Les histoires d’amour finissent mal (en général)

Par Jane

Si on se réveillait un matin en se disant mutuellement « Je ne t’aime plus, je te quitte, je pars avec la télé et la table basse je te laisse le lit et le chien, sois heureux(se) et envoie moi un faire part de ton futur mariage », ça se saurait, et les marchands de poupées vaudoues feraient faillite (ainsi que les revendeurs de mort au rat à la sauvette)

Il semble donc qu’une rupture réussie passe par une période de bouffage de chignon en bonne et due forme (oui, je fais des généralités, mais honnêtement, les ruptures à l’amiable, c’est beaucoup moins drôle!) Mais afin de faire ça bien, il faut respecter quelques règles de base. Le basique 6 temps de la rupture merdique.

1 – Commencer doucement à se détacher

Pour qu’une rupture sadique soit une réussite, il faut d’abord réussir à mettre la rupture sur le dos de l’autre. Parce que sortir largué, martyrisé, esseulé, éploré etc etc suite à une brutale découverte de la méchanceté humaine, c’est beau, c’est grand, c’est triste. Bref, tout le monde vous plaint. Mais quand on veut se faire larguer, ça aide pas. La solution est donc de commencer doucement à mettre la pression sur l’autre. « Tiens, j’avais jamais remarqué que tu avais de la cellulite » marche très bien auprès des jeunes femmes traumatisées à la seule lecture de ce mot. Vous aurez la paix pendant 2 heures, le temps de localiser, maudire, crèmer, remaudir cette foutue cellulite qui n’était même pas là hier, d’abord. Et vous rappelerez à votre douce et tendre qu’elle n’a plus le statut de déesse vivante à vos yeux, mais celui de nana comme les autres, avec de la cellulite. « Mais oui j’aime quand on fait l’amour, c’est plein… d’amour, alors qu’avec machin c’était uniquement sexuel et bestial » marche très bien pour ces messieurs, le doute sur les capacités de bestialité (donc de virilité) faisant assez souvent mouche. Bien entendu, ce ne sont que des exemples et non un guide exhaustif des petites phrases assassines permettant de rappeler à l’autre qu’après tout, il n’est qu’un être humain, potentiellement interchangeable avec le modèle plus récent et plus perfectionné.

2 – Mettre de la distance

Maintenant que votre partenaire n’est plus sur son petit nuage et se rend compte que de grandes mesures s’imposent pour reparaître parfait(e) à vos yeux, il faut passer à l’étape 2, la suggestion « C’est bien que tu te remues, mais il est peut-être trop tard. » Par la même occasion, vous pouvez lui faire découvrir comme la vie est dure sans votre présence. Parce que oui, votre présence est un honneur et un bonheur de chaque instant, il ne faudrait pas l’oublier! Il est donc temps d’organiser ce petit week-end entre potes/copines. Attention, pour maintenir une aura de sainteté, il ne faut absolument pas préciser que ce week-end sera mixte. Chéri(e) d’amour est peut-être effondré(e) par la découverte de sa cellulite naissante et/ou de sa libido décroissante, mais n’est pas encore totalement stupide. En cas de suspicion, un simple « Mais ptain t’es paranoïaque toi! » sur un ton exaspéré réussit généralement à calmer la crise naissante. Au pire, préciser le nom de quelques participants (mais surtout pas celui du canon intergalactique qui vous fait fantasmer depuis 6 mois ou de la greluche qui vous tourne autour avec la discrétion d’un troupeau d’ours autour d’une ruche) Durant ce week-end, faire le mort. Ne pas répondre au message le premier soir. Couper son téléphone le second. Le rallumer mais sans répondre le troisième. Envoyer un texto exaspéré le quatrième « Je suis crevé, malade et pas encore rentré, fais ce que tu veux » (en réponse au « on se voit ce soir ou pas? ») En clair, torturer l’autre pendant un long week-end (oui, les longs week-ends font 4 jours) et être cassant ensuite. Si toutefois votre partenaire avait un sursaut de fierté, et refusait de vous parler, ne surtout pas faire le premier pas, vous ruineriez tous vos efforts. Laissez le/la revenir (pour le coup de grâce)

3 – La mise à mort

Au bout de quelques jours de silence radio, l’être jadis aimé risque de cèder, et de tenter une approche MSNienne (petit(e)s veinard(e)s), téléphonique (moins drôle, il faut trouver le ton juste) voire même, pour les plus malchanceux, visuelle (quelques leçons au Cours Florent peuvent servir dans cette dernière éventualité) Cèder maintenant devant la détresse palpable du futur-ex qui telle une mouette isolée a senti le vent tourner serait une grossière erreur. Vous avez entamé la phase d’isolement psychologique et de remise en question, il ne faut pas faiblir! Quand votre partenaire s’énerve légèrement en demandant une explication à ce silence radio, énervez-vous deux fois plus (tout est question de proportions pour que cette recette fonctionne) Non mais c’est vrai, ce n’était qu’un week-end, et puis d’abord, il ou elle fait pire et ça ne le/la dérange pas. Ouch. Ben oui, il faut enfin porter le coup bas, le bien mesquin. Réattaquer sur le sujet de la perfection pas si parfaite que ça. Parce que oui, pendant les week-ends en famille, l’amour de votre vie a tendance à ne pas appeler tous les soirs, ou à ne pas passer sur MSN. Un comble quand on sait quand même que les visites à la famille sont au nombre impressionnant de 3 par ans. Ne pas trouver le moyen d’envoyer plus d’un texto par soir ou d’appeler plus d’une fois tous les 3 jours méritait bien un week-end de silence absolu! Quand votre psychopathe en devenir demande d’un ton excédé « Tu veux quoi finalement? Qu’on en reste là? » répondre, d’un ton encore plus excédé (c’est vous la victime de l’ignoble chantage à la rupture quand même!) « A chaque fois c’est pareil, une engueulade, et tu veux tout larguer. Alors ce coup-ci, oui, c’est bon, c’est fini. »
ATTENTION: Gaffe à n’absolument pas commettre: Rajouter (sans reprendre votre souffle) « Et tu me diras ce que je dois faire pour la banque et quand je dois venir signer les papiers et récupérer mes affaires. » Ca fait un chouia prémédité (mais juste un chouia hein!)

4 – Gèrer l’après rupture

Vous pouvez souffler, le plus technique est passé. Mais il ne faut cependant pas vous endormir sur vos lauriers, tant que maintenant-ex n’est pas totalement sorti(e) de votre vie.
– Prenez des nouvelles quand vous sentez que ça ne va pas. Parce que vous êtes un monstre, mais que ça vous dérange quand même de faire souffrir quelqu’un que vous avez aimé (dans une autre vie) Ou parce que vous êtes un monstre et que le malheur de l’autre vous remplit d’une jouissance inexprimable.
– Soyez plein de bonne volonté, mais expliquez que les éléments sont contre vous. Vous aimeriez beaucoup récupérer les trucs embarassants qui jonchent l’appartement, mais sans le permis et avec vos horaires de travail, il faudrait que l’ex se rende un peu compte que vous ne pouvez vraiment pas. Non non, vous n’avez pas un seul moment le week-end de disponible (voir explication plus bas)
Il faut noter que rester en bons termes est indispensable afin de continuer à profiter pleinement de la bonté (niaiserie?) naturelle de votre ex.

5 – La période assisté de la vie

Une fois l’ex bien anéanti et très emmerdé(e) par la paperasse qu’il/elle se tape seul(e) vous pouvez recommencer à vivre. Mais attention, quelques précautions s’imposent afin de rentabiliser au maximum ce temps béni des dieux de la glanditude:
– Evitez d’utiliser la carte bancaire du compte commun pour payer un week-end à votre nouvelle greluche (vous savez, celle du week-end entre potes) Parce que le pigeon de service va se rendre compte que vous avez encore moyen de retirer de l’argent, va connaître votre localisation géographique, va savoir que le week-end où vous n’aviez pas le temps de venir chercher vos affaires, c’était parce que vous aviez une nouvelle pintade à honorer. Et ex bafoué(e) va aussi réfléchir, d’un coup…
– … et bloquer le téléphone dont les factures sont encore débitées sur son compte. Donc avoir accès à l’historique des textos envoyés depuis le site. Donc découvrir le double jeu qui durait depuis des mois. Donc l’avoir un peu mauvaise d’un coup.

6 – Le summum de la revanche: les menaces

Bon, vous êtes grillé(e), votre ex sait que vous avez un peu joué avec lui/elle, le rôle de la victime larguée devient un peu plus difficile à incarner en étant crédible. Surtout que là, la victime, ce n’est plus tellement vous quand on y réfléchit bien. Et puis comme la nouvelle victime est un peu furax, et pense (mais uniquement en pensée) à de multiples revanches (griffonner le numéro de téléphone de la nouvelle dans les toilettes d’une aire d’autoroute, revendre vos affaires sur eBay, hurler au monde entier sa haine profonde…) et que vous ne savez pas qu’il ou elle à une conscience et donc ne fera pas grand chose, next step: Les menaces: « Tu veux jouer, on va jouer. » Arghhhh. Ben oui, les menaces, ça marche toujours, si vous avez toujours les clés, et un esprit assez pervers pour pourrir l’existence de l’autre. Accessoirement, vous perdez tout reste de considération qu’il ou elle avait pour vous, mais greluche ou nouveau canon sont là pour vous regarder avec de nouveaux yeux pleins d’amour en vous répètant que ce n’est vraiment pas juste d’avoir à vous farcir un(e) psychopathe comme ça. Qui a dit que l’amour rend aveugle déjà??

Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé n’est que pure coïncidence (j’aurais peut-être du le mettre au début ça)

17 réflexions sur “Les histoires d’amour finissent mal (en général)

  1. Joli scenario … digne et à la portée d’une femme, car les hommes ne s’embarassent pas de tant de procédures. Ils vont niquer ailleurs et larguent leur ex-nana sans plus de procès.

  2. Pingouin : larguent leur ex nana ? euh non en général beaucoup vont niquer ailleurs et restent avec leur nana.

    Bienvenue a toi jane, j’étais même pas au courant de ta venue ça craint faut que je me tienne informée moi. bon je crois qu’il devient urgent qu’on se fasse une soirée vingtenaires pour tous se connaitre entre nous. Sinon moi aussi j’ai commencer les vingtenaires sur le même ton. 🙂

  3. Eh ben, c’est le premier article que je lis de toi, et on peut dire que t’y vas pas avec le dos de la cuillère… Y a de quoi devenir paranoïaque, ou avoir des idées selon qu’on est dans le camp du niais ou du sadique… Arf, je suis scorpion, j’vais prendre le camp du sadique ^^!

  4. Jusqu’à la dernière ligne, je me suis demandé si tu était 1er, second, ou dixième degré… Si tu as souffert, ou fait souffrir…

    Je dois dire que maintenant encore, j’ai un léger doute !

    Meuh !! (Au fait, merci Nina, pour m’avoir repris devant tout le monde hier… trop la te-on !! « Foie » au lieux de « foi » ! Allez, hop, retour en CE2 le Manumeuh !)

  5. Hum .. bonnes idées !
    Mais je ne penses pas être assez méchante lol Les étapes mise à mort et menaces, j’ai jamais essayé puis je pense pas que ça aurait marché de toute façon ..

    M’enfin très bien écrit, on voit que ça sort des tripes =)

  6. Bienvenue Jane ! Je ne sais pas pourquoi mais ton article me rappelle étrangement un passage de ma vie…Au fait je te rassure un homme fidèle ça existe ! 😉

  7. Euh rectificatif : les mecs sont rarement aussi décisif dans leur comportement, ils laissent pourrir la situation, à charge pour la nana d’en tirer les conclusions qui s’imposent. Si pas de réaction, alors on garde tout le monde, no problem !! Quand les sentiments sont bien là, c’est différent : le mec est accroc et c’est alors souvent la nana qui casse sans état d’ame. Une liaison se rompt dans 80 % des cas par décision féminine, hasard ?

  8. ouch! Je dois avouer que c’est rude ta méthode! D’autant que ça n’enlève rien à la periode prise de tete lors de la prise de conscience que peut etre on n’aime plus l’autre alors je vois pas trop l’interet de jouer par la suite. si la decision est prise autant que les choses soient claires non?

  9. Pingouin, cette histoire est une histoire vraie. Mais tu as raison, la plupart des temps, ce sont les femmes qui rompent vu que vous n’avez pas les couilles de le faire et que vous jouez le pourrissement de la situation.

    Ma petite Jane : tous des connards, na. Suis en train de m’en souvenir, aussi. Sauf que moi, c moins compliqué, c’est du « ah tiens, et si je faisais le mort? ».

    Pour ton histoire, je pense que tu as juste eu la palme du connard, là. Je suis pas une violente mais j’avoue que c’ui-là, je lui en aurait bien collé une paire parce que montrer un visage aussi odieux après une relation de + d’un an, ça donne vraiment envie de vomir.

  10. @ Pingouin > Si si, les hommes peuvent monter ce genre de scénario!!

    @ Ecureuil givre > Ca peut surtout devenir très explosif!

    @ Tatiana > Mais justement, la beauté de la chose c’est d’aller niquer ailleurs ET de se faire quitter en ayant le beau rôle!

    @ Serpentgarou > Non non, je resterai classe, je ne dévoile aucun nom ni numéro de téléphone ici! 🙂

    @ JD > Je confirme, les scorpions sont sadiques!!

    @ ManuMeuh > Je pense que si j’avais été dans le rôle du bourreau, je ne l’aurais pas crié sur la blogosphère (mais d’un autre côté, si je suis dans le rôle de la victime, cela révèle-t-il un manque certain d’amour propre?)

    @ Anaïs > Le tout c’est d’avoir la carrure (ou des potes musclés!)

    @ Panpan > Merci pour cette précision, mine de rien, ça fait du bien d’entendre ça (même si je demande à voir!)

    @ Pingouin > Mais on peut laisser pourrir, attendre de se faire larguer et ensuite pourrir la vie de l’autre! Je pense que certains, malgré leurs grands airs, n’assument pas du tout leurs actes, et attendent que leur partenaire prenne la décision qu’ils n’ont pas le courage de prendre!

    @ Summer > L’avantage, c’est qu’après un coup pareil, tu passes directement de l’amour aveugle à la haine tout aussi aveugle, sans étapes intermédiaires!

    @ Nina > Là, ma haine se calme, je commence à ressentir de la pitié, du dégout… Enfin pas mal de sentiments contradictoires, mais aucun regret. S’il arrive à vivre avec sa conscience, après tout… Merci pour cette possibilité d’écrire ici en tout cas (et j’aime bien l’idée de Tatiana!) Je ne m’étais pas rendue compte que mon article était si long quand je l’ai rédigé!!!

  11. Mon dieu quel sadisme, mais en même temps hurlant de réalisme. Ca ressemble à mon vécu, c’est flippant. Tiens tu écrirais pas aussi bien je te soupçonnerais d’être mon ex o_O

    Sinon je crois également que c’est le premier article de toi que je lis, et a y’est chuis fan ^^

  12. Le type dont je parlais étant mort au 16e siècle y’a prescription tu peux balancer! 🙂
    Jai relu l’article il est vraiment sympa…mais s’il y a plus de connards que de types classes, certes, il faut quand même laisser le bénéfice du doute à la gent masculine…y’en aaaa des bieeennns.

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