Tel un chat sur un clavier brûlant

(apparté : je me suis défoncée sur ce titre)

Ce qui est charmant quand on débute l’aventure des sites de rencontre, c’est qu’on fait parfois preuve d’un peu de naïveté. Peu importe votre quête, vous débarquez avec votre politesse et votre élégance, une certaine vision de la séduction. Mais parfois, face à vous, des joueurs très expérimentés qui n’ont pas de temps à perdre.
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Alors que vous vous émoustillez à découvrir tous ces beaux gosses et/ou belles gosses que vous pourriez butiner pour peu qu’ils répondent à votre flash, ça commence à clignoter dans tous les sens : une personne vous invite à chatter. Ohlala, dis donc, ça débute fort. Un peu comme si, à peine entré-e dans un bar, on vous offrait direct un Martini Grenade*. C’est flatteur. J’ai dit que les nouveaux sur ces sites faisaient preuves de naïveté ? Et bien je le répète. Vous cliquez donc sur accepter et vous pénétrez alors un univers différent où vous allez naviguer entre conversation sans relief (ça va ? Tu fais quoi sur ce site ? Et sinon ça va ?), des conversations polies sur l’amour, la mort, et sinon ça va ? et les personnes cash qui n’ont pas envie de parler mais de se prendre un petit shoot d’hormones. « Tu baises ? »
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La misère ou l’obsession sexuelle vous assaille sur ces fenêtres vous rappelant vos jeunes années sur ICQ : c’est moche, ça marche souvent pas très bien et on ne sait finalement pas trop à qui on parle. Un système de random chat avec pour seul axe commun : la présence sur un site de rencontre. Du coup, 90 à 95% des conversations n’ont in fine qu’un seul but : la baise. Non, je vous jure, le chat n’est pas l’outil des grandes histoires d’amour. Mais votre interlocuteur-trice va parfois tourner autour du pot, poser quelques questions sans intérêt pour tenter d’arriver au but : chez toi ou chez moi ? Certains, en bons stakhanovistes du cul**, vont direct vous poser la question. Quelques déclinaisons possibles, tirées de mon expérience : « tu baises ? » « envie d’une fessée ? » « je suis nu dans mon lit, tu viens ? » « tu aimes les gros calibres ? » (véridique, je l’ai eu celui là)… Tu dis oui, tu dis non, il-elle en a lâché une demi douzaine en même temps, le premier ou la première à mordre à l’hameçon a gagné. Si quelqu’un mord, j’ai pas de stats sur le sujet. Je testerais bien mais en temps que femme, j’aurais pas besoin de lancer beaucoup de lignes pour me faire tringler tous les soirs si l’envie me prenait, voyez. Peu importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse… des sens.
anatomie-de-la-pudeur
D’autres, cependant, n’osent pas être aussi francs. Timidité ou besoin d’en savoir un peu plus sur l’objet de sa convoitise, on n’est pas obligés d’adhérer au côté total trivial non plus. Bref, le chat tourne aux question un peu insipides, le temps de trouver le courage de sauter le pas, on s’emmerde un peu. Ou on peut beaucoup s’amuser, pour peu qu’on ait décidé que non, non, on ne cèderait pas à la tentation. Ne saisissez aucune perche, répondez toujours à côté de la plaque. Tu ne me demandes pas franchement si je veux baiser, je ne te dis pas franchement non. Par contre, au bout de la 30e question creuse, vous risquez de quitter le chat et ne plus jamais y retourner.
Fast-typing
Mais pas de panique ! Si le chat vous ennuie (et je le comprends), il existe un autre moyen de communiquer : les mails.

* Je viens de terminer Plonger de Christophe Ono dit Biot et il est question de ce cocktail, je dois le tester, c’est ma nouvelle obsession alcoolique.
** (c) José dans Les Mystères de l’Amour (j’ai des références)

2 réflexions sur “Tel un chat sur un clavier brûlant

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