Pourquoi persister ?

Ce week-end, mes pélégrinations virtuelles, télévisuelles et même réelles m’ont mis face à une grande question existentielles. Pourquoi reste-t-on en couple avec quelqu’un avec qui ça ne passe plus ? Mais vraiment plus, hein, je ne parle pas d’une chamaillerie sur la couleur du PQ (rigolez pas, chez ma mère, ça vire à la religion, tu assortis ton PQ à tes
wc) ou de petites crises passagères. Non, je parle d’une telle tempête qu’on se demande un jour si on reverra le soleil.
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Pour tout vous dire, tout a débuté devant Confessions Intimes. Ne me blâmez pas, j’avais du mal à aller me coucher et mine de rien, le combo Confessions intimes + yahoo! jeux, ça fait comme un jacuzzi pour le cerveau. A l’écran, un couple dont j’ai oublié le nom et que nous appellerons pour une facilité de compréhension Ophélie et Nicolas. Ils sont en couple et ils ont un bébé mais voilà, Nicolas a eu une maîtresse. Pas juste une meuf ramassée en boîte et lutinée sur le parking du Macumba, non, non, une vraie et il lui a même parlé de ses problèmes intimes avec Ophélie dite « Captain’ Igloo ». Mais la maîtresse, en pure garce digne des plus grands drames sitcomesques, a eu l’audace d’appeler Ophélie pour lui dire qu’elle couchait avec son mec et que, ahah, la preuve, je te répète tout ce qu’il m’a dit. Oui, je sais, la maîtresse est, dans l’histoire une sale conne. Mais voilà, Ophélie se sent trahie (légitime) et n’arrive pas à pardonner à Nicolas, n’arrêtant pas de sous entendre qu’il va se taper la terre entière et « touche moi pas, j’ai pas envie ». Donc Ophélie et Nicolas sont malheureux, ils ne communiquent plus sans s’engueuler, elle est blessée, il est frustré… Mais bon, une explication avec la psy de l’émission et ils sont à nouveau heureux, youpi (c’est ça ou un relooking car c’est toujours la faute de bobonne « qui se néglige »). Mouais. Donc je regardais ça, le déluge d’agressivité et de noms d’oiseaux que s’adressaient Ophélie et Nicolas et je secouais la tête, atterrée : mais pourquoi ils restent ensemble ? J’exclus de suite l’hypothèse enfant, un gamin ne peut pas être heureux dans un tel contexte.

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L’amour ? Il sent un peu l’aigre ton amour. C’est carrément de la haine là. Alors quoi ? On me chuchote dans l’oreille une peur de la solitude. Oh mon Dieu ! Vous avez jamais entendu parler du vaut mieux être seul que mal accompagné ? Ouais, je sais, c’est facile à dire et si j’étais douée en rupture, ça se saurait.Il est difficile de dire stop, c’est un fait. Sauf qu’à un moment, je ne comprends pas que la peur de la solitude passe au dessus de la torture mentale qu’est la relation qui s’achève dans le sang et les larmes. Il est vrai que j’ai la chance d’être très entourée et de savoir que si un jour, je romps, j’aurai du soutien derrière et de gentilles épaules sur lesquelles pleurer donc ça dédramatise légèrement la situation.


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Est-ce une peur de l’inconnu, une force de l’habitude ? Possible mais là encore, je trouve que ça ne justifie pas de subir et de faire subir tout ça. Evidemment que ça fout grave la trouille de quitter une vie qui était la nôtre depuis une paire d’années mais même moi qui suis TRES mauvaise en orientation (mais des fois, c’est la faute de google map qui me situe n’importe comment) et légèrement têtue, je finis par faire demi tour quand je fais fausse route. Y a la peur de l’échec aussi. Celle-là, je la connais bien. Mais l’échec a un sale goût, c’est peut-être pas la peine de le faire tourner en bouche pendant 2h non plus… Parce que là, ça me fait la sensation de boire la coupe jusqu’à la lie, briser le verre et avaler les tessons. Ca fait mal, quoi. Surtout que comme je l’ai déjà dit y a quelques années, si on considère qu’un couple qui s’éteint est un échec, on va avoir du mal à réussir dans la vie puisque si je comprends bien, un couple réussi, c’est celui qui va jusqu’à la mort. Donc y en a qu’un (sauf amours multiples)… Super gai votre truc.

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Hé oui, pour rompre, il faut du courage et pas qu’un peu, c’est un fait. Même quand on a la certitude que tout est fini, reste encore la mini voix au fond de nous qui nous rappelle les temps heureux, comme cet homme ou cette femme nous a parfaitement correspondu et qu’on pourrait recommencer pareil, retrouver les beaux jours, courir main dans la main dans un pré en été… Cette personne qui a partagé ma vie, je l’ai bien choisi pour une raison, j’ai pas pu me tromper quand même. Le problème, c’est pas le choix du départ, c’est l’évolution que prend la relation. On peut débattre des responsabilités de l’un et de l’autre mais c’est pas tant la question. Rester est souvent une forme de scarification et faire 2 malheureux (voire plus en cas d’enfants impliqués ou relations multiples) et le faire sur du long terme car personne n’ose couper le membre gangréné, ce n’est bon pour personne. Ca pourrit et on finit par détester l’autre, tombant dans le cercle vicieux inverse de celui cité précédemment : c’est un gros con (ou grosse conne), j’ai perdu X années de ma vie, quelle dinde(/crétin) j’ai été, non mais on ne m’y reprendra plus ! Oui, la douleur fait augmenter l’aigreur. Et y en a qui restent, bercés par les « ça ira mieux demain » de leur entourage. Non mais arrêtez ! La fin d’un couple n’est pas un échec, ce n’est pas la fin du monde. Bien sûr que ça fait mal, bien sûr qu’il faudra le temps. Bien sûr qu’à un moment, on se dira qu’on a eu tort, que c’était pas si mal. Puis les matins se suivent et la douleur s’estompe et on se rend compte qu’on a agi pour le mieux. Question de survie.

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Certains me diront optimistes. De par mes expériences passées, je vous le dis : non, je suis réaliste.

 

6 réflexions sur “Pourquoi persister ?

  1. Juste une note sur la maîtresse : je ne trouve pas qu’elle soit si sale conne que ça, même si, évidemment, elle a délibérément fait du mal à Ophélie. Le plus sale con de l’histoire, ce ne serait pas le mec, qui va se trouver une autre nana et qui s’en sert comme défouloir ? Qui a probablement poussé la fille à croire qu’il allait plaquer Ophélie pour se mettre avec elle, ne serait-ce qu’en disant du mal de son officielle ? Savoir rompre quand il le faut, ce n’est pas seulement assumer l’échec et surmonter la peur du changement, c’est éviter aussi d’aspirer d’autres personnes dans un jeu malsain…

  2. Je ne regarde pas confessions intimes mais juste parce que je me suis débarrassée de ma TV pour ne pas trop polluer mon cerveau, addict à ce genre de conneries (j’ai craqué après deux saisons complètes de l’ile de la tentation arrrrrgh). Je suis assez d’accord avec toi ais je pense que dans certains milieux la pression sociale est telle qu’elle a raison du bien-être des gens. Surtout dans les petites villes. Je ne dis pas que ça excuse tout, mais moi par exemple j’évite d’aller en visite dans la famille de mon père, juste parce que ils me renvoient une image de looseuse parce qu’à 40 ans je n’ai jamais été ni mariée, ni maman. S’ils connaissaient en plus mon projet de vie, je pense qu’ils pèteraient un câble…Bref je peux aisément comprendre qu’on renonce à une séparation pour ne pas en plus mettre tous les siens à dos et endosser le rôle de chien galeux….

  3. Je suis restée 2 ans et demi avec quelqu’un et j’ai mis quelques mois à le quitter car j’étais dans sa ville et je ne connaissais que ses amis. mais je l’ai fait car rester avec quelqu’un qu’on aime plus, c’est gâcher son existence.
    Pour Confessions Intimes j’a regardé le même épisode un soir de grosse fatigue et j’ai halluciné encore une fois (j’ai même fait une petit liste sur le sujet dimanche dernier sur mon blog). Le truc qui m’a marqué : la nana qui prépare le déj pour son « mec » et pas un merci, pas de débarassage ni de vaisselle faite de sa part. je suis à l’hôtel, je bouffe quand je veux si je veux, je vais squatter le PC et si je suis d’humeur, j’irais baiser ma maîtresse dans l’aprèm. Pas sûre que le coup des fleurs ait réussi a vraiment tout arrangé.

  4. Je partage cette avis! Certes, je n’ai pas une longue expérience du couple mais je vois des gens tout autour de moi qui s’enlisent dans des relations destructrice… Par peur (de la solitude, de l’échec, du malheur). C’est peinant, mais que veux-tu y faire?

  5. la seule chose dont je sois sûr, c’est qu’il faudrait balancer cette télé ! je ne suis pas addict a toutes ces conneries, juste voyeur quand je tombe dessus…normal c’est fait pour ça, mais au bout de 5 mns je craque… mais la télé nous renvoit tellement l’image du couple idéal, du bonheur absolu (enfin de ses signes exterieurs, a grand renfort de pub), de la normalité d’avoir des pbs dans son couple, de la normalité de devoir changer de partenaires bref, nous dicte tellement notre façon de penser qu’on devient des legumes sans même s’en rendre compte : si le couple « dure », c’est la faute a la télé! (ou a l’ordi…) – balancez vos télés, vous vous sentirez deja nettement mieux, et disponibles pour l’autre. (note: demander a votre partenaire si ça le derange pas de jeter la télé, histoire d’eviter une nieme crise…)

  6. Je suis d’accord avec l’ensemble de ton article… sauf que pour moi tu as oublié une raison qui peut pousser deux personnes à ne pas se séparer malgré le fait que ça ne passe plus.
    C’est l’espoir que tout puisse s’arranger. L’espoir que l’amour est plus fort que tout. L’espoir que l’amour puisse guérir les blessures et les tourments.

    Alors il y a des cas où ça ne sert à rien. Vu mon caractère, il me serait impossible de pardonner une infidélité.
    Mais sur d’autres aspects qui peuvent amener à une rupture, je sais qu’il me faudrait beaucoup de temps pour accepter qu’il n’y a plus d’espoir.
    Parce qu’un couple sans espoir, là c’est vraiment la fin…

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