Faut-il raconter sa vie privée au bureau ?

Depuis maintenant 10 jours, j’ai commencé une nouvelle aventure professionnelle et j’ai déjà des milliers de choses à vous raconter sur la vie en agence. C’est fascinant. Mais tel n’est pas le sujet aujourd’hui, non, aujourd’hui, je veux vous parler intégration dans l’effectif. En gros, comment devenir une collègue efficace ET sympa. 
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Dans ma précédente boîte, j’ai raté mon intégration. Ok, j’ai pas été aidée, j’ai mangé toute seule le premier jour mais quand même, raté, c’est raté. Faut dire qu’à ce moment là, j’avais décidé d’arrêter de fumer et c’est tout le drame de la nouvelle salariée : pas de clope, pas de pause, pas de blabla avec les collègues, pas d’existence. Oui, je sais, on peut accompagner les fumeurs mais quand tu débutes un nouveau contrat, ça fait vaguement la fille qui s’incruste. Donc je planifie mon prochain sevrage tabagique en mai, par là, après ma période d’essai. Parce que cette fois-ci, je bosse mon intégration, je fume, je parle, je fais des blagounettes, j’accompagne les gens pour aller chercher à déjeuner. Et je bosse aussi, beaucoup. Mais force est de constater que j’ai la sensation d’avoir plus de substance sociale en 10 jours ici qu’en 6 mois ailleurs.
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Donc je sociabilise. On sort sur la terrasse s’encrasser les poumons et on parle de tout et rien. Comme les vacances en Thaïlande de Lise qui me refile donc tous ses dossiers, les cas chauds bouillants qu’on a à gérer en ce moment. De quoi je parle, moi ? De plongée. Ben ouais. Et de grossesse et d’accouchement aussi mais ce n’est pas moi qui ai commencé, c’est une autre collègue et ils ont tous été étonnés par ma maîtrise de la question « Ben, oui, j’ai travaillé sur des forums féminins ! » « Aaaaaah ! ». L’avantage de la plongée, c’est que ça occupe un peu les discussions : qui en a déjà fait (les baptêmes, ça compte) et qui a peur d’en faire et chacun de raconter son aquaphobie ou sa pisciphobie. Oui, en fait, depuis que je fais de la plongée, je découvre que beaucoup de gens ont peur des poissons et de la faune aquatique ou du moins en sont dégoûtés. Alors que je trouve ça super cool les poissons moi, même les mérous. Mais
j’ai pas encore croisé de murène ou de requins, juste des poulpes et je sais comment m’en débarrasser s’ils viennent me coller. Oui, la plongée est une source inépuisable de connaissances, vous n’imaginez pas.
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Et le reste ? J’ai vaguement parlé de mon rendez-vous chez le dentiste, de ma sœur qui bosse donc dans l’agence associée, du fait que je viens du sud ouest. Et voilà. Mes amours ? Alors déjà, je voudrais en parler que je n’aurais pas grand-chose à dire.
« T’es célib ?
– Ouais
– Ca fait longtemps ?
– Quinze jours. »
Donc là, ça jette comme qui dirait un petit blanc du style « oh mais ma pauvre, qu’est-ce qu’il s’est passé ? ». Parce que ça ferait 6 mois, on ne demanderait pas mais quand la rupture est fraîche… Mais non, personne ne se demande le statut marital. Pour la plupart, je suppose que l’info est connue de tous, je sais par exemple qu’un mec a une femme et des enfants parce qu’il en a parlé au détour d’une conversation, je sais qu’une des stagiaires vit avec son mec et… et ben c’est tout, tiens. J’essaie du coup de deviner qui est célibataire et en couple, qui est gay ou hétéro. Mais après, nos coucheries respectives ne semblent pas faire partie du menu des conversations usuelles, contrairement au froid.
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Pourtant, selon les univers, c’est handicapant. Dans mon ancienne boîte, donc, je n’ai rien raconté et je me suis sentie un peu exclue, genre « non mais elle, elle veut rien dire ! ». Parce que les confidences instillent une connivence, une complicité. On n’est pas juste collègues, on est copines. La profondeur et la force de ladite amitié est sujette à débat mais il y a un lien supplémentaire, un lien qui fait qu’on va aller déjeuner ensemble ou boire un verre histoire de se raconter les potins plutôt que de laisser moisir la rabat-joie qui
raconte pas sa vie devant son écran à l’heure du déjeuner. Vous allez me dire qu’on s’en fout, que du moment qu’on est efficaces, on n’a pas besoin d’être pote avec tout le monde. Pour avoir expérimenté la chose, je peux vous garantir que non, il m’a même été expressément reproché de ne pas déjeuner avec les autres, de rester dans mon coin. Parce que je peux être efficace et relativement irréprochable (relativement dans la mesure où je commence à accepter le fait que je peux aussi faire des erreurs sans être la pire employée du monde), par rapport à un employé efficace ET sociable, je saute. Parce qu’on n’est pas des machines payées à juste exécuter et que quitte à passer 8h au minimum avec des gens, autant que ça se passe bien. Maintenant, il est des limites à respecter, celles de la pudeur et de la décence. Vous exprimer sur votre statut marital est une chose. Faire la revue de tous vos amants à mesure où ils apparaissent avec force détails, par contre…  

Une réflexion sur “Faut-il raconter sa vie privée au bureau ?

  1. Sans expérience professionnelle, j’ai quand même un petit avis : ça dépend des branches dans laquelle tu bosses. Dans la tienne j’estime le contact entre collègue important. Mais ce n’est pas le cas partout.

    Sinon moi j’ai peur des méduses. Enfin c’est super beau une méduse, mais ça pique et c’est tout gluant! Quant aux poulpes, je les mange.

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