L’éternel dilemme du réveillon

Sous titre : on pourrait pas faire le réveillon du nouvel an en juillet quand il fait jour tard et chaud ?

boire pour le réveillon

Ceux qui me suivent depuis des années le savent : le réveillon est toujours un sujet un peu délicat pour moi. C’est à dire que je suis partagée entre injonction de la société (fais la fête et prouve au monde que tu as des amis) et envie profonde (hiver, froid, rester sous la couette). Du coup, quand le sujet arrive vers la début décembre (oui, j’anticipe pas du tout, signe que, non, ça m’intéresse pas), j’évite de rentrer dans la conversation. Il serait socialement mal vu de décliner parce que “je préfère glander chez moi peinarde”. Alors que c’est la pure vérité mais refuser la fête, c’est soit être un dangereux sociopathe, soit être au dernier stade de la dépression.

deprime

Alors je passe des réveillons. Parfois en tout petit comité, parfois avec des tas de gens dont certains que je ne connais pas et à qui je n’adresserai jamais plus la parole parce que nous ne nous recroiserons plus jamais. En fait, ce qui m’ennuie dans le réveillon, c’est ce côté de devoir faire la fête tard alors que je reviens de vacances de Noël qui me fatiguent en général plus qu’autre chose. Minuit, tu ris et tu fais des bisous, 1h, tu commences à sentir ton foie et ton estomac faire la gueule et les bâillements tenter une ouverture. Tu les ravales, tes yeux pleurent un peu. A partir de là, il peut se passer deux choses : soit tu lâches la rampe et tu vas désormais compter les minutes en te donnant une contenance : boire, manger, fumer, faire pipi, occuper ce temps qui s’étire à l’infini, où l’ennui est le seul à te tenir compagnie. Soit tu arrives à rentrer dans l’ambiance et tu crieras à 5h du matin “quoiiiiiiiiiii, c’est déjà si tard ?”.

dancefloor

En fait, j’ai souvent ce problème avec les soirées : parfois, je rentre dedans sans le moindre souci et je passe un super moment, je rentre chez moi le sourire au lèvres, remplie d’amour pour mon prochain. Et d’autres où je “rate le train de la soirée” et là, c’est la souffrance. J’ai deux exemples très précis en tête : un réveillon avec Guillaume 1er, le 31 décembre 2001. J’aime me raconter l’histoire que le réveillon donne le ton de l’année et autant vous dire que l’année 2002 a vite pué du cul (c’est effectivement dans mon histoire personnelle l’une des pires années de ma vie, pas autant que 2011, mais juste devant 2006 et 2012)(2011-2012, le tunnel de la mort mais je vais mieux, maintenant, merci). En fait, nous étions invités chez les parents du meilleur ami et voisin de mon ex donc moyenne d’âge : élevée, personnes de moins de 25 ans : 4. Au début ça allait mais j’ai fini par vite m’emmerder avec tous ces gens fans de Johnny que je ne connaissais pas et à qui je n’avais rien à dire. N’y voyez aucun mépris : on arrive dans une soirée avec une  bardée d’inconnus qui, eux, se connaissent bien, c’est bruyant, les gens vont et viennent : comment veux-tu qu’on t’identifie et te parle ? S’il le faut, dans cette assemblée, il y avait une ou deux personnes avec qui je me serais super bien entendue mais nous n’avons pas été en présence. A partir de 2h du matin, je commençais à mourir d’ennui, j’alternais entre aller faire pipi et aller fumer pour sortir un peu de ça, je matais ma montre avec désespoir… On est partis à 4h du matin, j’en pouvais plus. Je crois d’ailleurs que c’est de ce réveillon qu’est né mon appréhension du 31 décembre : être enfermée jusqu’à très tard à devoir faire la fête… Et si ça tombe sur un jour un peu down, tant pis pour moi.

reveillon-amies-ennui

L’autre soirée où j’ai désespérément attendu l’occasion de me carapater, c’était une soirée corporate dans une boîte que j’avais décidé de quitter… Tiens, faudra que je vous fasse un article sur l’injonction à la fête en milieu professionnel. Bref, début de soirée cool mais à un moment, je me suis retrouvée sobre au milieu de gens très bourrés et là, tu regardes tout ce petit monde avec mépris en te demandant à quel moment tu te retrouves avec tous ces sacs à vin qui ont oublié leur dignité au vestiaire.

réveillon trop d'alcool

Bref, la fête institutionnalisée, ça me fait chier; Quoi ? Est-ce que j’ai passé un bon réveillon ? Ah oui, très bon merci ! Pourquoi je râle alors ? Mais parce que c’est un sujet intéressant la fête institutionnalisée et on n’en a pas tant que ça par an. Et si mon réveillon doit refléter mon année 2016, et bien… ce sera le grand amour, tout simplement.

3 réflexions sur “L’éternel dilemme du réveillon

  1. Je ne suis ni sociopathe ni dépressive mais depuis deux ans je passe le réveillon seule chez moi ! Parce que j’ai un bébé qui m’empêche de sortir et un mari qui est de garde ce soir là. Au début c’était limite un rêve parce que comme toi j’en avais marre. Et puis finalement cette année j’ai quand même trouvé ça un peu dommage. Enfin bon aucun regret non plus, j’ai vu le feu d’artifice de ma fenêtre quand même 🙂 . Mais on se sent vraiment en décalage.

    1. J’aime bien le décalage 😉 Bon cette année, on est partis chez des amis de Victor et j’ai vraiment passé une bonne soirée mais c’est juste la grosse pression sociale qui m’épuise. Qu’est-ce que j’étais peinarde l’an dernier 😀
      Sinon, fais comme ma soeur : confie ton petit à tes parents 😉

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