La malchance n’existe pas…

Il y a des jours où je suis exaspérée, où j’ai juste envie de me planquer sous la couette et attendre que ça passe. Sauf que, pas de chance, paraît que je suis une adulte et que j’ai pas le choix, faut rester droite dans les tempêtes. Être adulte, c’est vraiment la merde.

Sauf que parfois, la tempête te donne juste envie de hurler, de fracasser des verres contre des murs. Parce que quand tu racontes ce qui t’arrive, tu récoltes des « c’est dégueulasse ! », « c’est injuste ! ». Bref, pour te consoler, on t’explique en toute sincérité que tu n’es pas en tort et que t’as juste pas eu de chance. Sauf que moi, ça me rend encore plus en colère. Je veux dire quand tu agis mal, que tu commets des erreurs, tu as moyen de rectifier le tir. Mais quand ton tort est, encore une fois, de pas avoir eu de chance, d’avoir été au mauvais endroit au mauvais moment, qu’est-ce que tu fais ? Tu te contentes de pleurer ? Heu… Non, ça ne me convient pas !

Je n’aime pas m’en remettre à la fatalité, ça me rend dingue. Oh oui, ok, je suis pas la plus à plaindre du monde : j’ai un boulot, la santé, un toit au dessus de la tête, des amis, la famille… Même la Nina 2012 devrait avoir honte de dire quoi que ce soit par rapport à la Nina 2011. Sauf qu’il y a toujours une goutte d’eau qui fait déborder le vase. Pas forcément la plus grosse, juste celle qui te fait demander ce que tu as bien pu faire pour mériter ça. Celle qui fait que tu peux pas admettre que le coup de malchance se répète et que tu n’as pas de leçon à tirer de tout ça. Peut-être ai-je été trop gentille, pas assez pugnace… Mais non, si la conclusion reste la même, l’histoire diffère en tout point. Mais pourquoi ça me tombe toujours dessus ?

Pourtant, jeune, j’ai eu du bol, je tombais souvent sur les sujets que je maitrisais le mieux en interrogation. Je sais plus vraiment quand j’ai eu ce premier sentiment d’injustice, peut-être en 2003 pour mon concours d’entrée de journalisme. Pour être admis, il fallait avoir 12, j’ai eu 11.70… Avec un 10 en entretien de motivation qui était coeff 4. Un de mes potes admis m’a raconté son entretien, on lui a demandé pourquoi il voulait être journaliste. Moi, on m’a demandé si la taille de la balle de Ping pong était une question politique. Pour de vrai. J’étais dans les dernières à passer, je suppose qu’ils avaient déjà choisi leurs candidats tant cet entretien n’était qu’une farce. 11.70. Sans ce putain d’entretien, j’étais prise. Après, en vrac, on a des tas d’histoires comme le taxi qui se perd et me fait arriver très en retard à un entretien, l’histoire du boulot où on m’a pas prise alors que ma candidature était parfaite mais qu’il fallait faire un choix entre 2 personnes et que j’ai pas eu de chance… Des fois, je me raisonne en me disant qu’une porte qui se ferme, c’est une autre qui s’ouvre mais au bout d’un moment ça saoule.

Et je vous parle pas de ma vie amoureuse, là, c’est juste ridicule. Vous connaissez ma spécialité ? Je suis « la fille juste après », la fille pansement qui débarque après une rupture, qui répare le petit coeur et qu’on jette à la poubelle après guérison avec une petite tape sur la tête : « Non mais t’es une fille bien, tu trouveras quelqu’un qui te mérite vraiment. » Comment te dire… Ta gueule. Je tombe toujours dans un mauvais timing. Épuisant.

Alors, c’est quoi la morale de l’histoire ? Que des fois, t’as pas de chance et qu’il faut l’accepter ? Que tu auras beau tout faire pour que tout fonctionne, des fois, tu es juste monté dans le mauvais train, celui qui tombe en panne en pleine voie ? Que tout le monde va te faire des sourires désolés en t’expliquant que c’est pas toi, c’est juste la vie ? Et que rien ne garantit que ça se reproduira pas alors même que tu te blindes à mort ? Mais t’inquiète pas, hein, tu seras forcément heureuse puisque tu as toutes les qualités pour être heureuse. Paraît-il.

Bon, ben, je vais me recoucher. Ah non, c’est vrai, je suis adulte. Je dois affronter la tempête. Rien de grave, je vais faire la gueule pendant 15 jours puis ça ira mieux.  Ou alors je trouve une façon productive d’utiliser ma colère. Je pensais à minima aller faire du sport histoire d’évacuer. Oui, c’est peut-être ça la morale du truc : en cas de lose collante, sers-t-en pour… Hmmmmm… la transformer en énergie positive.

9 réflexions sur “La malchance n’existe pas…

  1. Aïe, je te comprends, tu sais pas à quel point !
    J’espère pour toi que cette sale tendance à la malchance va vite se dissiper (peut être même pour moi aussi ? allez, on y croit !)

    Bon courage d’ici là !

  2. et selon toi, il n’est pas possible que la lose n’existe pas ? tout comme la chance ? et que l’on ait tous notre lot d’emmerdes ?
    je cumule des choses pas gaies, en ce moment, mais je me dis, d’une part que c’est lié à ce que je suis (genre, je récolte des boulets dans ma vie amoureuse, je pense que ce n’est pas un hasard) et d’autre part, que c’est une question de perspective. alors je ne focalise pas (même si à vrai dire, il n’y a pas besoin de focaliser, il y en a objectivement partout autour de moi, des emmerdes!). je courbe l’échine, je serre les dents. ce sont des épreuves individuelles, pas de la malchance. enfin, j’essaie de m’en convaincre.

  3. J’appelle ça (enfin, je dois sans pas être le premier): l’effet « train qui arrive à l’heure ». On a cette impression parfois que tous nos trains sont en retard, parce que « c’est arrivé 2 fois cette semaine ». Bref, on ne remarque que ce qui nous perturbe et si le phénomène se répète dans un laps de temps réduit, on y prête d’autant plus d’attention.
    Et bien c’est pareil pour les emmerdes, quand tout va bien les petites contrariétés n’ont que peu d’impact sur nous, quand elles s’ajoutent ou font écho à d’autres, on se sent acculé. Bref, essayons de relativiser et de se distancer, de se dire qu’on a aussi « la moitié pleine » qu’on ne voit peut être pas.

  4. Comme je te comprends ! Je suis aussi cette fille entre deux relations. Et c’est toujours avec moi que ça ne marche pas… En ce moment je vois tout le monde qui se marie et qui me dit « mais t’inquiètes pas, tu vas trouver ! » Mouai, facile à dire !
    Si tu veux en parler, je suis là en tout cas, on pourra se comprendre 🙂
    Bisous

Répondre à Sophie et ses Folies Annuler la réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *