Et si…

Mes trente ans approchant, je vis dans un état de réflexion assez prolongé ces derniers temps. Qui suis-je ? Dans quel état j’erre ? Pour être tout à fait honnête, je suis plutôt sereine à l’approche de ce cap, plus symbolique qu’autre chose mais j’en parlerai le jour J. Il n’empêche qu’à force de réfléchir, je perçois des choses et en premier lieu celle-ci : est-ce que je réfléchirais pas un peu trop ?

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En tant que bélier, je suis censée être impulsive ce qui n’est pas faux en soi. Je suis parfois trop dans la fuite en avant, dans une recherche perpétuelle et inextinguible d’un mieux. Mais comme je suis aussi une fille très paradoxale (des fois, je me fatigue moi-même), j’hésite. D’un côté, j’ai très envie de courir et me jeter dans la piscine et de l’autre, je suis très tentée d’aller tremper quelques orteils dans l’eau pour être bien sûre qu’elle n’est pas trop froide. Parce que des fois, j’ai les chocottes. Normal mais lourd, à force.

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Parfois, j’aimerais savoir. J’aimerais avoir une zappette pour faire une petite avance rapide histoire de savoir si j’ai fait le bon choix. J’ai envie de retourner faire de la voyance au libanais alors même que ça fait 3 ans que j’y ai pas refoutu les pieds. Que je me demande si on me dira encore que j’aurai 3 enfants parce que là, à 30 ans, je suis pas enceinte et que normalement, ça ne devrait pas encore arriver de suite. Puis en plus, maintenant que j’ai du boulot (c’était ma grande angoisse de l’époque),  je me demande bien ce qui
pourrait ressortir. Mais la question est la suivante : savoir la suite, pourquoi faire ?

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Evidemment qu’on réfléchit, qu’on hésite, qu’on se dit qu’on fait peut-être une erreur, que la voie est forcément sans issue et que c’est vraiment inutile d’insister et qu’il vaut mieux prendre le boulevard, là. Si tant est qu’on identifie bien le boulevard, je suis nulle en orientation. Sauf qu’on ne sait pas. Les boulevards n’en sont parfois pas et les impasses ont parfois une issue, les happy ends ne sont pas toujours téléphonées (on n’est pas dans un film et on doit pas attendre Noël ou la St Valentin pour embrasser follement celui ou celle qui sera notre only one jusqu’à la fin des jours. Et sous la pluie le bisou sinon, ça ne marche pas) et les belles histoires sur papier peuvent aussi finir en eau de boudin. J’ai lu un truc récemment dans Biba qui dit pas que des conneries sur la sacralisation du grand amour : en gros, on nous a tellement survendu le concept qu’on est à la recherche perpétuelle de cet only one, quitte à  renoncer à des histoires car elles ne correspondent pas à un idéal. Ok, je veux bien mais si on considère que nos idéaux changent aussi avec l’âge, on a intérêt à tomber sur un only one qui s’adapte et c’est pas toujours facile. A part pour mes parents.

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Et ça marche avec tout, finalement. On veut toujours LE job, LE mec, L’appart, L’ami(e), LE ce que tu veux, on veut faire des choix pérennes, on se refuse le droit à l’erreur et on préfère dire non plutôt que de tenter… et parfois de se planter. Sauf qu’en grandissant (j’ai encore le droit de dire à 30 ans que je grandis), je prends conscience que même mes mauvais choix furent bons pour moi puisqu’ils m’apprennent des choses, me font évoluer, me permettent d’en savoir toujours plus sur moi. De grandir, en un mot. Alors finalement, peut-être que pour mes trente ans, ma première et grande décision pourrait être de ne plus me poser des questions de façon infinie et stérile. Parce qu’on en revient à cette insatisfaction dont j’ai déjà parlé alors que mine de rien, je me rends compte qu’en ce moment, ma vie est plutôt pas dégueu et que je suis conne de pas plus en profiter. Demain est un autre jour, inutile de déjà y penser, j’ai assez à faire aujourd’hui.

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Manifestement, la trentaine me rend aussi un peu chiante, veuillez m’en excuser.

11 réflexions sur “Et si…

  1. Cette quête d’un idéal et les « erreurs » qui vont avec (je ne pense pas que ce soit vraiment des erreurs. On recule parfois pour mieux repartir. Nous sommes juste dans une société de la performance alors une erreur devient gravissime d’où l’interdit que l’on s’impose) n’est pas une mauvaise chose. C’est un moteur pour nous faire avancer. Les choix, qu’on le veuille ou non, on en fait tous les jours (que vais-je manger ce midi ?). De toute façon, que l’on opte pour l’un ou l’autre, on ne saura jamais si c’était le bon ou le mauvais puisqu’on n’aura pas forcément l’occasion de tester l’autre (je ne sais pas si je suis très claire ?). C’est pourquoi je pars toujours du principe que je fais le bon choix. D’ailleurs, l’un ou l’autre ne m’empêchera pas de râler ! 🙂 Alors « always look on the bright side of life » et le reste, on s’en fout ! 🙂

  2. (Ceci n’est pas un commentaire sur ce billet mais un message.) Je suis Jean-Claude Kaufmann, sociologue qui écrit des bouquins. Le prochain, qui va paraître début mai, porte sur la drague Internet. J’ai longuement surfé sur des blogs pour mener mon enquête, dont le vôtre, que je trouve particulièrement juste et plein de remarques passionnantes. J’aurais aimé vous envoyer mon livre.Mais pour cela il me faudrait une bonne vieille adresse postale : tel est l’objet de ce message.

  3. Il parait que 30 ans c’est le plus bel age, une certaine personne m’a dit que la vingtaine s’était tellement surfait^^
    En tout cas si tu te décide à retourner voir ton charlatant,euh je veux dire ton voyant bien sur, j’en suis!
    Quant à Biba, je crois que c’est un des rares magazines qui ne dit pas que des conneries! ( bon c’est surtout le premier que j’achète dans le mois ^^)Je pense surtout que le plus dur finalement dans le plan de vie idéal que l’on se fait ou s’est fait c’est la comparaison avec les autres : big love,mariage, bébé, propriétaire, putain de boulot de tueur etc… Le truc c’est de se dire que ok il y en a qui ont tout ça ou presque, c’est vrai mais je me demande quand même s’ils sont heureux et s’ils s’éclatent dans la vie, et ça c’est pas parce qu’on a tout que c’est forcé.

  4. C’est normal que tu te poses autant de questions existentielles à l’approche de tes 30 ans. On s’imaginait traumatisé au passage des 20 et 25 pourtant. Le problème avec la trentaine (j’ai pas dis « crise de la 30aine » ok???), je disais, le problème avec le passage à la 30 aine, c’est qu’on voit un peu plus le monde comme il est, on y veut encore un peu sa place, et puis faire quelque chose de sa vie professionnelle se pose là,…, mais la quête du bonheur reste notre rêve.
    Et ben tu veux un scoop, ces questions tu te les poseras tout autant après ton passage aux 35 (et plus ! car il y aura plus !!!) ha ha ha

  5. J’ai une grande question existentielle qui me tarabuste ce matin : pourquoi se pose-t-on autant de questions au passage de chaque dizaine ? Un bilan ? Mais ça sert à quoi un bilan au bout de 10 ans. On en fait un à 80 ans et ça suffit. Non ?

  6. Bravo pour ce blog très bien fait, je me reconnais entièrment (au masculin)dans ce portrait sauf que moi ce cap des 30 piges me fait terriblement flipper. j’ai l’impression que les chevaux vont rappliquer comme une légion romaine au galop!! Et d’autres conneries de ce style d’autant qu’à l’approche de ce cap je représente toujours merveilleusement le signe astrologique d’après-lion (alors que je suis lion!!).Bref pour un mec en plus, c pas cool à notre époque. Et d’autres conneries de ce genre qui pourrissent l’existence; alors tu as entièrment raison Nina il faut profiter, être un peu Epicurien car malgré tout ce qu’on entend ça est là la vie est beeeelllle.
    Merci et bonne continuation

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