Libre adaptation

Je suis une zappeuse, je dois l’admettre. Devant ma télé, je fais défiler les chaînes pour trouver un programme pas prise de tête. Week-end dernier, je tombe sur une série nommée Merlin et là, mon sang ne fait qu’un tour. Êtes-vous sérieux ?

Je résume un peu la série : le jeune Arthur et le jeune Merlin vivent dans le château d’Uther Pendragon avec tout un tas de personnages dont Morgane, demi-sœur d’Arthur par leur mère, Ygerne. Bon, je tique déjà sur la cohabitation entre Arthur et Pendragon, sur le jeune âge de Merlin mais bon… Et là, coup de grâce, on apprend que Morgane est la fille cachée d’Uther (donc la sœur d’Arthur et non sa demi-sœur). Hein ? Bon, ok, ça m’a saoulée, je zappe.

Il existe bien des versions où Morgane est la sœur d’Arthur mais elle devient une aide pour lui. Là, dans Merlin, elle est mauvaise et essaie de tuer Uther. Enfin bref, cette version là ne rime à rien, c’est juste une série de merde pseudo historique. Un peu comme dans Les Tudors où Anne Boleyn a les yeux bleus (elle fut réputée pour la noirceur de ces derniers) et Henri VIII reste un jeune homme svelte alors que lorsqu’il épouse Catherine Parr, il est censé être obèse… Mmmm…

Revenons à nos légendes arthuriennes et parlons d’un exemple que nous connaissons tous ou à peu près : Kaamelott. Programme court particulièrement réussi, il nous propose une autre libre interprétation des légendes arthuriennes. Cependant, on sent un travail de documentation titanesque derrière car si Alexandre Astier dessine des personnages un peu à la bourre intellectuellement parlant, le reste est très fidèle aux légendes arthuriennes. Morgane reprend sa place de demi-soeur haineuse mais, du moins dans les épisodes que j’ai vus, elle ne ressent rien pour Lancelot, contrairement à pas mal de récits de la légende arthurienne. Astier choisit l’interprétation romaine des légendes arthuriennes (Arthur est un préfet romain détaché en Bretagne de par ses origines bretonnes) et enrichit son univers de détails de civilisations celto-romaine. Jusqu’au livre VI qui se passe pour la quasi totalité à Rome. Seule liberté : les personnages de Karadoc et son épouse Melanwi, celle par qui la déchéance de Camelot. Astier semble se débarrasser de Mordred, fils incestueux d’Arthur et Morgane qui tue son père. Le vrai méchant, c’est Lancelot sous l’influence de Meleagant souvent présenté comme son double maléfique dans les légendes arthuriennes.

Bref, peu importe, je fais pas une analyse de texte de Kaamelot. La question sous-jacente, c’est « pourquoi Merlin m’a énervée » alors qu’on parle d’une légende et non d’un fait historique avéré comme Les Tudors, par exemple ? Peut-être parce qu’en un demi-épisode vu, je n’ai tellement pas reconnu la légende arthurienne que ça m’a gonflée. Après tout, des histoires de Rois, de magiciens et de femmes manipulatrices et malsaines, on peut en écrire sans les appeler Arthur, Merlin et Morgane… Parce qu’au fond, c’est là le plus agaçant : cette utilisation d’une « franchise » qui marche. Un peu comme Batman, Superman et autres super héros, Sherlock Holmes… Mais un nom connu ne fait pas toujours une bonne série…

Enfin, tout ça m’a donné envie de me repencher sur la question… Quand j’aurai lu la douzaine de livres que j’ai en réserve, quoi.

2 réflexions sur “Libre adaptation

    1. Oui, je vois à ton pseudo et à l’url de ton blog que c’est un sujet qui te touche de près ! 😀 Du coup, tu as des séries/livres/films sur le sujet que tu conseilles ?

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *