Nobody puts Baby in a corner

Par Marine

Ca va être greluche. Mais pire.

J’ai un vice. Oh rien de bien grave, je reste l’oie blanche de ce blog qui refuse les kits SM en promo et qui s’offusque du langage cru de Bastien. Mais j’ai un vice. Les peopleries. C’est une drogue, c’est affreux. L’autre jour, Perez H., qui est mon meilleur ami du virtuel après Nina, annonçait une « nouvelle dont on se fout » (c’est la définition officielle de « peoplerie ») : Patrick Swayze est atteint d’un cancer du pancréas, il n’en a plus pour 5 semaines.

Pour la moitié qui s’en fout de Patrick Swayze, pas la peine de lire plus loin. Quoique non, restez mes mignons.
Je m’explique : Patrick Swayze, quelque part, on s’en fout.
Acteur de seconde zone, qui a brillé à la fin des années 80, au début des années 90 pour ses rôles de « minet-à-ado » dans 3 films, en gros :
– Dirty Dancing, rôle d’un mono de danse au muscle saillant, qui se fend d’un petit détournement de mineur entre deux mambos, qui danse en pantalon moulax noir – pour le folklore années 60 – et torse nu. 1987, l’homme objet dans toute sa splendeur.
– Ghost, rôle de l’amoureux qui s’envoie sa meuf en faisant de la poterie tellement qu’il l’aime et qui revient de l’au-delà pour lui redire combien tellement qu’il l’aime. Le muscle saille moins, le jeu est encore plus monolithique, et la sexyness de Patrick tient avant tout à son rôle de golden-boy new-yorkais qui habite TriBeCa dans un loft de FOLIE (rien que de repenser à ce loft j’en mouille ma culotte, voyez-vous). 1992, le lover.
– Point Break, rôle de gourou altermondialiste fan de surf et un brin bad boy (il braque des banques). Là, on salue l’ingéniosité des costumiers d’avoir fait à Patrick une coiffure qui lui tombe sur les yeux, ça évite l’embarras face à l’inexistence de son regard. 1993, l’époque à laquelle on pense encore que surfer, c’est cool, on se pose pas la question de la conversation du gonze.

Visuellement, ça donnait ça :





 

Fugace, la carrière. Mais après ça, combien de nanas ont essayé de s’entraîner à faire « la danse de la fin » de Dirty Dancing dans les boums? Des fois qu’un jour elles croisent Patrick, elles seraient préparées. Combien de mecs ont emballé sur Unchained Melody dans ces mêmes boums? Laissez tomber, si les nanas fermaient les yeux en vous embrassant, c’est parce qu’elles imaginaient Patrick S. et ses bras musclés les soulevant comme des brindilles pour leur faire l’amour fougueusement dans un loft de 200 m2 sur TriBeCa.
Bref, tout ça pour dire à quel point ces personnes avec lesquelles on a grandi mentalement en viennent à prendre un peu de place dans nos coeurs. Pas forcément beaucoup, hein. Quand c’est beaucoup, ça s’appelle être fan. Quand c’est trop, ça s’appelle être psychopathe. Mais sans tomber dans le fanatisme ou la folie, ce sont des personnes (personnages?) qui ont compté. Quelque part, on les a oubliées, remisées dans le coin « niaiseries adolescentes » de notre cerveau, ce coin qu’on dépoussière avec nostalgie de temps à autre (souvent pour moi). Mais par ailleurs, quand on les perd définitivement, sans avoir la même tristesse que quand on perd un proche, on se rend compte que c’est un repère de notre enfance/adolescence qui s’en va. Et grandir, des fois, c’est chiant.

Alors oui, la maladie de Patrick Swayze, on s’en fout, c’est certes cruel mais pas forcément plus que ce qui a touché Chantal Sébire, après tout. Mais Patrick Swayze, j’ai dû m’endormir un paquet de fois en rêvant à lui quand j’avais 12 ans. Je ne parle donc pas de l’alcoolo fumeur compulsif au visage ravagé qu’on voit aujourd’hui, mais bien d’un Johnny Castle ou d’un Sam Whitman. Ca en fait presque un proche, un ami de la famille – celle qui est dans ma tête. En somme, la mort annoncée d’un fantasme d’adolescente, c’est aussi nous rappeler que tempus fugit, et ça c’est vachement triste, des fois.

17 réflexions sur “Nobody puts Baby in a corner

  1. Euh… J’ai 22 ans… et euh… je continue à faire la danse finale de Dirty Dancing.
    Mon chat il veut pas me rattraper pour le porté.
    Hum. Je suis rien qu’une grosse niaise en fait.

  2. et patrick swayze c’est pas si la loose que ça, patrick dupont lui a demandé un autographe une fois ( il est peut-être fan, je sais pas )
    et patrick swayze a refusé de le lui faire … étonné dupont lui demande pourquoi et je crois qu’i s’est mis a genoux ou un truc comme ça devant patrick dupont en lui faisant remarquer que c’était pas lui la vrai star…. c’est joli aussi cette humilité , je pense que ça pardonne pas mal de navets …

    Ps : faut pas oublier Roadhouse comme film , ou il fait la securité dans une boite de nuit et pour lequel les ados mâle se sont damnés pour se recoudre tout seul le bras au fil et a l’aiguille de mémé après une bagarre, en faisant le type pour qui c’est rien…

    code P&S

  3. Mon dieu, Marine, tu m’as plombé ma journée…
    Patrick….snif.
    Même si j’avoue que Patrick, c »est avant tout Johnny pour moi, et que oui je connais dirty dancing par coeur, et que oui je l’ai regardé pas plus tard qu’il y a pas longtemps avec des copines en gloussant comme des grues (après bien sûr s’être fait une lecture d’Hegel collective hein), autant que John Travolta restera quoi qu’en m’en dise Danny Zuko. (grease, pour ceux qui viennent de Mars).
    Mais le génie de dirty dancing reste aussi ses légendaires et énoooooormes répliques:
    1/ Johnny au vilain petit serveur ennemi de johnny: « contente toi de faire mousser le spaguetti et laisse le reste pour les gros calibres »
    2/Bébé à Johnny en pleine crise existentielle: « mais tu crois que tu peux courir après ton destin comme un cheval sauvage? »
    3/le fils à papa du patron de l’hotel qui drague bébé: « l’homme est un loup pour l’homme….et surtout pour la femme. »
    4/et bien sûuuuur, scène finale, johnny aux parents de bébé pdt le spectacle: « on laisse pas bébé dans un coin »

    Bref,Johnny reste donc dans nos petits coeurs d’adolescentes gourdes et mièvres qui voient au fur et à mesure des cancers du pancréas s’envoler leur jeunesse, et constatent avec une petite larme amère que « ce n’est plus de leur âge, tout ça ».
    Misère…
    Pour celles (et ceux hein) qui veulent tricher un peu, ci-après l’adresse d’un petit florilège de dirtydancingeries bien mielleuses.

    p.s: je suis au taquet sur la choré de la fin. Quand tu veux,patrick, et apparemment il vaudrait mieux pas trop tarder hein.

    http://www.dailymotion.com/relevance/search/dirty%2Bdancing/video/x2100n_dirty-dancing-les-plus-beaux-moment_music

  4. Diane, « Nobody puts Baby in a corner était le titre initial de cet article ». D’ailleurs, je crois que je vais le changer, parce que je tiens énormément à cette réplique!

  5. J’ai cru que le comm précédent émanait d’un troll et non, même pas. C’est triste les gens qui ne comprennent pas la nostalgie de nos années d’adolescentes. Puisque c’est ça, je vais écrire un article sur Patrick Bruel ET Roch Voisine.

  6. Boarf, laissez tomber les filles va, chuis sûre qu’il a l’intégrale de alerte à malibu caché sous son matelas… gniark

    Mais Marine, j’avoue tout de même avoir une petite préférence pour dany zuko, surement parce que je l’ai connu un peu plus tôt (rhhaaa danny), et j’avoue avoir rêvé quelquefois de me faire faire sur mesure une veste rose marquée « pink lady » dessus…
    Et c’est marrant parce que travolta à peu près à la même époque dans « fièvre du samedi soir » ne me fait absolument aucun effet.
    Comme quoi, tout est dans le rôle… Zuko forever.

  7. Mais tu n’es pas obligé de courir après ton destin comme un cheval sauvage ! 😉
    Bon, et on oublie aussi de dire que Patrick il a fait de la chanson, et que la BO de Dirty Dancing elle tue des bébés phoques tellement elle déchire sa race de sa mère en ballerines.

  8. Je tiens à préciser que Patrick fait aussi une apparition dans Dirty Dancing 2, film certes très oubliable, mais quand même!

    Bon, à part ça, je vais aller noyer mon chagrin dans un torrent de larme subcouettique. Ptain, pas Patrick quoi!

  9. J’ai une nouvelle qui va te choquer, autant que moi lorsque je l’ai apprise ; Jonathan Brandis est mort !
    Oui, le petit blond de Seaquest et de l’historie sans fin 2 ! C’est con mais je l’ai appris sur le net le jour où je me suis demandé ce qu’il devenait depuis le temps…

  10. Je suis mal à l’aise en lisant ce billet. En effet, Patrick S. est ma façon solennelle et respectueuse d’appeler ce maître de l’humour populaire, ce chantre de la camaraderie canaille qu’est Patrick Boutot, alias Patrick Sébastien.

  11. Cela étant dit, Patrick Swayze bénéficie depuis le fascinant Donnie Darko (2001) d’une aura toute spécifique. Il y tenait pour la première fois depuis longtemps un « grand » rôle… de neo-évangéliste pédophile. Ça ne l’a pas remis sur les rails de la célébrité 90ies mais ce comeback dans un rôle « épais », peut-être aussi en regard des déboires de sa vie perso (dont je ne sais rien, à vrai dire), a rallumé quelque chose auprès d’une certaine communauté, proche du culte. Moi même, assez fan de Ghost et Point Break, ces navets improbables tamponnés de leur époque et restés là-bas, ressent une certaine tendresse en voyant Swayze.

    Mais la solution est très simple à l’époque d’Internet : il suffit de lancer une pétition contre la mort annoncée de Patrick Swayze.

  12. j’ai été tres touché par la maladie de patrick, c’est pour ca que je cherche sont adresse postal, pour lui montrer mon admiration, Quelqu’un pourrait t-il maider ?
    dirty dancig est le plus beau film au monde a mon gut, jai que 19ans et jai du le voir entre 10 et 20 fois, magnifique… a bientot

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