Elle était de ces femmes

Par Lucas


 Nous sommes en 1994 et Kristin Scott Thomas lévite dans Quatre Mariages et Un Enterrement. Vous souvenez-vous ?
Mais oui… Bien sur que oui ; vous vous en souvenez. Le personnage de la noble Fiona, aux antipodes du snobisme, diaphane et princière. Kristin Scott Thomas jouait ce rôle à la perfection, insupportable d’aristocratie, racée, sublimée par la glace bleutée de ses postures altières. La phrase scalpel, les remarques acerbes, les regards de vipères : oui, elle était insupportable. Insupportablement belle. Mon adolescence et moi sommes sortis du cinéma, la bouche ouverte, songeur. Elle avait 34 ans, j’en avais 15, j’étais amoureux.
 

NB : si toi aussi lecteur tu n’en peux plus de la tonalité niaise des articles de Lucas, tu peux demander son transfert sur un kikoolol skyblog. N’hésite surtout pas, les comm’ c’est fait pour ça aussi.

 

Je me faisais la remarque l’autre jour, au resto, après que des copines et moi ayons lâché quelque putasserie sur une nana, une blondasse de 23 ans qui sort avec un
quadra.

Je me faisais encore la remarque hier soir en écoutant Philippe Labro nous parler de son dernier bouquin, Franz et Clara, un livre qui raconte l’histoire d’amour entre un enfant de 12 ans et une jeune femme de 20 ans. Cette remarque, elle tient en une question : Pourquoi sommes-nous circonspects, en amour, quand la différence d’age est importante ?

 

Qu’est ce qui nous gêne dans une histoire où les deux amoureux ont 10 ou 20 ans d’écart ? Le fait que l’un vieillisse trop vite et que le bel amour finisse un jour
? Le fait que les envies ne soient plus les mêmes au bout de quelque temps ? Le fait que le plus jeune découvre un jour que son alter ego est devenu une vieille peau et qu’il y ait rejet ? Serait-ce cette crainte qui pousse à refuser la relation ?  Et alors ? S’il y a rejet justement, il y aura eu tout de même des moments heureux. Pourquoi ne pas les chérir et envoyer chier les gens qui bavent leurs « on te l’avait bien dit« .

 

En effet, quand j’en parle avec des vingtenaires (jeunes ou moins jeunes) j’ai l’impression que nous sommes déjà de vieux reacs aigris jetant un regard acide sur des amoureux heureux. On voit le mal partout. On associe la jeunesse à la naïveté « il est avec elle pour son cul, il n’en a rien faire d’elle, elle est trop naïve ». Bon d’accord, mais si elle est heureuse comme ça ? On va peut être la laisser, non ? A croire qu’à 20 ans passés, on refuse les amours insouciantes. L’amour serait donc une chose trop sérieuse pour qu’on se permette une aventure avec quelqu’un de plus âgé, une aventure audacieuse et intense, qui sorte peut-être de l’ordinaire… Vas y, paye ta quête d’absolu.

 

Pour ma part, samedi, j’ai croisé Kristin Scott Thomas, Avenue Victor Hugo. Elle m’a vu et m’a plus ou moins reconnu. Dans son français parfait de parisienne de vingt cinq ans, elle m’a demandé si je n’étais pas le fameux Lucas des Vingtenaires. J’ai souri et je lui ai pris le bras pour mieux faire glisser ma main vers la sienne. Vous n’imaginez pas comme il est difficile de cacher sa maladresse et son émotion derrière des gestes doux mais qu’on souhaite déterminés. A-t-elle vraiment été dupe ? Je ne pense pas. Elle a bien senti le tremblement de mes doigts sur sa peau… Pour autant, elle a été surprise… Etonnée tout d’abord, intriguée ensuite, joueuse enfin. A tel point qu’elle m’a laissé faire, souriante, sans poser de questions, ne sachant pas vraiment si cette situation était ridicule ou magique. Peut-être les deux. Mon regard a su faire taire en elle les hésitations et j’ai déposé un bisou « juste
assez »
dans son cou. Un toucher léger, juste assez câlin pour lui faire oublier toute velléité de fuir, un toucher qui ne soit pas trop tendre non plus pour éviter qu’elle ne se
laisse trop aller. Un bisou doux, sur le fil, un bidoux qui l’a laissée sereine tant elle goûtait pleinement au surréalisme de la situation. Petit îlot de tendresse sur le trottoir sombre de
l’avenue. Entrelacement de sensations et sentiments contradictoires, des incertitudes bouillonnantes et enivrantes. Je me suis extrait des effluves de son parfum et elle m’a souri. Puis elle a
pris mon bras et nous avons marché jusqu’à chez elle.

 

 

11 réflexions sur “Elle était de ces femmes

  1. Perso, l’âge, ce ne sont que des chiffres et quand on aime, on ne compte pas. Si demain, je tombe amoureuse d’un quadra, est-ce que son âge sera un souci? Au début, en tout cas, sûre que non. Je craque sur l’homme, pas sur sa carte d’identité… Après, peut-être qu’à la longue, la différence d’âge deviendra un poids. Mais faut-il refuser de sortir avec quelqu’un avec une grosse différence d’âge parce que ça peut potentiellement ne pas durer ou tenter et voir ce que ça donne?

  2. Je suis un peu interpellé par cet article, parce que jusqu’à présent je voyais les histoires avec une différence d’âge de façon un peu suspectes. Seulement, il ne faut jamais dire « Fontaine, … », car depuis peu, je me rapproche dangeureusement d’une jeune fille de 17 ans et j’en ai … 27 ! Ouille. Toute le monde me dit que c’est malsain mais je ne le vois pas comme ça. Elle est pétillante, drôle, interessante, mature, très belle, mais aussi fragile. Si je la croisais dans la rue je lui en donnerais 22. Est-ce que c’est mal docteur ? Suis-je malsain ?

  3. La différence d’âge ne me choque que rarement… Ca fait bizarre au début quand on t’annonce qu’un de tes amis de 24 ans sort avec une fille de 14, tu te poses des questions, tu te dis qu’il a un grain. Mais une fois devant eux tu comprends, ils sont fous amoureux… Alors tu pardonnes, tu te dis qu’ils sont beaux de s’aimer malgré leur différence d’âge.
    C’est vrai qu’à 20 ans, le syndrome « langue de pute » se developpe. Le vingtenaire semble blasé… en société ! Parce que je ne sais pas pour vous, mais une fois dans ma bulle, je me dis que je n’aspire qu’à une chose : une liaison heureuse ! Et je peux toujours cracher sur les autres pour soulager ma rancoeur, dans le fond, je les envie… même si c’est une poufiasse et un bouffon… au moins ils sont ensemble !
    J’aime beaucoup tes articles Lucas, c’est un peu un reflet de ce que je ressens souvent. De mon côté c’est Johnny Depp qui m’avait subjuguée, mon Depp à moi, je le vois ce soir, son parfum me manque…

  4. Si la difference se fait sur un couple 25/35ans ou 35/50ans, on s’en fout, les gens ont déjà leur personnalité et l’age ne doit pas etre un frein à leur amour(qu’est ce que c’est bo!!!!). Mais entre 15 et 22,23 ans on trouve nos repéres, on forge notre personnalité. Si une personne de 16 ans sort avec quelqu’un de plus agé, elle sera trés certainement influencée et cela s’en ressentira plus tard dans sa personnalité(phénoméne de transfert, besoin d’une béquille morale, on vit à travers l’autre etc).Il faut également faire attention à la nature de la relation (parent/enfant ; adulte/adulte ; adulte/enfant ; tout ca quoi)…mais aprés les généralités…

  5. Kristin , même now, tjrs très élégante, charmeuse à souhait et d’1 classe exceptionnellle ! J’comprends ton craquage, Lucas.
    Je m’extirpe d’une relation de 15 mois avec Pucette ( 1,52m, 40 kg ), 16 ans en retrait de Moi. Une immersion de jouvence merveilleuse. Départ sexe et que sexe, puis sentiments partagés. Univers fusionnel, week-end palaces sur Cannes, Paris et ailleurs…..Elle: « épouse-Moi, fais-moi des enfants « , Moi: « arrête tes conneries, jamais ns ne ferons notre vie ensembe ».
    Sauf rares exceptions, le temps oeuvrant se retournerait contre Nous.
    Pucette a suivi mes doléances, et bordel,mène sa vie avec 1 type même age.Tant mieux pour Elle, et Moi j’rebondis ds ma tour d’ivoire, histoire d’ voir……Pas de règles , maîtriser 1 hypothétique avenir merdique.
    Blog Elsa : ni salope , ni fumier, Femme/Homme : même combat

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