Les médias font-ils l’’élection ?

En tant que journaliste, je suis la campagne de près. J’avoue que la couverture médiatique de cet événement politique est fascinante (à défaut d’être gonflante). Ce qui est fantastique, c’est que quel que soit le résultat, c’est notre faute, à nous, les journalistes. Ca vous dérange pas de nous refiler toute la responsabilité ? Non parce que jusqu’à preuve du contraire, les journalistes ne sont pas les seuls à avoir le droit de vote. Mais c’est notre faute parce qu’on vous influence ? Ah oui, voyons ça.

Media-Influence

Janvier 2004, cours de sociologie politique avec un prof tout gris. Je vous jure, la première fois que je l’ai vu, j’ai cru avoir un problème de vue… Donc, dans son cours, le monsieur nous dresse la liste des facteurs influant sur le vote des gens : région de naissance, éducation, milieux fréquentés, affection ou inimitié envers le candidat… Bref, des facteurs, y en a tout plein et il nous le prouve, tableau de corrélations à l’appui. Or ce qui n’influence pas, par contre, c’est la télé. Et bien oui. Pour l’élection de De Gaulle en 58, ils ont étudié les foyers télévisés et les autres et à l’arrivée, ça n’a rien changé. Les médias non influents ? Selon un chercheur américain* dont j’ai oublié le nom et vu que mes cours de socio sont décédés en même temps que mon disque dur et que j’ai la flemme de chercher, vous saurez pas qui. Donc ce monsieur a étudié l’influence des médias sur le vote et voici sa conclusion : ça n’a pas d’influence sur ceux qui ont déjà une opinion. Et je plussoie, comme on dit maintenant. Prenons le cas d’une citoyenne lambda, moi. Imaginons que je regarde l’émission « j’ai une question à vous poser » avec M. Sarkozy comme invité. Et bien, même si j’avoue que ce mec est fort à l’oral, quoi qu’il fasse ou quoi qu’il dise, j’ai allumé la télé SACHANT que je ne voterai pas pour lui. Et ce n’est pas deux heures de show télévisé qui vont me faire changer d’avis. Qu’il soit bon ou pas. D’ailleurs, je me demande dans quelle mesure un audimat ne vaut pas autant qu’un sondage
puisqu’on a plus de facilité à regarder une personnalité politique qui a les mêmes idées que nous que leurs contradicteurs. Par exemple, mes parents ne regardent jamais les gens du PS ou presque. 
Et je pense que ce ne sont pas les seuls. Bref, je pense que les gens ayant un avis arrêté ne pourront en aucun cas être influencés par les médias, quels qu’ils soient. Par ailleurs, si on y regarde de plus près : en 2002, Le Pen n’a eu droit à quasi aucune tribune dans la presse : il arrive au deuxième tour. En 2005, les médias sont à fond pour le oui au référendum, c’est le non qui passe. En 2002, le 3e homme, c’était Chevènement. Qui ça ? Actuellement, c’est Bayrou, on verra fin avril ce qu’il en est.

 

Je vous entends déjà des voix s’élever : « non mais attends, en 2002, l’insécurité, tout ça, machin ». Je ne le nie pas. Il est vrai que les journaux télés ont donné une image peu plaisante de la France, où les vieux se font piller et rosser par des jeunes, voire même violer comme super Mamie. Les sauvageons ont pris possession de la banlieue et lorgnent désormais sur nos jolis quartiers résidentiels, il faut les bouter hors de nos quartiers et les laisser dans leurs ghettos, que diable ! Mais là, encore, je me pose la question d’un terrain
favorable ou non pour accueillir ce genre de théories. Dans mon cas, je regarde les infos comme les autres et l’insécurité ne m’a pas fait changer mon vote en 2002. Là, je suis totalement catastrophée par la campagne de Ségolène Royal, censée être « ma » candidate et je commence très sérieusement à lorgner les autres candidatures pour trouver une échappatoire parce que là, c’est plus possible. Et me sortez pas le couplet du « han, 2002 t’a pas suffi ?? ». Ben merde alors, c’est ma faute aussi si elle se chie dans les grandes largeurs ? Et je
ne suis pas victime de l’hypermédiatisation de ses bourdes, elle ne m’a JAMAIS convaincue, ni aujourd’hui, ni quand elle s’est prononcée contre le mariage homo car « de façon toute personnelle, je suis contre le mariage ». Super mais c’était pas la question. Bref, je m’éloigne de mon propos. Ce que je veux dire c’est que ceux qui ont voté en 2002 l’auraient-ils fait sans l’hypermédiatisation de l’insécurité ? Je pense que si certains hésitaient à le faire et ont finalement été poussés par certains faits d’actualité, effectivement, faut arrêter de se
voiler la face. Oui, ce visage de la France fait peur, il est dérangeant et laid. Mais ouvrons un peu les yeux, c’est pas trois journaux et deux reportages qui ont crée ce rejet de la France Black Blanc Beur, comme on dit. Oui, la télé (surtout elle) véhicule des clichés sur les djeunz de banlieue parce que ce sont pas tous des trafiquants qui font des tournantes dans les caves. Mais les médias ne sont pas le seuls responsables non plus. C’est tellement facile de se racheter une virginité en trouvant un coupable idéal mais à la libération, beaucoup se
sont cachés derrière les pendus pour plus qu’on les voit. Désolée, chuis à fond dans la seconde guerre mondiale, en ce moment, même dans Hannibal Lecter qui est un film qui puire.

Bref, je n’ai pas voté Le Pen en 2002 et je le ferai pas en 2007. J’ai pas voté Jospin non plus à l’époque mais je vois pas en quoi je serais responsable de son échec. C’est pas moi qui me suis abstenue ou qui ai chié ma campagne dans les grandes largeurs. Parce qu’il faudrait un peu arrêter de croire que c’est toujours la faute de l’autre. La France n’est pas une terre de tolérance et c’est pas la faute des médias. C’est plus profond que ça.
 
* C’est Lazarsfeld, en fait

51 réflexions sur “Les médias font-ils l’’élection ?

  1. Le but de tous les discours des hommes et des femmes politiques, ce n’est pas tant de convaincre les convaincus que de convaincre… les indécis !

    Je t’invite à jouer au jeu vidéo TROPICO et d’organiser des élections libres pour voir comment on influence le public. Il y a des idées intéressantes.

  2. Ouah, cet article méritera un commentaire plus en détail après quelques heures de sommeil, mais le petit suisse que je suis qui regarde tout cela depuis son ptit pays ne peut que plussoyer…

  3. Je pense que tu te voiles quand même un peu la face.
    Bien sûr que les médias (tous confondus) ont une influence sur le vote des gens et bien sûr que ce n’est pas non plus la seule influence.

    Pour prendre un cas récent, est-ce qu’il n »était pas évident pour tout le monde que Ségolène Royal serait la candidate du PS bien avant les primaires ? Elle a quand même été l’objet d’une surmédiatisation, elle a été vue bien plus que DSK ou Fabius et les gens du PS ont été limite « obligés » de la désigner candidate au vu de cet engouement médiatique.

    Pour le « non » à la Constitution, effectivement les médias traditionnels faisaient tous la publicité du « oui » mais le « non » s’est constitué ailleurs : sur Internet (qui se pose de plus en plus en contre-pouvoir des médias).

    Evidemment, ce n’est pas une influence simple genre « Sarkozy vient te parler, tu vites Sarkozy » mais la vision du monde, ou du pays, que tu te fais, elle passe par le filtre des médias, et des journaux télé pour la plupart des gens.
    L’opinion se construit donc selon les choix éditoriaux des journaux télé, selon l’ordre dans lequel sont traités les sujets, selon l’importance qui est donnée à chacun.

    Et ça, c’est pas dur à voir non plus. Pendant un moment, on a parlé de l’Ethiopie et montré la misère là-bas. Ben direct il y a eu des grands mouvements, collecte de riz et tout ça. Un mois après on en parlait plus et c’est sorti de la tête des gens.
    (et donc si, un grand mouvement médiatique sur l’insécurité, ça favorise Lepen, il y avait des gens qui n’avaient jamais eu de problème dans leur village et qui voyaient la France comme une jungle, cette vision ils l’avaient bien prise quelque part..)

    Prendre les journalistes comme seuls responsables des élections, c’est naïf, évidemment. Mais nier l’influence des médias sur les gens, c’est quand même vachement déresponsabilisant pour les journalistes.

  4. La désignation de Ségolène Royal comme candidate a fait l’objet d’un vote. Elle l’a emporté à la majorité absolue, mais aucun militant socialiste n’a été obligé de voter pour elle…

  5. Je suis du même avis que asthemy, il ne faut pas nier que les journalistes de la télévision influencent considérablement la campagne ou les gens en général. Ils critiquent tres peu les gouvernements en place (de droite ou de gauche). Ils suivent leurs positions (oui, a la contitution européenne, lutte contre l’insécurité…). Je pense qu’a force de marteler les meme informations dans la tete des gens, ca finit par les influencer. Certes, pour la constitution européenne, le non l’a emporté, mais il y avait d’importantes critiques contre le gouvernement, l’internet…
    Et puis la télévision de 1968 n’est pas celle de 2007 !!!
    Le journalistes ne sont pas responsable de tout mais certains (a tf1 notamment), doivent prendre un peu plus leur responsabilité en se positionnant et s’affirmant clairement pour tel ou tel candidat (il faut de la… transparence … 🙂 )

  6. En premier lieu, je partage ton insatisfaction sur la campagne de Ségolène Royal, bien que je pense que tout n’est pas joué au PS, vue l’entrée en piste des éléphant(e)s. Les forums « participatifs » conduits de manière dirigiste étaient à mon avis un leurre pour faire croire aux citoyens qu’ils avaient rédigé eux-mêmes un programme qui avait déjà été écrit et voté par les militants socialistes. Lisez les deux documents, cherchez l’erreur… C’est ce qu’on appelle du « social marketting », depuis longtemps les ONGs ont appris à pratiquer ce genre de manipulation dans leurs projets « participatifs ». Politiquement, c’est une négation de la démocratie, mais psychologiquement ça a quand même contribué à créer une ambiance de débat. Donc ce n’est pas tout négatif, sauf pour le programme que cette opération était censée promouvoir.

    En te lisant je constate que nous faisons partie des quelque 50% de Français qui, selon un sondage récent, disent qu’ils ne savent pas encore pour qui ils vont voter au 1er tour. Sondage à prendre avec des pincettes car un grand nombre de ces 50% savent très bien pour qui ils ne vont PAS voter. Perso je voudrais bien que Bové obtienne ses 500 signatures, mais j’ai des doutes que ce soit possible sauf miracle : son staff a bien précisé que c’était aux militants de base, aux enthousiastes qui ont signé la pétition de soutien d’aller rencontrer les élus pour obtenir des signatures, car eux n’ont ni le temps ni l’argent de sillonner la France pour le faire à leur place. Mais, hélas, il est plus facile de signer une pétition que de décrocher son téléphone. (Petite parenthèse attristée)

    Sur l’influence des médias je suis partagé, car les travaux que tu cites datent d’avant Internet. Certes, « tout le monde n’a pas Internet », comme on l’entend tous les jours, mais il se trouve que la population internaute aujourd’hui est de celles qui ont le plus d’influence sur les hésitants : les 25-35 ans, les jeunes retraités des classes moyennes… En fait je pense qu’il y a une articulation entre les médias traditionnels et Internet qui est difficile à quantifier mais qui mériterait une analyse socio-anthropologique. Pour quelqu’un qui a construit sa conviction en surfant sur Internet, le média papier, l’émission qu’on recommande aux amis, peuvent servir de « supports de propagande ». Exemple : j’ai regardé le « J’ai 1 question à vous poser » de Ségolène Royal, avec beaucoup d’anxiété au départ car j’étais convaincu qu’elle allait se planter… Or elle a fait un « sans faute », je ne suis pas le seul à le reconnaître, et je me suis rendu compte que sa candidature pouvait tenir la route. Qui vivra verra… Mais ce que je veux dire, c’est que j’ai parlé de mon enthousiasme au bureau, à des amis sur Internet, à des gens qui ont dit « tu crois? » et qui sont allés regarder l’émission en différé. C’est une utilisation du média qui n’a jamais été étudiée quantitativement.

  7. je rejoins à fond asthény, et je pense que ralphy a raison en rappelant que les indécis sont ceux pour qui il y a vraiment quelque chose qui joue. et mine de rien, ils sont bien plus nombreux que ceux qui savent à l’avance pour qui ils vont voter. combien d’indécis sur ségo, mais anti-sarko vont avoir hésité sur bayrou depuis qu’il est remédiatisé et crédité gagnant si il passe le premier tour? les sondages c’est une chose un peu spéciale, certes. mais choisir de les mettre en évidence est un acte journalistique. et la publicité (au sens littéral du terme, aps pub), c’est également un acte journalistique qui a une influence. très très importante, on va pas se mentir.

  8. appartenant résolument et fierement à la génération du zapping j’ai eu la flemme de lire les posts des autres donc je vais peut être répéter alors :

    1/ hihi t’es trop mignonne en train de défendre ton milieu alors que personne t’a accusé 😉 on dirait moi en train de défendre les profs dans un PMU dela « france qui travaille avec ses mains pour le smic ».

    il est évident que les médias ne font pas le vote. la meilleure preuve c’estle référendum sur le traité européen : le france dit non alors que 80% des médias ont fait le forcing pour le oui au mépris de toute déonthologie.

    et pourtant on ne peut pas nier que le pouvoir des médias est réel EN THEORIE. quand on voit les audiences des grandes chaines nationale, le taux d’éoute des grandes radios. quant on sait que l’essentiel de ces médias se concentre dans 3-4 grands groupes de médias (et quand on sait que les lagardère and co.sont des potes des chirac et sarko)….

    mais bon je pense que fondamentalement on vit dans une démocratie mature où les pressions sont moinsfortes que l’intime conviction. et surtout les médias ont moins d’emprise au quotidien que les discussions dans les familles ou dans les cercles d’amis…

  9. oui mais pouv, l’attitude du « non au bourrage de crâne je vote non y en a marre de la manipulation » c’est un discours qu’on entendait pendatn le référendum sur la constitution européenne. donc ça a pu avoir une influence dans l’autre sens, jouer comme un catalyseur (le thème média/méchant, j’entends), comme repoussoir.
    la médiatisation est un phénomène indéniable qui donne un pouvoir aux médias également, dont ils prennent de plus en plus conscience. je suis pas d’accord avec ton article nina, parce que je pense effectivement que tu tords le bâton dans l’autre sens pour contourner une diabolisation à l’extrême. mais sans déconner : l’exemple de 1958, je le trouve pas à propos : les conditions d’accès aux médias, de massification etc. n’ont rien à voir en 2007 avec ce qu’elles étaient en 58, du coup, l’analyse ne peut pas être la même (à mon avis).
    après, je pense que j’ai pas le temps de trop développer, je suis à la bourre pour rejoindre mon père, mais l’idée globale de ce que je veux dire, c’est que là où à mon avis ton analyse pèche, c’est que 1/ralphy : c’est ua niveau des indécis que ça joue, 2/c’est pas minéaire tout ça, c’est pas je te dis x pas bien/je vote y, y a des jeux d’influences compliqués, mais dans lesquels la presse joue un rôle central (pas que la presse télévisée d’ailleurs). toutes ses formes, d’ailleurs. et c’est clairement déterminant en période électorale où la persuasion se fait sur une image publique relayée par…
    voilà. pas clair. sorry. c’est que mon avis, à prendre ou à laisser.

  10. Je ne sais pas s’il existe quelque part sur terre une terre de tolérance. Je ne crois pas que la France soit uen terre plus intolérante qu’une autre.

  11. Je suis assez d’accord avec toi sur l’ensemble de cet article, à savoir que les médias ne font pas une élection. En gens cultivés et critiques que nous sommes, on peut s’intéresser à un débat sans se laisser berner par les belles tournures du type « effort national » à la place de « nouveaux impots rigolos ».
    Nous avons une conscience politique, et le plus souvent un avis arrêté mais argumenté sur la question. Et que même quand on vote blanc ou qu’on s’abstient c’est pas forcément parce qu’on a pas réfléchi ou qu’on a fait une grosse chouille la veille et qu’on s’est levé à 20h01. Ca, c’est pour les gens dont je pense tu parles dans ton article.

    Mais il reste la foule, celle dont comme le dit si bien Terry Pratchett « le QI moyen est égal à celui de la personne dont le QI est le plus bas, divisé par le nombre d’individus constituant la foule ».

    Ceux-là quand on leur parle d’insécurité ils imaginent des immigrés, et croyez-moi pour eux un immigré c’est pas un Suédois ou un Danois, qui font des tournantes, braquent des commerces et brûlent des MacDo (un intrus s’est glissé dans les trois éléments suivantes, sauras-tu le retrouver ami lecteur ?). Et ces gens-là quand ils ont voté à droite ou à l’extreme droite, bah ils étaient tout fiers de leur vote qui a fait disparaitre l’insécurité la semaine suivante.

    C’est marrant moi j’étais certain que les chiffres de l’insécurité et la hausse de la délinquance étaient dus à la hausse des vols de portable, et que si l’insécurité a disparu la semaine suivante c’est juste parce que des personnes peu scrupuleuses ont demandé à PPD et David d’arrêter d’en parler sauf pour dire que a y’est y’en a plus…

    Au royaume des aveugles, le borgne est roi.

  12. Accroche-toi, tu va avoir pas mal de commentaires !
    La télévision n’aurais pas d’influence sur ceux qui ont déjà un avis, mais la plupart des gens sont hésitants, une majorité même. Ce théorème n’est sûrement valable que dans le cas où les médias ne diffusent pas le même message systématiquement (ce qui est le cas d’une propagande).
    Je pense que le référendum serait passé s’il le gouvernement n’était pas si peu populaire à cette époque. Ce qui me fait poser cette question ; sommes-nous bien placé pour voter au mieux ?

  13. aaah très bonne question G… (désolé j’arrivepas à lire ton pseudo, comment vous faites vous?). En gros tu te demandes si la démocratie est le meilleur des systèmes? Est-ce que les choses n’iraient pas mieux si on abandonnait le pouvoir de décisions à un collège d’experts en tous genres légitimés par leurs études, leur culture et la pratique du métier de politicien ou de hautfonctionnaire?

    c’est la définition de l’aristocratie ça…

    si on commence à penser ça on est pas sortis de l’aubergine…

  14. Bah c’est surtout que si on est pas bien placés pour voter des décisions aussi subtiles, en quoi le serions-nous mieux pour choisir ceux qui voteraient à notre place ?

  15. oui dsl Nina, ms comme bcp de commentateurs, je ne suis pas d’accord avec le fond de ton article.
    On est tous d’accord, ce ne sont pas les media qui votent, ce sont les électeurs. Après, les fameux électeurs, il faut bien qu’ils se fassent une opinion, basée sur bcp trop de critères, comme l’opinion des parents, l’histoire, leur situation familiale/professionnelle, leurs amis, les infos qui les touchent, etc. Donc les informations qu’ils recoivent, elles viennent bien de qq part…

    Pour exemple, le référendum je l’ai suivi aussi via les media. Et perso, j’étais bien paumé ds cette constit’ de chais-plu-combien de pages, et malheureusemt, les media (dont Chirac himself) ne m’ont pas du tout éclairci les idées, loin de là ! Au final, j’ai voté oui, sur les explications de mon père ! Donc pr les autres indécis comme moi, ils ont sans doute choisi le « ds le doute, ne change rien », CQFD (selon moi).

    Ensuite, pr 2002, il faut évidemmt reconnaitre que toutes les infos du moment tournaient effectivement autour de l’insécurité, et du bordel ambiant (enfin com dab) que le(s) gouvernement(s) ne savai(en)t pas gérer. Moralité : soit tu votais pour tes idées (auxquelles tu crois dur comme fer), soit tu votais « pour changer » (perso Besancenot), soit tu votais extreme, ou pire : tu votais pas ! Résultat: votes dispersés à gauche (mea culpa), à droite quasi-com dab, et extreme droite, stable comme dab.

    Tout ça pour dire, qu’évidemment quand tu crois à qqch, tu poursuis tes idées (les fameux militants). Mais quand tu crois à qqch sans te reconnaitre ds les personnes qu’on te présente, ben tu te sens paumé ! Ex: toi (& moi aussi) avec Ségolène. Donc tu te retrouves pas loin des indécis, à lorgner Bayrou pcq « pourquoi pas ? pas pire ». Et là les media, ben ils t’apportent l’information. Donc ils ont bien une certaine influence…
    Attention, j’ai pas dit qu’on était des moutons à écouter religieusement PPD ou Claire pdt le dîner familial (encore que y’en a), juste qu’une opinion, ça se forge, et que toutes tes sources d’information (ou le manque justement) peuvent jouer…

    Bon en tout cas, ça sera un article à réaction à classer dans les annales 🙂

  16. A la base les médias constituent le moyen principal de communication des candidats donc dire qu’ils n’ont pas d’influence, ça impliquerait qu’ils soient neutres. Je suppose que les temps d’exposition des candidats avant la période de comptabilisation par le CSA ne doivent pas aller dans le sens de cette neutralité (qui n’aurait par ailleurs aucun sens si la quarantaine de candidats déclarés devaient être traités à égalité, j’imagine pas le bordel!) car du Ségo et du Sarko précandidats on en a eu. Et même durant la période contrôlée il y a le contexte d’intervention des candidats. Pour le second tour, le traitement réservé à Le Pen n’était pas ce qu’il y a de plus neutre.
    Mais les interactions sont compliquées, en 2002 peut-être que si les médias avaient montré plus que Le Pen pouvait être au second tour, les gens n’auraient pas pensé à un éternel second tour gauche-droite et aurait pensé « vote utile » ou « aller voter tout court » dans une sorte d’échange d’opinion entre la masse et chaque individu. Car au fond au moins une personne sur deux ne voulait pas d’un tel second tour. Et dans ces conditions montrer aux gens qu’il y a un risque peut influencer leur décision tout en n’allant pas à leur encontre (au passage rien qu’en employant le mot « risque » ça implique que je ne voulait pas ça -> partialité). D’un autre côté, cette influence laisserait moins de place aux partis secondaires, ce qui n’est pas très juste. Si la diffusion de sondages étaient interdite (elle l’est encore?) c’était justement pour que les gens décident dans leur coin ou en cercle restreint mais pas en ayant une connaissance ne serait-ce qu’approximative de ce que pensent tout le monde afin que chacun donne son avis et pas celui des autres.
    La manière de présenter l’info peut aussi poser un problème de neutralité. A propos de l’insécurité, il y avait eu en 2002 l’histoire marquante du père tué par des jeunes alors qu’il venait défendre son fils rackété. On parlait donc de l’insécurité, du manque de policiers, etc. A « Arrêt sur Images » on apprenait que le lendemain du meurtre il était connu que la victime était armée d’un cutter, élément tû par la presse afin de ne pas sous-entendre que la victime nationale aurait pu avoir un rôle actif dans son drame. Par contre comme pour ton interview dont on a retenu qu’une phrase qui allait dans le sens de l’article à écrire, on égrainait les meurtres. Les médias n’ont pas tout dit, il y a eu mensonge par omission.
    C’est comme les abus d’enfants et les prêtres ou maîtres d’école. Ce n’est pas vraiment le plombier ou l’analyste-programmeur qui pourra abuser dans son coin des enfants des autres. C’est le contexte de la fonction qui permet à la déviance de s’exprimer, non la fonction elle-même qui par contre marque les gens quand ces actes sont commis. Des éléments touchant la compagne présidentielle présentés de la manière précédente sont intrinsèquement partiellement biaisés.
    L’absence de neutralité des médias n’est pas une question simple, elle peut être « justfiée » d’une certaine manière (Jospin risque de ne pas être au second tour! et un traitement égalitaire pour 40 candidats déclarés en précampagne ne simplifierait rien pour les électeurs -> plus de précampagne dans les médias? alors Sarko parle comme Ministre ou futur candidat?) comme elle peut être utilisée à des fins néfastes (régimes autoritaires), comme elle peut être nulle (Balladur au second tour en 95, oui pour la constitution européenne, parce qu’elle reflétait ce que les gens de la télé pensait?), comme elle peut attirer l’attention sur un point précis et prévilégier des candidats par rapport à d’autres. En plus un journaliste/présentateur qui ne dit pas son opinion mais qui risque de la trahir involontairement dans ses propos est-il par conséquent plus neutre que quelqu’un qui ne cache pas son engagement et dont on sait que ses propos sont orientés?
    L’influence dépend des situations quoi se présentent aux gens.

    Je rejoins aussi des commentaires sur deux points : l’étude avec l’élection en 58, c’est gentil mais les débuts de l’usage de la télé pour une élection présidentielle qui devaient être récents et la manière de faire campagne qui a certainement changé, ce n’est plus pertinent comme analyse (ton prof me rappelle un vieux chercheur qui trouve que les chercheurs de maintenant sont nuls car les « vrais » chercheurs font leurs calculs à la main, pas avec des ordinateurs). NB : de Gaulle a été élu en 58 par 80000 grands électeurs. Il n’y a avait pas encore de suffrage universel direct.
    Par ailleurs, les élections se jouent principalement sur les indécis.

  17. Pour les référundums, les votants se sont trompés de question, ils ont répondu « Etes vous pour ou contre le gouvernement actuel » au lieu de « etes vous pour ou contre une constitution européenne »… 🙁

    Et oui, la campagne de Jospin n’était pas super bien réussie, mais je ne crois aps que voter besançenot permettait d’aller vers une résolution concrête des problèmes.
    Et je pense qu’à l’élection, faut arrêter de regarder à quoi ressemble le brushing, mais plutôt, à quoi ressemble le programme.
    Ceux qui partagent le programme du PS doivent voter PS, que ce soit Ségo, DSK, LF, Hollande ou même la brebis de ma voisine. De même pour les militants de l’UMP…

    Quand on sait pour qui on va voter, on va regarder son candidat pour le soutenir, préparer des arguments à ses opposants, on va lire des blogs de sympathisant pour mettre d’autres mots sur ce qu’on ressent, et si on écoute un tant soit peu le discours de l’adversaire, ça sera pour en chercher les failles. Soit.
    L’indécis, il fait quoi dans tout ça ? Soti tout le monde a raison, soit tout le monde a tort. La famille est de droite, y’a cette copine qui a d’excellents arguments de Gauche…

    La façon de choisir les infos des médias jettent le trouble… TF1, par exemple, chaque petit fait fera la couverture et plongera les auditeurs dans un sentiment d’insécurité, alors que si on regarde à grand échelle, ses évênements peuvent très bien se réveler des évênements minimes, non représentatifs.

    Comme les sondages, les médias ne sont pas toujours représentatifs de la réalité, mais le fait qu’ils influent sur leurs auditeurs est indubitable. En les convainquant, en les révoltant, en se décrédibilisant auprès d’eux. Alors oui, il y a une influence, mais comment, c’est très aléatoire…

  18. Nina , mademoiselle , je sais que c’est le sujet sur lequel on s’enerve a chaque fois , mais …

    N’es tu justement pas influancée lorsque tu dis « la catastrophique campagne de Segolene Royal » ? Qu’est ce qui fais que aujourd’hui tu as ce point de vue , sinon les médias , puisque je ne pense pas que tu la suives tous les jours ?

    Aie , pas taper .

    Le Petit Nicolas (mais en Plus Grand)

  19. ARTICLE PARU DANS LE MONDE DU 18 FEVRIER

    Les journalistes politiques s’interrogent sur leur discrédit
    Comment faire son métier si les internautes éditorialisent et quand les téléspectateurs posent eux-mêmes les questions ?

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    C’est une expérience que les journalistes politiques font presque tous les jours, en reportage, au café, dans les dîners privés où l’on parle de l’élection présidentielle. La question vient en général très vite :  » Alors, qui va gagner ?  » Quelques minutes plus tard, arrive la critique :  » Vous, les médias parisiens, vous vous trompez toujours !  » Entre ce statut de supposé devin et la réputation de mauvais expert, le piège est toujours inextricable.

     » Nous avons un véritable problème de crédibilité depuis le 21 avril 2002, évidemment accentué depuis la campagne référendaire de 2005, reconnaît Renaud Dély, directeur adjoint de la rédaction de Libération. On nous reproche notre arrogance, on nous soupçonne de vouloir orienter les votes et parfois, dans le même temps, de ne pas assez le faire.  » Il se souvient ainsi qu’au lendemain de l’élimination de Lionel Jospin par Jean-Marie Le Pen, au premier tour de la présidentielle de 2002, les lecteurs de Libération faisaient ce type de reproche à leur journal :  » Vous ne nous aviez pas dit que Le Pen pouvait l’emporter. Si vous l’aviez fait, nous n’aurions pas voté pour Besancenot, Laguiller, Chevènement, Taubira, etc. « 

    Lors du référendum de 2005 sur le traité constitutionnel européen, ce fut pire encore. Les journalistes politiques, et les médias plus globalement, furent accusés d’arrogance, de méconnaissance des réalités quotidiennes, de militantisme en faveur du traité. De connivence, en somme, avec ce que Jean-François Kahn a appelé  » la bullocratie « , version moderne de l’establishment.

    Le discrédit qui touchait les responsables politiques a donc atteint les médias eux-mêmes et l’irruption d’Internet a fait le reste. Les journalistes ne sont pas insensibles à cette critique qui les touche désormais de plein fouet.  » Il faut bien reconnaître que nous nous trompons régulièrement, souligne Laurent Bazin, ancien de LCI et d’Europe 1, aujourd’hui journaliste à i-Télé. Mais la critique qui nous est portée est plus profonde encore : les citoyens ont le sentiment que les journalistes et les politiques se sont mis en boucle pour ne parler que de choses qui les intéressent, eux. « 

    Le phénomène était déjà perceptible depuis une bonne dizaine d’années. En 1995, la critique sur la  » balladurisation des esprits  » fut d’abord adressée aux médias et aux sondeurs, coupables d’avoir prédit la victoire du premier ministre sur Jacques Chirac. Elle s’est depuis largement amplifiée. Désormais, une part des électeurs votent aussi contre le candidat qu’ils perçoivent comme étant celui des médias. La création de ce forum constant qu’est Internet a rendu cette contestation bien plus percutante et directe en offrant à tous la possibilité d’être un éditorialiste en puissance.  » Du coup, constate Laurent Bazin, les citoyens voudraient pouvoir nous juger comme ils jugent les politiques. « 

    Chacun constate ainsi l’agressivité des courriels et des discussions d’internautes sur la politique.  » La suspicion est aujourd’hui devenue très violente, souligne Christophe Barbier, directeur de la rédaction de L’Express et éditorialiste à LCI.  » Ce qui me frappe souvent, c’est que les gens ne se contentent pas de critiquer, de vous soupçonner d’être pour Sarkozy ou pour Royal. Ils veulent aussi affaiblir les journalistes, réclament des sanctions, votre démission ou votre licenciement.  » Quitte à s’adoucir ensuite lorsque le journaliste débat personnellement avec eux ou… est effectivement sanctionné.

    Alain Duhamel, le plus célèbre des journalistes politiques de par sa longévité sur les écrans, les ondes et dans les journaux, était ainsi régulièrement vilipendé sur le Web. On lui reprochait son conformisme, ses réseaux, son rejet de Ségolène Royal. On le soupçonnait de sarkozysme, aussi. Jusqu’à ce qu’une vidéo circule sur le Web le montrant, en novembre 2006, devant des étudiants de Sciences Po à qui il glissait qu’il voterait pour François Bayrou, candidat UDF à la présidentielle. Mis à l’écart de France 2 et RTL pour cette raison, jeudi 15 février, le même Duhamel voit aujourd’hui une partie de ses anciens contempteurs prendre sa défense…

    Une nouveauté, cependant : la classe politique elle-même a intégré cette critique générale des médias.  » Après avoir asservi la télévision, note Nicolas Domenach, directeur adjoint de la rédaction de Marianne et éditorialiste à la télévision, les politiques ont été asservis par elle. Ils ont accepté n’importe quoi pour passer deux minutes sur les écrans et se sont retrouvés les victimes de journalistes de l’audiovisuel parfois sans culture politique.  » Il assure ainsi :  » Ma plus grande honte reste d’avoir vu Michel Rocard accepter de répondre à la question de l’animateur Thierry Ardisson : « Est-ce que sucer, c’est tromper ? »  » Mais la société du spectacle ayant achevé de discréditer la politique, elle s’est retrouvée elle-même soumise à l’exaspération des citoyens.

    Les conseillers en marketing politique et les élus ayant pris conscience de ce grand mouvement antimédias, arrive maintenant une nouvelle phase. Désormais, les candidats peuvent se tailler un succès facile dans les meetings en moquant les journalistes. M. Bayrou en a fait l’un de ses arguments les plus constants. Le 8 février, Ségolène Royal a évoqué violemment ses adversaires  » et leurs relais dans les médias « . Le 15 février, interrogée par la presse sur la démission de son conseiller économique Eric Besson, elle a pris à témoin les salariés d’une usine près d’Amiens qu’elle visitait :  » Vous connaissez M. Besson ? Personne ne connaît M. Besson ! Moi, je m’occupe des vrais problèmes…  » Et l’on a même vu Nicolas Sarkozy, pourtant omniprésent dans la presse, se plaindre d’y être maltraité…

    Dans ce contexte de défiance généralisée, l’initiative de TF1 de remplacer les journalistes politiques par un panel d’électeurs pour ses grandes émissions de campagne n’est donc apparue que comme un signal supplémentaire du discrédit qui touche la profession. Rares pourtant sont les journalistes qui contestent l’intérêt de faire intervenir auditeurs ou téléspectateurs.  » Les critiques qui nous sont faites ne sont pas toujours injustifiées, reconnaît Catherine Nay, éditorialiste à Europe 1, et la certitude que le peuple ne ment pas est bien ancrée.  » Tous citent aussi l’émission de Jacques Chirac devant un panel de jeunes, sur TF1, lors du débat référendaire de 2005, comme un exemple révélateur du désarroi présidentiel –  » Je ne vous comprends pas « , avait avoué le président à ses jeunes interlocuteurs – qu’aucun journaliste n’aurait sans doute pu révéler.

    Mais beaucoup craignent que la méthode ne soit qu’une façon d’éviter le questionnement. En somme, assure Christophe Barbier, que  » la démocratie participative appliquée aux médias ne soit qu’une manière efficace d’échapper à la confrontation.  » Les responsables politiques, aguerris aux mécanismes de la télévision, faisant face à des citoyens qui restent des novices devant l’instrument.  » Partout en Europe, souligne ainsi Michaël Darmon, journaliste à France 2, les responsables politiques se soumettent aux interrogations précises des journalistes. En France, les politiques n’ont que le débat à la bouche. Mais ils délégitiment ce questionnement dès qu’il devient gênant. « 

    Les journalistes ont enfin noté que la critique à laquelle ils sont désormais soumis les a rendus plus frileux.  » Nous avons intégré le
    fait que nous pouvions nous tromper, constate Renaud Dély, et nous envisageons désormais avec application toutes les hypothèses. On voit ainsi des journaux titrer – je caricature à peine – « Ségolène décolle » et trois jours après « Ségolène s’écroule ». Est-ce un progrès ou une confusion supplémentaire ? « 

    Raphaëlle Bacqué

  20. Je doute que les gens votent au premier tour en pensant que leur poulain sera au second, voter vert ou communiste par exemple me semble maintenant « dérisoire » (d’ailleurs j’avais été surpris d’apprendre à l’école que les communistes avaient eu du pouvoir à une époque en France!), c’est plus un moyen d’envoyer un signal au candidat le plus proche politiquement au second tour pour qu’il prenne en compte certaines idées s’il veut le report des voix. Maintenant le 21 avril ayant marqué les esprits, ça pourrait changer.
    A propos du mensonge par omission, c’est sûr que « Arrêt sur Image » n’est pas non plus un royaume de transparence vis à vis de la transmission totale de l’information, il suffit de voir les disparitions inexpliquées de chroniqueurs. Mais il reste que la petite info sur le cutter avait été cachée de peur que public pense qu’on essaie de minimiser l’affaire.
    Pour l’histoire de 58, tu aurais fait l’analogie entre internet fait nouveau comme la télévision à l’époque, ça serait peut-être mieux passé mais là ça faisait vraiment recherche d’une preuve à tout prix. S’il n’y a pas d’études sur le sujet, sincèrement il vaut mieux éviter d’en sortir une. Avec l’étude qui montre que les médias n’influencent pas ce qui ont déjà choisi alors que ce sont les indécis qui font penchés la balance, ce sont les deux seuls vrais reproches que je fais à ton article Nina. Pour le reste la relation médias/influence est complexe et on a des exemples d’influence et d’absence d’influence.
    Sur le sujet d’internet durant la campagne tu m’as fait penser à deux trucs intéressants :
    1) je ne lis pas ce qui la concerne sur internet, au fond à travers la presse écrite et télévisée on peut espérer avoir un intermédiaire critique entre le candidat et nous et si c’est bien fait des intermédiaires de gauche et de droite, alors que sur internet on aura de tout, dont de l’info partisane plus facilement.
    2) l’usage d’internet est-il le même dans toutes les classes sociales? S’agit-il donc vraiment d’une autre opinion à disposition de tout le monde et utilisée de la même manière, on peut en douter. De même la majorité des gens lit-elle plusieurs journaux pouvant présenter des opinions différentes ou pour toute une partie de la population les sources d’information se limitent à un JT + éventuellement un journal qu’ils considèrent comme neutre + de temps en temps un débat politique?

    Je pensais à l’étiquette politique du journaliste car à la télé ça me semble moins tranché que dans la presse écrite. Donc dès lors qu’on apprend l’info, il est normal de se demander si ça n’apparaissait pas dans les propos du journaliste. Cependant c’était nul que je dise ça parce que Drucker avec Baroin et Ockrent avec Kouchner, ça ne déteint pas et elles font bien leur boulot.
    J’espère que ce sera moins long cette fois mon com!

  21. Pour 58 et les indécis il me semblaient avoir fait la distinction, t’en fais pas je j’ai bien compris que c’était deux choses différentes.
    En 58 il y avait une chaîne de télévision et quelques décrochages régionaux apparemment, mais tout était sous contrôle de l’État, internet de ce point de vue là est assez différent. Perso si t’avais dit que les médias n’influençaient pas les gens qui ont déjà leur avis, je ne t’aurais pas sauté dessus. S’il fallait donner des références partout, les articles deviendraient illisibles, c’est sûr, mais là je persiste et signe, on peut douter de la pertinence de l’étude.
    J’ai lu après pour l’article du monde et c’est dommage pour Duhamel, dans le journal régional que prenait mon père, on trouvait des articles nationaux, ce sont ceux que je lisaient et il faisait partie de ces auteurs. Mais malheureusement principe de précaution. A Toulon, à des législatives un vote a été annulé car Karl Zéro avait appelé à voter contre le FN à Toulon et celui-ci, battu de peu, avait obtenu une nouvelle élection. Il a été rebattu. Ce qu’a fait Duhamel en novembre est loin d’être aussi important et il est regrettable qu’il y ait un manque de confiance en lui mais un candidat ou un membre d’un autre parti que celui de Bayrou ne pourrait-il pas se montrer mauvais-joueur et faire référence à la vidéo en mettant en cause son honnêteté intellectuelle? Ça peut être perçu comme un risque aux yeux de certains employeurs.

  22. Articles et coms passionnants! Ma petite contribution :
    – Pour 2002 : insécurité surmédiatisée+mauvaise campagne de Jospin+prolifération des candidats=Le pen.
    – Je suis conseiller municipal, j’étais aux bureaux de vote en 2002. Un électeur sur 10 environ ne prenait que les 5 premiers bulletins « parce qu’il y en avait trop »! Jospin n’était pas dans les 5 premiers. Le Pen non plus, mais les gens qui votent Le pen savent pour qui voter.
    – Les médias ont surmédiatisés l’insécurité, évidemment pour aller dans le sens de la droite. Mais souvenez-vous de leur mea culpa entre les 2 tours : la plupart reconnaissait être allé trop loin. Du coup, TOUS sont tombés sur le Pen, c’en était même honteux dans une démocratie. Et je dis ça en haïssant Le Pen et ses idées.
    – Segolène aurait bien besoin d’être un peu brouettée non?!…
    Bises Nina.

  23. Ouhlala, tu es remontée!!
    Tu sais, je prends pas les gens pour des débiles, juste je faisais part d’une expérience qui m’avait d’ailleurs atterré. Je crois vraiment que 2002 c’était le grand n’importe quoi.
    Maintenant comment faire pour que 2007 ne le soit pas?..

  24. Bon allez chuis vénère… je t’avais fait une réponse argumentée, elle es tpas passée, chuis saoulée.
    en gros, je vais pas continuer, trop de gens ont parlé, mais je tenais à dire : je comprends que les propos mielleux fielleux en nombre ici puissent t’agacer, mais tu me fais dire ce que je n’ai pas dit. du coup, ça flingue le débat et c’est dommage. pour l’étude de 58 pourquoi elle est périmée? ben simplement parce qu’elle a 50 ans, pardi. après, c’est vrai que c’est con qu’il y en ait pas d’autre.
    chuis saoulée, là, je recommencerai plus tard. ou plutôt on papotera autour d’un chocolat, ce sera plus constructif que ce foin, à mon avis.

  25. Nina, je n’ai pas dit que tous les gens arrivaient sans savoir pour qui voter, mais il y en a, oui, et bien plus que tu le crois, qui se décident au dernier moment dans l’isoloir.
    Et tu sais, une étude il y a deux ans à peu près est sortie, je me souviens plus du tout des références, désolé. Elle montrait que la droite récoltait plus de voix les jours de pluie, et la gauche les jours de beau temps. Véridique.
    Tout ça pour dire qu’un frange non négligeable des gens se décide sur des critères complètement subjectifs. Et bien sûr, ça, les sondages ne peuvent pas le deviner, pas plus que les médias. C’est incroyable, mais c’est la réalité.

  26. Dans ma seconde réponse, à propos de la couleur politique des journalistes j’ai mis « Cependant c’était nul que je dise ça parce que Drucker avec Baroin et Ockrent avec Kouchner, ça ne déteint pas et elles font bien leur boulot. »
    Ce sont effectivement des hommes et des femmes qui ont le droit d’avoir une opinion et qui font leur boulot correctement donc je répète C’ÉTAIT NUL QUE JE DISE ÇA. Maintenant il y en a que ça peut déranger, alors principe de précaution…

  27. je plaisantais même pas pour la pluie et le beau temps hé!
    Désolé que tu refuses que des « gens » puissent ne pas être si sûrs d’eux avant de glisser leur bulletin.
    Mais d’accord que pourque chacun fasse ce qui lui plait! 😉

  28. Juste une dernière chose (je sais pas ce qui me prend, je saoule pas les gens comme ça d’habitude, enfin j’espère!), mais ce que tu dis pour les bulletins en Midi-Pyrénées est impossible : tous les bulletiins doivent avoir exactement le même format, c’est dans la loi. Peut-être parlais-tu de la profession de foi?
    Je m’arrête et je file profiter de mon dimanche sans election! Bises et sourire.

  29. Pour l’étude de 58, elle n’est peut être pas perimé (surtout qu’elle a des conclusions pertinantes me semble t-il), mais les habitudes avec la télé n’était peut être pas les mêmes qu’aujourd’hui. Je ne sais pas quelles étaient les habitudes des gens et le credit qu’ils accordait aux images. Les differents contextes historiques n’étaient peut être pas les mêmes. Ils avaient peut être plus confiances dans les hommes politiques, donc un choix peut être déjà fait. Enfin, je ne m’étenderais pas plus sur ce sujet, car n’y connaissant pas grand chose, je risque de dire n’importe quoi.
    Enfin, toujours est-il qu’il serait assez interessant de refaire le même genre d’étude maintenant. Pour voir justement comment cela a evolué.

    Au final, il y a peut être aussi un certain role inverse qui se joue. Les gens se mefie, lorsqu’ils pensent (a tord ou a raison, ce n’est pas forcement a moi d’en decider) que les « médias » ont choisis leur(s) candidat(s). Ils pensent peut être que l’on veut les « arnaquer », donc se tourne souvent vers une troisieme voie, des que quelqu’un leur tire une (vraie ou fausse) sonnette d’alarme.
    Comme Chirac en 95 ou Bayrou maintenant.
    Apres, ce genre de sonnette d’alarme est peut être d’autant plus efficace, vu un certain climat de mefiance qu’il semble y avoir chez nous.

    Apres, pour eviter de dire les gens, j’avoue que pour l’instant, je m’interesse, mais je n’ai pas encore choisis. Je sais que je choisirais réelement dans les dernieres semaines des élections, car nous auront eu leur tract avec leur profession de foi et tout. Oui, je suis un peu un mauvais client pour les statisticiens des institus de sondage.

    Par contre pour les indecis de la derniere heures, je peux comprendre. Pour les européenes, je n’ai choisis que dans l’isoloire le bulletin que j’ai mis, alors je crois que l’on ne peut pas faire mieux 🙂

    P.S: C’est mon premier message ici, j’espere ne pas avoir été trop un boulet dans ce que j’ai dit.

    UMP: Au fait, je ne pense pas être personelement influencé par les médias dans mes choix électoraux. Mais au fait, combien de gens répondraient qu’ils se sentent influencé si on faisait ce genre de sondage? A mon avis, 0…

  30. Cher pouv, je parle ici de l’élection présidentielle. Notre système est un système comme un autre, inutile de caricaturer en parlant d’aristocratie. Aux Etats-Unis, il existe le système des grand électeurs et ce pays reste une démocratie, non ?
    De même, aucune « petite gens » ne va au parlement faire adopter des lois. Il ya des relais, des gens en qui tu accorde ta confiance (par le vote), des gens « mieux placés » que toi sans pour autant être déconnectés de la réalité. Le système de vote entre également en jeu (je pense à un article là dessus, désolé pour la pub).
    PS: tu ne sais pas lire mon pseudo mais j’espère que tu connais cet ingénieux système appelé « copier/coller » qui peut d’aider dans de nombreuses situations.

  31. Si on prend Duhamel, quand sa véritable position a circulé, il a été suspendu. Apparemment tant qu’on ne dit pas pour qui on roule ou avec qui on vit, ça va sinon il faut avoir un patron qui a confiance en toi et prêt à assumer les critiques éventuelles. Pas vu, pas pris.

  32. Mea culpa pour les bulletins, je confonds sûrement. Et sinon, d’accord avec toi pour les journalistes politiques. A condition bien sur que leurs convictions ne dépassent pas leur professionnalisme, ce qui arrive parfois, même dans des médias qui se prétendent neutres. Peut-on l’être totalement d’ailleurs?…
    Allez, cette fois plouf!

  33. Je ne voulais pas dire contre les médiats directement.
    Mon propos tenait plus en :
    Prenons l’exemple d’aujourd’hui. Quand deux candidats s’installent, avec des sondages assez importants, de l’ordre de 30 %, que les journaux s’interessent à eux justement à cause des sondages.
    Si a ce moment là un autre pretendant arrive et dit regarder, on vous arnaque, les médias cherche a verrouiller la presidentielle avec deux candidats, ben consciement on peut se dire « c’est vrai qu’il n’a pas tord, je me suis un peu laisser endormir ». Et hop, ce troisieme candidat gagne une certaine confiance, comme étant un autre recours qu’un choix qui peut paraitre imposer par d’autre (ce que l’on aime pas trop généralement). Et celui ci grimpe dans les sondages. Mais cela ne veux pas dire que le candidat va toujours au bout. Ca possede un certain merite de recuperer des indecis.

    Personellement, je prends aussi toujours tous les bulletins, même si il y en a des tas, comme pour les dernieres elections européenes.
    Quand je disais que je n’avais pas choisis, je me laisse le choix, mais oui, en effet, je sais aussi pour quels candidats je ne voterais pas. Mais dans les restant mon choix n’est absolument pas fait.

    Erratum: Dans mon message precedent lorsque j’ai dit que j’avais choisis au dernier moment pour les européenes, c’était pour le referendum.

  34. Zut, on a pas l’air de pouvoir editer ses messages, dommage.

    Concernant Mr Duhamel, je trouve aussi un peu fort qu’il ait été mis de coté. La seul chose que j’aurais trouvé logique c’est qu’il soit mis de coté uniquement pour l’emission de France 2 ou Mr Bayrou était l’invité. Ca evite les confusions possible et les doutes. Pour le reste, c’est un peu fort.

  35. Je suis bien d’accord avec toi sur le fait que les médias changeront peu le choix des électeurs déjà politisés. Néanmoins, voici une preuve amusante que les médias influencent énormément la perception que nous avons sur les candidats (et donc le vote indécis) : toi-même juges la campagne de Ségolène Royal désastreuse. Or, pour avoir vu le succès des débats participatifs en région tandis que les médias se concentraient sur des « bourdes » futiles (une faute de français sur 3 jours de discours) voire inexactes (propos honteusement détournés sur la justice chinoise ou face à l’émissaire palestinien), il apparaît que ce sont les médias les quasi-seuls responsables de cette perception différente sur la campagne des deux candidats. Et cela va même atteindre les convaincus comme toi ou moi ! Pourtant, les approximations sont identiques avec Sarko : plantage sur le coût du programme, erreur de débutant sur les 4% du PIB, lapsus et dérapages verbaux à Londres, contradictions avec son staff ou entre ses discours, autant de bourdes qui auraient fait la une de la presse avec Ségo sous le titre « incompétence »… Mais là personne n’en parle alors que l’innocente et sympathique « bravitude » est répétée à l’envi par les médias. Par contre, personne pour filmer les débats participatifs de Ségo qui ont pourtant été un vrai succès populaire en région. Seule l’intronisation de Sarko a bien repasssé en boucle sur itélé… Le problème vient du fait qu’on ne se rend pas compte de la pertinence ou l’omission des informations faites par la presse si l’on n’a pas la capacité de recouper soi-même les infos. Donc attention, ne serais-tu pas toi-même influencée par la présentation biaisée des médias ? 😉 Personnelement, il a fallu que je dévouvre un lynchage politique récent orchestré par la presse dans ma région pour me rendre désagréablement compte de la manière dont les médias sont capables de détourner l’information mais aussi de la puissance de ses messages sur l’esprit des gens.

    Amitiés d’un nouveau lecteur de ton blog…

  36. TROPICO est un jeu vidéo de style SIM CITY (donc une simulation économique), à ceci près qu’il s’agit de gérer une petite île dans une démocratie populaire de type marxiste où les habitants sont influencés par divers facteurs sur lesquels le dictateur — le joueur — peut jouer pour, en vue d’obtenir un soutien international et l’argent qui va avec, des élections dites « libres » en vue de les emporter, quitte à faire assassiner l’opposant ou les chefs de file des mouvements des opposants (et de préférence à l’abri des regards, histoire de ne pas mécontenter les témoins et les personnes qu’ils influencent).

    Bref, en cette période très politisée, ce type de jeu est intéressant à étudier, il me semble.

    Par ailleurs, tu affirmes que la plupart des gens sont décidés quant à leur candidat. Hum… Au vu des variations d’opinions dans les sondages, on dirait que si c’est le cas, il existe une partie non négligeable d’électeurs qui n’ont pas encore pris leur décision de manière définitive. Ces électeurs — pourtant peu nombreux en comparaison de l’ensemble — sont pourtant très importants dans les élections présidentielles où les candidats sont au coude à coude, gagnant ou perdant pour à peine quelques pourcents de différence.

  37. Juste si ça t’intéresse je te refilerai mon mémoire sur la violence scolaire en france au travers de la presse(tu auras je pense un bon décodage sur la réalité entre djeunz des banlieues et images des djeunz par la presse)

  38. Je crois qu’au final on s’est mal comprises. j’ai repris les comm’ et tes réponses (mon dieu Stef, sors de ce corps!). Mon premier comm’ visait à dire que les actes journalistiques étaient suffisamment variés pour justifier un discours sur l’influence des médias que moi je trouve pertinent. Comme tu dis très justement sur les sondages (ce que je ne savais pas),  » ils ne sont publiés que si le journal qui l’a commandé veut le publier, intéressant » : c’est pourquoi pour moi c’est un acte journalistique.
    tu fais officiellement partie des indécis en tant que non militante sans doute, comme moi, donc, mais tes opinions politiques sont affirmée et tu sais à peu près pour qui tu ne voteras pas à défaut de savoir précisément pour qui voter. Mais ceci étant c’est pour dire qu’il y a plusieurs stades d’indécision et par exemple, entre un bayrou et un sarko pour un mec de droite qui aime pas sarko, mais pensait jusque là qu’il était le seul crédible, peut-être que des actes journalistiques de type publication de sondages (ou pas), buzz autour d’une phrase scandaleuse (ou pas) etc. peuvent jouer à la marge ou de manière déterminante. Là était mon propos.
    quant à dire que jospin a fait une mauvaise campagne, merci j’ai de l’esprit critique, je m’en étais rendue compte. mais là encore, sa mauvaise campagne participait (participer et pas entièrement cause, hein!) d’une mauvaise gestion de son rapport à la médiatisation plus poussée que proposent les médias depuis quelques décennies.
    Le fait est qu’il y a EVIDEMMENT plein de facteurs qui jouent, et en relisant tes réponses, je comprends mieux le fond de ton agacement.
    Tu as écrit « en journaliste », permets moi d’avoir un argument « d’historienne » : je pense que le gros buzz autour « des médias qui font l’élection » est à interpréter comme une manifestation de la nouveauté de la chose (si tu prends des évolutions sur du temps long, plus d’un siècle par exemple). Les facteurs traditionnels que tu as évoqués sont toujours très présent, mais il faut prendre en compte un rapport plus poussé à la presse, à ses prises de parti éventuelles et les réactions du public face à ses prises de parti. Le 21 avril a permis de prendre conscience du rôle de la mise en valeur par les JT de l’insécurité dans la cristallisation d’une espèce de psychose sociale. ça a clairement joué. Rappelons-nous les gens qui pensent que Chazal, mais aussi Zone Interdite « c’est la réalité » (my god my god). Ca joue peut-être qu’à la marge, mais ça joue. Si je parle de ça c’est qu’il s’agit de discours que j’ai (trop) entendus. Tout comme, eh oui, l’agacement sur la presse à bloc pour le oui, je l’ai entendu, très agaçant aussi. En fait en prenant cet exemple, je ne cherchais pas à dire ‘les gens ont voté non contre la presse’, faut pas déconner, en effet, mais l’agacement autour du oui incluait aussi un rapport à la presse « qui nous ment nous spolie, gnagnagna ». C’était UN discours parmi d’autres, non déterminant, certes, mais il est intéressant de noter l’existence de ce discours, alors qu’à mon sens, il y a quelque temps, ce discours n’aurait pas eu une telle place. Voilà mon propos.
    Bref, pour en revenir à la suite de ma réponse (désolée, je fais un roman, mais à chaque fois je suis interrompue, d’abord neely qui se fait attaquer par un ours, ensuite mitch qui la demande en mariage, tout ça) : je t’ai rien fait dire du tout, en fait, là encore où je pense qu’on s’est mal comprises et où JE T’EN VEUX oui madame, parfaitement, c’est que tu sais bien que dans mes comm’, je réponds autant aux autres comm’ qu’à tes posts. Et la remarque « on votait X car Y n’était pas bien », c’était dans un comm’, je crois, ou alors j’ai tiré ça d’un de tes comm’, pas de tes propos, rassure-toi. « au moins trois scrutins où l’option choisie par les médias ne passe pas… » : j’ai JAMAIS dit qu’on suivait mollement ce discours, je m’énervais précisément contre ces points de vue dans les comm’, en l’occurrence, je trouve intéressant au contraire, non qu’il y ait un rapport linéaire, mais qu’on remarque, s’agace, etc. par rapport à ce choix des médias (en l’occurence de TF1). C’est ça qui fait sens pour moi.
    Bref, pour en finir, je sais plus ce que je voulais dire (merde, les voeux de Mitch à Neely sont à mourir de rire): ah oui. Pour conclure, je voulais dire que la diabolisation des médias fait à mon avis partie d’un processus de prise de conscience de leur participation au jeu politique (or les prises de conscience de l’opinion publique c’est rarement nuancé) donc ça commence par diabolisation, avant que ce soit digéré, et avant que ce point de vue ne soit nuancé. Voilà, et c’est pour ça que, à mon sens, l’étude de 58 est périmée, mais bon, comme tu dis, c’est pas ta faute si y en a pas d’autre. C’est ça la merde quand on fait une référence, faut toujours prendre des milliards de précautions, mais bordel, on est sur un blog, pas dans le Monde, non plus, pas de souci sur ça. Après, comem toi et moi on est des belles gosses intelligentes (et fines, et subtiles, et baywatch addict), je pense que nos points de vue sont pas si éloignés, mais qu’on tient des positions différentes parce qu’on n’a pas le même point de départ.
    Bref, un comm’ chiant, mais au moins j’espère avoir réussi à argumenter de manière un peu sensée mon point de vue, sans paraître bovine.

  39. une interrogation:
    toi tu sais peut-être…
    pourquoi un deuxième tour? Après tout, un seul tour obligerai les gens a voter pour celui ou celle en qui ils croivent vraiment (sans faire de calcul si un tour ceci, si deuxieme cela etc) et celui qui a le plus de voix à gagné. point.
    car par exemple dnas le choix actuel, le deuxieme tour ne comporte que 2 candidats et si le 3e etait a 0,5% pres. C’esst pas juste, non?
    un avis sur un tour unique??

  40. écureuil : au premier tour, jean-marie le pen a 18% des voix, Sarkozy : 17,2, Bayrou, 17%, Ségolène, 16,3, etc. parce qu’il y a 40 candidats (situation fantasmée, hein! cas d’école). S’il n’y a qu’un tour, Jean-Marie est président. Et je pense que ça ferait bien chier 80% des français.
    Raisonnement par l’exemple.

    Je voulais ajouter que l’engagement d’un journaliste c’est important (bordel de merde, sinon il est mauvais) et que faut pas confondre engagé et partisan. C’est la frontière, quoi, comme pour un historien, finalement.

    Enfin, je trouve qu’on n’a pas assez souligné le pouvoir des médias dans la construction de l’opinion publique sur les candidats à la star academy. Nan parce que la psychose du trucage, quoi, merde, magalie qui gagne à la SA5 (joke inside)

  41. Les gens : pour 2002, mes grands-parents, qui ont sincèrement pensé, en toute bonne foi « mais c’est vrai ce qu’on raconte? du coup, tu crois que le pen… » alors que c’est à l’opposé de tout ce qu’ils sont. je pense qu’ils ont pas été les seuls, parce que je pense pas qu’ils soient si originaux. pour ça du moins (sinon, trrrrrrop bien mes grands parents). un ami commun qui l’autre soir m’a expliqué que « les images parlent d’elles-mêmes » devant zone interdite. ma belle-mère et sans doute l’ensemble de sa famille. les connards gauchisants de mon école en 2005. les mecs à la fac. j’en passe.

    le pen, je me demande si on en avait pas déjà parlé, d’ailleurs, suis complètement ok sur ce point, la france se droitise et c’est déjà pas un pays foncièrement à gauche au départ. bref. enfin, voilà, quoi. ta réponse me confirme qu’on n’a pas foncièrement un gros décalage dans l’analyse, quoi.

  42. Lilvirgo: ca c’est ce qui est donné lors du 1e tour sachant qu’il y en a un 2e! mais s’il n’y avait reellement qu’un tour , il y aurai une partie des « mecontents » qui ne voteraient pas lepen du coup. forcement son score chuterai je pense…

  43. en 58 il y avait 200 000 personnes qui avaient la télé et les média n’avaient pas encore de relation avec de grands groupes industriels qui n’avaient pas encore tant de relations avec le pouvoir politique.

    Aujourd’hui tous les media sont devenus très fort en plan comm et marketing. Et l’intégrité de la majorité des journalistes est douteuse.

    bref j’ai plein de choses à ajouter mais je n’en ai point le temps, je dirai juste ceci :
    « Mais où va-t-on ma pauv’dame? »

  44. LIL : Ben, honnêtement, dans ma famille, ceux qui ont voté Le Pen, ça venait de plus loin que ça. Ma mère est raciste et elle regarde pas Zone Interdite… De mémoire, elle l’a toujours été. Après, est-ce que toutes ces personnes dont tu parles ont voté Le Pen? Perso, je regarde les infos comme les autres, Zone Interdite comme les autres et ça m’empêche pas de rentrer chez moi avec le dernier RER sans me faire pipi dessus. J’y pense même pas, à l’agression. Bien sûr, je vais pas me balader de nuit dans les cités… Mais j’y vais pas le jour non plus vu que je n’ai AUCUNE raison d’y aller.

    Moi, quand je vois ces reportages sur les jeunes de banlieue qui témoignent à visage caché « ouais, moi, j’ai déjà racketé » ou qui cassent pour casser, ça m’énerve. Ca m’énerve que ces gamins comprennent pas à quel point leurs actes ne sont porteurs de rien. Oui, vivre en banlieue, c’est pas facile mais ils font trop ce qu’on attend d’eux et pètent eux-mêmes leur crédibilité. Je me souviens, y a quelques étés, Guillaume 1er était parti à la mer avec des djeunz d’une cité de Toulouse en colo. A peine arrivés, les gamins commencent à foutre le why et il leur a dit: « vous voyez pas que vous faites exactement ce que les gens attendent de vous? » en gros, les sauvageons. J’aimerais qu’on montre une autre image des banlieues, oui, qu’on montre des jeunes issus de là-bas qui ont réussi, d’autres qui y vivent sans foutre le souk. Après, reste qu’il faut pas oublier que les journaux, ils traitent avant tout de l’actualité. Bon, maintenant, le 13h laisse grande place aus sujets mags mais quand on met trop en avant les gens de banlieue, on accuse les journaux de faire le jeu de la gauche. Epuisant, je dis…

    Sinon, on avait parlé politique quand on est allées voir le meeting de Ségo, je suppose. Enfin, au delà du bête « Ségo, elle est pas hyper forte pour répondre aux questions! » 😉

    (bordel, je me fais forcément déconnecter quand j’écris une réponse de 10 km de long. Je crois que c ma punition)

  45. Non mais Nina, je te rappelle MON argument de départ, qui n’est pas de dire « la presse fait voter », je rappelle que je trouve la proposition NAIVE.
    Je dis JUSTE que ça joue d’une certaine manière et plus qu’avant. Et ça me permet de comprendre la diabolisation dont la presse est victime. Mes grands-parents n’ont pas voté le pen. Ils ne sont pas racistes à la base et le doute ne se serait JAMAIS insinué en eux s’ils n’avaient pas été un peu crédules ou trop peu critiques vis-à-vis de ce qu’ils ont vu à la téloche.
    Toi, tu as un esprit critique, c’est bien. Tout le monde ne l’a pas, pour des motifs divers. Isolement, ou autre. Tu bouges beaucoup, tu fais plein de choses, ça t’intéresse et tu y réfléchis, pour un vieux qui sort pas de chez lui, la réalité est forcément un peu biaisée.
    Donc donc donc : je martèle ce que j’ai dit. LA PRESSE A PLUS D’INFLUENCE QUE PAR LE PASSE. CETTE INFLUENCE NE DOIT PAS DERESPONSABILISER, ELLE NE FAIT PAS VOTER, MAIS ELLE PEUT EVENTIUELLEMENT ORIENTER LA REFLEXION.
    Ok j’avoue les majuscules c’est trash, mais c’est plus pour un italique que je peux pas mettre et pour matérialiser une enflammade de conversation autour d’un demi.

  46. Pour ceux qui ignorent ou font semblant d’ignorer les relations entre la presse et un certains N. Sarkozy :
    http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-869028@51-853571,0.html
    ou encore
    : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-868512@51-853571,0.html
    ou bien
    http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-869027@51-853571,0.html
    enfin regarder « arret sur image » peut apporter un éclairage on ne peut plus cru
    http://www.france5.fr/asi/008182/20/141228.cfm
    Wake up!!

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