Beau parleur

Par Mister Big

Quid des beaux parleurs ? Je m’explique… Parfois, on tombe sur des cons, qui nous traitent comme des cons, on les sent venir, et on se prépare à les jeter comme des vieilles savates dès la rencontre… Au mieux, ça sera juste sexuel, au pire, ça se limitera à un verre ou un café dans un bar… Mais parfois, on tombe sur LE mec, celui qui vous dit ce que vous avez besoin d’entendre, qui vous fait sentir ce que vous avez besoin de ressentir, qui est attentif, qui vous promet mariage et châteaux en Espagne… Du coup, devant tant de bons sentiments dégoulinants, on ne peut que fondre et craquer, se laisser espérer à une relation parfaite et épanouissante, celle qui nous manquait tant, celle qu’on attend tous.

Et là, deux choix possible : premier choix, c’est l’homme parfait, on l’aime, on l’épouse ! Ce cas de figure ne se présente qu’une fois sur 100 000 en moyenne, on a des stats, on vous les montrera. Second choix : on le rencontre, il est très gentil, très prévenant, tellement qu’on ne se rend pas compte qu’on a parlé ensemble que 3 minutes avant de finir dans un lit, et là, chlica-chlica, un don du sperme, et hop ! Douche et cloppe comprise, il a disparu en 8 minutes montre en main en prétextant un rendez-vous important avec son gynécologue à 23h30 ! On se dit « c’était tellement bien… je dois le rappeler ou attendre son coup de fil ? » et là commence une attente épique digne de celle endurée par cette pauvre Pénélope attendant le retour de son Ulysse chéri (qui lui, prenait du bon temps sur son rafiot avec une tripotée de mâles musclés et tous plus grecs les uns que les autres ! 20 ans pour rentrer chez lui, on me fera pas croire que c’est seulement à la force du poignet qu’il a résisté aux sirènes !). Puis on attend. On attend toujours, donc on rappelle même si on s’était promis de ne pas le faire. Répondeur. Normal, il est très occupé comme garçon. Tellement que ça fait deux semaines qu’on a plus de nouvelles, d’ailleurs. Puis la vérité commence à se profiler à l’horizon… Il voulait juste tirer son coup. Et merde ! Dire qu’on s’était promis de ne plus jamais tomber dans le panneau ! Mais nous voilà encore victime du Beau Parleur dans toute sa splendeur !!! Encore un de ces connards qui sait quoi dire, à quel moment le dire, et comment s’en servir pour arriver à ses fins ! Un de ceux qui vous font miroiter monts et merveilles et qui, au final, ne vous offre que quelques minutes de plaisir (et encore, certains sont plus doués en parlotte qu’en sexe) et une capote pleine… On ne devrait pas les sentir venir, depuis le temps ? On est habitué à ce genre de type ! Alors pourquoi on se fait toujours avoir ? Hein ? Ne devrait-on pas créer un site sur le net recensant tous les connards de cette espèce ? Genre la Black-List à consulter quand le mec en face de soi semble trop prévenant ? C’est une idée à développer… Ou alors la castration au cutter rouillé, mais c’est plus délicat comme situation, car, bizarrement, ce type parfait ne pouvait pas vous rencontrer chez lui : sa moman était là pour un WE surprise, et donc on ne sait toujours pas où il habite. Mais n’empêche qu’on s’est encore fait avoir. On se sent minable comme pas permis, mais bon, c’est la vie, on n’est pas au premier crapaud embrassé qui se transforme en… salaud ! Il faut dire que ces types sont étonnement psychologues, car ils arrivent à lire entre les lignes, souvent, et à dénicher ce qu’il faut dire et ce qu’on n’attend désespérément d’entendre.

Mais le problème, dans tout ça, c’est que j’ai l’impression que moi aussi je suis un beau parleur… Et là, ça me pose problème ! Mais je me rassure en me disant que je ne suis pas du même genre qu’eux. Si je ne veux que tirer mon coup, je ne vais pas lui faire des propositions de mariage. Je sais comment baiser pour baiser. Par contre, il est vrai que quand je commence une relation qui me parait promise à un bel avenir, j’ai tendance à sortir mes ressources cachées et à déballer mon argumentation comme un démonstrateur Tupperware un dimanche matin sur la place du marché de Roquefort-la-Bédoule… Je me suis rendu compte de cela il y a quelques jours seulement. Je sais quoi dire, je sais quand le dire, et sinon, je sais comment amener la conversation là où elle m’arrange et déballer mon baratin. Je n’aime pas penser que je suis comme ceux qui se servent de cette méthode juste pour baiser, car je ne pense pas l’être, mais je me sers quand même de la même méthode pour arriver à mes fins, c’est-à-dire harponner mon gibier et le ramener à bord, autrement dit : à me caser avec lui. Et comment ai-je été amené à mener cette petite introspection, me dites-vous ? J’ai compris cela en écoutant mes mots à mon cher et tendre actuel. Là aussi, je parle beaucoup avec lui. Et je lui dis plein de choses qu’il a besoin d’entendre. Mais là où j’ai réalisé ma vilenie avec mes précédentes relations, c’est que quand je leur disais ce qu’ils voulaient entendre, je sentais que je le faisais parce que c’était ce qu’ils voulaient entendre. Mais là, avec mon cher et tendre, mon Mumur comme je l’appellerai désormais, tout ce que je lui dis sonne différemment… C’est en cela que j’ai eu la révélation sur mes précédentes expériences et sur ma façon de les appâter à coups de belles paroles. Avec mon Mumur, je ne me force nullement. Tout ce qui me vient à l’esprit et à la bouche vient naturellement. Je le dis car j’ai envie de le dire. Je lui fais des promesses car je les pense vraiment. Est-ce la première fois que je suis vraiment amoureux, me direz-vous ? Non, j’ai déjà aimé, ça, c’est sur. C’est juste la première fois (à 26 ans, il était temps !) que je me sens si bien avec quelqu’un que je serais prêt à faire bouger des montagnes rien que pour lui, la première fois que je me sens prêt à tout faire pour le garder, mais surtout pour le rendre heureux. Et je peux vous dire que ça fait bizarre comme sensation. Quand je baratinais les autres, c’était pour mon bonheur, pour me les garder pour moi. Là, je lui parle beaucoup, notamment de lui, car il a, comme nous tous, des fantômes à exorciser, et que je ne souhaite qu’une chose, qu’il se sente bien. Dans un sens, c’est égoïste, car s’il est bien avec moi, il me restera, certes, mais je préfère résumer ça en une phrase simple aux accents surannés : son bonheur fait mon bonheur. Je ne cherche pas mon bonheur, je cherche juste le sien, et ça, c’est ce qui me rend heureux. Quitte à le laisser partir au loin (CF les articles sur les Murs), quitte à le perdre, je préfère le sentir heureux et libre que de l’enfermer dans une petite cage pour le garder pour moi. Il faut laisser les belles fleurs s’épanouir, car les cacher du soleil pour les garder jalousement, ça ne peut que les faire faner… Certes, s’il m’oublie, si sa nouvelle vie ne laisse plus de place pour moi, j’en souffrirai, mais je préfère ça à le sentir prisonnier de notre relation.

Oui, vous ne rêvez pas : je suis parti d’un article sur les beaux parleurs pour finir par une déclaration d’amour, le tout en passant par une petite introspection. Ca fait beaucoup pour un seul article, je vais m’arrêter là, je pense. Je ne rajouterai qu’une chose : mon homme, je t’aime.

19 réflexions sur “Beau parleur

  1. Ah ben moi qui voulait le faire, pfffffff! Le temps que je gère la newsletter, c’était trop tard.

    Arf, il est beau ton texte, j’aimerais qu’on m’aime comme ça, moi !

  2. C’est nul de premser sur son article…
    J’y crois pas t’es le genre de type qui dis des trucs qu’ils pensent pas tout ç apour faire plaisir à l’autre ? c’est dégueu ça, pense à l’autre qui apres comprend pas pourquoi tu lui as dit ca si tu ne le pensais pas.

    bon je vais arrêter de trop transposer là hein. 🙂
    moi je ne crois pas faire partie du lot des belles parleuses.

  3. C’est vrai que c’est vraiment beau d’aimer quelqu’un comme ca. Puis t’es fort de dire que même si son bonheur c’est ailleurs, pour lui, tu l’accepteras, car tu ne veux que le rendre heureux…je sais pas si j’en serai capable.
    J’espère qu’il t’aime tout autant, tu le mérites…(et que son bonheur soit aussi de faire le tien, comme ca, la boucle est bouclée)

  4. Hop, ma petite pierre à l’édifice : il est vrai qu’il est EXTREMEMENT difficile de laisser partir celui qu’on aime. Sauf que si on le retient envers et contre tout, que se passera-t-il? Ca nous fera deux malheureux. Non parce qu’il faut pas se leurrer, un couple où l’un des deux n’a plus envie d’y être est condamné. Donc, soit on s’accroche et la situation pourrit, soit on le laisse filer et on garde une chance d’avoir un nouvel ami, à défaut d’un petit ami.

    Franchement, j’ai dû faire ça il y a quelques temps, ça m’a vraiment fait mal, mais j’ai compris que de toute façon, j’aurais beau m’accrocher, ça ne changerait rien.

  5. rien que le fait de dire : son bonheur fait le mien … Rien que cette partie de phrase veut dire beaucoup. Pour moi c’est ça l’amour, quelque chose de simple : l’épanouissement de l’autre

  6. Ca va donner, ça va donner… tu parles! Je passe la soirée seul en tete à tete avec mon kit « toi aussi prépare l’anniversaire de ta mère »… Formidable, non?

    Sinon, Tatiana, je crois que tu n’as pas compris ce que je voulais dire dans cet article. Je n’étais pas conscient de cela, je n’en ai pris conscience que lorsque je me suis mis à parler à mon zomme… Je croyais être sincère avec eux, mais il y avait un quelque chose qui sonnait faux quand même… Avec celui là, je n’ai pas ce malaise, et c’est grace à cela que j’ai compris que je n’avais pas été honnête avec eux…

    Et pour tous les autres (ou presque!): merci! 😉

  7. Mdr Tatiana!

    T’inquiète, c’est sur que c’est pas forcément évident… j’ai pondu cet article en meme pas 1/4h, donc j’ai surement pas mis des tournures super évidentes à capter… 😉 C’était le cri du coeur! lol

Répondre à Emma Annuler la réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *