La sensibilité des salopes

[En attendant le récit du séminaire, un vieil article qui traînait]

Selon certaines typologies, je suis une salope. Hé oui, je couche avec des hommes sans forcément envisager d’en faire mon petit ami, je prête mon corps au gré de mes envies sans respecter une liste de principes longue comme mon bras. Seule règle : ne faire de mal à personne.

Salope donc selon certains, pas selon moi. Je baise comme je vis, impulsivement. De la même façon que je vais m’avaler du chocolat si j’en ai envie, je vais me mélanger avec un homme. Satisfaction immédiate, possibilité de crise de foie ou de frustration par la suite mais tel n’est pas le sujet de l’article. Et y a des fois où se taper une tablette de Milka au daim, ça fait juste plaisir avant, pendant et après.

Mais il arrive que la salope croise le chemin d’un homme avec qui elle ferait un peu plus que zizi panpan. Genre lui accoler le doux sobriquet de « mon mec », utiliser un « nous » à chaque fois qu’il est question d’avenir et même envisager de mettre les deux noms de famille sur la même boite aux lettres. Oui ça arrive même aux femmes libérées, même celles qui ne cherchent pas secrètement à se créer des attaches.

Le problème c’est que dans l’imaginaire collectif, chez les salopes, point de rédemption. On peut arrêter de fumer, de boire ou de se droguer mais de virer sa culotte à la moindre proposition indécente manifestement non. Salope tu fus, salope tu resteras, c’est inscrit dans tes gènes, tu as toujours la cyprine au bord des lèvres, c’est biologique. Curieusement, c’est pareil chez les hommes, les « séducteurs », leur bite lève le doigt au moindre balancement d’un fessier concupiscent pour réclamer leur part de jouissance.

Donc si j’ai eu quelques périodes agitées en terme de sexe, doit-on en déduire que je ferai forcément cocu tous les hommes ayant la folie de me prendre pour petite-amie ? Réclamerai-je forcément une relation libre car je ne peux m’empêcher d’aller quêter quéquette ? Pitié ! Je ne suis certes plus vierge et j’ai charnellement connu plus d’hommes que Miranda mais quand j’aime, je ne peux envisager de planifier de rencards avec d’autres hommes que le mien : je risquerais de passer à coté d’une nuit avec lui et le sexe avec sentiments, c’est tellement meilleur (et tout aussi voir même plus acrobatique).

Mais peu importe mon cas particulier . Nous avons tous et toutes droit à l’expérimentation et à la liberté de nos corps. Mais nous avons aussi droit à la liberté de nos cœurs et avoir eu une propension à écarter les cuisses par le passé ne nous rend pas automatiquement incapables d’aimer et de nous engager. Même si la monogamie n’est pas automatique non plus, chaque couple fait comme il veut. Seulement laisser voir avant de dire que cette fille (ou ce gars) n’est bon(ne) que pour la baise, il/elle pourrait vous surprendre.

PS : Pardon pour le gif horrible, j’ai pas pu m’en empêcher…

6 réflexions sur “La sensibilité des salopes

  1. Bonjour,

    Vous savez! J’ai tombé sur ce texte en posant une question, qui brûle mes petits neurones depuis un bon moment, à M. Google qui m’a directement orienté vers ce votre blog.

    Ma question était simple: Quelle est la différence entre une « femme libérée » et une salope (avec tous mes respects)? Pourquoi inventer un nouveau terme pour décrire une chose qui a déjà son nom? Est-il possible que, demain, la roue aura enfin un nouveau nom?

    Mais, après la lecture de votre texte, je vois enfin la réponse, RIEN, le terme a été donné pour alléger l’effet d’un terme avec une mauvaise réputation tel que « salope ».

    Je ne parle pas ici de pratiques, vous êtes toutes libres à faire ce que vous voulez, la protection (les limites) vous protègent (posent des limites) pendant votre enfance, mais du moment où vous êtes adultes, je ne peux me mettre dans le chemin de personne.

    Ma question m’est venue pendant que mon ami m’a demandé conseil à propos de sa copine qui veut coucher avec deux hommes, il refusait naïvement de l’appeler « salope » mais il a préféré le terme « femme libre ». Maintenant, je vois mieux, il y a pas de différence.

    « Ne faire du mal à personne », c’est un joli principe mais s’il est appliqué: l’absence du respect total envers vos partenaires, les moments difficiles qu’ils passent en vous voyant entre les bras d’un autre homme une fois après l’autre, c’est pas du mal?

    Mon ami, le pauvre, était un de vos victimes, il a aimé une « femme libéré » parce qu’il ne savait pas que c’est une « salope ».

    Bon journée.

    1. En général, avant de commenter un article, on le lit en entier. Je ne me considère pas la salope que vous entrevoyez dans les trois lignes que vous avez lues et je n’ai jamais fait souffrir personne. Car si je m’engage à être dans une relation exclusive avec un homme, je le fais, je ne mens ni ne triche et si vous aviez réellement lu l’article, vous auriez pu le découvrir, c’est écrit en toute lettre.

      Merci donc de revoir votre jugement. Ou de lire l’article, au choix.

      1. « J’ai charnellement connu plus d’hommes que Miranda mais quand j’aime, je ne peux envisager de planifier de rencards avec d’autres hommes que le mien : je risquerais de passer à coté d’une nuit avec lui et le sexe avec sentiments, c’est tellement meilleur (et tout aussi voir même plus acrobatique). »

        J’ai lu et relu, il faut dire, vous m’avez poussé à réanalyser pour décider est ce que je dois mettre des excuses ou bien de défendre mon point de vu. Et je pense que pour ce commentaire aussi je vais garder la même position.

        Ce passage ci-dessus, une confirmation affreuse que pour femme libérée, le sexe est le seul attachement, amour est lié forcément au sexe, « sexe avec sentiments » et pas « faire l’amour », cela met autant de pression autant de sonnette d’alarme pour votre conjoint, parce qu’il est jugé à chaque instant, comparé à chaque fois par une armée d’autres hommes qui peut être l’un d’eux était plus en forme que lui pendant une certaine nuit lointaine.

        Et même cette utilisation de « plusieurs hommes » comme s’il s’agit d’un score à marquer dans un jeux, une utilisation affreuse si on projette un tel modèle sur toute la société.

        Vous dites que vous êtes une femme libérée, jusqu’où vous êtes prête à atteindre dans « je fais ce que je veux »? Comment imaginez vous la société en adoptant un tel modèle, une telle vision à la vie? Si ce modèle a été appliqué depuis un siècle, pensez vous que vous seriez née?

        Ma colère est peut être indépendante de votre article, peut être qu’elle existait bien avant de le lire, peut être que c’est ma seule chance d’avoir une conversation bien détendue avec une femme libérée, qui sait.

        1. Ce qui est triste, c’est votre vision étriquée des femmes et de leur sexualité. Je suis navrée que vous ayez souffert par le passé à cause d’une femme (si, si) mais je ne suis pas celle là. Pouvez-vous me dire à quel moment je fais du mal à quelqu’un ? Je suis actuellement célibataire, je couche si j’en ai envie. Comprenez bien que je ne mens à personne, je ne promets pas de lendemains qui chantent ou de relation amoureuse si je sais que ça n’arrivera pas. Personne ne sait avec combien d’hommes j’ai couchés dans ma vie sauf moi (et encore, ça ne me vient pas spontanément), je ne me promène pas avec une pancarte affichant mon score. J’ai des envies, j’y cède. Qu’est-ce qui vous dérange ? Dites-moi sincèrement ce que je fais de mal.

          Monsieur, avant de vous en prendre à une femme qui n’a rien à voir de près ou de loin avec vous, je pense que vous devriez canaliser votre colère (je ne suis en aucun cas un punching ball, j’en ai un peu marre des commentaires des frustrés prompts au jugement) et consulter qui de droit. Ce n’est pas une conversation que vous me proposez mais un réglement de compte. En me considérant comme un mal de la société, je ne vois pas bien quelle base de conversation sereine vous proposez.

          1. Il est difficile de cacher ma colère, comme il est difficile aussi de dire que je n’étais pas blessé par une femme. Il est vrai aussi que ça a laissé ses traces sur mes commentaires.

            Néanmoins, le mal contre la société est plus grand, le modèle de la femme libérée n’attribue à la femme qu’un rôle des quatre nécessaires pour garder l’ordre dans la société: la femme, l’épouse, la fille et la mère. Est ce, en appliquant votre modèle, possible de parler d’une société? Est ce possible de garder des liens sacrés? A mon avis Non. Et c’est de ce mal que je parlais.

            De toute façon, j’étais en quelque sorte guidé par ma colère, enragé même alors je vais me contenter de ce que j’ai obtenu jusqu’à maintenant, ça ne sera pas vrai si je dirais que ma vision est encore la même après cet échange malgré qu’il reste très limité, mais j’ai l’espoir que nous aurons d’autres chance pour continuer 😉

            Bonne Continuation.

          2. Mais pourquoi est-ce toujours à la femme de subir le poids de la société ? Pourquoi vous êtes incapables de concevoir ne serait-ce qu’une minute que les femmes ont aussi le droit de vivre et de disposer de leur corps comme un homme ? C’est votre passéisme qui est le mal de la société et votre volonté à nous enfermer dans des carcans totalement dépassés

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