Où trouver l’homme ? Episode 14-2 : au café après le musée

(je rappelle à mes chers lecteurs que tout ceci n’est qu’une fiction parce qu’en vrai, j’ai pas le droit d’aller au café en journée alors que ça fait 3 bons mois que je suggère l’idée à Ioulia et Simon. Mais Simon étant un chef « sympa-mais-faut-pas-pousser », il me rappelle qu’il faut bosser. Des fois, la fac me manque)

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La semaine dernière, je vous avais laissé en pleine joute verbale avec le dandy séduisant du musée mais qui commence à grave m’énerver. Du coup, je n’ai plus envie de me marier avec et de lui faire des enfants (au pluriel, ouais) donc je me la joue chieuse. Puisqu’il m’attaque sur Scoop, journal people que je ne lis pas mais dont j’anime le site, je vais le défendre bec et ongles (courts).


« T’as un discours réac typique du mec qui n’a jamais ouvert ce genre de magazine. Tu décides que c’est de la merde parce que ça ne correspond pas à tes stéréotypes d’intello prétentieux qui se considère au dessus de la masse mais qui ne sait absolument pas de quoi il parle. De la même façon, j’imagine que tu craches sur des émissions populaires parce que forcément, ce qui plaît au petit peuple, à la France d’en bas, comme on dit, ne peut être que mauvais. Mais je suis sûre que tu es du genre à consommer ce genre d’émission ou de
magazine en cachette pour mieux cracher dessus.

– J’ai même pas la télé !

– Mais ça importe peu, ça. Tu as déjà lu Scoop ne serait-ce qu’une fois ?

– Certainement pas, je vais pas leur filer de la tune.

– Donc c’est ce que je dis, tu condamnes sans savoir.

– Je l’ai déjà vu chez le dentiste.

– Donc tu l’as déjà lu. Tu vois, tu n’assumes pas.

– Donc si je l’ai lu, j’ai tort, si je ne l’ai pas lu, j’ai tort aussi. C’est assez limité comme argumentation !

– Pourquoi, moi, j’argumenterais alors que toi, tu te contentes de condamner ? Tu veux que je te dise ? Oui, la vie des people, je m’en fiche, il y en a toujours que je ne connais pas alors savoir s’ils sortent avec Jim ou Joe, ça ne changera pas ma vie. Il n’en reste pas moins que ça m’arrive de le lire en vacances parce que ça me prend pas la tête, que le côté gossip m’amuse.

– Et ça t’amuse de savoir qu’à partir du moment où un artiste est connu, il n’a plus aucune intimité ? Ça ne te ferait pas chier, toi, d’être traquée en permanence ?

– Mais enfin, tout dépend comment tu joues le jeu. Des tas d’artistes qui cartonnent ne passent jamais dans ce genre de journaux, ne serait-ce que parce qu’ils ne vont pas dans toutes les soirées people où ils se font arroser de cadeaux, ils ne partent pas en vacances à St Tropez et compagnie. Ophélie Winter tire l’essentiel de ses revenus des procès qu’elle intente à ces journaux alors qu’en partant en vacances à St Trop ou St Barth, elle sait très bien qu’elle sera paparazzée.

– Et ça te dérange pas d’alimenter tout ce système.

– Je n’alimente rien du tout ! Je n’achète pas cette presse mais par contre, c’est une toute petite partie de mon job et c’est aussi ça qui me fait manger. Je vivrais bien aux frais de l’Etat mais tu vois, j’aime gagner mon argent. Surtout que j’y travaille ou pas, ça ne changerait strictement rien. Maintenant, le gossip a toujours existé, les potins, ça circule, qu’on parle de stars, de collègues, de relations… On fait même du potin avec les politiques et finalement, c’est juste parce que les gens adorent partager les scoops, c’est comme ça. On a tous nos petits travers et je trouve celui là moins nocif que d’autres. »

Il gratifie mon joli discours d’une moue dédaigneuse. Apparemment non seulement je ne l’ai pas convaincu mais en plus, le peu d’estime qu’il avait pour moi, il l’a oubliée au musée. Mais, là, je suis remontée, je suis partie. La semaine prochaine, je l’atomise. Juste pour le fun.

12 réflexions sur “Où trouver l’homme ? Episode 14-2 : au café après le musée

  1. C’est pas évident de prendre parti là (Même si c’est pas la question, ça, je l’entend bien). Mais d’un côté tu as raison, et d’un autre, lui aussi.
    Son point de vue est intéressant, quand il parle de voler l’intimité d’autrui. Là, je rejoins son idée. On peut comprendre que certains en ont ras-le-bol de voir leur vie défilé dans Scoop (par exemple). Ne prend pas mal ce que je vais dire, mais ça me fait penser à un peu à toi, lorsque tu as eu des soucis avec certaines personnes, qui veulent à tout prix te connaître et vont jusqu’à te blesser moralement. C’est vrai que c’est pas évident d’être confronter à ça, surtout lorsque ton but est de te préserver et de ne pas totalement te dévoiler à travers un blog. C’est pour ça que ce qu’il dit n’est pas faux ici.
    Mais d’un autre, la curiosité attire, comme tu le dis. On a envie de savoir ce que l’autre fait, juste comme ça, pas par jalousie, mais juste pour le côté « commerage », on va dire.

    Une de tes phrases m’interpèle : « Maintenant, le gossip a toujours existé, les potins, ça circule, qu’on parle de stars, de collègues, de relations… On fait même du potin avec les politiques et finalement, c’est juste parce que les gens adorent partager les scoops, c’est comme ça »
    ~> Certains cherchent justement à être dans le genre de magasine où tu travailles (Scoop, en l’occurence). Les raisons sont multiples, certes, mais y’en pas mal je trouve.

  2. Autre chose: j’ai un ami qui a l’habitude de dire que dans la vie, on a trois, et seulement trois, façon d’agir sur le monde pour le rendre différent: en choisissant son travail, en choisissant ses dépenses et en mettant un bulletin de vote dans une urne.
    (par ordre décroissant d’efficacité)

    Accepter un job qui ne correspond pas à ce que l’on croit est donc doublement mauvais dirons-nous… et pareil pour sa façon de dépenser. Le gaillard est donc cohérent avec lui-même, même si du coup tu te trouves agressée.

  3. Bon, le type est certes un peu prétentieu et se croit au dessus de la majorité des gens…

    Mais certaines photogrpahes se permettent de prendre des photos et à les publier sans autorisation, même si on ne passe pas à St Trop ou Cannes? etc. Il y a d’autres gens connues qui parlent travailler avec eux comme j’ai entendu dire Sharon Stone par exemple, là ils doivent s’attendre à être publié. S’il faut aller supporter cette presse en l’achetant…

  4. Ben, écoute, Javi, si tu peux m’entretenir, ce sera avec plaisir. Parce que tu vois, la gestion de Scoop, ce n’était pas vraiment négociable et je trouve qu’il est facile de faire la fine bouche quand on est dans un secteur où y a du boulot à gogo, ce qui n’est pas le cas du mien.

  5. Ah et je précise également que mon travail sur Scoop doit prendre en moyenne 20% de mon temps de travail hebdomadaire, ce n’est pas du tout le gros de mon travail.

  6. Suffisait pas d’admettre que tu bosses pour un truc merdique et détestable qui joue sur les bas instincts des gens pour la thune ?

    ça ne te rabaisse pas, il n’y a que les enfants (capricieux) et les simplets qui ne font pas de concession.

    On est des millions à bosser pour le côté noir de l’humanité, tout le monde ne peut pas être médecin ou conservateur de musée, personnellement je le vis très bien et je n’irais pas me gronder avec une conquête pour ça (quoi faudrait déjà des conquêtes ?)

  7. Fante, si tu savais le nombre de fois où j’ai laissé coulé le « oh mais comment on peut travailler pour un tel journal?? » limite si la personne ne se pince pas le nez en disant ça… Mais j’avoue que les gens boulonnés dans leur certitude, j’aime bien dire noir quand ils disent blanc, juste pour voir si leur argumentation tient ou pas

  8. Moi qui pensais lire une chronique sur la drague…Nous voilà dans des débats existentiels sur le boulot. Je trouve qu’en argumentant de la sorte, ton personnage fictif se place en position d’infériorité. On dirait qu’il cherche à se justifier, qu’il a honte, alors qu’il ne sait même pas (ou aurais-je mal suivi?)quelle activité exerce l’autre en face pour se permettre de dénigrer?

  9. Donc, pour le coup, si la situation de drague est fictionnelle, la situation de l’argumentaire est beaucoup plus réaliste…
    Dans la vie, quand on est jeune, on ne peut pas toujours choisir son travail, même si bien sûr on a une latitude dans notre démarche : on fait à la fois des choses qui nous plaisent et des choses qui nous plaisent moins…
    C’est ainsi

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