Le jour où je n’ai pas voté

(C’était la semaine dernière, là, aujourd’hui, je vais me motiver et y aller).

 C’est un concours de circonstances. Dimanche dernier, je rentre d’un week-end travail en province et j’avais prévu d’aller voter au passage. Il est important de signaler ceci : comme tout ce qui est administratif et moi, ça fait 4, j’ai un peu omis de signaler à la mairie que j’avais déménagé (je sais, ça fait un an et demi presque). Donc mon bureau de vote est à 20 mn à pied de chez moi et j’ai un sac très lourd donc idée : je prends le train jusqu’à mon ancienne gare située à 2 mn max du bureau de vote.

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Sauf qu’évidemment, tout ne pouvait pas se passer comme prévu. Comme il n’y a pas eu le moindre os durant mon week-end, la vie s’est vengée : paf, grève des transiliens. J’arrive à la gare, je vois que le prochain train est à 18h50. Oh, ça va, c’est dans quelques minutes… Sauf que je réalise : là, il est 17h50 ! Je vais pas poireauter une heure… Donc changement de programme : je prends le métro, me tape 15 mn à pied avec mon sac plein de mon appareil photo, caméra et affaires de toilettes (et des fringues bien sûr mais ça
pèse quasi rien, ça), je pose mon sac à la maison et je repars voter. Parce que oui, je vais pas me trimballer pendant une heure avec mon fardeau.


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Métro, marche jusqu’à la maison, je me fais aborder par une petite gamine de 10 ans toute excitée car j’ai un sac TMF « hé mais ma maman, elle y travaille ! ». J’étais habituée à attirer les petits gamins mais si je commence à avoir du succès avec les pré ados, je crois que je vais changer de carrière et faire directrice de colo. Evidemment, ce qui devait arriver arriva : je rentre chez moi, calinou le chat qui était toute seule depuis vendredi matin, coup de fil à papa maman… Puis la flemme. Terrible. 19h, je suis étalée sur mon lit et là, j’avoue sans honte que la perspective de ressortir juste pour cliquer sur un bouton (je suis passée aux urnes électroniques) me paralyse. Tant pis, je jouerai au second tour.

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Et le pire, c’est que je me rends compte que je ne culpabilise pas vraiment. Voire même pas du tout. Merde ! Où est passée la fille qui expliquait le plus sérieusement du monde que je me devais de voter pour saluer la lutte de ceux qui sont morts pour le droit de vote. D’autant plus que je suis une femme, double lutte donc. Qui expliquait aussi qu’il était important de voter pour dessiner la société dont on avait envie. Bon, évidemment, on n’est pas toujours dans la majorité et il arrive qu’on puisse avoir la nausée quand on entend/voit
certaines choses mais au moins, on a essayé de faire barrage. Voter ne permet pas de se laver les mains, hein, ce n’est pas parce que la voix du plus grand nombre a parlé qu’il faut soupirer en se disant qu’avec de la chance, dans 5 ans, les choses changeront et qu’en attendant, on va se fermer les écoutilles. Mais quoi qu’il en soit, je n’ai pas culpabilisé, je n’ai pas eu honte en voyant les chiffres de l’abstention… De toute façon, c’est pas ma faute, c’est celle de la ratp-sncf qui a fait grève, voilà.

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Mais bon, comme j’ai un peu peur d’avoir fait se retourner Olympe de Gouges dans sa tombe, cet après-midi, j’y vais. Ca me fera une balade !

 

4 réflexions sur “Le jour où je n’ai pas voté

  1. Aaaah lala … Pas voter c’est paaaas bien ! :p

    Mais bon t’es grande… donc t’as le droit de faire ce que tu veux quand même :p

    (saluons l’inutilité de ce commentaire qui ne sert qu’à dire : « j’ai lu, j’ai compris ce que tu as dit, je commente »)

  2. moi je me suis senti con quand je tentais d’expliquer qu’en votant blanc au moins on limitait le pourcentage des partis, donc quitte à envoyer un message… Mais le blanc étant considéré comme non-exprimé en fait, ça n’indique que « j’ai pas choisi, débrouillez-vous entre vous ».
    Bref, fort de cette brillante révélation, je me suis dis: mais il est où le grand mouvement pour qu’un vote blanc soit considéré comme exprimé et donc vraiment différencié d’une abstention?

  3. Ouai… mon cas est « sensiblement » le même,sauf que moi j’ai carrément changé de région. Et j’avoue, non sans honte, ne pas m’être ré-inscrite à ma nouvelle mairie… Du coup, c’est balo, mais je vais pas me taper deux allers-retours en deux semaines jusqu’au fin fond de la Bourgogne?!
    Et pareil pour le premier tour j’ai pas culpabilisé. un peu plus pour le second…

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