthétique du Cuirassé Potemkine.
 
Moi, des fois, j’ai des goûts « de merde » et en plus, j’assume. Surtout qu’en général, quand je confesse regarder « Amour, gloire et beauté » ou « Sunset Beach », y a toujours quelqu’un pour s’esclaffer : « Ahah, moi aussi ! ».

51 réflexions sur “Halte au terrorisme intellectuel

  1. Parfaitement d’accord, ceci dit, sans aucune insolence ou agressivité permet moi de te dire que c’est « Madame Bovary » et non « Madame de Bovary » comme c’est écrit, il n’a vraiment pas du t’enchanter celui-ci!

  2. Chacun ses gouts mais il est sur qu’il est toujours bon d’avoir un minimum de culture général. Après en fonction de son état d’esprit on va aimer ou non une oeuvre. Pour le rouge et le noir j’ai essayé 3 fois sans dépacer les 50 pages après une rupture je l’ai bouffé en 3 jours. Par contre pour aimer gloire et beauté tu fais fort.

  3. Moi je confesse avoir deja regardé « american pie » et « die hard »…bouououh ne me méprisez pas!

    Bon pour les miserables, perso a « chaque fois » je m’endormais dessus! je sais c’est un honte, du coup j’en ai lu 100pages. Bon bah tant pis c’était pas pour moi!

    En meme temps quand tu sais que Honore de Balzac, entre autre, était payé à la page! (veridict ) Tu comprends que certaines fois, certains livres se perdent en description abscon pour faire du volume!!! Alors est-ce que tu dois forcement aimer çà?

    Par contre un auteur que j’adore et c’est pas du snobisme c’est maupassant. J’ai ps tout lu de lui bien sur mais j’en ai lu suffissement pour trouver ca genial et très actuel , finalement.

  4. bonne fête Nina… oui bin ce n’est po de ma faute si ton nom d’emprunt est aujourd’hui fêté….

    hihihihi

    sinon comment tu peux dire ne pas aimer…arf nooooon je blague après tt ts les gout sont dans la nature et c’est bien pour ça que la vie est interressante non? jte jure les personne qui juge les autres à l’aide de critères personnels et arbitraires je toruve ça nul…

    bref bonne fête et des bisous :$

  5. Allez, je vais faire mon relou et tomber dans ce que tu critiques de prime abord dans cette note : je vais commenter tes avis sur les auteurs.
    Non bon en fait, j’en prends juste deux qui me tiennent à coeur.

    Pour Bourdieu, je suis d’accord que son discours est super paradoxal entre la super complexitude de son écriture et le fait qu’il veuille que la sociologie soit accessible à tous. Cela dit, ça dépend des livres, il a quand même fait quelques livres très très lisibles (la Misère du Monde par exemple qui est très long mais qui est très bien, il y a aussi un livre recueil de ses interviews/prises de parole à l’oral qui es donc plus facile à lire).

    Pour Woody Allen, je… argh ! Il faut regarder les films de Woody Allen ! Woody Allen, c’est pas du tout du cinéma intellectuel (comme peut l’être Godart), bien au contraire. Beaucoup de gens pensent que c’est du cinéma intello parce que Woody Allen est cultivé et qu’ilporte des lunettes, mais quand tu mates ses films, honnêtement, c’est de la comédie divertissante et rien de plus. Bon, il a fait des films mystiques (genre Ombre et Brouillard), mais quand on regarde Annie Hall par exemple (le meilleur film de Woody Allen à mes yeux), je doute qu’on puisse s’emmerder devant.

    Voilà, maintenant je peux avouer que malgré ce que je viens de dire, j’ai maté Crank hier soir. Et que non j’ai pas honte (enfin si un peu).

  6. Aaah moi aussiiiiiiiiiiii!
    Heu ben nan pas moi, mais j’ai saisi l’idée.
    juste en passant, moi j’adooore Boris Vian!
    Et dernièrement j’ai vu celebrity de notre cher Woody… oué ben malgré la présence (trop brève) de Dicaprio, il est décevant.
    Sur ce, bonne culturation tous!

  7. Hé oh tu crois qu’c’est gratuit?
    j’veux bien laisser des commentaires sur les blogs sympa mais jveux qu’le lien vers le mien fonctionne!
    (je débute dans le métier et j’essai de métriser le mieux possible toutes ces petites fonctions… :/ )
    bon si cette fois ça marche pas, j’vous laisse tranquile…

  8. Bon alors, je vais te faire hurler… J’ai parfois un côté franchement elitiste sur certains trucs. J’aime pas trop la vulgarisation, parceque je trouve ça generalement mal fait (bon apres, il y a de nombreuses exceptions à la règle). Je vois pas l’interet de tirer la culture vers le bas pour la rendre accessible, c’est à nous de nous elever, pas aux auteurs de faire des efforts. on a la chance d’avoir une langue riche, pleine de subtilité et nuance, si le langage de Bourdieu est si compliqué, c’est parceque justement, il joue la dessus.
    Par contre, en ce qui concerne le fait de critiquer un auteur reconnu par tous comme intouchable, je suis bien d’accord avec toi. Boris Vian, par exemple, (hormis le rageur « j’irai cracher sur vos tombes) m’a toujours donné envie de dormir, même si j’ai lu en entier presque tous ses livres. je reconnais qu’il fait de tres belles descriptions, mais pour le reste je n’adhere pas du tout. J’ai lu enormement de classiques, plus par soucis intellectuel que pas gout reel. Surtout aussi,parcequ’on ne peut pas comprendre ce qu’est la culture française sans avoir lu Flaubert, Zola et Volataire.
    Finalement, ton article me fait penser à ma petite soeur, qui du haut de ses 15 ans passés ( alors qu’elle a été elevée dans un milieu cultivé ) pense que la Traviatta est la musique de la pub pour Jambon, que Mussolini est un peintre (véridique) et que le seigneur des anneaux, c’est un film avant d’être un bouquin et l’une des oeuvres les plus connue de Wagner.

  9. Comme dans le dicton : « tous les goûts sont dans la nature ».A l’instar de beaucoup de monde finalement, je trouve la plupart des « grands » classiques littéraires chiants, et ma bibliothèque est composée quasi-exclusivement de romans très récents (pas loin de 200 quand même…). Le (très) peu de culture classique qu’il me reste vient des quelques souvenirs de cours de français, qui ont surtout eu le don de me faire détester tout ce qui touchait à cette culture classique. Dingue ce que les profs vieux jeu et sans pédagogie peuvent faire détester leur matière !
    Par contre, je ne vois pas en quoi le fait de ne pas connaître les grandes oeuvres littéraires françaises et leurs auteurs est mal. Après tout, chacun sa culture, il y a tant d’autres domaines (aéronautique, histoire militaire, industrie par exemple) où beaucoup ignorent les principes les plus élémentaires sans que cela ne choque personne…

  10. rhâââ, comment que ça fait plaisir de lire ça et de se dire que finalement on est pas la seule à s’endormir au bout de deux pages devant la Curée ou je ne sais quel autre somnifère en papier (désolée pour ceux aiment, mais pour une fois que j’ai trouvé un endroit où je peux, je me lâche ^^)
    combien de fois on m’a regardée comme une débile profonde parce que j’avais pas lu tel ou tel bouquin profondément chiant mais qui faisait bien dans un CV de lecteur… combien de fois on m’a regardé de travers parce que je n’avais pas vu tel ou tel film en noir et blanc, alors que je déteeeeeste les films en noir et blanc… combien de fois on m’ rigolé au nez parce que je connais pas les paroles des lacs du connemarra (avant d’aller en irlande je savais même pas qui la chantait, ni même qu’elle existait, tiens).
    bref, je tenais à te dire un grand merci, Nina, je vais passer mon dimanche à lire des nullités que j’aime bien sans culpabiliser ^^

  11. Nina, je vais devoir briser une de tes illusions mais Notre Dame, avant d’être une comédie musicale, un film ou même un livre… est une cathédrale 😉

    Je suis globalement d’accord avec toi, et j’ai lu ma part de classiques (j’ai quasiment tout dévoré de Maupassant), vu ma part de films « classiques » aussi, mais j’adore également lire ou voir des films terre-à-terre. Ma vie serait bie ntriste si je ne devais lire que des « classiques » ou oeuvres soi-disant « à lire ».

    Qu’est-ce que j’ai pu me faire chier en lisant du Balzac ou du Proust en tout cas, je finissais par sauter des pages entières…

  12. Je crois que j’étais un peu comme toi, avant : ça me hérisse le poil que les gens ne sachent pas qui a écrit tel ou tel classique ultra-célèbre. Bon, après, qu’on aime ou non, c’est autre chose : je déteste la prose de Victor Hugo, Boris Vian m’insupporte, et Rousseau me file de l’urticaire depuis le bac de français.
    Par contre y’a des auteurs classiques qui font royalement ch*** la majorité des gens et que j’adore : Balzac, Flaubert, Tolstoï (oué, j’adore les romans russes remplis de personnages qui ont 3 noms) et Voltaire.
    Et pour tout ça, je remercie ma prof de français de 4è et 3è, une vieille excentrique complètement barge, mais qui pensait de manière très juste qu’il est indispensable de connaître tous ces auteurs. Ma culture littéraire s’est considérablement élargie grâce à elle, mes goûts se sont affirmés, et si aujourd’hui je me lance encore dans des classiques (ai toujours détesté Zola, mais je vais réessayer), c’est grâce à elle.

    Bon après, par contre… Je m’assouplis. Moi, en physique, je suis nulle, et je la ferme parce que je suis sûre que je pourrais dire des stupidités qui me feraient passer pour la dernière des connes. Du coup, je regarde ‘c’est pas sorcier’, ça me cultive. Alors je pardonne à ceux qui me regardent bizarrement quand je parle de tel ou tel livre (classique ou non, d’ailleurs).

  13. J’abonde totalement dans le sens de landrix. Quand je discute avec quelqu’un, c’est pas sa culture qui m’importe, mais ses idées, la façon dont il les présente et son argumentation. Avoir des réferences culturelles, ca ne rend pas forcement quelqu’un intéressant.

  14. Tiens, c’est marrant. Je crois que ton post s’inscrit précisément dans l’air du temps et qu’on fait difficilement moins subversif. Aujourd’hui, on vénère la parole du peuple parce qu’on n’a bien compris que c’est lui qui avait, en fin de compte, le pouvoir. Du coup, même les politiques s’y mettent, disant aimer telle ou telle comédie française de merde ou écouter Johnny Hallyday. Sur l’autel du plébiscite populaire, on nous vend de la médiocrité et il devient séant de crier haut et fort qu’on s’en délecte. Mais ça n’a strictement plus aucun impact aujourd’hui de prendre cette posture culturelle populiste ! Fais un essai. Dans un groupe d’amis, tu avales ta salive, tu laisses couler la sueur froide dans ton dos et tu lances à la cantonnade : « OUI, j’aime Plus Belle La Vie, et alors ?! » Tu sentiras alors le vent sec de l’indifférence glisser sur ton visage. Tout le monde s’en fout. L’heure est à la tolérance tous azimuts. On revendique fièrement que l’on aime tel ou tel étron culturel dans l’espoir même, parfois, de se hisser au-dessus de la masse. Genre « nan mais sérieux, pris au troisième degré, le Da Vinci Code c’est énorme ». Et il se passe un truc pervers. Toi qui aimes réellement les machins dits chianto-underground, pas par posture mais par goût véritable (genre en musique, moi j’adore les trucs inaccessibles qui requièrent dix écoutes avant de kiffer et je vomis sur les disques que j’appelle « direct-to-kiffe » qui tentent d’appliquer une formule grossière pour te plaire dès la première écoute), bref, toi qui aspires parfois à un peu plus de profondeur, tu te fais taxer, même par tes amis proches, d’élitisme. Pourtant tu sais au fond de toi que tu ne l’es pas. Alors que tu as vibré comme tout le monde (ou presque) devant le Seigneur des Anneaux de Jackson, quand tu dis ne pas pouvoir blairer le dernier pseudo-brulôt hollywoodien V For Vendetta et que tu conseilles plutôt à tes amis le dernier film de Tsai Ming-Liang devant lequel tu es tombé en extase, paf, « tu te la pètes ».
    On a tous une culture spécifique, façonnée selon nos goûts une fois sorti de la scolarité qui tente de nous couler un socle culturel commun. C’est comme ça. On aura TOUS des dizaines de classiques à lire, à voir, à écouter avant de mourir, et ce seul point commun devrait museler les railleurs (ou doit-on les appeler les cons ?) qui moquent nos soi-disant lacunes culturelles. T’as pas lu Dostoïevski ? Tu gardes un souvenir scolaire pénible de Zola qui t’interdit de lui redonner une chance ? Le 2001 de Kubrick te fait chier à un point cosmique ? Tu détestes Pink Floyd et ne connais rien de Led Zeppelin ? Ben écoute, pas de quoi en chier une pendule.
    Mais par pitié, ne crache pas sur la main tendue qui souhaite te hisser vers le haut. Car c’est de cela dont on a besoin, d’une main tendue, d’un professeur pour nous guider et défricher fiévreusement ce qui nous paraît inaccessible et chiant. Le goût n’est pas inné, il s’éduque. Littérature, musique, arts divers et même vin rouge : on a besoin de clés pour ne pas rester en surface. Les barboteurs restent en surface par facilité, parce qu’apprendre à nager n’amuse personne. À l’heure des blogs et de Florian Zeller, il me paraît nécessaire de brandir fièrement Kafka en guise de protestation. À l’heure des comédies musicales et de M Pokora, il faut pousser le volume de Arcade Fire et dépoussiérer The Clash. À l’heure des Bronzés 3 et des boîtes d’Arthur, il faut(drait) gueuler pour que Paprika sortent dans plus de trois cinémas en France et revoir tout Kurosawa. Parce que si on se laisse lentement mais sûrement anesthésier comme cette société marchande de l’immédiateté et de l’éphémère le voudrait, demain nous n’aurons plus le choix. (Après cette dernière phrase pompeuse et tonitruante, je vais me cacher.)

    Non mais sans déc’, non à la médiocrité et au refus de l’effort intellectuel. Zut-à-la-fin !

  15. De Bourdieu, j’ai essayé de lire « sur la télévision » (j’étais obligée, à l’école). Moi qui suis insomniaque, je n’ai pas réussi à l’heure actuelle à trouver meilleur somnifère… Je sais que ceux qui l’ont lu en entier reconnaissent que, même s’il tombe parfois dans des extrèmes, il a des théories intéressantes. Le problème c’est que perso, je n’ai jamais réussi à dépasser le premier chapitre sans m’endormir…

    Quant à l’ami Woody, tous ses films ne sont pas des comédies… j’avais été assez « choquée » au moment de la sortie de « Match Point » (que j’ai adoré) d’entendre des gens dire « j’ai pas aimé parce que c’est pas du woody allen, parce que c’est pas drole ». Je trouve qu’on a un peu tendance en règle générale à enfermer les gens dans un seul style et à ne pas les laisser faire autre chose..
    sinon « the battleship Potempkine » j’ai trouvé ça à chier.. mais il y a de très bons classiques, genre les premiers chaplin (enfin tous), ou « Singing in the rain », ou les hitchkock….

  16. ah oui et ça n’a rien à voir avec la culture littéraire, mais puisque ça parlait d’élitisme avant… L’autre jour au bar, des mecs sont venus nous faire chier, et nous demander nos numéros de tel. Dialogue:

    -non mais ça sert à rien je repars à New York bientot
    -Ah ouais c’est ça, t’habites à New York…
    – Ben ouais..
    -t’es à harvard c’est ça?
    – Non, Harvard c’est à Boston
    – Ah bon??? je savais pas pas que c’était en angleterre…

    je crois pas non plus que ça soit de l’élitisme de savoir que Boston est aux USA…..

  17. Ah ouais c’est vrai, bonne fête Nina. D’ailleurs, un truc étonnant, avant-hier c’était la Sainte Tatiana, non ? Et Guillaume la veille. Vous avez choisi vos pseudos en rafale sur le calendrier ou quoi ?

    Moi je dirais pas que j’aime pas la variété. Parce qu’en fait, on a tous un petit côté variétoche pour quelqu’un. Bénabar, variété ou pas variété ? Le Crazy de Gnarls Barkley, variété ou pas variété ? Et tous ces groupes rock girly qui explosent dans les festivals (The Long Blondes, The Pipettes, CSS…), variété ou pas variété ? Pas évident à définir comme concept. Donc plutôt que d’étiqueter et de classer en fonction, j’essaie d’écouter mes pieds, qui battent la mesure ou non, selon qu’ils aiment ou non. Et je tranche : ça c’est de la bonne variétoche calibrée pour le dancefloor, ça c’est de la merde insupportable portée par la hype. Subjectivité totale. J’aime, j’aime pas : Tina Kieffer (faut suivre, ça va loin).
    Idem avec « les grosses machines hollywoodiennes ». Le simple fait de les épingler sous ce terme induit l’a priori. C’est dommage. Y’a de bons trucs « hollywoodiens » ou plutôt, du bon dans les trucs « hollywoodiens ». Suffit de garder son esprit critique et un semblant de neutralité et on peut nuancer son avis, se construire une culture multiple qui peut sembler paradoxale aux yeux des esprits binaires. Ça va paraître contradictoire avec mon post précédent — et pourtant ça ne l’est pas —, mais la culture, c’est AUSSI la culture populaire. Ce qui m’importe, c’est qu’on ne verse vers aucun extrême, ni d’un côté (« tu te la pètes avec tes trucs inconnus et chiants ») ni de l’autre (« trop de la merde vos films US de bourrins »).

    Je vais te décevoir, je m’y connais très peu en vin rouge. 😉 Pourtant j’aime ça, et j’essaie d’apprendre à les différencier et à identifier ce qui me plait ou non. Je reste fidèle à mon père qui disait : « Le vin rouge, c’est simple : tu l’aimes ou tu l’aimes pas. Avant d’écouter le verbiage pompeux des pseudo-connoisseurs, écoute tes papilles. »

  18. Quoi ???? tu regardes Sunset Biiiiiiiiiiiiiiitch ? mais t’as pas hooooooooooooonte ???
    Bref, en ce moment je me tape les rediffs de Beverley Hills, que je regardais quand j’avais 10 ans et que j’avais un gros faible pour Luke Perry !!

    Comme je dis souvent et pour ceux qui trouve honteux qu’on ne lise pas les prétendus « classiques »: La culture c’est comme la confiture: moins on en a, plus on l’étale
    ^-^

  19. Tu es une amatrice de Monsieur le Chien à ce que je vois

    Perso je suis assez d’accord avec toi sur le fait qu’on peut ne pas aimer une oeuvre même si réputée ou incontournable ou préférer une oeuvre moins « ambitiseuse » à une autre. Ainsi j’ai beau avoir vu « M le Maudit », mes films préférés restent La Cité de la peur et Reservoir Dogs. Je sais qu’ils sont pas forcément les mieux filmés mais je peux les regarder 10 fois et toujours las apprécier autant. Par contre j’ai l’impression que toi t’assumes pas totalement. En effet tu traites des films comme Scary Movie de merde, je ne vois pas les choses comme ça : ils sont débiles d’accord mais c’était le but. Je préfèrerait toujours un film débile assumé qui parvient à ses fins qu’un film pompeux qui se rate complètement. D’ailleurs je n’hésite pas à dire que Cube et Dark City sont de bons films et que Tim Burton est plus doué que Lelouche.

    Anonyme qui ne lit pas de livres sans images.

  20. Je ne suis pas convaincu de l’absolue nécessité d’avoir ce minimum de culture générale littéraire et autre de façon absolue. Sans vouloir faire du déterminisme social, tout le monde n’a pas la chance de pouvoir lire et de retenir aussi facilement que tous les esprits si éveillés qui se manifestent aujourd’hui. Dans les réactions, on fait savoir qu’on a pas aimé mais on a tout de même tenté de le lire. C’est un moindre mal… Pourtant…j’ai connu des gens remarquables qui font une faute à chaque mot, n’ont pas l’envie de lire et ne déméritent pas pour autant. Ce sont des bons pères de famille qui ne se prennent pas beaucoup la tête. Pardonnez-moi donc de prendre le contre pied de façon orgueilleuse (et parfois systématique) mais bon… c’est vraiment important de connaître tous ces auteurs pour être heureux? D’ailleurs, certains des nombreux romans cités ne font-ils pas l’éloge du contraire? Certes, c’est mieux de savoir tout ce qui est déballé en culture aujourd’hui mais je crois volontiers qu’« On mesure l’intelligence d’un individu à la quantité d’incertitudes qu’il est capable de supporter. » et non pas à son fond de culture acquis ou pas sur les bancs de l’école. Je regrette, je ne connais pas les 3/4 des livres qui sont cités et moins encore des films. Je ne me sens pas démuni face à la vie. Et si c’est simplement pour savoir qui a écrit quoi en l’orthographiant correctement, je n’en vois pas l’utilité. Et pour brandir Kafka…. là, je rêve…. Sortir de la dictature de l’immédiateté, je m’interroge. Je reconnais un argument à Gaor : c’est dommage de ne pas le faire si on en a les moyens, si quelqu’un nous tend la main. Mais, vraiment, ça aide tant que ça à prendre du recul, de la hauteur d’esprit sur la vie?

  21. Je doit faire parti de la majorité des gens que la littérature à l’école a tellement emmerdé qu’il en sont dégoûté. Tout ça car c’est bien de dire que son fils lis tel ou tel auteur.

  22. Ah mais je suis tout à fait d’accord avec toi, vonwolf. Tu soulèves un problème différent, la fameuse équation culture = intelligence, que l’on sait totalement erronée. Il faudrait être fou ou aveugle pour penser le contraire. En fait, il n’y a pas une intelligence mais DES intelligences. Ma maman, qui n’a pas jugé utile d’aller à l’école après la quatrième (elle avait le choix — si tant est qu’il puisse être éclairé quand on a 13/14 ans, mais c’est un autre débat), est l’incarnation de l’inculture mais possède une intelligence sociétale et relationnelle sidérante qu’il me sera difficile d’égaler. Cela a fait d’elle une mère exceptionnelle qui, sans avoir eu les armes intellectuelles pour me transmettre ses valeurs, me les a infusées naturellement (j’espère lui faire honneur !). Bien évidemment et heureusement que la valeur des individus n’est pas à corréler avec leur bagage culturel.
    Par contre, là où je loue la culture et où il sera difficile de me contredire, c’est qu’elle fertilise l’esprit et favorise le penser-par-soi-même. La volonté de ne pas se contenter de ce que nous propose (impose ?) la culture populaire, dominante, ouvre de nouveaux horizons, pousse vers l’altérité, cette notion suspecte de nos jours. Quand je parle de brandir du Kafka (qui est un mauvais exemple, d’ailleurs, puisqu’il est un auteur _traduit_), c’est que je m’agace quand je lis dans des blogs à la prose insipide des commentaires du style « wow, tu écris super bien, c’est un bonheur ». Je me dis alors « oh les gars, ouvrez des bouquins, parfois… ». Après, why not, si le blogueur peut être un pont vers la strate supérieure, tant mieux. Mais je ne fais aucun jugement de valeur sur les qualités humaines de ces gens, je veux juste leur dire qu’on fait mieux, beaucoup mieux, et qu’il leur suffirait de lâcher 3 € dans un livre de poche pour se laisser infuser par de belles phrases et de belles pensées… Ça leur prendrait même moins de temps à lire qu’un blog (mais ils ne pourraient pas lâcher un bout de leur ego dans les comms… 😉
    Après, que tu sois philosophe ou non dans ta façon d’appréhender ta vie, ça n’a pas grand chose à voir avec la culture, je crois… (Même si une petite conférence sur Spinoza te régalerait sûrement, du coup.)

  23. « Idem avec « les grosses machines hollywoodiennes ». Le simple fait de les épingler sous ce terme induit l’a priori. C’est dommage. Y’a de bons trucs « hollywoodiens » ou plutôt, du bon dans les trucs « hollywoodiens ». Suffit de garder son esprit critique et un semblant de neutralité et on peut nuancer son avis, se construire une culture multiple qui peut sembler paradoxale aux yeux des esprits binaires. Ça va paraître contradictoire avec mon post précédent — et pourtant ça ne l’est pas —, mais la culture, c’est AUSSI la culture populaire. »

    Gaor ça va te paraître un peu brutal, mais je suis à deux doigts de vouloir te demander en mariage.

  24. écureuil : die hard c’est plus que loin d’être honteux, mctiernan c’est super fort!
    gaor toujours, même si ça n’a rien à voir avec rien : si tu aimes le seigneur des anneaux, the battle of evermore sera une entrée magic dans led zeppelin (ou alors on s’en fout, tu disais juste ça pour l’exemple, mais ça m’y a fait penser, voilà c’est tout)

    euh… sur le sujet de ton post, ninette… bah que dire, moi je viens d’une école où toute sous-merde est fabuleuse car complètement 9e degré et ça c’est géniââââl! (logiquement, on trouve rapidement quelle école après ça)… mais l’avantage de la démarche que dénonce gaor, c’est le principe débile de la dissert’ mal digérée par le gonze de terminale : thèse/antithèse/synthèse. « Culture » (notez la majuscule)/ »sous-culture » pour faire snob/tu dégages la merde et tu gardes ce qui te ressemble, t’appartient. enfin, ça c’est le cas d’école, hein, en fait ça veut rien dire ce que j’écris, je pense. En tous cas, je sais que quand je défends le cinéma « blockbuster us », ie. sam raimi, mc tiernan, & co. j’y crois, hein. voilà, je suis au tel, je peux pas finir ma pensée.

  25. Lil : J’accepte, à condition de m’emmener à Las Vegas. Pour casser la gueule à ces cons d’Experts (surtout le rouquin, là) qui m’ont flingué une soirée par semaine quand ma chérie voulait encore de moi.

  26. Alors là j’ai pas tout compris. Ca commence par un « Vous devez connaitre vos classiques » et ca finit par un « J’ai des goûts « de merde » et en plus, j’assume ». Donc j’ai lu les coms qui ont suivi, pour vérifier que j’avais bien compris l’idée générale, et j’avoue que question culture je me sens tel un nain au milieu des géants.
    Mais arrivé là ça bloque… Parce que arrivé là je me dis « Euh mais au final kess t’en na na fout’ ? »

    Je ne suis pas le moins du monde capable de relier les bons auteurs aux bonnes oeuvres littéraires : Les misérables c’est de Victor Hugo, et sorti de là je suis capable des pires mélanges. Ca m’a pas empêché d’adorer La curée et de détester Le tartuffe…

    On doit connaitre ses classiques ? Je le dois à qui ?
    A/ A mes interlocuteurs ? Pour le en mettre plein la vue parce que je connais la taille de pantalon de Causette ?
    B/ A moi ? L’autosatisfaction intellectuelle c’est pas mon truc, et pour essayer de savoir si je suis un mec bien je m’intéresse plus à mes valeurs qu’à ma connaissance des auteurs du siècle dernier.
    C/ A la culture et à ses grands auteurs ? Je ne me prends pas le chou pour des gars qui peuplent le père Lachaise, surtout si je prends plus de plaisir à lire un Guy Gavriel Kay qu’un Celine.
    D/ A Obiwan Kenobi

    Pourtant, c’est pas pour ça que je regarde Courbet ou que je vais aller voir Brice de Nice. Alors je suis quoi, moi ? Un extra-terrestre ou un mec banal ? Je vais ménager mon egal et dire que je suis un monsieur-tout-le-monde. Je lis de tout, je regarde de tout, j’écoute de tout. J’aime être surpris, car la culture à mes yeux c’est du plaisir, et non un éclat que l’on jette au visage d’autrui pour épater la galerie.

    Donc voilà j’espère que c’est juste ma mauvaise humeur d’aujourd’hui qui m’a fait passer à côté de ton article et m’a dicté le ton agacé de mon com…

  27. moi je suis d’ac avec ta vision de la culture, Cédric… le problème c’est que tout le monde n’est pas de cet avis. D’un côté t’as les regards méprisants parce que parfois tu préfères passer la soirée à bouquiner plutôt qu’aller te souler en boite, et là t’es taxé d’intello qui se la pète (même si c’est pour lire le journal de Bridget Jones), d’un autre côté y’en a qui trouvent absolument inadmissible que tu connaisse pas Sardou, pour reprendre mon exemple de tout à l’heure… Ouais d’accord, on s’en fout de ce que les autres pensent de notre vie intellectuelle, mais bon, au bout d’un moment c’est un peu soulant.
    Puis du coup je sais plus où je voulais en venir.

  28. Alors tiens c’est marrant, ma lecture de chiottes en ce moment, c’est l’histoire de france pour les nuls. Va comprendre…
    Et je voulais finir sur cette réflexion surpuissante qui permettrait de tempérer la plupart des comm’ quand même : y a pas de vérité.
    Merci, au revoir.
    Gaor : ben je suis plutôt east coast à la base, mais bon, Vegas, ma foi, pourquoi pas…

  29. Bordel, Lil, j’ai Sardou dans la tête maintenant!! Heureusement y a Fatale à la télé, un film qui va pas faire du bien à mes hormones au bord de l’explosion…

  30. Nina, chuis à bloc, là, je te ferai mater Last Action Hero, un jour, tu adoreras, c’est mortel (enfin je trouve). Faudra qu’on checke du côté de Spiderman aussi (le 3 me fait rêver d’ores et déjà) et un jour, je te montrerai aussi des films bourrins et qui déchiquettent

  31. Last Action Hero, c’est LE film où McTiernan décrypte tous les codes du film d’action bourrin US tendance buddy movie, c’est le film où Schwarzenegger accepte de se tourner en dérision (avec un peu plus de drôlerie que un flic à la maternelle ou junior), où y a du hard rock pourri, où les mecs se flinguent en se bâchant avec une répartie aussi miteuse que géniale (Tu aimes les omelettes? Tiens, jte casse les oeufs! >coup de genou dans les joyeuses), bref, c’est une vraie réussite et un vrai jeu sur des codes très bien fait, qui montre que les mecs qui font ces films ne se prennent pas trop au sérieux, bien au contraire.

    SpiderMan c’est un des rares cas de deuxième volet plus abouti que le premier, et certaines scènes sont juste très belles.

    Et j’ai pas Paris Première. Nan, en fait, je vais retourner bosser.

  32. Bah la culture génerale, les  » classiques » .. tout ça n’a plus vraiment de sens … dit toi ke ça c’est une scène classique pour certaines personnes : http://www.dailymotion.com/visited/search/chuck%2Bnorris/video/xbnb8_chuck-norris-et-son-lanceroquettes

    Meme M.Pokora c’est un chanteur qui est classique pour certain(e)s. Maintenant on dirait ke le gout des gens et leur culture evoluent selon les tendances ( a kan un commentaire de textes, sur les paroles de Tragédie, au BAC ??? )

    Ps: Sympa votre blog !

  33. Bien le bonsoir à vous, noble assemblée.

    Incroyable mais vrai, Nina : voilà que j’interviens sur le blog des vingtenaires. En même temps, je te soupçonne d’avoir écrit un tel article dans le but unique d’en faire un appât à farfadet (mon égo se porte toujours aussi bien et je m’entend toujours aussi bien avec lui) ! Réjouis toi car je m’en vais goulûment l’avaler et probablement me perdre. En plus, je vais faire long. Tellement que je suis obligé de saucissonner mon intervention en petits bouts.

    Toutefois, permettez moi de faire œuvre de charité culturelle en vous rappelant les paroles de ce monument de la chanson française qu’est « Les Lacs du Connemara » (qui est visiblement plébiscité ici) :

    « Terre brûlée au vent
    Des landes de pierre,
    Autour des lacs,
    C’est pour les vivants
    Un peu d’enfer,
    Le Connemara.

    Des nuages noirs
    Qui viennent du nord
    Colorent la terre,
    Les lacs, les rivières :
    C’est le décor
    Du Connemara.

    Au printemps suivant,
    Le ciel irlandais
    Etait en paix.
    Maureen a plongé
    Nue dans un lac
    Du Connemara.

    Sean Kelly s’est dit :
    « Je suis catholique.
    Maureen aussi. »
    L’église en granit
    De Limerick,
    Maureen a dit « oui ».

    De Tiperrary
    Bally-Connelly
    Et de Galway,
    Ils sont arrivés
    Dans le comté
    Du Connemara.

    Y avait les Connor,
    Les O’Conolly,
    Les Flaherty
    Du Ring of Kerry
    Et de quoi boire
    Trois jours et deux nuits.

    Là-bas, au Connemara,
    On sait tout le prix du silence.
    Là-bas, au Connemara,
    On dit que la vie
    C’est une folie
    Et que la folie,
    Ça se danse.

    Terre brûlée au vent
    Des landes de pierre,
    Autour des lacs,
    C’est pour les vivants
    Un peu d’enfer,
    Le Connemara.

    Des nuages noirs
    Qui viennent du nord
    Colorent la terre,
    Les lacs, les rivières :
    C’est le décor
    Du Connemara.

    On y vit encore
    Au temps des Gaels
    Et de Cromwell,
    Au rythme des pluies
    Et du soleil,
    Au pas des chevaux.

    On y croit encore
    Aux monstres des lacs
    Qu’on voit nager
    Certains soirs d’été
    Et replonger
    Pour l’éternité.

    On y voit encore
    Des hommes d’ailleurs
    Venus chercher
    Le repos de l’âme
    Et pour le cœur,
    Un goût de meilleur.

    L’on y croit encore
    Que le jour viendra,
    Il est tout près,
    Où les Irlandais
    Feront la paix
    Autour de la croix.

    Là-bas, au Connemara,
    On sait tout le prix de la guerre.
    Là-bas, au Connemara,
    On n’accepte pas
    La paix des Gallois
    Ni celle des rois d’Angleterre… »

    Mais, sacré bon Dieu ! Qu’est-ce que Michel Sardou peu m’insuporter, ce satané chanteur adulés des ménagères qui ont prématurément vieillies à vouloir absolument vivre une vie que leurs voisins qualifieront de « convenable. »

  34. Après ce passage incroyablement bélliqueux, dont la violence aura peut-être choqué les âmes les plus sensibles, je m’en vais m’adonner à ma pratique préférée, à savoir donner mon avis.

    La culture est-elle nécessaire au bonheur ? En vérité, la béatitude se nourrie bien souvent de l’ignorance et de la bêtise — qui sont, comme d’aucuns l’ont fort judicieusement faire remarquer ici même, deux notions différentes — comme l’a si bien relevé Georges Brassens — quoiqu’il parlait alors plutôt de l’esprit mais il en est de même pour la culture, comme nous le verrons plus loin :

    « J’voudrais avoir la foi, la foi de charbonnier,
    Qui est heureux comme un pape et con comme un panier ! »

    Alors, à quoi bon se cultiver ? Pour deux raisons, chacunes à elles seules suffisantes.

    D’abord parce que nous vivons dans une société et que cette société n’existe que grâce à un lien : la culture. Bien des choses ne vont de soit que parce qu’il s’agit d’un fait culturel. Quand bien même le phénomène télé-réalité a projetté sur le devant de la scène des individus qui brillent surtout par leur médiocrité, ne nous leurrons pas : les décideurs, ceux qui tirent les ficelles (aussi bien dans la politique que la création et en fait dans tous les domaines) sont et resteront d’abord des gens cultivés. Cette culture, c’est d’ailleurs ce qui leur permet de maîtriser le fait sociétal — en voilà un mot qui fait bien, notez le ! En creux, d’ailleurs, une foule ignorante est bien plus facile à controler, ce n’est d’ailleurs pas par hasard que toutes les dictatures ont prétendue maîtriser la culture et déterminer ce qui est bon de ce qui est décadant : « lorsque j’entends le mot « culture, » je sors mon revolver, » disait Baldour von Schirach, tristemment célébre pour avoir été le chef des jeunesses hitlériennes…

  35. Ensuite parce qu’un bel esprit sans culture n’est qu’une friche : rien n’y pousse. Plus encore, il est condamné : il est physiologiquement établit que le cerveau a besoin de stimulation, il ne s’use que si on ne s’en sert pas. Qu’est-ce qui permet de stimuler le cerveau ? La culture. D’autant que c’est en voyant des points de vues différents, en confrontant des raisonnements que l’on peut aiguiller le sien : rien ne sort du néant, tout raisonnement est construit à partir d’autres que l’on a en modèle. De sorte que, si culture peut exister sans intelligence, l’inverse est bien plus délicat — bien sûr, il y a différentes sortes d’intelligences, tout comme il y a différentes sortes de cultures. Alors, oui, la culture c’est l’outil essentiel pour prendre de la hauteur.

    Cependant, je ne peux qu’aller dans le sens de Nina : connaître ne veut pas dire aimer, il n’est d’ailleurs pas anormal de ne pas aimer les classiques. Cependant, il est préférable de savoir de ce qu’il s’agit.

    Par contre, je ne suis pas tout à fait d’accord pour dire qu’il est normal que les écrits de Pierre Bourdieu sont relativements abscons. Pour ma part, je me méfie souvent des gens qui veulent faire croire que les choses sont compliquées. En réalité, toutes les choses sont simples, la complexité née de la combinaison de multiples choses élémentaires — le simplisme, terrible maladie qui va souvent de paire avec le populisme, prend justement sa source dans la volonté de ne pas donner tous les éléments permettant d’appréhender un problème, — en sorte que les énoncés abscons sont généralement révelateurs du fait que la réflexion de leurs auteurs n’est elle-même pas très assurée. D’ailleurs, il me semble que c’est de la politesse de vouloir être compréhensible et surtout c’est tout de même l’objectif de la communication que de chercher à se faire comprendre… Ce point de vue n’a d’ailleurs rien d’original, c’est par exemple celui de Joann Sfar :

    « S’adresser au plus grand nombre. Ce n’est pas populiste, cela relève de la courtoisie. Je ne fais pas l’apologie d’une pensée simple ou simplifiée mais il n’y a rien à perdre à essayer de la rendre intelligible. »

    Ou bien sûr les fameux vers de Boileau :

    « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement
    Et les mots pour le dire arrivent aisément. »

    Plus encore, en tant que scientifique, je pense que la vulgarisation est nécessaire : s’adresser aux seuls spécialistes de sa discipline est un bon moyen de perdre l’objectif initial du spécialiste, qu’il soit sociologue, vulcanologue ou quoique ce soit de très différent, à savoir participer à l’enrichissement général. D’autant que reprocher à la plèbe sont inculture d’un côté et de l’autre ne pas faire l’effort de lui permettre d’étendre ses connaissances de l’autre, c’est tout de même sacrèment paradoxal. Cependant, bien sûr, on ne s’adresse pas de la même façon ni avec les même détails aux spécialistes qu’au tout venant.

    Sur ces considérations et sans la moindre transition, je me retire.

    À bientôt.

    Le Farfadet Spatial

  36. > Nina
    Je vais pas aller jusqu’à cracher sur la culture, et pour reprendre les mots de Nina ce serait dramatique si j’en arrivais là. Je vais donc essayer de préciser ma pensée.

    Quand on parle de Napoléon, Mitterrand ou De Gaulle, quand on parle d’autodaffés, on est plus dans la Culture mais dans l’Histoire.
    Je crois que l’on nous a enseigné l’histoire pour ne pas répéter les erreurs du passé, qu’on a jeté un oeil sur la philo pour nous apprendre à nous poser des questions, et qu’en revanche tout ce qui touche aux arts et aux lettres relève plus du plaisir personnel (journalisme à part de par son utilité). On a d’un côté des choses à mes yeux « nécessaires », et de l’autre des choses « enrichissantes ».

    Après je peux comprendre que tu classes tout ou partie de la culture dans les choses nécessaires, et je ne te jette pas la pierre pour cela. Parce qu’on en revient à ce côté intime et personnel : on a tous un rapport différent avec la culture.

    Lorsque du temps de la fac j’avais cité Shakespeare en introduction et Yoda en conclusion lors de mon tout dernier partiel d’Anglais qui avait pour thème la violence, c’était plus pour impressionner mon prof que pour étoffer mon argumentaire. Et c’est typiquement ce genre de frime culturelle qui m’agace. Ceci dit quand je te vois écrire « Si je lis du Zola ou du Stendhal, c’est pas pour me la péter, c’est pour voir si j’adhère ou pas », ça me rassure 😉

    > Le Farfadet Spatial
    Bon déjà merci pour le grand sourire que je me suis pris en lisant ton pseudo à la fin d’un com si bien formulé. Au début de ton com je me voyais bien en chardonnier, qui se contrefiche d’être con comme un panier du moment qu’il caresse le bonheur même de loin.
    Puis j’ai lu ton premier argument. « Bien des choses ne vont de soit que parce qu’il s’agit d’un fait culturel » Là je te suis , on parle de culture avec un grand C, celle qui est propre à un peuple. Pourtant Chirac et Sarko, respectivement le seul gars qui a le droit d’appuyer sur le gros bouton rouge et le seul gars qui a un poste de dépense « Elephant Bleu » dans son budget, il m’ont jamais fasciné par ses connaissances sur Picasso dans sa période bleue. On peut aussi parler de Bush et Poutine, sinon…
    Puis j’ai lu ton second argument, et là je trouve que tu confonds un peu trop facilement « manque de culture » et « manque d’esprit critique ». Mais je te soupçonne de l’avoir fait exprès, petit coquin.

    En conclusion je suis un chardonnier : je n’ai pas de culture aiguisée, mais mon sens critique m’empêche d’être heureux comme un pape. C’est balot…

  37. Jean-Pierre Vernant qui vient de mourir était spécialiste de la Grèce. C’est son parcours intellectuel dans ce contexte qui lui a permis de définir son engagement politique et son entrée en résistance par exemple. Ca me fait mal à la rate de toujours tout ramener à la résistance et à « qu’est-ce que j’aurais fait moi en 40 », mais c’est les exemples qui parlent le plus. Et moi j’aime pas le XIXe. Faisez du XVIe et du XVIIe, les gens, c’est les siècles les plus intéressants de la vie.

  38. Kikiroucoucou (un peu d’enthousiasme ne fait pas de mal) !

    Je te remercie Cédric pour tes compliments. Sincèrement.

    Cependant, j’ai quelques petites remarques à t’opposer.

    Ni Chirac ni Sarko ne t’ont fasciné par leur culture ? Je ne peux pas t’en tenir rigueur dans la mesure où c’est également mon cas. Cependant, ce n’est pas parce qu’ils n’en font pas étalage qu’ils n’en sont pas pourvu…

    Par exemple, le discours de notre bien aimé président de la république sont remplie de formulations assez éloignées du langage courant. D’où cela vient-il ? Du néant ?

    De ses nègres, certes. Cependant, Jacques Chirac relis avec attention les textes de ses interventions avant d’en donner lecture à nos oreilles ébahies. Crois-tu que l’éloquence se génère spontanément ?

  39. Si Nicolas Sarkozy s’exprime publiquement dans un français approximatif et lexicalement pauvre, il ne s’agit que d’une façade. En privé, on se rend compte qu’il possède une réelle culture. Simplement, de manière un peu condescendante je trouve, il s’adresse aux français comme à une foule aculturée.

    De même, on a beaucoup jasé sur la pauvreté d’esprit de Georges Walter Bush. Cependant, il ne faut pas oublier qu’il a _obtenu_ un diplôme de Yale, l’une des université les plus renommées dans le monde en matière de sciences humaines. Il en va de même pour Poutine…

    Tout ce beau monde n’est certainement pas ignorant de Picasso, au moins pour son travail autours de la guerre d’Espagne… De toute façon, comment prétendre compendre un peuple (celui que l’on va diriger) et le monde en étant ignorant ? Il faut un point de comparaison pour pouvoir saisir les tenants et aboutissant d’une situation : la culture.

    Après, il est certains qu’ils préfèrent utiliser des arguments de bas étages plutôt que de mettre en valeur leur culture mais si la communication y gagne, le citoyen y perd.

  40. Confusion entre sens critique et culture ? Voire !

    Comment né le sens critique ? De quoi se nourrit-il ? Peut-il surgir de rien ? Comment un esprit qui n’a pas pu s’aiguiser peut-il devenir tranchant ?

    Lorsque l’on commence un sporrt, on y arrive pas, on perd à tous les coups. C’est l’entraînement qui permet de progresser et de devenir compétitif.

    Lorsque l’on va à l’école, on fait des erreurs dans les matières que l’on étudies. Ce sont les cours et les exercices qui permettent d’acquérir un savoir faire.

    Mais l’esprit critique, à la différence de tous le reste, n’a besoin de rien. Il existe en soit…

  41. « Moi, je savais pas qui c’était Proust mais depuis, dès qu’on me parle de Proust, les premières choses qui me viennent à la tête, c’est « auteur chiant que personne ne lit mais tout le monde fait semblant ». « 

    Tu peux dire plein de trucs (et en l’occurence je dois être en désaccord sur la forme encore plus que le fond du caquelon) mais de dire qu’ils font « semblant », ça ne rime à rien, à rien de rien. Comme un amateur de R’n’b qui dirait que les gars qui écoutent du classique font ça juste pour faire style.
    Dire que c’est chiant non plus d’ailleurs.

    « Ne pas savoir qui a écrit Le Rouge et le Noir, les Misérable, le Horla, les Yeux d’Elsa ou Voyage au bout de la nuit, ça me dépasse. Surtout que bon, suffit d’écouter ses cours de français pour le savoir. »
    La culture doit-elle être ethnocentrique ? Ou se résumer à connaitre des titres et des 4ème de couv pour faire la bête de concours. Mouif.

    « Mais Lelouch m’a toujours fait chier, aujourd’hui comme hier. J’ai failli mourir d’ennui rien qu’en regardant la bande annonce de l’épisode 2 de sa trilogie parisienne. »
    Précisions, la bande annonce du 2 n’a jamais existé, il s’agit du remontage commercial des rushs des « Parisiens » (le vol 1 donc), histoire de récupérer des ronds.

    « Je ne vais pas m’excuser pour tous les classiques que je n’ai pas vus/lus/entendus. »
    Fais Control F sur le mot « Excuse » de la page d’intro. Non, franchement, Ninaida, tu ne t’excuses pas, mais tu te justifies, en l’occurence pas mal ici. Et ça ne sert finalement pas à grand chose, pas plus que ce que j’écris.^^

  42. Non.

    Être dirigeant nécessiste un sens critique développé. Le sens critique ne peux exister sans un bagage de connaissances général sur des sujets divers, qui n’ont peut-être pas de rapport apparent entre eux mais qui couplés les uns aux autres amènent à se forger un jugement.

    Qu’est-ce qu’un « bagage de connaissances général » sinon la défintion de culture ? Penser que l’esprit critique puisse exister sans culture est une utopie naïve. « Sans technique, un don n’est rien qu’une sale manie » disait Brassens. La technique du sens critique, c’est la culture. D’abord parce que sans information il ne peut y avoir de réflexion. Ensuite parce que c’est confronter sa pensée à d’autres qui permet de l’affuter et de construire son l’acuité de son esprit, en un mot son sens critique.

    Une capacité n’est que ce qu’elle est : un capacité. Il faut l’alimenter pour qu’elle s’exprime. Le sens critique s’alimente d’un fond de connaissances général : la culture. Sans apport d’eau et de nutriment (contenu dans la terre), un plante meurt. Sans culture, l’esprit critique ne se forge pas.

    À bientôt.

    Le Farfadet Spatial

  43. Proust ça dézingue sa mère (ok j’en ai lu qu’un et demi, mais c’est que j’avais pas le temps alors j’ai arrêté aux Jeunes filles en fleur). Ca envoie, je te dis que ça, alors que tu t’y attends même pas!!

    A l’ENA y a du sport aussi. Etonnant, non? Et Chirac quand il a dit « abracadabrantesque’, c’était un vrai mot qu’il existe et tout et même que d’un point de vue politique c’était un calcul d’une intelligence rare.
    Ca se voit que j’ai pas du tout envie de bosser?

    Alllez un effort, je suis dans le chapitre « savoir ouvrir son compte en banque en hollandois »

  44. Le raisonnement du farfadet cosmique me paraît cohérent et j’y souscris.
    Mais.
    Pourquoi cette théâtralisation de tes interventions ?
    On dirait que tu entres en scène comme un bouffon faisant la roue et que tu en sors sur une révérence obséquieuse.
    Je demande juste, hein. 🙂

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