Un jour, j’’irai au mariage de Gauthier

Ouvrons un journal. En ce moment, au choix : le bac (sujets de philo, nombres de candidats, le plus jeune, le plus vieux…), la coupe du Monde ou le programme du PS pour 2007. Parmi les propositions, la question du mariage homosexuel et de l’homoparentalité. Il était temps que la France se penche enfin sur ce sujet de société.

 

Comme tu le sais, lecteur, j’ai pas mal d’homos dans mon entourage, surtout des hommes. Forcément, ça a tendance à me rendre favorable à ses propositions mais ce n’est pas juste un élan de sympathie pour une communauté mais quelque chose de plus raisonné. Parlons d’abord du mariage. En France, nous avons droit à un mariage homosexuel à la mairie de Bègles, orchestré par M. Noël Mamère. Ce mariage m’a un peu énervée car ce n’était que deux gars en mal de popularité prêts à tout pour truster les premières pages des journaux face à un politicard assez démago, faut dire ce qui est. Je ne crois pas que ce précédent ait vraiment servi la cause même s’il a eu le mérite de susciter le débat. A l’époque, quand on m’a demandé mon avis, j’ai haussé les épaules : pourquoi le mariage ne serait contracté qu’entre un homme et une femme ? On peut se marier à tout âge, quel que soit nos origines ou notre niveau social mais il faut qu’il y ait un membre de chaque sexe, sinon, ça marche pas. Déjà, à l’époque, le PACS avait fait grincer des dents mais pourquoi un couple ne serait forcément qu’hétérosexuel ? L’amour entre deux personnes d’un même sexe et leur désir d’engagement n’a-t-il pas droit d’exister aux yeux de la loi ? Personnellement, je ne suis pas très mariage mais ce n’est pas une raison. Quand j’entends Ségolène Royal déclarer il y a quelques années : « moi, je suis contre le mariage homo parce que je suis contre le mariage tout court », je soupire très bruyamment. Ce n’est pas parce que tu as décidé de ne pas passer devant le Maire que tout le monde va en faire autant, cocotte. C’est vraiment noyer le poisson, ça. Que les instances religieuses tiquent à célébrer de telles unions, à la limite, je peux le concevoir mais au niveau de la mairie… Le mariage n’est-il pas qu’un contrat, finalement ? Pourquoi devrait-on intégrer les données sexuelles à tout ça ? L’amour est le même qu’on soit homo ou hétéro. Un dernier sondage a révélé que 51 à 54% des Français y étaient favorables (les chiffres variant selon les médias). Ce qui n’a pas empêché l’Express de titrer : « Les Français contre le mariage homo » avant de débuter l’article par « Selon un sondage, 51% des Français y sont favorables, blablabla. » Je ne suis pas mathématicienne mais la majorité absolue étant de 50%+ 1, 51%, on est encore un peu au-dessus. Les voies du journalisme sont vraiment impénétrables, parfois…

Alors, évidemment, ce n’est pas tant le mariage qui bloque que l’adoption. Beaucoup arguent qu’autoriser le mariage homo, c’est faire un premier pas vers l’homoparentalité. Déjà, je pense très sincèrement qu’entre la légalisation du mariage entre deux personnes de même sexe et la légalisation de l’adoption par un tel couple, on va avoir droit à quelques années de débats, ça va traîner, c’est sûr. Mais pourquoi deux personnes de même sexe ne pourraient pas faire de bons parents ? Alors, oui évidemment, un enfant a besoin d’un papa et d’une maman pour s’épanouir. Dans ces conditions, on devrait retirer les enfants de tous les parents célibataires, alors ! Prenons un exemple : le fils d’Océane. Ce gamin sera-t-il déséquilibré parce qu’il n’a pas eu de papa ? Rien ne permet de l’affirmer, ce serait même très grave de le faire. Quand je vois certains enfants élevés par un seul parent ou quand je vois des enfants issus d’un couple traditionnel mais totalement barré, je me dis que le duo papa/maman n’est absolument pas synonyme d’équilibre, loin de là. J’ai des tas d’exemples que je n’étalerai pas ici mais quand je vois certaines personnes de mon entourage, je me dis qu’ils auraient été peut-être plus heureux avec deux papas ou deux mamans.

Pourtant, l’idée va mettre du temps à être acceptée, si tant elle qu’elle le soit un jour. Il y a quelques années, j’avais fait une émission de radio sur le sujet avec mes camarades, nous avions fait venir deux membres de l’association Jules et Julie. Quand on a évoqué la question de l’adoption par un couple homosexuel, l’intervenant masculin, lui-même gay, s’était déclaré contre cette idée, expliquant qu’une famille, c’était un papa et une maman. Je ne critique pas les opinions du jeune homme, je montre juste que la bataille est loin d’être gagnée. Dans la même émission, j’avais fait une revue de presse sur le sujet. Oui, la revue de presse, c’est mon truc, c’est mon vice. Bref, il y avait l’histoire de deux couples, deux gays et deux lesbiennes, qui avaient fait un bébé par insémination artisanale. Le bébé est né et il a donc quatre parents sauf que si l’un des couples se sépare, celui qui n’a pas donné son sperme et celle qui n’a pas porté le bébé n’ont techniquement aucun droit sur cet enfant qui est le leur d’un point de vue affectif mais c’est tout. Déjà, le côté insémination maison, c’est glauque. Aujourd’hui, quand on voit dans quelle société de confort on vit, penser qu’une femme est tombée enceinte de cette façon, ça me fait froid dans le dos (pour elle). Ces gens-là voulaient tellement un enfant qu’ils se sont débrouillés comme ils ont pu. La petite fille née de cette union sera-t-elle différente d’un autre enfant ? Non. Elle aura droit à l’affection de 4 parents au lieu de deux, comme la plupart des enfants de parents divorcés.

Autre argument servi cette fois par Yohann, mon presque frère. « Oui mais tu comprends, ces enfants, on va se moquer d’eux à l’école quand leurs deux papas ou leurs deux
mamans viendront les chercher à l’école. » Et je réponds : « ben c’est une question de mœurs. Regarde, nous, quand on était petits, y avait pas beaucoup de parents divorcés et
c’était bizarre les enfants qui n’avaient qu’un papa ou qu’une maman. Maintenant, on est habitués. Ben eux, ce sera pareil ! ». Je ne dis pas que, forcément, les homosexuels vont être légion à adopter et resteront sans doute une minorité par rapport aux couples plus traditionnels mais à partir du moment où l’adoption par les couples homosexuels sera légalisée, il y en aura forcément plus d’un qui va se lancer dans l’aventure. Le seul truc que je crains, dans l’histoire, c’est que le premier couple à adopter squatte les médias. Là, à la limite, ça peut être un peu traumatisant pour l’enfant, s’il est assez vieux pour comprendre un tant soit peu ce qu’il se passe.

Je ne suis pas une pro de l’éducation mais il me semble que pour être heureux, un enfant a avant tout besoin d’amour. Pourquoi les couples hétérosexuels auraient ce monopole ?
Est-il si important qu’un enfant soit aimé par un homme ET une femme ? Quid de deux hommes, deux femmes, qu’un homme ou qu’une femme ? Sans doute aurons-nous droit à toute une batterie d’analyse psychologiques de ces enfants mais je ne pense pas qu’être élevé par un couple homosexuel change grand-chose à l’arrivée. Déjà, si on regarde la société actuelle, force est de constater que le couple traditionnel n’existe plus tellement : ce n’est plus la maman à la maison qui gère les tâches domestiques et le papa au travail qui ramène les sous. Je connais des homos qui feraient d’excellents parents comme mon cousin, par exemple. Il adore les enfants et aimerait en avoir un, il ferait un bien meilleur père que moi une bonne mère. Il a beaucoup d’amour à donner, pourquoi on l’en empêcherait ? Parce qu’il aime les hommes ?

Argument ultime : un enfant élevé par un couple gay le deviendra forcément. Alors, là, on touche le fond. Et l’oscar de la théorie la plus conne est attribuée à la reproduction de l’homosexualité ! Parce que si l’homosexualité était due à une transmission de parents à enfants, on serait tous hétéros. Ben oui, un couple, à l’heure actuelle, c’est un
homme et une femme donc si ça ne tenait qu’à ça, l’homosexualité n’existerait pas.

52 réflexions sur “Un jour, j’’irai au mariage de Gauthier

  1. 100 % d’accord.
    En plus quand tu vois déjà le boxon que c’est pour adopter déjà quand t’es hétéro, c’est pas la peine de mettre des batons supplémentaires pour des gamins qui ont besoin d’amour et qui pourraient en recevoir.
    il y aura des enquetes de stabilité, sur les professions et tout et tout… mais la sexualité a pas a rentrer en ligne de compte

  2. Concernant l’adoption d’enfant par des couples homosexuels, je suis tout a fait d’accord sur le fait qu’il n’y a pas de raison qu’un enfant soit aussi bien élevé , et meme il y a toutes les chances qu’il y ait beaucoup d’amour autour de lui vu les barrieres à franchir pour y arriver …
    Concernant le Mariage civil, chacun a sa vision des choses : certains politiques sont prets à modifier le PACS pour qu’il soit quasi similaire au mariage civil .. tant qu’a faire autant autoriser le mariage homosexuel alors .
    Par contre, pour le mariage religieux, ca me parait un peu limite mais c’est une question de conviction : pour les catho, se marier c’est fonder une famille .. assurer une descendance .. Alors deja qu’ils ont du mal avec le preservatif mais si en plus on rajoute ca …

  3. Oui au mariage gay; oui à l’homoparentalité.
    Sur ce dernier point, et vu que l’on autorise l’adoption pour les parents célibataires, je pense que que deux parents valent mieux qu’un! Peu importe le sexe: abondance de bien ne nuit pas, non? C’est cul, mais finalement, du moment qu’il y a l’amour, l’enfant s’épanouira. Inspirions nous de certains pays progressistes. De tout façon, je crois que le mouvement est en marche, n’en déplaise aux grincheux et conservateurs de tout poil…

  4. il y a une grosse hypocrisie de la part des institutions concernat l’adoption par des couples homos.On sait pertinemment que nombreux sont les célibataires homos qui parviennent à adopter ( parfois même en jouant franc jeu devant les services sociaux en déclarant derechef leur orientation sexuelle:paradoxal non?).
    Quant au mariage homo,je pense que le prochain président ,s’il a bien sûr une assez forte majorité (ben oui,tout le monde au sein de cette majorité ne sera pas forcément pour le mariage gay!cf l’exemple du pacs),légalisera ce type d’union.Faut voir déjà comment ça se passe à l’approche de la campagne présidentielle, les deux candidats au coude à coude Sarkozy/Royal n’ont que quelques points d’intention de vote qui les séparent.Libération disait que les gays (désolé d’en fait une catégorie à part) pourraient compter pour 2 ou 3% lors du vote…Ce sera peut être ça qui fera pencher la balance (ben oui pourquoi pas!!!).Les hommes politiques le savent trés bien et vont trés vite s’atteler à cette question de société,même sans réellement être convaincus,un thème qui peut leur apporter des voix est un thème qui les intéressera toujours!

  5. autre remarque raide concernant le mariage homo:nous risquons de nous heurter à un autre problème.en effet, lorsque l’on signe un pacs il y a une convention dans ce dernier où les pacsés inscrivent les obligations auxquelles ils s’astreingnent l’un envers l’autre.On peut noter tout et n’importe quoi dans cette convention.Un jour mon prof de droit m’a même dit,je le cite: » je ne comprends pas pourquoi les homos se battent pour abtenir un droit au mariage , dans la convention de leur Pacs ils n’ont qu’à noter les mêmes obligations que celles du mariage classique ».
    ouais bof , je suis restée un peu coite.Ben pour la symbolique,c’est clair peut mieux faire!!!mais juridiquement ça tient non?

  6. Oui au mariage et à l’adoption pour les couples homos!

    Je vais juste citer Renaud pour illustrer ma pensée:
    « Bientôt tu trouveras un mec
    Un moustachu ou un gentil
    Alors tu te maqueras avec
    Pour quelques jours ou pour la vie
    Rêverez peut-être d’un enfant
    Y en a plein les orphelinats
    Sauf que pour vous papa, maman
    C’est juste interdit par la loi »

    Gardons confiance quant à l’avancée des mentalités; il n’y a pas si longtemps, être homo était un délit alors l’idée du mariage et/ou de l’adoption va faire son chemin petit à petit…

  7. J’ai bcp aimé la dernièr phrase sur la transmissibilité de la préference sexuelle par les parents. C’est super bien tourné, et ca doit clouer le bec de certains, ma parole.
    Par contre: tu voulais pas dire « théorie la plus conne » au lieu de « comme »?
    Merci de me donner à réfléchir tous les jours, c’est vraiment un plaisir de te lire 🙂

  8. J’ai beaucoup aimé ton article. et comme j’ai les meme arguments que toi, je ne peux qu apporter mon soutien morale! merci pour cette article ! j’espere qu’il sucitera les debats (passionnées!)

  9. Très bon article tite Nina 🙂 (je ne sais pas si tu es petite mais c’est affectueux).

    Pour l’insémination artisanale ou artificielle, pour ma pars ça ne me fait pas froid dans le dos, je trouve ça « bien » si la/les parties ont bien réflechies et se sont responsabilisé à avoir un enfant avant de le concevoir.
    J’espère que les mentalités vont évoluées, ici en France, car on peut déjà voir dans certains pays (USA, Canada) que la question de l’adoption par l’homoparentalité n’est plus un soucis.
    Un enfant avec 1, 2 ou même 4 parents du même sexe ou opposés, lui donneront toujours plus d’amour (surtout qu’ils en auront chié pour l’avoir ce petit bout) qu’une vie à l’orphelinat, de parents alcoolique, ou de maltraitance en tout genre !

  10. Ah ok je comprend mieux pour « Insémination artisanale », en fait je n’avais pas saisi … oui en effet ça devait être glauque alors (j’avais compris qu’ils avaient « sexé » ^^ (je dis pas faire l’amour parce que ça n’aurait aucun sens)) mais pas qu’ils avaient bidouillé quelque chose …

  11. J’espère aussi que ça ne prendra pas encore 25 ans pour que les droits des homos et des hétéros soient égaux… mais il y a tellement de débats à faire avancer, que les années ne doivent pas se compter!

  12. Il me semble qu’avant de parler de mariage homo, il faut définir le sens que l’on veut donner au mariage ?
    Les relations mariage et amour sont je pense des arguments éculés. S’il suffisait d’un contrat pour s’aimer à vie, ça se saurait. Alors bien sûr le mariage peut signifier un témoignage instantané d’un amour, une reconnaissance officielle construite sur des traditions… hétéro ! Faut il donc briser des règles ancestrales au nom d’une sacro-sainte « égalité » en s’agrippant à des références qui n’ont de sens symboliques que le poids de son histoire ? La sexualité s’affiche dans sa diversité et c’est très bien, mais au lieu de se rattacher à un mariage homo qui ne fait pas l’unanimité, ne faut il pas mieux réfléchir au sens et à ce besoin de reconnaissance publique, et peut être alors construire un nouveau contrat universel… Et si l’on considère que la sexualité n’entre pas dans la définition de l’amour/mariage, je suis d’accord, mais soyons vraiment ouvert d’esprit ! Pourquoi brider le mariage à deux êtres ? Quelle loi naturelle limite l’amour à deux ? On peut aimer simultanément plusieurs personnes… comment ça !? c’est tabou ?? …

    Tout ça pour dire que se référer au mariage tel que le conçoit la société et la religion pour affirmer une sexualité « différente » est à mon avis une erreur et risque au contraire de dé servir l’acceptation de l’homosexualité, ne construisons pas sur des ruines…

    L’autre aspect du mariage, moins fleur bleue, à savoir la fiscalité, la succession, les prêts… bref ce qui simplifie la vie et apporte une garantie mutuelle, je suis 100% d’accord. Mais alors qu’on arrête le discours démago de l’amour, la question est plus terre à terre, deux êtres décident de mettre en commun leurs biens, il y a confusion du foyer fiscal avec ses avantages et ses contraintes, l’amour et la sexualité n’entrent pas en jeu… Ne suffit il pas alors d’étendre les droits du PACS ? C’est mon choix :-))

  13. Nina,

    Je constate que tu as choisi un sujet hautement sensible. Ne t’en déplaise, je ne donnerai pas mon opinion car le sujet est très complexe et il est extrêmement difficile de se prononcer.

    Je souhaite toutefois donner quelques précisions.

    Tu compares l’enfant d’un couple homosexuel à celui vivant dans un environnement monoparental. Je crois que la comparaison est maladroite car la première situation est choisie, la seconde est subie. Même si le parent en question a décidé de la séparation, il est évident que son souhait le plus cher aurait été que le couple ait fonctionné.

    Je tiens également à préciser que la détermination des parents ne se fait pas sur des critères biologiques. Ces derniers ne permettent qu’une « présomption de parentalité ». La détermination des parents d’un enfant s’établit par la possession d’état qui est l’apparence d’avoir un état donné, d’être considéré par les autres (administration, parents, entourage) comme ayant cet état, et d’exercer les droits qui y sont attachés. Ce procédé est surtout utilisé en matière de filiation naturelle.

    J’ai commencé à écrire le commentaire et celui-ci devenant un peu long j’ai décidé de le développer sur mon propre blog. J’espère que tu ne m’en voudras pas de surfer sur un sujet auquel je souhaite apporter ma pierre car il m’intéresse. C’est pour cela que je voulais inclure un trackback mais la possibilité ne semble pas offerte.

  14. Un des points de blocage vient du fait que le mariage a une connotation religieuse et principalement catholique. Dans ce cas, il parait normal qu’il y ait un blocage psychologique et il est dommage que l’administration ait repris à son compte un terme religieux. Si ca s’appelait contrat d’union ca aurait simplifié la vie.

    Dans le cadre de ce contrat d’union, il parait normal que couples hétéros et homos aient les mêmes droits et devoirs.

    Pour l’adoption c’est plus compliqué car elle met en jeu une tierce personne qui en plus est placé sur un piedestal : un enfant.
    Il existe des cas de couples hétéros maltraitant leur enfant, ou donnant de mauvais repères. Tout comme les couples homos sont tout à fait capable de bien élever leurs enfants.
    A priori, ca me fait bizarre de penser à un couple homo élevant un enfant, il y a cette notion de parents => homme + femme. Mais en réfélchissant, je me rends compte que les reperes hommes/femmes, on les acquiert aussi et surtout à l’école en parlant avec ses camarades et en cotoyant d’autres personnes. Quand papa/maman fait 8H/19H on passe plus de temps chez la nourrice qu’avec eux…
    Ce qui fait perd aux gens également c’est l’image des homos dans la société, on les voit comme des couples instables dans la durée, propageant les MST et aux moeurs bizarres.

  15. Juste une précision :
    Frangnol : L’environnement monoparental peut être choisi et non subi (si, si je t’assure), dans une société de plus en plus individualiste où les couples se séparent pour un « oui » ou pour un « non », une femme peut choisir d’avoir un enfant seule et de se faire inséminer par exemple en Belgique ou aux Pays Bas. L’enfant sera aimé et choyé aussi bien même plus parfois que dans un couple.

  16. Chiara, tu te disperses. N’oublie pas que le sujet reste le couple puisque nous parlons de mariage. D’ou la comparaison peu pertinente de la famille monoparentale avec un couple homosexuel.
    Au demeurant interessant, ton debat n’est pas celui du present billet.

  17. … je continue sur le deuxième thème du billet, l’adoption des enfants par les couples homo…

    D’ailleurs au passage, le lien mariage/adoption est assez retrograde ! Pourquoi faudrait-il se marrier pour avoir des enfants ? Encore une fois on s’accroche à de « vieilles » traditions.

    L’argument que chez les parents hétéro il existe des enfants mal aimés, mal traités ou mal éduqués et que donc devant ce constat d’échec, l’hétéro n’est pas la garantie d’un enfant « heureux », et que donc pourquoi pas des enfants chez les homo, après tout, ça peut pas être pire… sic… Drole de justification ! triste constat d’une société qui se raccroche au moins pire, à défaut de défendre le mieux.

    La question est avant tout de savoir pourquoi on veut des enfants ? et elle se pose à tous ! hétéro, mono et homo. C’est vrai que c’est cool les enfants, c’est mignon, rigolo, ça occupe et ça prête l’illusion de donner un sens à sa vie. Mais est ce des bonnes raisons suffisantes à avoir/élever des enfants ?? Les enfants sont ils les faire valoir de sa propre vie ? Difficiles questions… difficiles réponses… Mais sans doutes les plus essentielles avant de parler d’adoptions ou d’inséminations…

    Il y a une grande différence entre accueillir un enfant dans la misére parcequ’on en a la capacité financière, affective et éducative, c’est universel et asexué; et vouloir un enfant alors même que sa sexualité ne le permet pas naturellement, je pense que la démarche intellectuelle est très différente, les motivations et les enjeux également.

    Revendiquer une sexualité « non reproductive » et malgré tout vouloir un enfant me parait être un paradoxe pas facile à assumer pour soit et l’enfant. Si l’on ne se retrouve pas dans un rapport homme/femme comment peut on envisager un enfant ? C’est vrai la médecine permet ces prouesses de se reproduire sans sexe… on pourra même se cloner et transmettre aussi son propre patrimoine génétique… Est ce cela le progrès scientifique ? le progrès social ?

  18. Ah ouais donc tous les couples hétéro stérils, ne doivent pas avoir d’enfants puisque la nature leur a donné une sexualité « non reproductive » !

    je suis con moi j’y avais pas pensé

  19. Yominou: Ce n’était pas le sens de mon commentaire… mais l’amalgame est interessant et est au coeur des questions éthiques notamment de la médecine entre le techniquement faisable et le socialement souhaitable… entre la médecine réparatrice (hétéro stérile) et compensatrice (naturellement impossible). Au jeu du « c’est possible alors pourquoi pas le faire »… La médecine permet à une femme de plus de 60ans d’avoir un enfant… Est ce une raison ?

  20. euh tu m’appelles pas yominou, on a pas gardé les blogs ensemble, je crois

    ta vision universelle et assexué d’acceuillir les enfants me parait tellement horrible, la seule raison valable est que l’on veut aimer cet enfant. le reste c’est juste de la charité!
    J’ai des amis qui viennent d’adopter un petit russe, parce que mon pote a une maladie génétique qu’il n’a pas envie de propager et pas une fois ils se sont dis on va aller sauver un petit russe de la misère. Un enfant a besoin d’amour avant une paire de nike et la capacité à aimer ne dépend ni du sexe ni de la sexualité

  21. Le débat n’a pas lieu d’être! Et je le dis sans aucune honte. Toute personne qui disserte sur des points de détails, n’est qu’un homophobe. Oui parce que nous parlons bien d’homophobie ici. N’en déplaise à certains.

    Le mariage consacre l’amour de deux personnes, qui avant sa modification par l’Eglise Catholique au bas moyen age, ne servait qu’à sceller l’alliance de deux familles de même niveau social, ou de même sang chez les nobles. Le mariage n’avait qu’un intérêt économique et politique. Après des siècles de « lobbying » l’Eglise a réussi à imposer sa vision du mariage: un acte d’amour pour fonder une famille.

    Aujourd’hui la société évolue, et certain, au nom d’une tradition chrétienne millénaire, veulent fermer le mariage aux personnes du même sexe. Ces gens, plus ou moins intelligents, se cachent derrières des études et/ou des théories savantes. On est au même niveau que le créationnisme américain, sencé concurrencer le darwinisme.

    Il existe une loi qui dit que le fait même de considérer comme une hypothése les chambres à gaz est un crime. Mais malheureusement cette loi n’existe pas pour proteger les homosexuels des discriminations. Et aujourd’hui on assiste à une homophobie ordinaire et scientifique. Elle est tellement au point que la plus part des homos y adhèrent sans se rendre compte qu’ils se vide ainsi de toute leur substance.

    Alors le mariage doit évoluer comme la société, et si un jour les « couples » sont composés de 5 personnes, et bien le mariage s’adaptera (oui c’est con comme remarque, mais c’est pas moi qui ait commencé!).

    Pour l’adoption, celà va de paire. Je vous rappelerais juste que les enfants ne sont considéré comme tel que depuis le 19e siècle, avant ils n’avaient pas d’interêt autre que de ramener de la bouffe ou de l’argent, ou de faire des beaux mariages (selon la classe sociale), ils n’étaient pas élevés par leurs parents dans les hautes sphères, etc… Tout ceci évolue, et tant mieux, alors qu’on ne vienne pas me dire qu’un enfant à besoin d’un référant masculin et féminin pour s’épanouir, un enfant à besoin d’être nourri, aimé, et protegé.

    Et je concluerais par ceci: je ferais un bien meilleur père que bon nombre de pourfandeurs de vagins qui eux peuvent se reproduirent sans passer des test d’aptitudes… Alors qu’on ne vienne pas m’apprendre la vie!

  22. Merci Nina, pour ta petite défense envers Frangnol, c’est vrai je ne faisais que répondre, justifier d’un mot employé « subi ».
    Gauthier je trouve ça trop mignon, ta façon de t’énerver, argumenter sur ce sujet, on voit que ça te tient vraiment à coeur (et c’est pas obligatoire car même si tu es homo tu pourrais être contre le mariage et ne pas vouloir d’enfant).
    Je ne doute pas que tu ferais un excellent pére (en tout cas à travers tes propos).

  23. Ok, alors Gauthier quand esce que je passe les tests d’aptitudes et que l’on fait un enfant ensemble ? 🙂
    (parce que franchement, je préfére « presque » faire un enfant avec quelqu’un, qui, je le sais sera toujours là, qu’un mec, là avec moi juste quelques années et puis hop il s’en va comme il est arrivé. C’est pour ça qu’au niveau de l’insémination artificiel je m’y connais un peu pour m’y être déjà renseigné).

  24. Je suis de ceux qui pensent qu’il faut donner à chacun le droit d’adopter des enfants. Mais je pense aussi qu’il faut prendre en compte tous les critères offert par le(s) futur(s) parent(s) pour déterminer celui, celle, ceux qui présente à un instant les meilleurs garanties pour que l’enfant s’epanouisse dans un environnement favorable.

    Et je constate que l’orientation sexuelle du parent ou des parents n’est qu’un des critères dont il faut tenir compte.

    Je préfère un homosexuel à la fibre paternelle ou maternelle à un couple hétéro qui ne connait pas sa chance d’avoir un enfant.

    Mais si les autres critères sont egaux il faut privilégier la « norme », c’est à dire la loi du plus grand nombre.

  25. Bon, ben alors moi, je vais rajouter mon petit grain de sel…

    Moi je suis pour, tant pour le mariage que pour l’adoption…

    Voilà…

    Ah merde, faut que j’argumente ?

    Alors je dirais que j’ai longtemps été contre, par facilité, sans aucun argument rationnel, juste pour le fait rassurant de savoir que je n’aurais jamais à dire « non » à un homme qui serait éventuellement assez fou pour me demander en mariqge en cas de légalisation, et contre l’adoption au cas où il me prendrait l’idée saugrenue de vouloir des enfants…

    Et puis j’ai réfléchi (des fois, ca m’arrive…)

    Et j’en suis arrivé à la conclusion que ben voilà quoi, je manquais singulièrement de cohérence, je ne peux pas me revendiquer libéral et dans le même temps tenir cette position…

    Bref, je suis pour, pas parce que je suis homo, je suis à peu près sûr de ne jamais me marier et de ne pas vouloir d’enfants…

    Je suis pour le mariage tout simplement au nom de l’égalité des droits, même si, si le terme de mariage pose tant problème, trouvons un autre nom pour le mariage civil…

    Pour l’adoption, parce que je ne vois pas ce que ca change pour l’enfant, toutes les études, certes rares, sur le sujet montrent que cela n’a pas d’incidence sur l’enfant… Et puis il faut cesser cette hypocrisie absurde et, au moins, reconnaître la « parentalité sociale »…

    Bref, jsuis pas très clair et, à me relire, je me dis que j’aurais pu mieux faire, mais bon…

  26. moi je crois qu’il faut penser à l’enfant avant tout

    dans l’idéal, un enfant pour s’épanouir a besoin des deux modèles parentaux

    et je pense qu’il faut arrêter de voir le désir d’adoption de ces parents homosexuels et essayer de penser à ces enfants qui vivront une enfance « nors-norme » par rapport au modèle social quoiqu’on en dise, la méchanceté des enfants dans les cours d’école, la difficulté d’assumer « cette différence » en période de confection de cadeau pour la fete des mères ou des pères.

    Je ne pense pas que ces enfants puissent s’épanouir normalement…. voilà voilà

  27. Encore faut-il que Gauthier trouve enfin l’homme de sa vie pour qu’on aille faire les demoiselles d’honneur… Et ça, je crois que c’est encore plus difficile et plus long que le lutte pour les droits des Homos au sein de la société…
    Et oui Gauthier, je sais, je ne serai jamais la mère de tes enfants, tu m’aimes trop pour ça…
    Sinon, quand tu parles des référents masculins et féminins, c’est effectivement important pour l’enfant, si on suit les théories psychanalytiques classiques, sachant que ces mêmes théories disqent que n’importe quelle personnage de l’entourage peut exercer ce rôle (oncle/tante, grand-père/grand-mère, papa/maman, instit, amis etc…)

    Bisous (ps: je t’m Gau-gau)

  28. Fleur-de-lys,

    Effectivement, ce n’est pas du désir d’adoption, du moins pas seulement, du désir d’adoption des parents dont il faut parler, mais du bien-être de l’enfant, qui dépend aussi du premier…

    Or, toutes les études qui existent sur le sujet, et il y en a déjà plus d’une, montrent que ce bien-être n’est en rien altéré par le fait dŽavoir deux parents du même sexe…

    C’est déjà une réalité, on estime à 100 000 le nombre de famille homoparentale en France, il y en a beaucoup plus aux Etats-Unis, et ces enfants ne sont pas plus perturbés que la moyenne…

    Tu ne penses peut-être pas que ces enfants puissent s’épanouir normalement, mais scientifiquement, tu as tort…

  29. « Tu ne penses peut-être pas que ces enfants puissent s’épanouir normalement, mais scientifiquement, tu as tort » : J’aimerais voir la durée des études et la taille du panel représentatif. Comment peut-on savoir réellement l’impact psychologique ? Effectivement, l’enfant peut avoir des référents d’un autre sexe dans l’entourage, mais pouvez vous réellement comparer l’impact d’une maman à celui d’une tante qui n’est là qu’occasionnelement. Comment cela se passe-t-il à l’adolescence et surtout comment cela se passe-t-il à l’âge adulte. Imaginez une petite fille élevée par deux homme. Quel sera son modèle d’éducation une fois maman à son tour. Une famille homosexuelle est peut-être mieux qu’une famille monoparentale, mais cela est-il suffisant pour adopter. Il y a tellement de familles mixtes équilibrées en attente d’une adoption que je pense que ces enfants doivent être destinés à celle-ci, dans l’intérêt de l’enfant. Je crois enfin que les études scientifiques n’ont pas encore suffisamment de recul sur ces questions, qui sont plus d’ordre psychologiques d’ailleurs que scientifiques.

  30. « Toute personne qui disserte sur des points de détails, n’est qu’un homophobe » : J’ajoute tout de même que la psychologie de l’enfant n’est certainement pas un point de détail et que toi comme moi ne sommes pas des spécialistes du domaine donc on peut soulever des questions mais en aucun cas être affirmatif. Donc dans le doute, on applique le principe de précaution, c’est tout.

  31. à gauthier,

    je ne suis pas homophobe.

    Mais pour faire court, je pense qu’on doit pas imposer son choix de vie à un innocent qui lui n’a pas choisi.

    Et je pense que chacun doit se demander : est-ce que j’aurais aimé avoir des parents homosexuels ? avant de décider d’en avoir …..

    Parce que la société est ce qu’elle est, et il peut y avoir toutes les études possibles, il y a le concret aussi….. j’ai eu l’occasion de voir des reportages et la difficulté d’intégration de ces enfants …. comme un anniversaire par exemple ou un enfant avait confié une quinzaine de camarades et personne n’était venu….

    c’est facile de faire des généralités par ces études à qui on peut faire dire ce qu’on veut, mais la réalité est toute autre…

    il faut prendre conscience que la société ne va pas changer du jour au lendemain, et moi toujours et encore je pense à ces enfants qui peuvent être entourés de tout l’amour du monde n’en sont pas moins différents de la majorité et quoiqu’on en dise en souffriront dans leur quotidien

  32. Oui j’ai lu. Déjà je ne suis pas sûre que tout les spécialistes en psychologie soient en accord sur le sujet : la psychologie n’est pas une science exacte. Ensuite, Emma dit qu’une autre personne de l’entourage peut servir de référence de l’autre sexe. D’accord, mais est-ce que la grand-mère ou la tante sera quotidiennement au contact de l’enfant ? Je ne connais pas beaucoup de couple qui vivent en permanence avec leur entourage familial (ou autre). Remplacer une relation mère-fille me semble assez difficile tout de même. Ensuite, c’est mettre une certaine responsabilité sur la personne de référence, extérieure à la cellule familiale proche.
    On ne peut pas dire : « il y a plein d’enfants en attente ». Combien de couples stériles attendent parfois 10 ans pour adopter ? Il y a déjà plus de demandes que d’offres dans ce domaine.

    (Egalisation de la France ! Yeaaah !)

  33. Mais on ne lui impose rien. Ce n’est pas parce que les parents sont gays que le petit le sera forcément, il fera ses propres choix.
    Je ne parlais pas de ça je parlais du fait qu’on choisit pas d’avoir des parents homos…..

    j’ai cité un exemple parce que c ‘est celui qui m’a le plus frappé. Peu importe de savoir qui des parents gays ou des autres parents sont à blamer, il y en a un qui subit les conséquences et qui souffre : l’enfant ….

    Je vais en rester là… on ne partage pas le même avis point….

  34. « Parce que la société est ce qu’elle est, et il peut y avoir toutes les études possibles, il y a le concret aussi….. j’ai eu l’occasion de voir des reportages et la difficulté d’intégration de ces enfants …. comme un anniversaire par exemple ou un enfant avait confié une quinzaine de camarades et personne n’était venu…. » : Je suis assez d’accord là dessus, parce qu’un seul exemple ne fait pas une généralité, mais un seul exemple est suffisant pour s’interroger, un seul exemple c’est trop. Dans notre société, le handicap est mieux accepté que l’homosexualité. Moi, ma mère était handicapée à 80%. J’ai vécu toute mon enfance avec des yeux braqués et dévisageants les faits et gestes de ma mère parce qu’elle n’était pas comme les autres. Je n’ai pas trop vécu les moqueries des autres enfants, un peu, mais surtout les discours des parents. Parce que moi j’étais derrière, j’entendais tout. Alors, je peux très bien imaginer ce que peut vivre un petit enfant dont les parents ne sont pas comme les autres, et ça ne se résume pas à des théories. C’est complexe.

  35. Oui mais il y a une énorme différence : les femmes mères ou autres ont conçu leur enfant naturellement donc il n’y a pas besoin de légiférer sur la question. Je ne suis pas non plus favorable à l’adoption pour des personnes seules, pour autant des personnes seules élèvent des enfants. La différence, c’est qu’elles l’ont concu, elles sont légitimes, pourtant il y a plus de difficultés chez les enfants de divorcés (même si c’est classique aujourd’hui). Si on autoriste l’adoption homosexuelle, on autorise forcément un schéma non traditionnel dont l’impact est difficilement quantifiable. Difficile de trancher sur la question mais il ne faut pas aller trop vite non plus, ça mérite un vrai référendum.

  36. Vrai pour l’avortement et la peine de mort mais je pense que le peuple a le droit de décider. Quoiqu’il en soit, même si la loi était votée, ce schéma ne deviendrait jamais quelque chose de commun tout simplement parce que le taux d’homosexuels est nettement plus faible que le taux d’hétérosexuels, et ensuite le nombre d’homos souhaitant se marier et adopter est vraiment minime (combien de pacs l’an dernier ? 8000 je crois). Donc ces enfants resteront des cas à part.

  37. Je n’aime pas faire ce que je vais faire, mais il faut que ça sorte…

    Vous représentez tout ce qui me fait vomir, et je ne vous souhaite qu’une chose, c’est d’avoir un enfant homo. Si la société avance comme vous le préconisez, il sera mal dans sa peau, et ce jour là vous repenserez à tout ça…

    L’égalité des droits permettra de faire avancer la société, ainsi votre enfin de 15 ans découvrant sa sexualité ne se sentira plus « anormal ». Mais suis-je bête, ça ne vous arrivera jamais, il sera « bien élevé »!

    Je vous vomi!

  38. Gauthier, tu ne comprends pas que je n’ai rien contre les homosexuels et que l’étant moi-même on puisse ne pas être de ton avis sur l’adoption. Enfin, ce n’est pas parce que tu es convaincu que tu as raison. Je ne prétends pas avoir raison non plus, je ne sais pas, c’est tout.

    Enfin, VIVE LA FRANCE (qui a littéralement explosé l’Espagne !).

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