Parce que la vie, c’est pas du foie gras

(© Anaïs)
 

La vie est vraiment quelque chose d’étrange : il peut se passer des journées entières sans événement notable et tout à coup, tout s’emballe, pour le meilleur et/ou pour le pire. Hier, j’ai vécu ce genre de journée un peu surréaliste.

Tout commence à 10h30, heure tardive… Sauf que je me suis couchée à 6h après avoir passé la nuit à parler avec un trop beau gosse… Bon et LilVirgo, aussi, c’était juste pour vous faire jaser trente secondes. Donc ce matin, je me lève, la tête dans le pâté, comme vous pouvez vous en douter. J’avale un café,je m’habille, hop, un déjeuner dans le sud de Paris, hop, un autre rendez-vous aux Champs. Sur la ligne 6, ça pue le cramé dans le métro, il me semble même qu’il y a un peu de fumée, ça pique un tout petit peu la gorge mais bon, je suis arrivée à bon port, j’ai pas su ce que c’était mais j’étais pas la seule à l’avoir remarqué. Ca me rassure, ça veut dire que je suis pas folle.

 

Ce rendez-vous s’est super bien passé et j’ai décroché une pige mais j’en parlerai plus tard au besoin. Donc, forcément, je rentre chez moi toute guillerette, je raconte l’histoire à tous mes contacts MSN ou à peu près, j’appelle ma maman… Bref, je décide que cette bonne nouvelle marque le début d’une bonne période. Bon, c’est pas un plein temps mais bon, c’est rémunéré et c’est un bon truc. Et puis mince, faut savoir ne pas bouder son plaisir, aussi.

 

Mais bon, voilà, c’est typique : dès que je me réjouis trop vite, pif paf, je me prends un truc dans la gueule. Donc, en début de soirée, j’apprends qu’un copain a eu un grave accident de voiture. En fait, ça date d’une quinzaine de jours mais je le savais pas. Je m’en doutais mais je savais pas. Il a fait du coma, il a subi des opération et je le savais pas. Ca m’a filé un coup de l’imaginer dans cet état, surtout lui qui était du genre super vif…

 

La veille, avec bogosse et LilVirgo, on en parlait, justement. On parlait d’amitié virtuelle et bogosse nous demandait ce qu’il se passerait si l’une de nous avait un accident, l’autre serait-elle au courant ? Bonne question, je n’en sais rien. Mes parents connaissent de nom pas mal de mes copines parisiennes mais juste le nom. Je trouve que ce genre de réflexion vous remet à votre place. Si je disparaissais, qui le saurait de suite ? Si un de mes amis avait un accident, serais-je prévenue rapidement ou l’apprendrais-je par personnes interposées ? Le saurais-je même un jour ? Après tout, des gens ont disparu de ma vie sans explication et s’ils étaient décédés ? Je me suis sincèrement posé la question pour Yohann mon ancien meilleur ami mais je pense que sa mère m’aurait informée, quand même…  Quoi qu’il en soit, ça pose un peu la question des cercles de connaissance. Qui sont nos amis proches, qui sont nos amis un peu moins proches, nos copains, nos potes, nos connaissances, parfois lointaines. Qui saura, qui ne saura pas ? Qui remarquera mon absence, qui s’en foutra ? Qui m’oubliera sans avoir remarqué que je n’ai jamais rappelé… et pour cause.

 

Bref, ça me remue quand même. Il s’en est tiré vivant et c’est déjà énorme, je vais lui acheter quelques trucs et lui expédier car je pense pas qu’on puisse encore le voir pour le moment. Histoire qu’il sache que je le soutiens à ma manière. Mais quoi qu’il en soit, cette histoire me rappelle une nouvelle fois que notre vie peut changer du jour au lendemain. Ca fait flipper.  

19 réflexions sur “Parce que la vie, c’est pas du foie gras

  1. on est bien peu de chose , et c est pourquoi il ne faut surtout pas louper son quotidien car la vie est courte.
    « Aujourd’hui est le 1er jour du reste de votre vie « 

  2. C’est vrai que c’est pas évident de se dire qu’on est mortel et que tout ce qu’on fait peux s’arretter du jour au lendemain, mais c’est une chose à ne pas oublier si on veut profiter de la vie.

  3. Et c’est pourquoi il faut vivre chaque jour a fond, comme si c’etait le dernier. A 1s pres, je me jetais dans un fosse en voiture vendredi dernier alors que je revenais d’une excellente soiree … Ca relativise !

  4. Encore bravo pour la pige, et pour ton ami, je pense qu’il sera content de savoir que tu penses à lui, ça fait toujours du bien dans ces moments là…. Courge!

  5. La conscience de la mort, si effrayante qu’elle est, demeure néanmoins l’une des principales caractéristiques de l’homme — homme qui se différencie à ce titre de l’animal. Mais je ne m’aventurerai pas plus loin dans des considérations philosophiques qui, en outre, risquent fort de dériver vers le religieux. Juste préciser cette petite chose qui illustre à quel point nous sommes conditionnés dans notre approche de la mort. Lorsqu’on demande à un « Occidental » quel est le contraire de la mort, il répond sans hésiter « la vie ». Pourtant, en adoptant une image mathématique, la mort n’est que le point final du segment de droite que représente la vie. Et quel est alors le point opposé à la mort ? Sûrement pas le segment de la vie, mais bien son point initial, c’est-à-dire la naissance.
    Bref, le sujet de réflexion est bien plus vaste que morbide. L’important est qu’il ne monopolise pas nos pensées !

  6. Déjà question incendie… Hier, feu dans mon immeuble, fumée noire dans la cage d’escalier, 2 cars de pompiers dans la rue. Bon, je suis toujours vivante (enfin, je crois, sinon, j’écrirais pas ce commentaire, hein ? HEIN ?)
    Sinon, la question que tu poses est une question qui me turlupine régulièrement. J’ai même dit récemment à mon homme qu’il fallait que je lui donne le numéro parental si jamais il y avait un problème. Réponse de l’intéressé : humhum… Bon, je mets ça sur le compte du fait qu’il a PAS envie de penser qu’il pourrait m’arriver un truc grave.
    Mais c’est vrai, quoi… Même lui il a pas le numéro ou mail de tous mes potes. Et les petits copains/copines/parents/amis de mes potes ont pas forcément mes coordonnées. Aaaaah… Ce post réveille un truc là. Un truc que j’essaie constamment d’ensevelir.
    C’est atroce.
    Mais tellement vrai.
    Merci Nina.

  7. Oups. Je viens de me rendre compte que mes derniers mots pouvaient être mal interprétés. C’est pas un « Merci Nina » énervé, c’est un « Merci Nina », genre sincère parce que ça fait du bien de voir quelqu’un qui réfléchit à la même chose. Je me dis que je suis moins folle que ce que je pense parfois.

  8. Commentaire éclair entre 2 cours…

    Un article qui file la trouille… Et qui fait réfléchir… Je crois que mes parents seraient prévenus vites… Mais pensseraient-ils à prévenir mes amis… Et ma chérie ????

    Et l’inverse, avec les gens qu’on aime… Hum, de quoi devenir parano !!!! Courage pour les moments dificiles, et bravo pour les bons points 😉

    Meuh !

  9. Bon, l’admin marche pas, j’ai urgemment besoin d’une sieste après la folle nuit que j’ai passée avec bogosse (ahahahah, vas-y, fais jaser!! ;)), donc je vous réponds plus tard, si j’ai le temps.

  10. Hum, je crois que le sujet du billet n’était pas tant de s’interroger sur la conscience du bonheur de vivre que sur la teneur de nos « amitiés » virtuelles. Carpe diem, toussa, OK, mais on s’en fout.
    La réflexion porte ici sur nos rapports à l’autrui virtuel. Tenez, si Ninouchka meurt demain (rupture d’anévrisme), qui dans ce cortège de fans virtuels le saura ? Et toi-même, commentateur avec qui j’ai palabré plusieurs fois, qui partage éventuellement mon MSN et pour lequel j’éprouve quelque sympathie toute numérique, comment pourras-tu nous prévenir de ton départ vers l’autre monde ? As-tu laissé une note à ta famille stipulant « Maman, si je meurs demain, merci d’aller sur http://…, de t’identifier avec le login/pass que voici, et d’informer dans telle section du forum que je suis décédé ce matin. Si si, c’est important. » ? Maman jugera-t-elle seulement nécessaire de venir nous prévenir, noyée comme elle est dans un chagrin sans fond ?
    Pour mes proches, vous n’existez pas. Aucun de vous (du moins ici). Ma disparition ne serait donc pas plus remarquée que l’extinction d’une étoile. Cela est-il grave ? Je ne sais pas. Probablement pas. Dans la vie c’est similaire, mais le net exacerbe ce lien, la fraternisation y est facilitée mais l’on reste à distance malgré tout. On peut tout se dire, se comprendre, se plaire… et disparaître le lendemain autant réellement que dans les esprits. Il me semble intéressant de s’interroger là-dessus.

    (Quiconque a « expériencé » la « fin d’un pseudo » dans une communauté virtuelle sait comme on est saisi d’un pofond sentiment de trouble. Chaque trace laissée par le disparu résonne alors différemment.)

  11. Je peux te présenter quelques Guillaume de plus si tu veux… Y en a qui sont drôlement cool, mignons, intelligents, talentueux… genre un pote à moi, j’mettrais bien le lien… mais j’sais pas trop si ça t’énerve qu’on mette des liens dans les comm… Bah en même temps, c’est pas le mien bon tant pis si j’m’attire tes foudres, t’auras qu’à supprimer l’comm : http://www.myspace.com/guillaumegarcia.

    Ah pardon… tu disais que tu voulais ARRETER les Guillaume…
    H(Blondinette, vaguement sadique) héhéhé…

  12. Justement, il y a pas longtemps, quelqun d’une communauté internet que je fréquentais, un gus pluôt rigolo, vient de passer l’arme à gauche (à 28 ou 29 ans).
    Une de ses dernières quotes aura été (il était malade): « un gars qui meurt, c’est pas grâve. Un internaute qui disparait, par contre, c’est un peu de bande passante qui se libère ».
    Rip

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