Et PAM !

La solution est simple, dans le creux de ta main, une petite pilule et tu vas passer les prochaines heures sans comprendre, sans réagir. Amorphie mon amour. Un peu d’eau, tu gobes et tu passeras
les prochaines heures comme sur un nuage, tu te souviendras mais tu seras sans émotion, sans sentiments. Une marionnette indifférente.

 

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En apparence, ça ne se voit pas forcément, à moins de connaître, de savoir. On continue notre petite vie, on encaisse les coups sans sourciller. Pilule magique, on n’oublie rien, on oublie juste
de réagir. PrazéPAM ou BromazéPAM, c’est pareil, pourvu qu’on ait l’indifférence, le calme factice, médical. Parce qu’il est des moments où réagir ne sera pas une bonne chose. Parce qu’à des
moments, on doit affronter des explications lourdes, désagréables et qu’on sait très bien que ça va mal se passer, à moins d’avoir avalé un peu de sérénité chimique. Parce que pour sauver la paix
familiale, je vais devoir demain affronter ma mère qui va me dire que je suis une mauvaise fille, ingrate, horrible, folle à lier. Que je vais acquiescer car il n’y a aucune autre issue possible
pour sortir de cette ridicule histoire de conflit. Dans ma tête, je me répéterai que dans 11 jours, je reprendrai le train pour Paris et que je reprendrai ma vie.  Une vie connement mise
entre parenthèse y a 2 mois parce que je gesticulais sur un bar en n’étant pas tout à fait sobre (mais en étant très loin d’une ivresse totale). Revivre, revivre enfin. 

 

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Demain, avant de partir chez le kiné puis chez ma tante pour la grande explication, je prendrai du lysanxia. C’est long à agir, il faut bien une heure, pile ma séance de kiné. Parce que faut ce
qu’il faut. Parce que mon père et ma sœur comptent sur moi tout en étant conscient qu’ils me demandent quelque chose de difficile. Parce que ma mère aime mettre de l’huile sur le feu, encore et
encore, te provoquer, te pousser à bout. C’est comme ça. En y repensant, nos disputes ont toujours eu lieu à des moments où, moi, je n’avais plus la patience, que j’étais un peu à bout de nerfs,
comme ses derniers jours où j’en ai marre de pas avoir de vie, d’avoir toujours ces foutues béquilles, que ma vie me manque. Alors pour ne pas réagir, PAM. Parce que comme dit ma sœur « c’est pas
forcément ce que tu dis mais ta voix a dû trahir ton énervement ». Oui, j’ai toujours été mauvaise en hypocrisie, veuillez m’en excuser.

 

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Pourtant cette solution, tout aussi magique qu’elle paraisse en surface, n’est pas la bonne, je le sais. Lâcheté d’un côté. Ne pas oser assumer toute l’intensité d’une situation. D’un autre côté,
je suis pas superman non plus, y a des moments où c’est juste trop pour moi. Repartir travailler dans une boîte que tu hais viscéralement en sachant que tu vas t’en prendre plein la tête,
affronter ton amoureux en sachant très bien que ce sont vos dernières heures en tant que couple. Affronter sa mère ivre de colère. Ca aide et ça fait peur. Peur de l’addiction, peur de l’effet
trompeur, du « on peut tout surmonter grâce aux pilules magiques ». J’ai lu Lucia Extebarria, je l’adore même si je me reconnais dans ses penchants aux addictions. Elle, sa came, c’était le
prozac, je crois. Effet magique des premiers temps puis la dépendance, l’angoisse de décrocher. Non, non, je ne veux pas. Je dois déjà décrocher de la clope (bientôt deux mois sans en avoir
grillé une mais quand t’as pas possibilité d’en taxer de toute façon…), les médocs, ça me fait peur, trop peur.

 

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Mais cette fois-ci, j’accepte mon accès de faiblesse, ma tricherie. J’ai pas la force de faire mieux. Puis c’est pour le bien de tous, alors…

Demain promis, un article joyeux, je vais arrêter de pleurer sur mon sort, ça me fatigue moi-même.

5 réflexions sur “Et PAM !

  1. Le Lysanxia ne m’a jamais été utile. Il n’a aucun effet sur moi et mes prises de têtes. Seule le lexo, le bromazéPAM comme tu dis, me soulage. Mais l’effet reste celui d’une drogue. Tu pars et deux/trois heures après, tu retombes. Et alors tu n’as qu’une envie : remettre ça…

  2. nos fugaces échanges furent loin d’être aimables. Curiosité masculine, je suis revenu et regrette d’avoir douté de votre handicap. Se fâcher avec ses parents n’est jamais bon, la cellule familiale devant être le dernier refuge quand tout va mal.
    Bon rétablissement.

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