Faut-il parler politique au premier rencard ?

En ce moment, je rencontre des hommes, merci Meetic. Donc, premier rendez-vous, on se retrouve face à face dans un bar et faut meubler, on va pas se sauter direct dessus. Surtout
que des fois, on a aucune envie de se sauter dessus mais on va pas se tirer au bout de 5 minutes, ça ne se fait pas. Donc on discute. Or en cette année électorale, le sujet politique plane, menace. Faut-il donc l’aborder ou l’ignorer ?

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Moi de mai, je me retrouve à un charmant jeune homme dans un bar, Gabriel (oui, celui avec qui j’ai brouetté plusieurs fois depuis, fin du suspense). Après avoir passé 10 minutes
au mobaïle à essayer de se retrouver (très amusant) puis 10 autres minutes à trouver la Butte aux Cailles, nous voici installés dans un bar chelou à siroter lui une bière, moi un Martini rouge. Et voilà qu’inévitablement, alors que nous sommes entre les Présidentielles et les législatives, le sujet jaillit. Je ne sais plus comment, je ne sais plus pourquoi mais il est là. Chacun est sur ses gardes mais on le sent, on le sait, on n’a pas voté pareil. J’ai voté Ségo (par défaut), il a voté Sarko (par défaut). Un long débat sociétal s’engage, on n’est pas d’accord sur certaines choses. Gloups ! Heureusement une transposition au resto a fait dévier la conversation mais quand je vois que j’ai même pas le droit à un baiser alors qu’il me ramène chez moi, je me dis que nos désaccords politiques m’ont desservie. Finalement, non, j’ai conclu 3 semaines plus tard. J’ai eu le même souci avec Nabil, je sors une vanne et il me fait « quoi, t’as pas voté Ségo quand même ? » Heu… Pas grave, j’ai conclu quand même.

La politique relève quand même pas mal de l’intime selon moi et c’est vrai que parler politique dès le premier rendez-vous me paraît assez risqué. De façon personnelle, je ne

recrute pas les hommes en fonction de leurs opinions politiques, j’ai passé 4 ans et demi avec un centriste, à l’époque où c’était pas à la mode. Cependant, commencer une relation, même purement physique, par un débat houleux sur la France et sa société, on connaît plus romantique quand même. Et pourtant, pourquoi ne pas en parler ? Cette année, ça paraît quand même impossible, je savais en une semaine l’opinion politique de mes collègues, ma mère a (enfin) compris que j’étais à gauche, les blogueurs m’accusent d’être Sarkozyste voire lepéniste et anti-gitan (rien que ça). Bref, en ce début d’année 2007, il paraît impossible d’esquiver le sujet.

 

Mais en temps normal, faut-il éviter, aborder le sujet ? Bien sûr, quelqu’un qui n’en a rien à battre n’en parlera pas. Personnellement, la politique m’intéresse en tant que citoyenne et observatrice. Je ne suis pas militante et je pense être quelqu’un de raisonné, j’admets tout à fait les qualités et les défauts des uns et des autres. J’en parlais hier midi avec Romain et Gonzague, deux collègues de droite et ça s’est très bien passé. Oui, Ségolène Royal a été nulle de critiquer son propre programme, elle perd toute crédibilité à mes yeux. Oui, ça me
saoule les gens qui fantasment sur le méchant Sarkozy et préfèrent sortir 100 fois le même poncif plutôt que de parler de vrais sujets, de ses actions depuis son élection, là où y a débat. D’ailleurs, avec Gabriel, on a parlé de la TVA sociale. Bon, on était globalement d’accord pour s’indigner de cette mesure. Non parce que soyons honnête : si la TVA augmente et que le prix de base des produits ne bouge pas, les prix vont augmenter. 1+1+1, ça fait 3, sauf pour Jean-Claude Vandamme à la limite. Moi, la politique, ça me plaît comme sujet mais je ne quitte pas une table parce qu’un des convives a voté Sarkozy. Surtout pendant un tête à tête.

 

Après, mes opinions politiques font quelque part partie de moi. Mise en situation. Tête à tête avec un beau gosse que j’ai envie de mettre dans mon lit (ou de me glisser dans le
sien). Là, « moi, j’ai voté Sarkozy parce que ça, ça et ça. Et toi ? ». Deux options. Je roucoule un hypocrite et consensuel « moi aussi », aussi faux que ma couleur de cheveux. Ou alors j’assume mes idées. Etant une personne avec un caractère de merde entier, forcément, je vais assumer. En fait, c’est même carrément un bon test. Puisque j’accepte qu’il n’ait
pas voté comme moi, comme une personne censée que je suis, il devrait en faire autant. Honnêtement, un mec qui me jette parce que je suis de gauche, je crois que ça me fait gagner du temps. Je vais pas investir une minute de plus avec un crétin tête de pioche qui refuse d’admettre que les gens n’ont pas les mêmes opinions que lui.

Finalement, c’est plutôt un bon test… Reste qu’on peut faire plus glamour pour séduire un homme.

21 réflexions sur “Faut-il parler politique au premier rencard ?

  1. Trois semaines pour emballer le morceau ?

    Tu vieillis, ma grande …

    Tiens, au fait, j’ai rêvé de toi. Sisi. C’est hélas resté correct, mais ça partait bien. Mais c’est un peu compliqué à raconter dans un commentaire.

  2. Heureusement que certains savent prendre du recul par rapport aux opinions politiques des personnes qu’ils ont en face d’eux.
    Qui plus est, je connais bon nombre de couples, ceux qui durent vous savez, qui n’ont absolument pas les mêmes convictions politiques.
    Et puisque 1+1=3, (et non pas 1+1+1), b’en je suis sûr que leur différence enrichit le couple.
    Après… quant au fait d’en parler dès le premier soir. Si on n’a rien à se dire, au moins, si et seulement si l’autre n’est pas du même bord que soi, b’en ça fait toujours un sujet de conversations intarissable.

  3. moi je pense que c’est possible à condition d’assumer son opinion politique et d’avoir une certaine ouverture d’esprit, c’est à dire pas comme Nabil qui dit « t’as pas voté Ségo AU MOINS???? » au secours… je veux dire, moi je peux dire ça à un mec qui vote le Pen mais sinon, faut quand même respecter les opinions des gens… (dit la fille qui respecte pas les gens qui votent le Pen, lol) – non c’est pas que je les respecte pas, c’est que j’aurais vraiment pas envie d’aller brouetter avec un mec ouvertement lepeniste. Voila..

    KC ou comment s’embrouiller.
    ma réponse est donc oui 🙂

  4. A A mon humble avis, ce n’est pas facile de maintenir à long terme une relation avec quelqu’un de fortement politisé lorsqu’on l’est aussi et que les deux opinions sont très disjointes. Car en général les opinions politiques reflètent un point de vue beaucoup plus général sur la société, ou l’humanité (tout au moins pour ceux qui réfléchissent un minimum sur ce qu’implique voter pour machin). Bref, vivre avec quelqu’un et l’aimer, ça implique partager un peu ses idées (plus profondément que « qu’est-ce qu’on regarde ce soir à la téloche?). Bref encore, si effectivement c’est que pour fourrer une semaine ou deux, la ça n’a pas trop d’importance. Et pour finir sur un plan personnel avec un exemple concret, j’aurais du mal à partager ma vie avec quelqu’un dont la philosophie est que l’important dans la vie, c’est le pognon, en avoir toujours plus et montrer qu’on en a.

  5. Mix a tout dit, mais j’ai envie d’en rajouter une couche.
    Causer politique au premier rencard, c’est un peu quitte ou double : quand je sens qu’on est vraiment sur la même longueur d’onde, ça ne me dérange pas, au contraire, c’est même un peu « sécurisant », ça met à l’aise je pense, inconsciemment. Par contre, si je sens une divergence (de fond, sur la conception du monde, genre la nana qui ne pense qu’à sa réussite, ou qui rêve d’un gros hummer), j’évite le sujet, et dans mon for intérieur ça refroidit mes ardeurs. Du moins sur une éventuelle projection au-delà du court terme 🙂

  6. J’oubliais :
    Un libre érotique très drôle à ce sujet : « Comment draguer la militante dans les réunions politiques » d’Etienne Liebig. Il couvre tout, de la LCR au FN. Chaudement recommandé 🙂

  7. Cet article a fait rejaillir pas mal de choses en moi…
    Je fus militante d’extême gauche, et bonne petite syndicaliste étudiante.
    Anti flics, anti répression, anti tout quoi…( un peu coconne, certe )

    Puis, le temps passant, je me suis rendu compte que la politique me bouffait trop, et que j’y mettais trop de sentiments, trop d’affect derrière.
    Mes idées aussi ont pas mal évoluées…

    Pendant les élections, j’étais en couple avec un mec plutôt de droite ( et bien à droite ), on s’est bien frité la tronche, à tel point que j’ai arrêté d’écouter France Inter en boucle, ça irritait môssieur, ma manière de causer etc etc …Et comme je suis quelqu’un qui aime défendre ses idées, j’ai tendance à être habitée par mes propos.

    Maintenant, je sais que je ne vais plus causer politique avant un très très long moment, et que mes idées, je vais les garder pour moi, ou alors, en de rares fois, je tenterai l’aventure face à quelqu’un de tolérant, qui ne fera pas dans le cul cul  » ouaais, chui à fond d’accord » .

    Causer politique, et c’est en ce sens que je te rejoind, c’est montrer une grande parcelle de soi, car cela met en avant sa manière de concevoir la société dans laquelle nous souhaitons vivre.
    Quand on rencontre quelqu’un incapable de respecter et d’accepter que l’on veuille vivre dans une société légèrement différente de la sienne, enfin… Moi en tout cas, j’ai même pas envie de la niquer.
    Du moins, plus trop trop envie, même si c’est un putain de canon.

    C’est tellement le bordel…
    Finalement, Moi, la politique, j’en suis carrément dégouttée, comme tout travail social et bénévole.
    Beaucoup de travail, pour tellement peu de gratification, de réussite, que parfois, je me suis même demandée si j’ai eu raison de me défoncer pour quelque chose.

    PS: J’ai pas voté.
    Je n’aime pas voter par dépis, et je préfère un « gros méchant » qui se montre tel qu’il est, plutôt qu’une fausse gentille qui a joué sur sa féminité pour récolter des voix.

    rePS: J’arrive toujours pas à me sentir à l’aise sur Meetic…Donc, y aura encore pas mal de temps qui passera avant que je ne cause politique avec un rencard spécial  » cul ».

  8. Pour un PQ, je trouve plutot risqué d’aborder le sujet parceque ça pourrait refroidir l’autre partie et ce serait dommage de passer à coté alors qu’il n’y a qu’un seul objectif en vue.

    En revanche, si c’est pour espérer quelquechose d’autre, le sujet politique est une sujet test : si la personne en face n’est pas ouverte aux idées d’un autre bord, c’est mort (bon FN, ouverte ou pas, ça dégage d’office certes).

  9. c’est délicat…Je crois que la majorité des gens refuseraient totalement un rencard ou d’envisager une relation quelconque avec une personne d’extrême droite. Après hors contexte présidentiel je pense que gauche ou droite ça se gomme. ça revient lors des grandes discussions mais c’est moins frontal.

    De mon côté, ce n’est vraiment pas un débat que j’ai. Peut être parce que je ne me sens d’aucun parti. Pour moi il y a des gens, des idées que j’approuve ou non.

  10. Imaginez un repas de famille, engueulade dès qu’un sujet un peu brûlant surgit entre personnes foncièrement pas d’accord. Tout le monde ou presque a déjà connu ça, non?
    Souhaiteriez-vous le vivre à tous les repas, avec l’être aimé, à chaque fois qu’un sujet de société se profile à l’horizon? Ou alors, on ne parle que de secret story, des soldes et du foot. 40 ans, ça risque d’être long.
    Bon, un commentaire qui n’ajoute rien au schmilblik mais comme l’adresse de mon blog était erronnée, un fond d’égocentrisme me pousse à user de ce subterfuge douteux.

  11. On peut être très intelligent, quand on parle d’un sujet qui nous tient à coeur (sans que ce soit nécessairement politique, ça peut être artistique, métaphysique ou n’importe quoi), c’est difficile de le faire calmement avec une personne résolument opposée à ce que vous pensez (pas forcément parce qu’elle prend plaisir à vous contredire mais juste parce que, sur ce point là en particulier et peut-être plus généralement sur un peu tout, on a une conception des choses différentes). Alors, si c’est dans une soirée avec un inconnu ou pour un plan cul, on peut habilement changer le sujet et faire comme si, autant je ne sais pas si la technique amène du bon quand elle dure sur une large période. Pour finir sur un exemple personnel, encore, il se trouve que ma belle-soeur et moi avons des idées radicalement différentes sur à peu près tout, il est difficile de communiquer autrement que superficiellement et je m’imaginerais mal vivre en couple avec elle (en gros, quand on se dit des futilités ça va, dès qu’on commence à rentrer dans une discussion nécessitant une implication émotionnelle, ça va pas – ce qui ne veut pas dire qu’on s’engueule forcément à chaque fois, mais ça se passe mal quand même vu qu’on est d’accord sur rien, donc c’est pas très constructif). Je ne sais pas si je suis très clair, je rédige ma thèse en ce moment alors je cherche des échappatoires, mais mon cerveau est au bord de la rupture.

  12. Bah, prendre en levrette une ségoléniste quand on vote sarko ça ne peut être que plus excitant.
    Non, pour une relations de quelques semaines ça ne va pas freiner un mec quand même… faut pas pousser. Ni une nana

  13. « J’ai brouetté »?, étant de confession catholique je ne peux pas croire qu’il s’agisse d’une expression imagée, venant d’une jeune fille ça me semble scabreux, tu as jardiné avec un inconnu?

  14. Désolée mais, pour moi, il est inconcevable de m’imaginer une relation avec un homme qui n’a pas des idées assez proches des miennes. Comment construire une vie ensemble alors qu’on en a une conception différente?
    Je ne jetterai sans doute pas un homme parce qu’il s’approche plus du centre que de la gauche mais je ne pourrai jamais m’imaginer avec un homme qui vote à droite. Désolée si j’en choque certains!

    C’est sans doute assez extrème comme idée mais il faut dire que quand je regardais les infos, étant petite, je demandais toujours à mes parents « Lui il est gentil ou il est méchant? ». Bien sûr les gars de droite étaient les « méchants » et, bizarrement, mon prince charmant je ne me l’imaginais pas dans le camp des « méchants ».

    Bon après si c’est juste pour un soir, on peut s’arranger… ^^

  15. D’habitude, je suis plutôt comme un paquet de brioche tranchée au fond d’un sac de courses : je m’écrase facilement. Sauf quand on parle de politique. Bizarrement, je deviens une grosse boîte de qwiskas aux petits légumes : solide comme un rock. (« ou plutôt comme-un-WROCK!, solide_comme-un-WROCK »). Parce que je trouve que mes opinions politiques me définissent vachement, et j’ai pas envie de m’écraser.

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