L’exigence de l’excellence

Titre atrocement mensonger, je vous préviens.

Depuis quelques temps, vous l’aurez remarqué, ce blog évolue un peu. Je suis beaucoup moins dans la publication quotidienne à tout prix. D’abord parce que je travaille et que mine de rien, ça prend du temps ces choses là. Surtout que mon nouveau boulot me motive vraiment bien et j’y passe à minima 10h par jour. Et puis il y a ces articles, écrits en
vitesse et qui ne me satisfont pas. Et là, question :  tous mes écrits méritent-ils de voir la lumière ?

 

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Déjà, j’ai quelques articles secrets, enfouis dans un dossier au fin fond de mon ordinateur, qui ne servent que de pur défouloir. Des articles qui servent à dire tout le mal que je pense d’une personne ou d’une situation, de mettre des mots sur ce qui me fait souffrir, me mets en colère. Dans ce cas, ça n’a aucune vocation à être publié, c’est juste pour sortir le négatif de ma personne et le poser sur un papier virtuel. Se vider, quoi. Ca n’a pas à être lu par d’autres personnes que moi et éventuellement un cercle très restreint de personnes mais je ne suis pas sûre que mes lecteurs aient envie de lire une telle prose. A part quelques vautours avides de mauvaises histoires et de cadavres putrides, il y en a partout.

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Et puis il y a les autres, ceux que j’ai envie de qualifier de grands prématurés. Je les ai conçus (dans ma tête) mais au moment de les écrire, ça coince et ça finit par donner un truc mal fini qui n’a que peu de chance de survivre et qui va se traîner de nombreuses malformations. Prenons un exemple concret. Il y a quelques temps, je me suis abonnée au
Nouvel Obs pour recevoir la télé en cadeau vu que j’arrivais pas à me décider à investir dans un tel appareil. Puis comme ça, je suis bien au fait de l’actu. A peine avais-je reçu le premier numéro qu’ils me proposaient de m’abonner à Science et vie ou Science et avenir avec , en prime, un lecteur dvd portable ! Donc j’avais pris mon petit clavier pour vous expliquer que la fidélité ne payait pas, qu’on draguait à mort les nouveaux consommateurs tout en oubliant les fidèles. J’ai écrit un paragraphe, enchaîné sur le deuxième et là… la panne. On rajoute une phrase, deux… Mais
plus rien, c’est mauvais. La démonstration ne coule plus d’elle-même. Avant, j’aurais sauvegardé cet embryon d’article qui aurait fini sa vie dans le dossier « à finir », avec d’autres articles mal ficelés sur lesquels je ne reviens quasi jamais. Maintenant, je vais droit au but. Je sélectionne tout le texte d’un ctrl+a et je clique sur effacer. Hop, finito l’article mal foutu, on part sur autre chose.

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Parfois, j’arrive au bout de l’article, la démonstration me paraît tenir la route. Mais il m’arrive (de plus en plus rarement) d’écrire des articles en avance et de le mener à son terme. Sur le coup, je me dis « ah, voici une bonne chose de faite ». Puis la nuit aidant, je me rends compte qu’en fait l’article n’a aucun intérêt. Comme celui que j’ai écrit hier que j’avais prévu de publier aujourd’hui sur la dématérialisation des objets culturels. Passionnant, n’est-il pas ? Il est écrit, il est prêt… et j’ai pas envie de le publier car il ne me satisfait pas. Il est vrai qu’enfoncer des portes ouvertes fait moins mal mais ça n’a pas grand intérêt en soi. Alors il va végéter dans mon pc, attendant que je décide, ou non, d’en faire
quelque chose. C’est un peu nouveau pour moi. J’ai, pendant quasi 5 ans, alimenté ce blog au quotidien, coûte que coûte. Seuls quelques drames de la vie m’en ont tenue éloignée. Parce que j’aime écrire mais il y a des moments où ça devenait limite une obligation. Je vous épargnerai le laïus larmoyant à base de « oui, je me suis forcée à écrire quotidiennement pendant 4 ou 5 ans, tout ça pour n’avoir aucune reconnaissance et même des insultes et des méchancetés » parce que ce n’est pas tellement vrai. A part un ou deux trolls qui me font plus pitié que peur, globalement, je n’ai pas à me plaindre et surtout, j’écris quand même aussi pour moi. Avant tout pour moi. Je teste ma plume assez régulièrement ici. Certains tests ont du succès, d’autres non, il faut essayer. Et d’ailleurs, si aujourd’hui, je ne « culpabilise » pas à l’idée de ne plus être si régulière, c’est bien que je ne me sens obligée de rien. L’écriture est pour moi un plaisir, une détente.  Quand certains dégainent appareil photo, machine à coudre, crayon pour remplir une grille de mots croisés ou de sudoku pour se vider la tête, moi, j’écris. D’ailleurs, l’autre nuit, j’ai rêvé que j’étais Oceany de Technopolis, un rêve assez intéressant. Je crois que mon imagination réclame que je couche à nouveau quelques récits.

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Ouais, en 2011, si je recommençais à écrire (vu que j’ai lamentablement échoué dans ma résolution de me lever au premier coup de réveil) ? Quoi qu’il en soit, j’ai décidé de ne pas imposer aux lecteurs un article qui ennuie déjà son propre auteur. Je suis sympa, non ?

3 réflexions sur “L’exigence de l’excellence

  1. Intéressant.

    L’aspect test est particulièrement pertinent, car si la satisfaction personnelle sur sa propre création est un critère primordial, il n’en reste pas moins subjectif.

    Au delà du succès relatif auprès d’un public restreint et probablement fluctuant dans son assiduité, il faut se rappeler qu’il n’existe pas de système de mesure de qualité créative.

    Est ce parce qu’un article est moins lu qu’il est moins « bon » ? Qu’est ce qu’un « bon » article? Le nombre de commentaire est il un gage de qualité d’une production ?

    En dehors du critique qui s’arroge le droit de décréter ce qui est bon ou pas, digne d’intérêt ou pas, qui fera hype dans ses soirées entre soi ou pas, il y aura probablement peu de gens ici pour dire cet article est bon et celui là non.

    Tout au plus l’un pourra se reconnaitre dans telle situation qui fera écho à son propre vécu tant dis que l’autre préfèrera l’incongruité d’un récit plus décalé.

    In fine, ton critère est probablement le seul qui vaille la peine d’être retenu dans le cadre d’une production non monétisée.

  2. Il faut aussi préciser que tes articles tournent le plus souvent autour de sujets sérieux, universels. Ce qui demande une certaine qualités, tant dans la réflexion que dans la mise en forme.
    Quand comme moi, on parle surtout de soi, les articles viennent plus rapidement.
    Comme toi, j’essaie d’éviter de publier ce qui ne me satisfait pas, par respect pour les internautes. Le principal reste de ne pas se priver d’écrire parce qu’on se croit nuls. Publier ou non sur son blog n’est pas une obligation. Le principal c’est que tu puisses te faire plaisir!
    (et ne doute pas de ta plume!)

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