L’imperfection des gens parfaits

Dans notre entourage, nous avons de tout, des amis, des connaissances, des collègues, des voisins, des connards… Dans tout ce petit monde il y a ceux que l’on admire et qui
nous filent un complexe d’infériorité. Genre celui que l’on trouve extrêmement brillant et qui sait tout, celle qui est tellement jolie que vous voyez pas qui pourrait dire le contraire, celui 
qui réussit tout ce qu’il entreprend, celui/celle qui a toujours la classe quoi qu’il arrive… Bon, bref, il y a de ces êtres parfaits qui nous filent un sacré complexe
d’infériorité.

bavoir-miss-perfect

Je suis du genre à aimer admirer les gens pour des raisons X ou Y. Je ne suis pas du genre fan midinette à deux balles, je parle d’une admiration saine, un « qu’il est intelligent, qu’elle est jolie, qu’ils sont brillants ». Pas un « haaaaaaaaaaaaaaaaaaan comme j’le kiffe troooooooooooo ! ». Cependant, les jours de petite humeur, ces gens me
collent carrément un complexe d’infériorité. Peut-être que je me compare trop aux gens mais c’est humain, non ? Donc ces gens parfaits évoluent dans ma bulle, je sais que je n’arriverai pas à leur cheville mais bon, je suis résignée et non aigrie. Et un jour, c’est le faux pas, ces personnes tombent de leur piédestal de perfection.

Imaginons un ami, on l’appellera Octave parce que les gens parfaits, ils vont pas en plus avoir un prénom qui fait rêver. Donc Octave est docteur es sciences politiques, par

exemple, et il a une culture générale qu’on ne prend jamais en défaut. Ca peut marcher avec un ingénieur, un docteur en droit, chimie, chacun choisit ce qu’il veut, hein. Donc Octave, dès qu’il parle, vous vous sentez ignare, nulle, dépassée. Et un jour, vous vous rendez compte qu’Octave amène toujours la conversation vers les 3 mêmes sujets, qu’il est toujours au courant de l’actualité et de l’évolution de deux ou trois pays. Mais pas plus. Paf, pris sur le fait. Conscient de ce fait, vous avez le pouvoir, vous verrouillez ses trois sujets de prédilection et vous constatez que quand vous parlez de votre domaine, là, Octave n’est pas omniscient. Bon, dit comme ça, ça fait genre Octave est un merdeux mais c’est pas forcément mon propos, certains amènent toujours la conversation sur ce qu’ils connaissent sans s’en rendre compte et coupent les conversations partant sur ce qu’ils ne connaissent pas car ça ne les intéresse pas.

 

Ca marche aussi avec la fille ou le gars que vous trouvez physiquement parfait. Et un jour, en regardant bien, vous voyez un défaut. Rien de grave, rien de repoussant mais un
défaut. En fait, elle a pas de jolies cheveux, il a de la brioche… Ce que vous voulez, on s’en fout. Ca peut paraître méchant mais le but n’est pas là de se moquer mais d’être soulagés :
notre ami(e) n’est qu’un humain et on est son égal. Le must have : quand la personne qui vous paraît supérieure vous fait un compliment genre « non mais je suis pas aussi cultivé que 
toi » ou « tu complexes toi ? Mais comment oses-tu, tu les fais tous craquer ? ».

Parce qu’en fait, dans toutes ces histoires, c’est bien nous qui nous mettons en position d’infériorité par rapport à cette personne, soyons clairs. Les personnes qui me font

bien sentir que je suis une merde, je les fréquente pas. S’ils me méprisent, qu’est-ce qu’ils foutent avec moi ? Sans doute idéalise-t-on toujours l’autre, on le voit fort et beau alors
qu’il est comme nous, ni plus ni moins, avec certes ses forces mais aussi ses faiblesses. Je ne me réjouis pas des faiblesses de mes amis, juste que j’aime me rendre compte que je vaux autant qu’eux, qu’ils me considèrent comme leur égale et pas comme une teu-bê à la culture générale inexistante ou qui s’habille comme un sac. Bien sûr qu’il y a des domaines où je me sais faible, bien 
sûr que je ne suis pas omnisciente et que, forcément, mes amis n’ont pas la même culture que moi puisque chacun ses centres d’intérêt. Moi, je saoule mon monde avec le Canada par exemple. Après, par exemple, je ne pourrai pas me la ramener sur le sujet de thèse de LilVirgo, que je ne connais rien au métier de Vicky et qu’elle a tout à m’apprendre sur le sujet, que je ne connais rien en droit et que je vais toujours saouler Summer ou Alex pour qu’ils répondent à mes petites questions juridiques. Bien sûr. Bien sûr que des matins, j’ai trop la tête dans le pâté pour me rendre compte que mon haut et mon bas ne vont pas du tout ensemble. Le but, quelque part, c’est qu’on s’apporte tous quelque chose, je crois. Mais c’est vrai que quand je vois que tous ces gens que je fréquente et qui me semblent parfaits ont aussi des défauts dans la cuirasse, que des fois, ils me voient mieux qu’eux, ben, ça rassure. On est tous imparfaits et c’est normal.

13 réflexions sur “L’imperfection des gens parfaits

  1. On est tous imparfaits et c’est avec le temps qu’on voit les imperfection des gens. Je me suis apeçu il y a peu que j’avais trop d’estime pour les copines de mes amies. Trouver les femmes prises brillantes ce n’est pas forcement positif pour un célibataire. C’est un epeu comme foncer dans un mur en voiture.

  2. ici à londres, c’est hallucinant, il y a des filles, elles peuvent mettre des bottes en caoutchouc et un cirée jaune, et elles ont toujours la classe, ou alors, elles mettent des pulls qui n’ont aucune forme, qui ferait sac à papate sur n’importe quelle fille, sauf sur elles…
    elles ont l’air parfaites, mais je leur trouverai des défauts, je trouverai!

  3. PAtric0027, je prend très pmal cette remarque !! Naaan je rigole !
    Bah moi les gens parfasc its ils me motivent graaaave, genre j’ai un pote comme ça, DeSS, ScPo Paris, toujours une remarque pertinente quel que soit le sujet.. Ca pourrait être frustrant masi faut pas baisser les bras !!!

  4. Ceci dit Lucas, toi tu te sens bien en face de lui car tu as l’air d’être assez sûr de toi quand même. et que tu donnes aussi l’impression d’être loin d’eêtre le premier des imbéciles…

  5. c’est vrai que y a des gens qui aiment brilller en conversation, c’est la culture qui s’étale. Ca m’a parfois complexé un peu, alors du coup on a tendance à en faire de même inconsciemment quand on se retrouve en « supériorité » (toute relative, hein). Alors que finalement, comme tu dis: si on te fait te sentir comme une merde, c’est que ça ne mérite pas tant d’estime, donc autant rire intéreurement et observer les réactions des autres (en général les gens pensent ‘quel-le prétentieux-ses, ça se la pète’).
    Et puis des fois on se rencontre que d’autres nous perçoivent comme ça, ne voient pas nos doutes et nos manques de confiance…

  6. Oh oh oh ces considérations sur Octave me font penser à un jeune homme du même acabit qui avait une répartie hallucinante et à côté duquel on n’ouvrait pas la bouche, simplement parce qu’on n’avait rien à ajouter ni à objecter tellement ses idées étaient cohérentes et bien énoncées. Le genre à te descendre en flèche si par malheur il ne trouvait pas ton arguement assez brillant, assez arrogant et super fier d’avoir réussi le concours de Science Po Paris (d’ailleurs, pour lui ceux qui entraient à Science Po étaient forcément plus intelligents que les autres et il avait une facheuse tendance à juger les gens sur leur cursus, ce qui déjà justement pas, je trouve, une preuve d’intelligence). Comme Octave, le jeune homme était très fort dans deux ou trois domaine, les même d’ailleurs, et sorti de l’actualité politique et économique, plus rien. Je m’en suis aperçue un jour où on a fait pour déconner sur Internet un quizz de culture G et où il n’a su répondre à presque aucune des questions qui étaient pour moi la base de la culture, genre mythologie ou littérature. Bilan, il a trouvé les questions débiles parce qu’il ne savait pas y répondre et a prétendu que « ce qui prouve un niveau de culture générale, ce sont les dissertations et pas des questions idotes comme celles-ci ». Sauf qu’eller disserter sur l’Egypte ancienne quand on ne sait même pas qui est Horus ou que Néfertiti a existé me paraît un peu difficile… Mais bon, pour lui l’essentiel dans l’existence, c’était la politique et l’économie, et en dehors rien
    n’était intéressant. Le pire est qu’il avait bien d’autres tares.
    Oooh, il va falloir que j’écrive un post sur lui, tiens!

  7. J’ai une amie qui est passée en 3ème année de Licence avec des notes supérieures à la majorité, une autre qui va passer en Master de Lettres avec une moyenne du tonnerre (16 à la Sorbonne, y’a de quoi être fier).
    Au moment où j’ai du arrêter mes cours alors qu’elles réussissaient, je me sentais vraiment mal de ne pas être comme elles. Mais en amour, elles ne réussissent pas et .. moi si =)

    Donc ça rasure, y’a pas photo !
    Mais faut pas trop non plus se comparer aux autres, je suis sûre que certaines personnes de ton entourage te jalousent 😉

  8. Merci de remettre les points sur les i et les barres sur les t. C’est vrai que je suis moi aussi confronté à ce genre de personnes et grace à toi je me rends compte que sorti de ces 3 sujets, il ne reste plus grand chose !!

  9. Les imperfections pour peu qu’on ne soit pas soi même imbu de sa personne et qu’on accepte l’autre tel qu’il ou elle est, sont ce qui fait aussi le charme de la personne.

    Tout comme les rides du sourire qui viennent embellir un visage après quelques dizaines d’années. Le temps donne du charme car il apporte avec lui aussi une sagesse celle de prendre du recul sur notre propre ignorance.

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