Est-ce que je veux savoir??

Par Diane

Hey, toi, mon cher brillant et dynamique lecteur, j’ai un truc à te raconter, à propos duquel j’ai hâte d’avoir ton avis éclairé et constructif.

Il se trouve que pas plus tard qu’il y a pas longtemps, j’étais en train de relire Hegel dans le texte/étudier la mécanique quantique/manger des m&m’s devant Dr. House (rayer les mentions pas crédibles) quand tout d’un coup retentit la sonnerie du téléphone. Je jetai alors un coup d’oeil distrait sur l’écran de ledit téléphone (qui soit dit en passant a comme sonnerie « ça c’est
vraiment toi », et bordel je comprends pas pourquoi ça ne fait rire que moi. Sisi, à chaque fois que ça sonne, je me dis « diaaaane, téléphooooooone! » hihi) et donc disais-je, vois affiché le nom de mon amie Josette. (oui, j’adore choisir des noms imaginaires ringards à mes copines) Sur le coup, mon côté démoniaque fut tenté de laisser sonner, surtout que Dr House était en train de casser les
couilles à Cuddy, et que j’adore quand il fait ça. Néanmoins mon penchant philanthropique l’emporta et je décrochai alors pour lancer un merveilleusement original « allô » qui eu approximativement  pour réponse: « bbeuhhhh -snirfle-

Gustaaaaave…-snirfle- connard….une salope ….beuhhhh-snirfle snirfle-« . J’en déduisis alors très finement qu’il me fallait lancer l’enregistrement de la fin de Dr House (faut pas déconner non plus) pour aller conforter Josette. Armée d’un air contrit de circonstance, d’une boite de mouchoirs extra doux pour éponger les différents fluides plus ou moins verts et visqueux jaillissant
actuellement de mon amie, de mon paquet de m&m’s bien entamé et du DVD de dirty dancing, je me rendis donc chez Josette qui n’en avait toujours pas fini de snirfler.

Et elle m’expliqua plus ou moins clairement tout en accumulant à nos pieds une belle pyramide de kleenex imbibés -que son chat se fit une joie d’écharper aussitôt- que son cher et tendre Gustave qui une semaine auparavant était encore le futur père de ses enfants avait copieusement biscoté avec une charmante demoiselle/pouffiasse/grognasse (re-rayer les mentions pas crédibles) de son boulot.

Bon, je vous avoue que sur le coup, vu que j’avais jamais pu le piffrer son gustave, ses posters de ferrari sur son mur et ses « salut ma belle », j’ai été furieusement tenté de sauter de joie à l’idée de la voir débarassée de ce pignouf, voire de lui sortir un totalement ignoble « je le savais », pour ne pas l’achever par un « je te l’avais dit ».

Mais bref, peu importe, et vous me direz « oui mais bon c’est bien gentil tout ça, mais le cocufiage, rien de nouveau sous le soleil, parait même que c’est à la mode » (cf un article de Nina sur un magazine qui avait écrit un papier genre » les 10 règles pour bien cocufier sans se faire prendre« )

OUI MAIS. Voilà t’y pas que sous mes oreilles effarées, après quelques nouvelles lamentations, elle me déclare que finalement, elle aurait préféré ne pas le savoir. Qu’il fasse sa petite affaire avec sa c….harmante demoiselle, et qu’elle n’en sache rien, parce que comme ça, elle aurait pas été malheureuse et lui serait resté le super mec futurpèredesesenfants.

Et là, je vous avoue que ça me l’a coupée net. Et du coup, j’ai tenté de comprendre pourquoi tous ces gens qui sont cocus, atteints d’une maladie incurable,à qui l’on ment, que l’on manipule, bref qui vivent dans l’illusion, parfois préfereraient rester dans cette illusion. Bon, j’imagine que c’est plus confortable. On souffre moins, on soigne ses rêves en ne pensant jamais au réveil.  C’est comme ces gens qui fantasment pendant des années sur une personne qu’ils n’ont vus qu’une fois, voire jamais, et qui sont persuadés dur comme fer qu’elle est l’homme/la femme idéale pour lui/elle. Et qui au final ne veulent jamais réellement la rencontrer, ou en tous cas la connaître. J’imagine que ce n’est que la matérialisation de cet éternel sujet source d’angoisse qui est que l’homme, plus ou moins consciemment, réalise que l’absolue lucidité est un piège atroce pour la conscience, qu’elle a bien souvent un arrière goût de désespoir,  et qu’elle peut paraître intenable, face au confortant cocon que nous offrent nos illusions, si méprisables soient-elles.

Moi personnellement, je veux toujours savoir. Je reconnais les avantages de l’illusion, j’adore même ce phénomène fantastique d’illusion provisoire que nous offrent les livres et les films (on rentre dans l’histoire, on se met à la place de-, on pleure avec-), j’aime rêver, mais parce que je me réveille après, et que mes rêves sont au final des illusions qui cachent une réalité qu’il me faut découvrir.

Rousseau avait choisi pour épitaphe: « vitam impendere vero ». Consacrer sa vie à la vérité. Et je crois que je préfère une dure réalité à une illusion confortable. Même si des fois, vu la merde qui nous entoure, que ce soit à l’échelle du quartier, à celle mondiale, ou carrément à l’échelle métaphysique, quand même, c’est dur. Et vous?

10 réflexions sur “Est-ce que je veux savoir??

  1. Alala évidemment que je voudrai savoir…surtout que je méprise l’infidélité au plus haut point! Dans ces cas là je vois pas l’intérêt de choisir un minimum son mec, tu prends le premier truc qui passe et ensuite tu t’imagines qu’il est comme tu voudrais qu’il soit et tu éludes tout ce qui montre à quel point il est con…

    Je pense que ces gens-là doivent manquer pas mal de confiance en eux quand même genre ils pourront retrouver personne de mieux je vois que ça…et puis ils font comment pour faire confiance à la personne derrière? Ah oui c’est vrai ils s’en foutent d’être cocus…

  2. La vérité!! 150%. Je ne sais pas vivre dans le mensonge. Mais j’immagine que ça doit rassurer de ne pas savoir…. Et permettre effectivement de vivre dans une illusion la plus totale. Une sorte de bonheur illusoire quoi.
    Je lis un livre en ce moment qui explique à quel point notre éduction (au sens super large: parents, école, amis etc) nous axe dans une situation. Quasi irrémédiable.
    Dans le cas présent, on peut immaginer que ta chère Josette se fasse tromper, retromper; rere… et ce pendant longtemps…

  3. Mine de rien, je comprends ça !
    C’est vachement difficile.. Comme toi, je suis curieux et j’aime comprendre…
    Mais, en même temps, le plus important est d’être heureux… Et si l’autre a envie d’une passade, est-ce que ça nuit à notre bonheur ?
    Alors , d’une certaine manière, dans certaines conditions, je préférerais ne pas savoir…
    La sincérité est essentielle dans un couple, la vérité, je ne sais pas…
    Bref tout cela est un équilibre…
    Après, il est vrai que ne pas se soucier de ce que fait l’autre, c’est prendre le risque de se faire larguer… Attention, donc, à ne pas passer de « ne pas se soucier des détails pour garder la sérénité du couple-admettre de ne pas être au courant de passades » et « perdre le contact avec l’autre, et se la faire souffler par le tout beau, tout nouveau, craquant »

  4. La vérité aussi. Je dresse la lucidité en étendard suprême au dessus de mon existence. Même si, oui, c’est clair que c’est dur. Toutefois, je trouve qu’il y a certaines situations, dans la vie, qui méritent un brin d’illusion. (là vous me dites « lesqueeelles Bobby la Bidouuuuille ? », et je réponds « attendez, la réponse arrive après cette parenthèse inutile »). L’Amour, bien sûr.
    Pour moi, l’amour, c’est de l’illusion. C’est un beau mensonge. Il faut vouloir se mentir à deux, avec des « pour toujours » et des « je ne pense qu’à toi ». Alors ok, c’est du pipo, nous ne sommes que des bêtes, blablabla, échange de fluide, besoin de combler la solitude, ok, ok, JE SAIS. Mais n’empêche que ça me parait pas viable, la lucidité totale, en amour.
    Aller se dire « de toute façon je ne suis avec lui/elle que pour combler une solitude immanente à ma condition d’être singulier désespéré face au néant », c’est pas l’éclate totale à deux, ça.
    Donc ouais, je comprends ce qu’elle veut dire, Josette. Après, à chacun de décider jusqu’où il est prêt à mentir. Le mieux, dans l’amour, c’est quand même de se mentir à deux, et d’édifier le même et beau mensonge ‘on s’aime pour la vie gnagnagna’. Là, ta Josette, elle veut se mentir toute seule. Et ça, c’est moins cool.

  5. Ahn faut-il savoir ou non pour une infidélité, grande question. J’ai envie de dire que ça dépend du type d’infidélité. Si ça n’a été qu’une mini passade, un truc d’un soir sans importance et qui ne remet pas en cause la relation, et qui surtout n’arrive qu’une fois, là je préfère ne pas savoir. Par contre, si c’est carrément une infidélité chronique, une vraie aventure, là par contre il faut savoir, parce qu’au bout d’un moment, faut arrêter de se foutre de la tête des gens. Même si j’imagine que ça doit être horrible de se faire trahir de la sorte (pour l’instant j’ai été épargnée, faites que ça dure)
    Je comprends tout à fait la réaction de Josette, quand on est sous un choc pareil, on se dit automatiquement, « si je n’avais rien su, j’aurais continué à vivre normalement, et je n’aurais pas l’impression d’être six pieds sous terre en ce moment ». Mais c’est pas sûr qu’elle le pense sincèrement.

    (PS : je suis ce blog depuis presque deux ans, il est bien chouette !)

  6. Je dirais que tant que tout va bien dans mon couple, je ne veux pas savoir. Par contre, le jour de la rupture, si, histoire que je ne regrette pas ce petit bât…con…vilain garçon ! Quoi que savoir que tous nos potes savaient et me voyaient comme la pauvre cocue de service, bof et bof.

  7. De mon côté, j’avoue que j’en sais rien du tout. Je dirais que d’un côté, j’ai pas envie de savoir mais de l’autre, ça veut dire qu’il y a mensonge et j’ai du mal. Je suis assez d’accord avec Chloé. Je crois que si c’est passager, l’homme doit assumer sa culpabilité et vivre avec. C’est trop facile d’aller tremper son biscuit ailleurs et de revenir « chérie, je t’aime pardonne moiiiiiiiiii ». Comme ça, c’est la fille qui culpabilise (pourquoi il est allé voir ailleurs, qu’est-ce que je ne lui apporte pas??) et lui se sent léger comme un papillon.

    Par contre, si c’est une aventure récurente, là, je crois que je préfèrerais savoir, j’aime pas qu’on me prenne pour une conne.

  8. huhu.. tout ça me rappelle: Lors d’une soirée à la plage de ELEPHANTROSE, mon ami Sigfried et son copain Pierluigi (prénoms pas inventés du tout) s’étaient retrouvés dans le sable avec 3 filles et beaucoup d’alcool…
    Pierluigi arrive à la maison et raconte tout à sa douce qui lui dit « Bon bein, voilà.. *soupir* qu’ess-tu veux que je te dise? ». Pierluigi en informe Sigfried par texto.
    Sigfried arrive lui aussi à la maison et décide de commencer en douceur. Il raconte à sa douce que son ami Pierluigi a trompé sa copine à la plage de ELEPHANTVERT et qu’il le lui a annoncé en rentrant.. Ce à quoi elle réagit: « Mais quel abruti, çui-là!! Il fallait surtout pas lui dire!! » … -_- … Entendant ceci, que fit alors Sigfried?
    Vous ne le saurez pas :P.

    Et à part ça, mieux vaut avoir un mec qui trompe pas sa copine. Point. Ensuite …vaut mieux savoir. Parce que si ça arrive 1 ou 2 fois, en 5-10 ans, dans des circonstances gravegrave crise alcool gnagnagna, et que t’es pas capable de surmonter, ben alors ou c’est que ou ton couple de toute façon il est foireux ou alors que personne ne s’écoute.
    Et mieux vaut savoir, parce que si c’est pour l’hygiène une fois par mois ben t’as vite compris ET TU LARGUES. (ou tu te résignes…)
    Voilà. Mieux vaut avoir soi-même les clefs en mains dans sa relation plutôt que de donner à l’autre le soin de nous protéger ou pas.

  9. Salut, jviens dparcourir quelques postes du blog, p**** qu’est-ce que ça fait du bien l’esprit critique / conscient / qui ne subit pas quoi. Je suis fan 😉 et bravo à tous pour vos posts et votre authenticité. Pour en revenir au poste de diane…pour ma part je suis en pleine phase de réveil, parce que je m’étais endormie, je me suis laissée endormir, doucement bercée d’illusions que je m’étais moi-même créées (Je viens de sortir d’une relation de 4 ans). C’est tellement facile de se laisser aller à la facilité, je m’explique, se laisser porter par l’autre, les autres, la société, les clichés. C’est tellement facile d’être spectateur de sa propre vie et de la vivre par procuration, d’ailleurs les nouvelles emissions de TV à la con alimentent ce comportement. Mais bon voilà, qu’on subisse une relation sentimentale par confort (et MON DIEU, force est de constater que la plupart des gens lucides, le devienne moins quand les années passent… que la peur d’être seul(e) et bouffé(e) par ses poissons rouges (j’aime pas les chiens) prime sur la clairvoyance, que le respect de soi tend à disparaitre au profit du respect d’un autre qui lui-même ne nous respecte pas…(et ça fait mal) bref le manque de confiance en soi, qui je pense joue beaucoup sur les erreurs de parcours (le parcours de sa vie, semé d’embuches) qui est souvent à la base de sa propre insatisfaction et frustration…(Génération Tanguy) Nous sommes des larves dans nos cocons, certains restent à l’état de larve toute leur vie, d’autres deviennent des papillons, le cheminement est plus ou moins long. Mais lorsque l’on devient papillon, on peut enfin voler, être libre, être bien, aller là ou l’on veut, et par chance, trouver un autre papillon pour explorer la vie. Bref je me recentre (oui je m’égare facilement comme fab), la facilité, cette p**** de facilité alimentée par la peur de l’incertain, elle vient toujours nous faire du pied de nez, nous faire des grimaces… car la souffrance est essentielle à sa propre construction… Et en tant qu’être humain on a plutôt tendance à l’éviter. Et pourtant… on comprend qu’il faut affronter le pire pour connaître le meilleur (ça c’est la belle optimiste que je suis 🙂 MDR faut avoir du courage pour cela. Force est de constater que la grande majorité des personnes ne sont pas si vaillantes… le conformisme forcé donnant l’illusion d’adopter la « bonne » ligne de conduite…A chacun de définir sa conformité, selon sa personnalité et ses envies… a chacun de se donner les moyens pour poursuivre ses rêves, en gardant les pieds sur terre quoi… Se respecter, rêver, vivre en étant conscient de ce qui est rêve et de ce qu’est réalité…se laisser malgré tout porter, en tout état de conscience près à connaitre l’extase et à souffrir. Voilà l’histoire de nos vies de vingtennaires, se découvrir, se connaitre, se respecter et avancer en cohérence avec soi. Chiche?

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