Comment bien vivre la grève

Bien que je ne sois pas Birmane réprimée, je me permets de reparler de grève mais de façon un peu ludique car après tout, on va arrêter de se la jouer sérieux, rigolons un peu. Donc me voici dans la tourmente, au cœur du cyclone. Ce n’était pas la première grève que je subissais mais celle la était bien terrible, je devais m’organiser.

 abs.jpg

Bon puisque c’est la galère, ce n’est pas la peine de partir à l’aube. Déjà, je me démerde pour venir bosser, c’est pas si mal. Et puis si j’arrive vraiment tard, je mettrai ça sur le dos des grèves. Donc je pars tranquille de chez moi. Bizarrement, il fait beau. Non parce que je dois marcher 15 mn pour rejoindre un métro donc 5 à 10 dehors… Arrivée à la station, je m’arrête acheter Elle. Ben oui, les attentes seront longues alors bon…Mais j’ai de la chance, je peux prendre des lignes qui marchent encore (ou à peu près) et au départ, en plus. Première rame part 5 minutes après que j’ai posé mes fesses dedans, j’attends pas trop à la correspondance non plus. Arrivée à la correspondance suivante, par contre, la ligne que je dois prendre ne marche pas donc je finis à pied. Un petit quart d’heure mais il fait beau.

Le soir, j’ai la bonne idée de partir tôt mais en fait, c’était pas une bonne idée. Je refais le même trajet. Après mon quart d’heure de marche, j’arrive à la station « la prochaine rame passe dans 25 mn ». Putaiiiiiiiiiiiiiiin. L’autre ligne refonctionne mais c’est pire donc je reviens sur la première et patiente. Elle est mon amie. En face, la rame passe, si y en a un qui pète, la rame explose. Une vieille à côté de moi qui a très envie de parler commence à commenter « ohlala, tout le monde n’a pas pu monter ».J’essaie de la rassurer, lui rappelant qu’il y a une grosse station juste avant la nôtre, les gens seront descendus. Voilà notre rame. Bondée. Pas grave, on monte. Dans le métro, quasi que des touristes, ça parle dans toutes les langues. J’envoie un peu chier une dame qui s’appuie lourdement sur la barre centrale, m’empêchant de m’y accrocher. Mais si ce premier bout de trajet se passe bien, la suite par contre… Arrivée sur le quai de l’autre ligne, c’est la cohue. Que 10 minutes d’attente, ça gère. La rame arrive, c’est bondé, les gens montent et je me retrouve sur le quai face à une foule compacte.


Prochaine rame ? 25 mn. Et ta sœur, elle bat le beurre ? Alors on va y aller en finesse, on pousse dans le tas, c’est le Chabal powaaaaaaaaaaaaaaaa. Bon, je rentre mon pied, c’est bon, ça passe. Sauf que les portes se referment et j’ai le bras tendu vers le haut, y a pas de place pour le redescendre. A chaque station, ça fait un peu piscine à vague humaine, on est poussé dans tous les sens. Le premier qui a le mal de mer, je le décalque !  On ne me vomit pas dessus. Mes 15 mn de marche, quelques courses. J’ai mis 2h pour rentrer contre 40 minutes en temps normal.

Le lendemain, je la joue autrement. Partie (très) tardivement, c’est surtout au retour que je vais décaler mon départ : puisque de toute façon, faut attendre, autant ne pas le faire aux heures de pointes. Donc me voici à 19h30 sur le quai et là, j’attends à peine quelques minutes. Idem à la correspondance. Du coup, je me voici rentrée plus vite. En me décalant, j’ai croisé du monde, bien sûr, mais moins globalement. Toujours pas mal de touristes… Ben ouais, quand tu viens passer tes vacances dans une capitale, c’est pas une grève qui va t’empêcher de
visiter. Parce que les touristes descendent rarement en lointaine banlieue.

 Bref, les choses reprennent leur cours normal, j’ai craint un instant qu’on revive le remake de cet hiver (3 semaines de grève donc) parce que ça va deux jours, je fais contre mauvaise fortune bon cœur mais faut pas pousser mémé dans les orties. Moi, j’ai pu aller travailler sans (trop) de soucis, ce ne fut pas le cas de beaucoup de gens. Bon, j’en ai honteusement profité pour faire des mini grasses mat, je pourrais pousser la mauvaise foi à dire que c’est en solidarité avec les cheminots mais honnêtement, jeudi et vendredi matin, la seule chose avec

laquelle j’étais solidaire, c’était mon lit. Et c’était trop bon !

3 réflexions sur “Comment bien vivre la grève

  1. Oué bah moi aujourd’hui c’est le sixième jour…encore seulement un train sur 3 sur ma ligne, le site transilien me dit « 37% de trafic »! Cool c’est mieux que les 20% d’hier.

    Franchemet moi aussi je fais grasse mat, déjà que ça me fait chier d’aller au taf, je vais pas en plus me pointer à la gare à 6h à cause des autres « qui veulent pas travailler jusqu’à 60 ans comme tout le monde » dixit le monsieur énervé dans ma gare hier matin…

    Bon hier j’ai bien fait de pas y aller tôt…a priori j’ai pris le seul train de la matinée…à 10h05…y’a des gens qui attendaient depuis 7h30…huhu…

    Bon allez je vais me préparer un peu quand même…

Répondre à E. Annuler la réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *