Et si on changeait de stratégie

Aujourd’hui, c’est grève. Comme la semaine dernière. Comme depuis trois week-end sur le réseau nord ouest du transilien. En fait, ça fait près de 10 mois qu’on se prend régulièrement des grèves et j’avoue que je suis à un tel niveau de blasement que j’en suis tombée dans l’indifférence. Pas de train ? Pas grave, je prends le bus, y en a un qui m’arrange pas si mal. Y a qu’à minuit, quand je suis chargée, que ça m’amuse moins. Mais au bout de 10 mois, force est de constater qu’on ne peut plus continuer comme ça. Le week-end dernier a eu lieu la nuit des écoles : en gros les instits de primaires veulent protester et invitent donc parents et élèves à camper dans les établissement en réalisant diverses activités comme lecture, dictée, maths, dans une ambiance bon enfant. Alors là, j’ai tendance à dire oui ! C’est ce que j’appelle la contestation intelligente car les instits prennent le temps d’expliquer le pourquoi du comment de leur mécontentement, de montrer un peu leur quotidien, même si c’est dans une atmosphère festive. Alors que si je prends les grèves RATP et SNCF, puisque ce sont deus services que j’utilise, je ne sais rien. Si je veux m’informer, je suis priée d’aller lire le journal. Aucun tract distribué, rien. Du coup, ça devient de plus en plus nébuleux. Par exemple, ça fait donc 3 week-ends d’affilée qu’il y a une grève sur le réseau nord ouest, un train par heure voire heure et demie. Alors ok, mais pourquoi ? J’avais d’abord pensé à une agression mais ce n’est pas ça. Selon Simon, c’est une histoire d’heures en plus qui sont qualifiées de complémentaires et les cheminots voudraient qu’elles soient qualifiées de supplémentaires puisque les deuxièmes sont plus avantageuses que les premières. Mais mon père a vu un reportage où il aurait été question d’une cafète déplacée. Sur le coup, il m’a dit ça, j’ai explosé de rire. Mais si c’est vraiment pour ça, là, j’ai juste envie de dynamiter le siège de SUD vu que c’est lui qui fout le bordel. Alors voilà où nous en sommes : 10 mois de grèves plus ou moins régulières, des revendications rapportées dans les journaux, un gouvernement totalement indifférent, des usagers usés… Y a que moi qui me dis qu’il faudrait vraiment trouver une nouvelle voie de contestation ? Alors, ok, les transports gratuits ces jours là, c’est interdit, ça, maintenant, je le sais. Mais pourquoi opposer systématiquement usagers et grévistes ? Pourquoi les grévistes ne vont pas à la rencontre de ces usagers pour expliquer leur cause ? A la limite, tant qu’à y être, organisons des animations dans les trains, métros, postes… pour expliquer le métier. Ok, on est là mais on va t’expliquer pourquoi on n’est pas content. Et pourquoi pas un grand barbecue en guise de manifestation après le boulot ? Mine de rien, ça va en faire de la foule et les grévistes gagnent en sympathie. Alors j’entends déjà les « non mais attends, les revendications n’aboutiront jamais comme ça ! ». C’est sûr que les grève old school, dix mois plus tard, on voit bien leur efficacité : aucune. Je crois vraiment qu’on est à la fin du syndicalisme à la papa. D’ailleurs, quand on voit que la moyenne d’âge des syndiqués est de 57 ans, y a clairement une cassure entre les anciens et les jeunes travailleurs. Certains fins esprits à la capacité d’analyse étonnante vont encore me dire leur fétiche « pfff, et t’oses te dire de gauche » mais hiiiiiiin ! c’est pas le sujet. Je pense juste qu’après 10 mois après les premières grèves de la fonction publique, les gens qui ne sont pas concernés s’en foutent au mieux, sont vraiment remontés à cause des inconvénients qu’ils subissent depuis tout ce temps au pire. D’autant que les routiers s’y mettent aussi et là, de suite, ça parle à tous les gens qui font le plein : l’essence, c’est trop cher, faut faire quelque chose. Comme d’habitude dans ces cas là, le gouvernement  a joué le pourrissement et a gagné. Alors, on change la donne ou on garde les œillères ? En attendant, moi, j’aime bien aller bosser en bus, je crois que je vais faire ça tout l’été !

19 réflexions sur “Et si on changeait de stratégie

  1. J’aime bien l’idée du grand barbecue ! On pourrait aussi jouer du djembé et faire une ronde tout autour de la terre.

    Désolé pour le sarcasme, mais cette façon mettre toujours en avant dans les grèves la gêne des usagers – thème initié par TF1 pour soutenir ses candidats – me pèse. Tu stigmatises les grévistes, sans oublier qu’il y a forcément une partie en face pour faire mumuse.

    Petite chose marrante, il y a eu un accord historique, c’était pas arrivée depuis des années – entre le MEDEF et les grandes organisations syndicales sur le changement de durée de travail. Notre premier consul l’a balayé, mécontentant les deux, et ce qui va amener une série de grèves.

    Si on changeait, oui, en arrêtant de taper sur les grévistes ?

  2. Mais ce que vous êtes pénibles des fois, à ne même pas lire les articles convenablement!! Tu peux me dire OU j’ai tapé sur les grévistes?? Non parce que vraiment, ça m’intéresse, je suis pas sûre… Ah, mais c’est vrai, secoue un mouchoir rouge, t’as tous les taureaux qui arrivent en courant. Tu vois, c’est précisément ce que je stigmatise : tout dans l’action, rien dans la réflexion. Les usagers, tu parles de TF1 mais le ras le bol est réel, TF1 ou pas. Ca fait 3 semaines que je ne peux plus prendre un train normalement et je viens d’apprendre ce matin que c’était parce que le foyer des cheminots avait été déplacé à une autre gare et que la convention collective ne prévoyait pas de compter le temps de trajet en temps de travail et que les cheminots veulent être assurés pendant ce trajet. Ok,légitime mais franchement qu’est-ce que je viens foutre là.

    Alors, toi, tu préconises qu’on continue comme ça alors qu’on est clairement coincé?? Faut vraiment que j’arrête de penser que les gens sont capables de nuance. C’est tout blanc ou tout noir.

  3. Le coup de la cafét déplacée, si c’est effectivement ça, c’est à mon avis plus la goutte d’eau qui a fait déborder le vase suite à moult frustrations qu’autre chose, pour connaître des gens de Sud (pas Sud-Rail), ils sont pas aussi couillons que ça il me semble.

    Les transports gratuits, ça n’a pas été « légalisé » suite à une décision de la CEDH ? Enfin, ça n’a sans doute pas été transposé en droit français encore, je suppose.

    Comme tu le dis, il y a un effort d’explication à faire côté grévistes, au minimum. Mais les medias portent aussi leur (lourde) part de responsabilité dans cet état de fait, vu que quand on retire de la somme d’informations publiées les détails des perturbations attendues, le micro-trottoir spécial usager, le compte-rendu des oppositions et des divergences entre syndicats, il ne reste plus grand chose à se mettre sous la dent pour comprendre vraiment les enjeux et ce qui se passe.

  4. En fait, comme je disais dans le comm au dessus, je sais maintenant pourquoi le réseau nord ouest fait grève, c’est pas tout à fait une histoire de cafétéria déplacée : en gros, ils ont effectivement déplacé le foyer des cheminots dans une autre gare mais la contestation est dans le fait que le trajet pour y aller n’est pas compté dans le temps de travail et apparemment pas assuré. En gros, si accident il y a, ce ne sera pas un accident du travail. C’est mon collègue Simon qui m’en a parlé et on comprend pas bien comment ça se fait vu qu’en général, c’est dans les conventions collectives. Donc on en sait plus mais on ne comprend pas bien comment on en est arrivés là.

    Pour les médias, je suis carrément d’accord, c’est pour ça que je peste un peu contre l’absence d’information de la part des intéressés. On sait très bien que sur un reportage de 2 mn (temps max pour un JT), même si on donne la parole à un syndicaliste, ce sera coupé et monté. C’est normal, on peut pas faire plus long mais du coup, on ne comprend pas bien. Comment peut-on donc réfléchir sur la question à tête reposée alors qu’on n’a pas la moitié des données, finalement. Ce matin, ma stagiaire m’a demandé pourquoi il y avait grève encore et pourtant, c’est une fille qui suit l’actu mais c’est devenu totalement nébuleux. Il me semble qu’avant, on recevait quand même des tracts. Peut-être qu’ils ont peur qu’en distribuant des tracts, ils soient pris à parti par quelques personnes agressives, ça arrive parfois aux non grévistes qui font leur travail mais qui sont les seuls interlocuteurs. Vendredi, ma mère m’a dit : « mais y en a marre de leur grève, faut dire quelque chose! » et comme je lui ai répondu : « et le dire à qui? A ceux qui sont là et font leur boulot? ». De toute façon, même si je disais quoi que ce soit, je vais pas changer les choses. Mais je reste à dire qu’une présence des grévistes dans les gares qui expliquent le schmiblick, ce serait un gain pour tout le monde.

  5. Nina, certes il y a une cassure entre les anciens et les jeunes travailleurs. Mais de quelle nature est-elle ? Quand nos parents / grands parents (selon l’âge de chacun) entraient dans une boîte en apprentissage (généralement), à 14 ans (à peu près), c’était pour la vie (enfin pour jusqu’à 52 – 53 ans …). Ils commençaient par des jobs pas toujours valorisants, mais ils évoluaient constamment. Jusqu’à finir à des postes (pour les plus chanceux) comme Directeur Technique, ou Responsable Qualité ou Directeur de Production ou autre. Ils pouvaient arriver « tranquillement » à la retraite avec des coefs impressionnants et des salaires quasi indécents. Ils étaient propriétaires de leur logement. Ils appartenaient à leur boîte et celle-ci le leur rendait bien – en protections et avantages divers. Pour les moins chanceux, ou les plus incompétents, il y avait toujours la possibilité de se reposer sur les places placard (celles que personne ne voulait mais que l’on donnait aux salariés pour éviter d’avoir à les licencier). Même s’ils étaient à la rue, on n’oubliait pas qu’un jour ils avaient servi la cause de l’entreprise.
    Et aujourd’hui ? un salarié moyen (âgé de moins de 45ans) a toujours un cv dans sa poche. Quand il accepte un job, c’est pour deux ans, quatre grand maximum. Il a déjà prévu d’évoluer. Il sait « se vendre », jongler avec ses droits, placer des pions. Bref, ce n’est plus la même façon d’aborder une carrière. Le jeune travailleur sait qu’il peut toujours s’investir, se saigner pour son employeur, mais qu’iil ne faut pas pour autant qu’il s’attende à ce qu’on lui dise merci (ou alors si, on lui dira, mais ça ne l’aidera pas à acheter son mini T3 pour 4). Aujourd’hui, on attend du salarié qu’il « se dépasse », qu’il fasse plus que le minimum. Parce que si lui ne le fait pas, un autre le fera à sa place. Alors celui-ci s’investit pour lui. Tant que ça sert sa propre cause. Et puis le jour où il faut planter les collègues pour trouver mieux ailleurs, il n’a plus d’état d’âme. Alors le voila le mot … Certes on a du mal à l’avaler, mais les grandes entreprises françaises surprotectionnistes et paternalistes ont eu une âme … qui s’est désormais envolée dans un nuage de rentabilité. et moi, je comprends leur détresse, à ces anciens, leur perte de repères. Alors certes, l’outil de la grève est vieillot et impuissant, mais qu’a-t-on de mieux pour exprimer son malaise ? comment fait-on pour ne pas être aigri et entretenir une rancoeur, un écoeurement vis à vis de son employeur / du système / des directions prises par la société ? ça n’a pas toujours été le cas, mais je travaille actuellement dans une de ces vieilles entreprises parternalistes. la jeune génération essaye de s’extirper des schémas des anciens, sans pour autant créer de conflits de génération. Aujourd’hui, dans mon service, 60% des salariés étaient en grève. Tous les plus de 45 ans. Les chauffeurs de bus l’étaient aussi, j’ai dû prendre ma voiture alors que j’ai un abonnement. Mais je les comprends parce que je n’ai pas d’alternative à leur proposer et je ne peux pas décemment leur dire que c’est mieux maintenant … parce qu’objectivement, travailler en bonne intelligence et dans la loyauté (même si le système était loin d’être parfait puisqu’il nous a conduit où nous sommes aujourd’hui …), ça me paraît plus sain que de se regarder en chien en faïence en attendant que le plus faible cède et baisse les bras. Et sincèrement, tu veux qu’ils nous expliquent quoi ? qu’ils sont usés ? déçus d’avoir tout donné ? écoeurés ? tristes pour leurs enfants et les carrières de chacals qui les attendent ? ils pourraient venir dans les gares pour dire ça, oui … mais qui prendrait le temps de les écouter ?

  6. Bah c’est sûr que si personne ne prend le temps de parler, personne n’écoutera. TOut le monde crache sur les non grévistes (je ne dirai même pas anti grève car moi, je fais pas la grève et apparemment, je suis vendue au grand capital), ça m’étonne qu’on m’ait pas encore balancé que je devrais avoir honte d’être de gauche quand j’avance de telles idées mais on part du principe que les non grévistes sont forcément contre les grèves et n’écouteront pas. Alors continuons à faire la grève comme des autistes, à ne pas expliquer pourquoi, à ne pas dire où on en était y a 10 mois et où on en est aujourd’hui. Continuons à juste dire non, c’est l’attitude la plus intelligente à avoir.

    Franchement, j’ai l’impression qu’oser demander réflexion, oser suggérer qu’il y a une autre voie est limite une insulte. Je sais pas moi mais quand j’essaie de faire passer un truc dans un sens et que ça ne passe pas, j’essaie de trouver autre chose. Arrêter de se regarder en chien de faïence en attendant de voir lequel cèdera en premier pour trouver une autre voie. C’est sûr que si on essaie pas en partant du principe que de toute façon, personne n’écoutera, ça fera vachement avancer le débat.

  7. alors là, pour le coup, c’est sûr que ta réponse fait vachement avancer le débat ! en balançant des choses que personne n’a dites (genre « apparemment je suis vendue au grand capital » !!!?!?) et en prenant des exemples extrêmes tu soignes beaucoup l’argumentaire !
    tout ce que je disais, en substance, c’est que je ne vois pas comment ces gens qui sont surtout blessés, déçus et/ou désabusés peuvent avoir : 1. des revendications clairement exposables (ils vont venir dire quoi ? docteur, aidez-moi j’ai mal à la société ?) 2. l’envie de soigner la com’ (après 15 ans de dégradation de leurs conditions de travail qui, certes, étaient trop confortables pour certains, j’imagine que la machine à créativité est usée)
    Mais tu peux aussi me faire passer pour une faignasse du cerveau et me faire dire des choses que je n’ai pas dites, de toute façon tu es chez toi, hein …

  8. Je dirais juste que ton argument est le plus débile que j’ai jamais eu l’occasion de lire « on n’explique pas parce qu’on est trop fatigué pour le faire et qu’en fait, on est tellement désabusé qu’on sait même plus ». Alors, là, bravo !! Et je n’ai jamais dit quoi que ce soit sur la feignantise des gens mais tu es très symptomatique de ce que je dénonçais dans ma réponse : puisqu’on n’est pas gréviste (je vois pas comment je pourrais l’être dans ce débat là vu qu’on parle de retraite du service public et que je bosse dans le privé donc aucune légitimité), c’est forcément qu’on est contre. Mais merci de m’expliquer pourquoi personne ne prend la peine de nous parler : c’est parce que les revendications ne sont pas claires. Heureusement que je te prends pas au premier degré, je pourrais en conclure que les grévistes sont des cons.

    Continuez à ne pas réfléchir et à réagir au quart de tour, ça donne des arguments auxquels je n’aurais même jamais osé penser.

  9. Nina, je n’ai jamais dit que tu étais anti gréviste. Ni pensé que les grévistes étaient des cons. Je parlais surtout du décalage entre anciens et jeunes travailleurs, qui explique, selon moi, les méthodes old school des syndicats, mais j’ai beau relire, je ne vois pas de meilleure solution dans ton article qu’une grève (un barbecue, c’est vrai, pardon ! ça a un super impact sur le patronnat, ça, c’est exact, ça m’avait échappé … et sur le gouvernement, n’en parlons pas – on mesurerait la grogne populaire à l’augmentation des ventes de merguez ! ça a toujours emmerdé les directions, ça, que les merguez se vendent comme des petits pains ! les grèves ne sont pas des opérations de communication envers les usagers, me semble-t-il, mais je me trompe probablement puisque je ne réfléchis pas et que je réagis au quart de tour …)
    je te trouve malheureusement assez agressive et je me demande si tu n’aurais pas plus de force de conviction en exprimant ton désaccord d’une façon un tantinet plus aimable.
    et j’emploie du coup le même ton, qui ne me va pas du tout au teint, c’est bien dommage.

  10. Décidément, ça vous fait bien marrer le barbecue. Je ne suis pas syndicaliste et j’ai écrit cet article vite fait mais je pense que si on ne trouve pas d’autres solutions, c’est qu’on ne cherche pas. Y a qu’à voir la nuit des écoles, ça, c’est de l’initiative, ça, c’est une autre voie. C’est donc qu’il y en a ! Arrêtons de jouer le fatalisme et le misérabilisme, ça n’arrange vraiment pas les choses.

    Tu vois, le barbecue qui te fait tant rire, figure toi que ce serait une occasion d’avoir usagers et grévistes dans un même lieu et un lieu de dialogue. Mais c’est vrai qu’on peut pas expliquer, on est trop fatigués pour ça. Tu vois, j’ai pris une heure pour écrire un article le plus nuancé possible et j’ai droit à des réactions qui ne vont pas plus loin que leur propre vécu, leur propre opinion. J’essaie de faire l’effort de proposer une réflexion un peu différente de ce qu’on entend en temps normal et j’ai droit à des comms d’une intelligence pas possible « ça va faire augmenter le prix de la merguez » et « on va pas expliquer parce qu’on est triop fatigués et que les revendications ne sont plus très claires ». Si au moins, tu avais de l’humour, du recul et du 2nd degré, ça passerait mais franchement oser dire ça (et comme de par hasard, tu évites bien de rebondir dessus), c’est à mes yeux très grave. Tu crois VRAIMENT que les gens ne savent plus pourquoi ils font grève? Alors j’en déduis qu’ils la font par principe et là, oui, je vire antigrève.

    Quant à la question ancienne et jeune génération, il y a pas mal de syndicats généraux des métiers (cheminots, enseignants, journalistes, médecins…) et ça n’empêche pas que les gens n’y adhèrent plus. Aucun rapport avec l’entreprise surtout que dans le service public, en général, tu y fais carrière. Donc mauvaise réponse.

    Enfin, moralité : j’ai eu tort de penser qu’on pouvait proposer autre chose que la confrontation perpétuelle.

  11. Un article « intéressant » sur les grèves dans Le Monde : http://www.lemonde.fr/web/article/reactions/0,1-0@2-3224,36-1059093,0.html On parle de la division entre les syndicats, de manifestants moins nombreux que le 22 mai mais personne ne parle des revendications, les 35h sont rapidement évoqués.

    Donc voilà, en tant que personne qui ne bosse pas du tout dans ces secteurs, ce que je retiens de la grève d’aujourd’hui, c’est que les syndicats ne sont plus d’accord entre eux. Y a comme un souci, là, non?

  12. Ces grèves sont souvent pour un oui et un non. De toute façon, dans ce pays il faut faire grève, bloquer des routes, des ports pour être entendu… C’est malheureux mais comme ça. Certains categories ou castes ont bien compris ce que B. Kouchner a dit faché et ennervé une fois à la télé allemande après qu’un journaliste a bien insisté : En France, si ça ne casse pas, il ne se passe rien. Il faut juste voir les pecheurs, chauffeurs des taxis cammioneurs, etc. On voit l’exemple avec les grèves on entend souvent des voyageurs résignés et ç’est tout. Alors, il ne se passe rien pour nous… Alors que les pecheurs ont obtenu quelque chose que nous, contribuables vont payer…

    Si nous, les clients de la SNCF/RATP faisaient parreil en masse, on arrivera peut-être à changer des choses. Tant qu’on ne refuse pas de présenter nos tickets au controlleurs et en réclamant à être indemnisé à chauqe grèves et pour chaque jour de la même façon et du même montant que si les controlleurs prennent quelqu’un sans billet ou billet pas suffisant, il ne se passera rien!!! Il faut malheureusement que ça se passe avec violence. Certes, à des tarifs parreils (20 Euro pour ticket pas suffisant = grève partiel ou 40 euro = pas de ticket) la SNCF ferrait rapidement failite mais je ne pense pas qu’un grand nombre des gens verseraient des larmes…

    Je suis même pour un interiction des grèves dans les services qui ont des mompoles et peuvent bloquer un pays comme la SNCF moyenant des avantages en nature et/ou financières. Car il faut changer le personnel. Les problèmes sont en grand partie du à des problèmes de dialogue entre employées et leur direction…

  13. Dîtes cet article traite t-il des p’tits soucis parisiens ou de l’état général de notre pauuuuuuuuvre France ?
    Sortez votre p’tit nez de votre espace confiné et venez aussi respirer l’air des provinces… Sachez que partout pareil !! si, si, je vous assure les provinciaux et leurs gentilles dames vont tous les matins travailler chez leur gentil patron ! Oui, cela existe aussi en dehors de notre belle capitale!
    Connaissez-vous les nationales non payantes, les espaces libertés de l’atlantique ? Venez, on vous y invite et qui sait, peut être retrouverez vous les mêmes sensations de se taper des heures d’attente sur nos « nationales », nos « départementales » et nos si belles voies express !
    Pointe d’humour, sans doute mais relativisons, SI ces priviligiés veulent mettre leur bordel et saborder notre économie, sachez qu’un jour ou l’autre IL Y A TOUJOURS un retour au bac à sable…
    La p’tite provinciale que je suis, courageuse comme tout, est allée hier à la capitale et le p’tit RER B en grève…
    ALLEZ hop dans un taxi et résultat des courses, réunions à la bourre, coût de l’addition 109 euros de taxi MAIS quel bonheur alors, de traverser tout Paris de jour et ses si jolis quartiers !
    Arrêtons d’en parler de ces passeurs de rêves et laissons les s’essouffler, ils reprendront dès juillet, leur p’tit sceau et pelle et iront TOUT sourire se faire un paris plage…

  14. Oulà, j’aurais su j’aurais fait la grève des commentaires !

    Pénible sans doute, mais je n’ai pas mal lu l’article je crois : mon propos c’est que les grévistes n’ont pas à se soucier des usagers. C’est un rapport de force employés/employeurs ou état, les usagers ont peut-être des désagréments mais ça n’a pas à entrer en ligne de compte. Commencer à parler de ça c’est biaiser les vrais sujets à mon sens.

    Je professe ça sachant que je n’ai pas fait la grève depuis le lycée, merveilleux souvenirs d’ailleurs et j’espère que les lycéens feront toujours leurs grèves rituelles 😉

    Sujet clos pour moi, malgré la petite moquerie de début y a pas volonté ni matière à s’énerver. On fait un barbecue quand tu veux, grève ou pas !

  15. Nina, j’apprécie l’effort d’amabilité. Pour en terminer avec ce débat sans fin, je dirais que certes, tu as raison ces méthodes obsolètes ne sont pas au top de la communication MAIS une grève n’est pas une opération de com envers les usagers mais une action de protestation qui est supposée gêner les employeurs (donc totalement d’accord avec Fante) et que tu sais comme moi que pour 10 grévistes qui ont un mot d’ordre clair, 3 suivent ces mouvements dans un sentiment de ras le bol général (ce n’est pas pour autant qu’ils sont cons) en ayant des revendications tellement globales qu’elles me paraissent difficilement communicables. Enfin, tu peux noter qu’il est possible de te lire, de te comprendre et de ne pas être totalement en accord avec ton propos, aussi consensuel soit-il. Sur ce, bonne journée.

  16. Bonjour tout le monde !

    === > TEAM NINA

    C’est avec énormément d’attention que j’ai lu ET l’article, ET les commentaires.

    Ayant moi même été syndiquée à Sud Etudiant ( et donc ayant au la chance de cotoyer Sud Rail et tutti quanti à Solidaire dans les réunionites fédérales, Assemblées Générales cacahouettes bières enfumées…) j’ai décidé un beau jour de claquer la puerta avec énormément de panache parce que :

    Ras le bol de devoir toujours prendre des gens en otage quand on a des revendications, que ce soit dans le cadre de mon militantisme étudiant, mais aussi autres que j’ai pu opéré par le passé pour mes  » camarades « .

    Et pire encore, il faut toujours casser, gueuler, empêcher les gens de tourner en rond, et vous savez pourquoi ?

    Bah concrètement, c’est qu’on a affaire à deux antagonismes qui tiennent des positions, et ce qui va jouer un max, c’est l’opinion publique ( les otages quoi )

    Me rendant compte de tout cela, le contre pouvoir, ça m’a vaguement saoulé. C’est pas pour autant que j’adhère au pouvoir ….

    C’est en ce sens que je comprent parfaitement la position de Nina. Elle a décidé de prendre le bus et de se barrer de tout ce bordel avec bonne humeur et humour…

    No Futur les gens …
    No Futur …
    Moi, j’ai choisi la tactique du  » bon gré, malgrès  » ( je sais plus comment ça s’écrit mdr ).
    On peut aussi dire  » tactique de l’autruche » si on veut …
    M’en branle.

    J’ai pris mes cliques et mes claques, tchoo les  » camarades « . La révolution, elle aura jamais lieu.

    Ca me fait toujours sourire ces histoires de syndicats et pseudos luttes des classes qui dureront éternellement…

    Surtout qu’aujourd’hui, après ce lourd passé…
    Je suis de passé de l’autre côté because  » Life is Life « ….

    No Futur les gens …
    No Futur …

  17. Divine, je te réponds viteuf, je rentrerai dans les détails plus tard parce que pas super le temps (argh!). Je pense vraiment qu’on arrive à un point où on ne peut plus faire du syndicalisme à la papa. On n’est plus en 36, les enjeux sont différents. Que chacun défende ses droits acquis, bah, je comprends mais c’est vrai qu’on est vraiment dans une ère de l’incompréhension. Si on lit les articles sur les grèves, plus personne n’explique le pourquoi du comment mais en 10 mois, les choses ont bougé et on aimerait savoir où on en est. Surtout que paraît que ça ne nous concerne pas mais vu que les grévistes nous sortent le « mais on se bat pour vous », ben apparemment, si, je suis directement concernée, d’autant qu’on parle d’un service public, pas d’une entreprise privée, le rapport entreprise/client ne sont pas du tout les mêmes. Moi, je veux bien croire que les grévistes défendent mes droits… Mais puis-je savoir lesquels?

    Sinon, les syndicats étudiants ne sont-ils pas plus extrémistes que les syndicats de travailleurs, du fait de l’idéalisme de la jeunesse? Je sais pas trop…

    Sinon, on dit bon gré, mal gré! 😉

    Je retourne bosser, main’nan.

  18. Surtout que paraît que ça ne nous concerne pas mais vu que les grévistes nous sortent le « mais on se bat pour vous », ben apparemment, si, je suis directement concernée, d’autant qu’on parle d’un service public, pas d’une entreprise privée, le rapport entreprise/client ne sont pas du tout les mêmes. Moi, je veux bien croire que les grévistes défendent mes droits… Mais puis-je savoir lesquels?

    Sinon, les syndicats étudiants ne sont-ils pas plus extrémistes que les syndicats de travailleurs, du fait de l’idéalisme de la jeunesse? Je sais pas trop…

    _____________________

    Pour te dire la réalité des choses, on tombe souvent sur des syndicalistes en âge d’êtres nos grands parents , et réellement, si si si …
    Il sont archi violent dans le sens qu’ils n’hésitent pas à démonter des rails ( voir des macdo mdr ) et je trouve que même si ce ne sont pas des actes de violences  » physiques  » ce sont quand même des actes violents.

    Les jeunes, ils balancent des trucs, des bouteilles de bière, ils crachent , fument des pétards, foutent de la zic … finissent parfois gazés les yeux qui piquent et paf, en garde à vue…
    Un coup de balai et c’est bon !!!

    Les papys ils démontent.
    Ils jouent avec les lois.
    C’est quoi qui fout le plus de bordel au point de vue  » reconstruction empêchage de tourner en rond  » c’est quoi le plus violent ?

    Après,  » on se bat pour vous  » …
    Rhaaaaaaa vaste blagounette.

    Ils se battent soi-disant pour l’avenir de la nouvelle génération ?
    Mon oeil, ils se battent surtout pour leurs propres acquis.

    Tu sais de façon générale on dit qu’ils faut regrouper toutes les revendications des gens mécontents pour faire du contrepouvoir massif ( ce qu’on nomme les yeux brillants  » La Revolucion » ) mais y a rien de plus corpo et communautaire que le syndicalisme, vu que l’essence même d’un syndicat, c’est défendre les droits de  » leurs » travailleurs…
    Après rien à foutre des autres la plupart du temps :p

    [ Ce qui m’a le plus dégouttée en gros. On se bouge que pour sa tronche ]

    Pour les usagers qui ont le droit de voyager dans de meilleures conditions ?
    Oué oué oué … Dans ce cas là, on sort le barbeuk’ comme tu dis, mais on fait pas C-H-I-E-R.
    C’est logique de prendre en otage ceux qu’on veut défendre?

    Comme tu dis, le syndicalisme à la 36, c’est plus possible aujourd’hui. La source même du pourquoi ça marche pas, c’est que le monde d’aujourd’hui a réussi à nous diviser les uns contre les autres …

    Ceux qui ont les avantages sociaux, et ceux qui sont derrière.
    Ceux qui sont derrière, ils peuvent pas se permettre de descendre à la rue avec de jolis drapeaux. Parce que y en a au taquet des gens qui cherchent à prendre le siège qu’ils laisseront vacants. Et les patrons le savent…

    [ Et le premier qui me traite de pro-Sarkoziste, je lui balance ma bière et mon sandwich merguez-moutarde à la gueule ]

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