Putaing, je l’’ai perdu !

Il y a des vérités qu’on se prend parfois dans la face et qui font mal. Enfin, plus ou moins, tout est relatif. Donc en ce moment, je rencontre pas mal de gens, pour des raisons X ou Y et là, systématiquement, on me fait : « Ah mais tu viens du sud ? Ca s’entend pas ! ». Putain, quel affront !

 

Ca va bientôt faire deux ans (le 28 mars) que je suis parisienne, déjà. Maintenant, je me sens clairement chez moi, je connais quelques quartiers, je chemine sans me perdre, selon les endroits où je vais, j’ai mes cantines et mes abreuvoirs, les boutiques, les endroits que j’aime bien… J’ai même mes souvenirs. C’est là que je suis allée avec machin, là où j’ai embrassé celui-ci… Bref, vivre à Paris ne me fascine plus, c’est un fait et c’est tout. Je suis parisienne de cœur, aussi, même si je suis toujours attachée à ma province. J’aime ces deux endroits et j’aimerais ne jamais avoir à choisir (genre que les deux soient voisins). Puis j’ai gardé quelques habitudes provinciales genre quand je vais sur Paris, je dis que « je vais en ville » (j’adore dire ça ou mieux, j’ai un déjeuner en ville !).

Mais voilà, les gens me disent que je perds mon accent. Ma sœur a lancé la première salve en me regardant l’air pincé : « Roah putain, t’as trop l’accent parisien ! ». Alors je précise pour mes lecteurs parisiens pure souche que nous n’avons rien contre votre accent, juste qu’on préfère le nôtre. Donc moi : « Non, même pas vrai, j’ai pas perdu l’accengue !! ». Je retourne une quinzaine de jours dans mon pays pour les vacances et là, personne ne me dit que j’ai l’accent parisien, à part ma maman pour se moquer. Mais depuis que je suis revenue, tout le monde me le dit « ah mais en fait, t’as pas d’accent ».

Jeudi soir, j’ai passé la soirée avec un jeune homme peu recommandable et des amis à lui. Je discute avec un charmant monsieur qu’il me présente et quand il me demande d’où je viens, je réponds : « De Toulouse, ça s’entend, non ?

– Non. »

Paaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaf ! Dans ma gueule ! Et lors de cette soirée fatidique, je me suis entendue dire : « non mais ça moin ». Moin. Pas moinsssssssss à la Toulousaine. Moin ! Je trahis mon pays, là. Bientôt, je dirai même plus « poche » pour les sacs plastiques ou han-née pour année. Bordel de bordel.

Non parce que mon accent, j’y tiens. Outre mon attachement à ma région de naissance, c’est surtout que c’est un atout pour moi. Oui, un atout et professionnel en plus. Je m’explique car ça peut ne pas sembler évident de prime abord. Déjà, je suis pas journaliste dans l’audiovisuel donc mon accent, il gêne pas pour ça. Ensuite, imaginez que vous ayez rendez-vous avec une journaliste pour une interview (oui, toi aussi, sois célèbre), vous voyez arriver une nana d’un mètre 57 avec une tête de Bisounours et un accent du sud. Et bien, de suite, vous allez m’aimer et vous lâcher. Vous allez aller plus facilement dans la confidence, le off et c’est du pain béni pour moi. Alors que là, j’ai plus que ma (relative) petite taille et ma tête de Bisounours !

Alors non, je refuse de perdre mon accent, de devenir une vraie parisienne. C’est un peu mon attache à mon pays, ce qui fait qu’on me demande toujours d’où je viens et que je réponds fièrement « Toulouse ». Et les gens me répondent (au choix) : « ah, la ville rose », « airbus », « rugby », « violette », « saucisse », « t’es bonne, on va boire un verre »… Un intrus s’est glissé dans cette liste, à toi de le retrouver.

Bref, moi, je suis du sud et j’en suis fière. Alors accent, t’es gentil, tu restes

33 réflexions sur “Putaing, je l’’ai perdu !

  1. Tiens, c’est bizarre. Je pensais justement que c’etait plutôt un handicap..remarque, c’est vrai que je me laisserais beaucoup plus aller à la confidence avec une nana qui ne pue pas le parisianisme à 3km à la ronde plutôt qu’avec un clone de Mademoiselle Agnes!

  2. Nina, tu me fais peur.

    Cela fait un peu plus d’un an que je suis à Paris, et ma seule hantise c’est de perdre l’acceng (ceci n’est pas une coquille).

    Quand j’ai débarqué à Paris je me suis vite rendu compte que mis à part le snobinard que tu croises tous les 36 du mois, la Parisien a finalement peu d’accent.
    Ainsi je me sens un peu comme un extraterrestre quand je lâche d’une voix chantante une bonne grosse expression du sud ouest du type « Et bah on a pas le cul sorti des ronces », mais au fond de moi j’adore me faire griller sur mes origines dès la première phrase.

    Et puis ces intonations chantantes sont un reflet de la joie de vivre du sud, un fil d’Ariane qui me rappelle le chemin du pays. C’est acceng, c’est un peu de moi : si je le perds, je me perds…

    Donc Nina, tu me fais peur… 🙁

  3. Ton article m’interpelle particulièrement car moi aussi, déraciné de mon sud natal, je tends aussi vers la standardisation linguistique.
    Le fait d’avoir un accent original (mignon diront certaines) a certain avantages auprès de la gent féminine.
    D’après certains dires, l’accent refait surface après quelques verres comme quoi, on ne le perd jamais tout à fait.

  4. J’ai ptetre l’oreille ultra-sensible, je sais pas, mais enfin, dans mes souvenirs, tu l’as, l’accent… Légèrement, soit. Mais quand même…

  5. Oui, mais y’a des accents dont on se passerai bien (je suis de Haute-Savoie !!) et je suis super contente de parler sans accent.
    Celà dit, l’accent du sud est très chantant, alors c’est pas moche

  6. surtout que quand même l’accent toulousain (avec quelques autres quand même, pas de discriminations), c’est un super aphrodisiaque je trouve! 😉
    G un pote c’est un vrai regal, de l’entendre avec ses « moinsssssssss »!

  7. J’ai perdu quelque chose avec le temps, jusqu’a l’age de 13 ans j’étais blond et 9ans plus tard, je suis brun. J’ai perdu la couleur pour toujours. Ton accent n’est peut etre pas définitivement parti.

  8. bah écoute c’est un avantage, au moins tu pourras travailler à la tv ou à la radio !!! moi avec l’accent à couper au couteau que j’ai (et que je n’ai pas perdu malgré 1 an à tours et 3 à paris) m’en empêche. Mais de toute façon, plutôt mourir que de devoir perdre mon accent pour travailler !!!!

    je suis la sudiste de service ici !

    t’es d’où exactement au fait ? moi de narbonne.

  9. A tous les déracinés,

    comme c’est bon
    de rentrer au bercail
    de retrouver les lumières du foyer
    comme c’est bon
    la couleur du ciel
    là où je suis né
    comme j’aime
    rentrer chez moi
    et entendre les voix
    m’enivrer de leur musique
    de leurs accents toniques
    m’alanguir dans ce nuage diffus
    ce cocon
    et quand dans mon oreille
    tombe une note, fleurie,
    aux couleurs de mon pays
    alors je souris
    ami

  10. aaah Tours! j’ai entendu dire qu’en Touraine ça serait là qu’on parle le français le plus « pur » (je n’essaie pas de dévier le sujet sur des considérations ethnico-raciales hein!). Mais ça n’empèche pas d’entendre des « en revoir », « chai pas » et autres « queu-tru chelou »… finalement même sans accents particuliers chaque région à ses expressions et particularismes. Moi j’aime beaucoup l’accent cht’i.

  11. Bon, je vais dire une atrocité, mais autant chez les femmes, je trouve ça adorable, l’acceng, autant chez les hommes…ca me donne envie de rire. j’arrive pas à m’imaginer en train de faire l’amour avec un type hurlant « oui, putainnnnnnng, ouaieuhhhh, cong !! »
    (c’est du 3eme degres, hein, je precise…)

  12. Bah justement je m’attendais à avoir celle là, du coup je l’ai téléchargé (-_-)
    moi au bout de 10 ans , je l’ai toujours pas 🙁 ou alors juste à l’heure de l’apéro

  13. L’intrus, dans la liste , c’est « t’es bonne, on va boire un verre » parce qu’on sait très bien qu’il en faudra plusieurs pour que la demoiselle devienne facile, voire chaudasse (je parle dans l’absolu, hein…)

    Voilà. Ca sert de regarder Derrick régulièrement…

  14. Tiens c’est étrange d’entendre ça, par ce que moi, l’accent, ça me fait plutot fuir… Surtout celui de Toulouse. Chez les filles je trouve ça trop… rude ? Pas du tout délicat, pas du tout féminin… Et chez les garçons, ça passe mieux par contre…
    😀 j’avais un copine de chartres (oui là on est plus au sud, mais bon, y’a un accent quand même) qui disait « moinssss » et ça donnait vraiment envie de donner des claques. Voir de la prendre par les cheveux et de la taper contre le mur en hurlant « MOIN, MOIN, on dit MOIN, tu COMPRENDS ? »… 😀

    Dans les prisons de Nantes…

  15. Les accents du derniers 1/3 sud de la France me feraient plutôt fuir aussi. Chez les hommes, parce que tu as toujours l’impression, que tu vas te faire entuber d’une manière ou d’une autre et chez les femmes parce que toujours un arrière goût que le ramage ne vaut pas le plumage… .
    Bref, l’idéal, les régions sans accents, tout parait plus franc et sincère.

  16. Toulouse rules the world, euh enfin au moins the Norway.

    En norvégien, le « sjon » comme dans « kommunikasjon » se prononce un peu comme « chong ».
    Si un « vélo » c’est un « sykkel » et le « vélo tout TERRAIN » est un « TERRENG sykkel ». Peut-être qu’ils ont été inspiré par un Toulousain.

    Accessoirement, un roi c’est un « kong »… et un de leurs précédents rois s’appelait « Haakon » qui se prononce approximativement « okong » si je ne m’abuse!

  17. Chromino, c’est quoi les régions sans accents ? Si tu es de la région parisienne et que tu t’installes à Toulouse, t’as un accent parisien. Les parisiens ont un accent. Par exemple : ils ne disent pas « lait » mais « lé » et ils ne disent pas « ticket » mais « tickè »… Ceux qui vivent en banlieue parisienne ont quasi inventé un accent de la banlieue pour se donner une identité. Si tu veux parler des régions sans accents, ben… je crois qu’il faut aller dans le centre de la France, du côté de Bourges ou de Tours. Là, l’accent devient « français » genre « API » (Alphabet Pnonétique International)… et encore…

  18. Je vois, j’aurais mieux fait de me taire, je n’imaginais pas blesser à ce point avec ces putaing d’accengs !

    Hé,ho, c’est du 2°degré !

    Celà dit, on ne peut pas nier, que les accents typiques donnent un à priori sur les personnes.

    Dans les pub, si vous voulez vendre une huile d’olive, vous n’allez pas faire parler un Lyonnais, ca ne le fera pas.

    Anecdote rigolote, quand mon super-boss est arrivé pour la 1° fois de Toulouse (désolé ce n’est pas de l’acharnement)…plutôt jeune pour la fonction et avec l’acceng de Toulouuuuuse, pendant quelques minutes, tout le monde l’a pris pour un stagiaire. Avantage aujourd’hui, quand on se prend une branlée, on a toujours l’impression que c’est pour rigoler, ca passe mieux.

    Pour les régions sans véritable accent, le centre de la France me parait héberger les accents les plus lisses et sans âme diront peut-être certains.

  19. Chromino… le truc pas si malin : on dit une grosse connerie et ensuite, on se justifie en disant que c’est du second degré… et comme ce n’est pas vraiment du second degré, on en rajoute une couche… Hum… Malhonnêteté intellectuelle quand même, non ?

  20. 8 mois aux Etats-Unis à essayer de perdre mon accent français (prononcé) pour finalement m’entendre dire par mes amis américains : « T’as fait vachement de progrès dis-donc (sourire de Blondinette) dommage (air iperplexe) c’était trop mignon ton accent français (Tête désespérée de Blondinette). Comme quoi, t’as raison, Nina, ne pas perdre son accent, c’est capital pour entendre « t’es bonne, on va boire un verre »
    (rputain de quele subtilité je fais preuve, moi…

  21. Oh que je te comprend d’avoir cette peu, je voudrais pas t’effrayer plus mais cela fait 6 ans que je suis arrivé à la capitale et mon accent a pratiquement sombré dans le néant…
    Venant de Toulon en quète de travail sur Paris, on arrive tout frais du Sud, les gens sont content d’entendre cette acceng chantant et plus les années passe, plus on a la réflexion du genre « tu viens du sud, bah t’as pas l’accent… » et la c’est la loose 🙁 Mais bon heureusement que quelques intonations perdure, tel que les « é » qui sont tous pareil que ça soit « ai », « ê », « é », « et » ou « è » ou les « o » qui ressemblent plus à des « a ».
    Mais bon le retour ponctuel dans le sud permet d’entretenir ces restes d’accents en espèrant qu’il ne disparaisse pas à jamais…

  22. coucou c’est myriam la journaliste en herbe ( je l’espere ) que tu as rencontré au déjeuner à paris avec cabu et tout ton site est trés interessant je t’ai laissé mon adresse msn bonne continuation bisous

  23. Les parisiens n’ont pas d’accent, c’est simplement la façon de parler le français correctement :))

    Bon allez après ce troll, je voulais juste dire que je n’ai pas trouvé que les toulousains avaient un fort accent, la différence ne doit pas être si grande que ça à part quelques consonnes…

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