Le triptyque, week-end religieux

(Je me demande ce que ça va nous ramener comme lecteurs, ce titre)
 
Bien, après la version de Gauthier de notre week-end dantesque, voici la mienne. Samedi, donc, nous décidons d’aller chez la camarade russe de cours de notre Gau-Gau national. Pour une fois, je ne suis pas malade et mes soucis de la semaine s’étant réglés, je me sens en forme pour faire la fête.
 
 
Bon, déjà, la soirée commençait bien : Gauthier et moi nous donnons rendez-vous dans une station de métro pleine d’entrées et de sortie : moi à une entrée, lui à l’autre, on ne se trouve pas et nos portables font de la résistance. Je scrute les visages avec mes yeux de myope, pas de Gaugau. Bon, on finit par se retrouver et c’est parti.
 
Arrivés sur place, une petite rouquine nous accueille, suivi par un jeune homme : les hôtes. On rentre dans la pièce principale et là, suis un peu déçue : y a que des filles ! On parle avec notre amie russe et l’autre camarade de promo de Gauthier mais à peine arrivés, notre amie Svetlana nous tend une embûche : boire de la vodka au piment… pure, of course. Je sers les fesses et je bois… Ah ben non, ça n’arrache pas tant la gueule que ça (mais bon, moi, j’ai mangé du wazabi pur alors…). Par contre, le Gauthier, il nous fait un remake de Gérard Jugnot dans les Bronzés font du ski, la scène où ils boivent la liqueur d’échalote… Moi, je suis pétée de rire. Je bois un peu vite ma vodka, je grignote et bois des boissons non alcoolisées et là, deuxième défi : un cocktail dont j’ai oublié le nom : de la Cachaça (orthographe ?), du citron vert et de la glace pilée. Oh la vache !! Gauthier nous refait Jugnot, je sens une étrange chaleur dans mon œsophage. On rajoute un morceau de sucre et comme je trouve ça bien meilleur, j’hérite du verre du GauGau. Bon, voilà après trois COCKTAILS à la vodka, Svetlana me donne un fauteuil poire, erreur fatale. Pour en rajouter, je prends quelques bouffées d’une cigarette qui fait rire et là, je pense dans une autre dimension. Un vodka orange et trois verres de champagne plus tard, mes souvenirs sont un poil confus. Y avait un mec que je trouvais pas mal mais il était venu accompagné d’une greluche même pas belle. La fille, elle était tellement survoltée que pour elle, Carla Bruni, ça doit être de la techno trans. De toute façon, suis pas en état de paraître séduisante (mes yeux se sont éteints tout seuls). Et puis après, je l’ai vu de près, il n’était pas beau du tout. Donc la soirée se passe, Svetlana, Gauthier et moi d’un côté (la copine de promo étant partie), les autres de l’autre, cool. A un moment, on veut prendre des photos de nous trois en faisant la grimace. Gaugau et moi sommes délicieusement déstructurés mais miss Svetlana a du mal avec le concept du tirage de langue donc on refait la photo une bonne dizaine de fois.
 
Bon, après, on s’en va, Gaugau récupère l’adresse mail d’un mec très moche qui a mis deux plombes à l’écrire sur un ticket de métro (suis déçue, moi, je croyais qu’il avait écrit plein d’autres choses le monsieur). Alors, là, deux options s’offrent à moi : soit je suis Gaugau qui a raté son dernier métro en boîte, soit je prends mon dernier train qui, lui, n’est pas encore parti donc je prends la deuxième option. Erreur : je suis saoule et je me retrouve seule, je vais forcément faire une connerie. Donc, sur le quai de la gare, en fumant une clope, j’ai une idée de génie. J’envoie à un gars qui me plaît une sublime déclaration à base de : « je suis saoule et j’ai envie de toi ». Sur le coup, je me trouve très forte : moi qui ne fait jamais le premier pas, là, j’ai carrément pris la voiture en sa direction. Je m’assois dans le train et ma tête bouge toute seule dans tous les sens, j’écoute distraitement la conversation de la nana en face qui explique qu’elle a démissionné de son boulot parce qu’Hassan a été nommé chef de rang, ce qui est dégueulasse (ah ?). Arrivée chez moi, opération décrassage et je décide de faire une grille de sudoku. Mais en fait, non, dès que je suis allongée, mon corps est soudain sujet à une très forte gravité et je m’endors comme une masse (option bave au coin de la bouche). Deux heures plus tard, je me réveille en plein bad trip, un truc énorme : le triptyque.
 
Allongée sur mon lit, voilà que mon cerveau se divise en trois : trois images, pensée en triple. En gros, vous imaginez trois miroirs dans laquelle se reflète la même image et là, ma pensée passe par les trois panneaux. Ca donne : « bouh, ça va pas », « bouh ça va pas », « bouh ça va pas ». « Tu es malade, lève-toi », « tu es malade, lève-toi », « tu es malade, lève-toi ». « Non, ça va passer », « non ça va passer », « non, ça va passer ». « Non, ça passe pas », « non, ça passe pas », « non, ça passe pas ». Donc mes deux autres moi et moi nous transposons dans la salle de bain pour vomir un peu. Et me voilà à 4h du matin affalée sur mon tapis de bain, sous le regard curieux de mon chat. Retour au lit et je m’endors jusqu’à ce que mon réveil me tire de mon sommeil sans rêve. Ceci étant, vu le badtrip que je me suis fait, heureusement que j’ai pas rêvé. Et là, tout me revient : oh putain, le texto ! Là, j’ai été la reine des connes, bravo ! S’il ne se barre pas en courant après ça, j’aurai de la chance. Oh putain le triptyque ! Je suis le premier cas de triple personnalité… Mais trois fois la même !
 
Le dimanche, je suis en compagnie de Gauthier et Emma, thème de la journée : « Djiseus Kraïst (Jésus Christ) et triptyque ». Comme on est fatigués, ça donne VRAIMENT du n’importe quoi. On monte à Montmartre (deuxième fois en une semaine pour moi et deuxième fois que je me prends de la neige, en haut) et c’est parti pour le délire total. Déjà, Emma veut à tout prix entrer dans le Sacré Cœur sur le front duquel il y a écrit « Jesus blablas blablas » (c’est du latin, j’ai retenu que Jésus) donc forcément grosse crise de rire. Ben, figurez-vous que Gauthier a pu entrer à l’intérieur sans être foudroyés sur le perron. On rigole. On voit la Tour Montparnasse et on hurle de rire : « hé, c’est la noiwe queue ! » (avec l’accent, please). On fait le tour de la Place du Tertre. Curieusement, personne ne veut nous dessiner (faut dire qu’il y a tellement de touristes), ce qui n’est pas plus mal. Si y a bien un truc que je déteste à Montmartre, c’est de ne pouvoir faire un pas sans qu’un type veuille me dessiner ! En plus, j’ai une gueule internationale. Mardi, un dessinateur m’a demandée si j’étais grecque, dimanche, j’étais espagnole ou italienne pour un monsieur qui voulait me faire un bracelet brésilien. Et bé non, je suis Française. Et puis avec ma gueule d’aryenne, je ressemble plus à une Anglaise ou une mini Scandinave qu’à une latina !
 
Bon, revenons place du Tertre, on décide de s’installer dans un café à 5 euros le coca (aïe !!) avec des serveurs extrêmement beaux, chaleureux, aimables, courtois… Non, je déconne, bien sûr. Déjà, on arrive à une table dans un coin, le serveur nous enlève tous les cendriers et s’engueule avec celui qui vient de nous placer : « non, c’est pas en fumeur, ici ! ». Ben, si, na ! Et là, c’est reparti pour du n’importe quoi, on dit « Djiseus Kraïst » toutes les trente secondes, je me prends un « toi et ton tryptique, ta gueule », tout aussi régulièrement. On parle sexe… Non, pardon, on hurle sexe, fellation, fist fucking avec gestes à l’appui mais comme on était les seuls Français dans la pièce, on s’en foutait un peu. En plus, il était bizarre ce café : dans les toilettes, la porte, c’est un miroir ! Donc je m’assois et je me retrouve face à moi-même. Et bien j’ai beau être totalement égocentrique, ça me gêne de me voir dans ces moments-là.
 
Retour chez Gauthier qui réalise soudain qu’il peut voir la « noire queue » de sa rue… Ca fait que 6 mois qu’il y vit, tout va bien. Là, je suis totalement survoltée et je me dis que d’ici peu, je dois voir Guillaume IIe du nom et sa copine, que l’on peut considérer comme ma « suivante » (dans le sens, la fille qui sort avec un mec après moi). Et là, j’ai peur de l’effrayer car je suis totalement hystéro. Vous le savez, moi, les exs, je me méfie d’elles mais ça me permet de voir quel genre de nanas aime mon mec (en dehors de moi). Donc, là, je me dis que si la demoiselle réagit comme moi, elle va avoir peur, très peur : « mais comment mon mec a pu sortir avec une hystérique droguée et alcoolique pareille ?? ». En plus, j’ai un peu la gueule à l’envers.
 
Finalement :
– la demoiselle m’a juste trouvée très bavarde (mais euh !)
– le gars du texto m’a pas envoyée chier comme une malpropre, il a même été plus qu’adorable pour le coup, ce qui me fait sentir deux fois plus conne…
– j’espère ne plus jamais avoir de triptyque de ma vie parce que ça fait perdre du temps de penser en triple.

35 réflexions sur “Le triptyque, week-end religieux

  1. Un tryptique….alors c’est ça le nom de ce truc de fou qui m’est arrivé il y a quelques années!!!!!!!!

    Ca c’est passé quand jfaisais mes études loin de chez moi….C’était la débauche absolu, toutes les semaines…
    Alcool, beuveries, dégueulis…….et cigarettes qui fait rire (enfin pas encore pour moi)….B1 oui j’avais peur de ce truc (et j’en ai encore plus peur maintenant!!)….J’avais peur des effets et peur d’aimer (et ouais!!)…
    Jvoulais bien essayer mais jvoulais surtout pas aimer de peur de devenir dépendant…

    Bref, étant le trublion de notre ptit groupe et ne tenant pas forcément très bien l’alcool à forte dose…je faisais toujours le con dès que j’avais quelques verres dans le nez et bien sur tous mes exploits étaient enregistrés sur vidéo!!!!
    J’avais également la mauvaise manie de lancer des défis et concours tous plus débiles les uns que les autres…Et, erreur ultime, j’acceptais toutes les conneries qu’on voulait me faire faire (arracher des pancartes de rues, récupérer des panneaux de signalisation, me baigner dans une fontaine pratiquement gelée….pas glorieux je sais)..

    Un soir, après une bonne raclette bien arrosée, j’étais encore plus chaud bouillant que d’habitude, on a commencé par un concours de gobage de flamby…..qui a vite dégénéré d’ailleurs…..pour devenir un gobage de fromage à raclette mémorable!!!Ensuuite, on a fait concours de téq paf avec le sel, le citron…et le tabasco…vu que j’étais déjà dans un état très avancé je sentais pas grand chose…J’ai alors descendu une demi bouteille de pulco citron vert pur (aïe) puis j’ai réclamé la cigarette qui fait rire…sauf qu’on me la servi de façon très puissante…et là ça a été l’apocalypse dès mes premières taffes….J’ai d’abord déliré complètement, ne m’arrêtant pas de rire, puis j’ai inventé une nouvelle langue avec des mots qui ne voulaient rien dire, j’ai ensuite transpiré 5 litres au moins, puis j’ai sombré dans un bad trip affreux…Je me suis senti mourir, partir (j’ai pratiquement vu la lumière blanche sans rire)….mon coeur s’est affolé pendant plusieurs minutes, mes yeux sont partis en couille très longtemps et moi, au fond de cette loque humaine et bien j’étais tout à fait conscient mais impuissant….
    Impossible de bouger, de parler…Je me voyais sombrer complètement!!!!Il y avait mon corps qui était complètement « mort » et ma conscience qui voyait ce désastre sans rien pouvoir faire!!!!Ca fout vraiment la trouille!!!

    J’ai vraiment eu très peur ce jour là…quand ton corps est complètement incontrolable….
    Et depuis la cigarette qui fait rire faut plus m’en parler…

  2.  » de la kachasa (orthographe ?), du citron vert et de la glace pilée. » tout ça ensemble ça fait une caïpiriña!!
    😀 pas eu trop mal aux cheveux? 😉

  3. lol ! Bon donc ça finit pas trop mal. Mais la fille, c’est pas super sympa de t’avoir trouvée trop bavarde quand même. Même si ça aurait pu être pire. lol

  4. oui c’est vachement bon les caïpiranhas, un croisement entre des piranhas et des caïmans, c’est très goutu.

    et pi d’abord nina elle est Très bavarde donc je ne vois pas où ça ne peut pas être sympa !!

  5. Non j’aimais bien le trippe-bas, mais connaissant Nina qui n’est pas tres podofétichiste, je suppose que le stocking-trip ne lui convient pas non plus

  6. C’est beau de penser que la même nuit Nina se divisait en trois alors que dans le même temps Gauthier et son mannequin ne faisait plus qu’un…

    Oui, je re-sors… 🙂

  7. je suis morte de rire en lisant cet article. par contre j’adore le tableau.

    PS : faudra que tu me dise qui etait le jeune homme au texto

  8. Oui…mais juste pour rectifier : merci de ne pas omettre que dans la « cach,chaqua..chachaquiça », hé ben y’a du rhum (agricole de son prénom). Parce que juste la glace et le citron…avec ça tu risque pas grand’chose.
    Burp ! sorry

  9. Ouiiiiiii ça s’est bien passé comme ça notre journée du Dimanche!!!
    Je vous prépare quant à moi un article pour vous raconter ma version de ce dimanche mémorable, mais aussi le reste de ma semaine parisienne!
    Bisous

  10. Eheheheh rien que d’y repenser je suis mort de rire… Perso qd je me suis couché dimanche j’avais l’impression de m’être lever en 2004, vous devez connaitre ça ces journées qui durent qui durent, qui durent, tant et si bien que vous êtes persuader que le truc qui vous avez fait il y a 4h c’était la semaine dernière… Voilà je suis très fatigué encore…

    Sinon avec mon mannequin tout va bien 😉 il est A-DO-RA-BLE!

    Bisous mes poulets (grippe aviaire oblige)

  11. Le prochain arrivage prévu sera une cargaison d’Andorranes… ça risque de pas être triste aussi. Atterrissage prévu mi avril 2006 😉

    Ensuite Lucie pour les soldes d’été, avec aussi en mai mon pitit frère. Mister Big n’ayant toujours pas eu le bon gout de démissionner officiellement, je n’en sais pas plus…

  12. Se faire un trip-tique, ça fait un mal de … chien.
    Sur ces bonnes paroles d’évaginglisse, je te souhaite une bonne journée !

  13. « Je sers les fesses  »
    Bon, alors toi, lorsqu’on te sert une vodka pure et un piment, tu offre ton postérieur ? je le note^^
    Bon, ayant été barman durant quelques mois, j’ai quelques recettes bien à moi développées au fur et à mesure de mes essais… Perso, je raconterai ma soirée de mes 20 ans bientôt, soirée durant laquelle j’ai eu un record, « chez tonton » à Toulouse, tu dois connaitre… Bisous Nina… Au fait, ton annif, tu le fais sur Paris, mais vers quelle date ?

  14. Sans avoir vécu ça, j’ai vécu une expérience similaire un jour.

    Fatigué, j’avais fait une sieste un après-midi. Ce que je ne fais jamais. A mon réveil, j’avais l’esprit emplit de calculs ! Des probabilité plein la tête ! Mais terrible, hein ! Je faisais des probabilités sur tout ce que je regardais autour de moi, la moindre parole entendu me faisait tirer des conclusions statistiques diverses… et j’allais jusqu’à ne plus oser bouger, me disant que le moindre mouvement de ma part risquait de brouiller les statistiques et les probabilités qui m’entourraient !

    Après un furieux mal de crâne, j’ai fini par imposer une voix parmi les diverses voix qui parlaient probabilité et statistiques dans ma tête. Cette voix a alors grondé :

    « si tu veux que tout ça se taise, il faut que tu penses à autre chose. Pour ça, tu dois te lever, et aller faire autre chose »

    Me lever fut terrible, j’avais l’impression de marcher dans un monde de statistiques. je suis descendu, j’ai expliqué grosso modo ma situation à Cathy qui ne comprenait pas trop, mais qui pourrait comprendre ça ?

    bref, j’ai commencé à regarder ce que faisait les autres, j’ai lu, regardé la télé, et soudain… les calculs ont disparut.

    Je n’ai jamais su pourquoi j’ai vécu cette étrange et trés troublante expérience. Sans doute ai-je été réveillé en plein milieu d’un rêve lié à ça, et le rêve a débordé sur la réalité…

    Thom…

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