Le nous est-il la mort du je ?

Vous avez 3h !
 

Un couple, c’est un toi, un moi, un double je, un nous. Je devrais écrire des chansons tellement c’est beau ce que je dis ! A partir où ces deux « je » deviennent un nous, perd-on une partie de son moi profond ?

 

Avant le couple, je suis « je ». Je fais ce que je veux sans avoir de comptes à personne. Mon emploi du temps, je le gère toute seule comme une grande. Sortir avec la girlie team ? Quand vous voulez les filles ! Rentrer tard du boulot ? Si je veux, mon neveu ! Une soirée rien qu’à moi avec un bain et des mags de filles ? Ce soir ou demain ou les 2 ! Une fois que le « nous » arrive, là, ça change un peu. Sortir avec la girlie team ? Quand je veux mais je vérifie quand même que ça colle avec l’emploi du temps de mon namoureux et je l’informe, qu’il sache où je suis. Et peut-être que je lui enverrai quelques textos dans la soirée. La soirée bain ? Quand il n’est pas là ou alors, je le mets dans mon bain mais j’enlève les boules de bain de filles et je laisse mes magazines à leur place. A moins qu’il ait envie de lire ses magazines mais soyons honnêtes, un homme et une femme dans un même bain, tous nus, dans l’eau chaude… Bon, ça dégénère toujours. Quant à rentrer tard du boulot, si je peux avoir un câlinou à la place… Bé voilà.

Alors soyons claire, je suis pas une fusionnelle : j’avais une vie avant mon mec, je vais pas y renoncer pour ses beaux yeux. Et je ne demande pas qu’il renonce à la sienne, bien au contraire, même. J’aime les mecs passionnés, qui peuvent me parler des heures de ce qui les branche et tout. S’il abandonne tout pour moi, franchement, ça m’emmerdera. Mais le fait est que quand j’ai un mec, j’ai envie de le voir et assez souvent en plus. Et plus je suis in love, plus j’ai envie de passer du temps avec lui, c’est normal. Du coup, j’ai moins de temps pour mes
amis et mes autres activités même si j’essaie de tout gérer au mieux.

 Le vocabulaire change peu à peu. C’est vrai qu’on conjugue de plus en plus les verbe à la 1ère personne du pluriel (ou à la limite, on met un « on » mais c’est

pareil) : « avec mon petit canard, nous sommes allés au ciné… Nous avons parlé de… Nous devons nous voir ce soir, je suis pas dispo, sorryyyyy ! ». On impose assez régulièrement notre moitié dans les soirées si celui-ci est le bienvenu. Parce qu’une soirée girlie team avec nos chéris, c’est plus une soirée girlie team donc là, ils sont priés d’aller boire des bières devant un match de foot de leur côté. Mais non, pas taper, je rigooooooole. Un petit cliché éculé ne fait pas de mal de temps en temps ! Mais c’est vrai que si chéri s’entend bien avec nos potes, il n’y a aucune raison de pas l’intégrer à nos soirées ! Même si ça fait une bouche à nourrir en plus et une chaise et de l’espace vital en moins.

 Puis on a beau ne pas être fusionnels et ne pas renoncer à ses activités extra job, être en couple, ce n’est plus pareil. Certaines choses nous paraissent soudain accessoires. Tous les gens en couple sortent en général moins ou plutôt différemment. Normal, un couple, c’est deux personnes, pas 10. On a besoin d’intimité, de moments à deux. Puis le couple développe son propre

langage, ses propres rituels, ses propres private jokes. Le couple devient une entité à part entière, même si on ne renonce pas à son individualité pour autant et c’est tant mieux. Mais je me pose la question : le couple nous tue-t-il pas un peu ? Ne perd-on pas un peu de soi en passant au nous ? Ca nous enrichit aussi. Si je prends ma relation avec Guillaume 1er, on avait des caractères assez opposés ce qui m’a permis de mettre un peu d’eau dans mon vin, gagner (un tout petit peu) en patience…Donc je suis pas en plein trip aigri « le
couple, c’est mal pour ma personnalité », pas du tout. Je me pose juste cette question : le nous tue-t-il le je ? Pour moi, la réponse est non : il ne le tue pas, il le fait évoluer. Après, selon les couples, c’est en bien ou en mal, bien sûr. Du coup, si c’est en mal, doit-on dire à nos amis « ton mec/ta nana a une mauvaise influence sur toi ! ». Nous y répondrons dans un prochain article (mouahahah, je vous ai bien eus !)

15 réflexions sur “Le nous est-il la mort du je ?

  1. d’experience, quand je suis dans une baignoire avec une fille, y a plus la place pour que ca degenere… 😉

    sinon, « mon petit canard » est passible de peine de mort!

    a part je pense que c’est tres important de garder une part de sa vie juste a soi, sinon tu te retrouves a le balancer a la gueule de ta moitie au premier passage à vide du couple…

  2. Je suis « Je » depuis un certain temps. J’ai une vie over … tout, et c’est vrai que parfois je me demande si je laisserai une place pour un « nous ». Evidement me répondent mes amis !
    Comblerais je un manque de « nous » à être si occupée ?
    Bichoux Nina

  3. [Masturbation intellectuelle ON]
    Quand on est célibataire, on gère sa vie, ses envies comme bon nous semble. On pourait parler de « projets personnels ». Il ne dépend que de soi, de trouver le partenaire idéal pour les concrétiser (Selon le projet, que ce soit seul ou à deux). Cette définition de projet personnel, s’altère en projet commun. Ou chacun des partenaires apporte sa valeur ajoutée …
    Pour moi, la vie de couple doit être l’épanouissement de l’un comme de l’autre. Le « je » devient « nous » par extension, je le considère comme un prolongement de soi compléter par le partenaire.
    [Masturbation intellectuelle OFF]

    Bref, je raconte beaucoup de bêtises :p

    Petite question : Serait-ce le poids du céliba qui te fait te poser ce genre de questions ? A se demander si tu serais capable de partager, voir concéder ?!

    Bien à toi,
    Ludovic

    PS : Serait-ce possible de discuter ensemble ?! j’aurais un « projet » à te proposer :p lol

  4. LeLe « nous » la mort du « Je » ? Je ne pense pas.

    Le « nous » résulte de la fusion des deux « Je »…
    Les deux « Je » existent toujours, ils ont chacun leurs activités sociales propres. Heureusement d’ailleurs. Puisqu’ils sont nécessaires à la création de ce « nous » et que sans l’un de ces 2 « Je », le « nous » n’aurait plus lieu d’être.
    S’installant comme une nouvelle entité englobant les deux premières,
    (en mal comme en bien, mais ça, c’est en effet une autre histoire) le « nous » ne tue pas le « je », il s’en nourrit.

  5. Ma chère Nina,
    En ce qui concerne cette réflexion sur pronoms personnels, je suis sûre que tu te languissais de mon analyse fine et pertinente.
    La voici donc:
    Nous partons donc d’un « je » tout seul, célibataire, qui n’a à gérer sa vie que selon ses priorités et ses intérêts. Si dans la vie du « je » surgit un autre « je », à mon sens, là, il va y avoir plusieurs étapes.
    1/ Je + Je= JE. Première étape, les deux JE se rencontrent, et sont dans la super phase euphorique du début où il n’est plus question d’individualités mais d’une fusion de deux êtres, pour ne pas dire de deux corps. C’est bien connu, même si on déteeeeste le foot, on ne voit tellement que lui que on ira voir un match de foot, voire même trouver ça pas si nul au fait, rien que pour sentir son enivrante présence envahir avec délice la place vide à côté de nous. (et inversement, il va se taper bridget jones et la trouver super).
    2/ JE+JE= JE ET JE. Deuxième étape, une fois que la période fusionnelle est passée, et si l’on se rend compte que, malgré les grannnndes différences et non points communs qu’il y a entre les deux personnes, l’on désire quand même poursuivre, là il va y avoir une phase où les ptites hormones d’euphorie du début ne fonctionnant plus = on va retrouver un jugement clair, plus « raisonné » et vouloir davantage faire s’exprimer notre « je » dans toute son individuelle intrinsèque ipséité. Avoir des projets tous seuls, revoir des amis d’avant « lui », etc…
    3/Je+Je= nousje. Après cela, au bout de lonngues années d’expérience et de « pratique » de l’autre, il va se batir (parce que un couple, c’est une constante mutation) une sorte d’entité faite à la fois d’individuel et d »intime.
    Quant à savoir si le « je » à vraiment à patir du « nous », si on perd quelque chose de notre individualité en étant en couple…
    Je citerais notre cher ami Lavoisier (qui en fait l’avait tout piqué à anaxagore de clazomènes, mais bon, comme c’était assez improbable comme nom il s’est dit que tt le monde citerait le sien à la place) qui a dit, comme vous l’avez tous appris en cours de physique en 5ème: « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme »: l’individu est en constante métamorphose, il EVOLUE, et le couple fait tout simplement partie de son évolution. Alors peut-être va t’il moins pratiquer l’origami faute de temps à y consacrer, mais peut-être aussi va t »‘il transformer ce goût manuel en autre chose, genre massage thailandais par exemple! Bref, tant que l’homme dispose de son cerveau en bon état de marche (parce qu’il faut reconnaitre quand même que l’ocytocine a bien tendance à lui faire perdre quelques moyens), il évolue, et se nourrit de ce qu’autrui apporte.
    Et c’est ainsi que Darwin est grand.

  6. Pour ma part, depuis qu’on est « nous », ben je suis encore plus « je ». Peut-être un peu paradoxal, mais en tout cas, depuis que je suis en couple (enfin, je ne parle que de CE couple-ci, les autres, ça marchait pas comme ça), je me sens mieux, j’ose plus de trucs, je suis plus sereine, je prends les mauvaises choses moins à coeur… bref JE suis plus épanouie.
    Et ce qui est bien, c’est que quand le JE va bien, le NOUS est plus agréable aussi, et cercle vertueux oblige, JE s’en sort grandi.
    Bon, après, je dis pas qu’il n’y a que le NOUS qui peut faire épanouir le JE, hein!
    Juste, pour moi, aujourd’hui, le NOUS fait de moi un JE plus
    mieux 🙂

  7. JJe ne pense pas non plus que le couple tue le « je ». Au contraire, j’ai l’impression d’être incomplète sans mon fiancé. Pour moi, le vendredi aprem quand on se retrouve, c’est le moment où tout reprend un cours normal. Nous sommes enfin réunis et donc tout va mieux. C’est difficile à expliquer: je nous vois un peu comme des aimants qu’on séparerait toute la semaine mais sans succès car on finit toujours par se retrouver ensemble et former un tout.
    Bon ok je l’avoue c’est sûrement un peu trop romantique mais c’est ça aussi d’aimer ^^

  8. Merci [Musset-avait-raison] pour cette brillante argumentation. Il m’a manqué le Je + Nous ==> GENOUX, sans lesquels les bijoux et les choux se sentiraient bien seuls.

    Joli, le petit hommage final à Vialatte.

  9. Mais de rien, c’est toujours un agréable sentiment d’empathie scripturale de mettre son grain de sel, voire même de dire des choses intéressantes des fois. (sisi, des fois)
    Nina, je reste dans le coin, et une fois mon agrégation passée (pouah pouah pouah!!!), ça sera un plaisir! (mais, comme nous en causions il y a peu, je ne m’engage pas dans quelque chose si je ne suis pas sûre de pouvoir assurer ce que cela implique. Et, vu que là, je devrais normalement m’acharner sur mes bouquins au lieu de virtuellement deviser avec vous…)
    Et, petit papa noel, même si il y a une personne sur 457 qui pige la référence, ça vaut toujours le coup de la mettre! Trop méconnu, ce vialatte! Gens, si vous me lisez, je vous conseille expressément ses chroniques. (Vialatte, alexandre de son prénom) Les amateurs de Desproges seront en terrain familier.

  10. Pour répondre à la question de la fin: oui, il faut le dire. Si l’ami est intelligent et pas trop suscpetible, il comprendra que c’est pour son bien qu’on lui dit ça. Le tout, c’est d’y mettre les formes et d’argumenter avec délicatesse

  11. je pense un peu pareil, tout dépend de la façon de « gérer » son couple ; mais normalement, le nous fait évoluer le je, et c’est là tout l’intérêt =)

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