La joie des ANPE et des assedics

Octobre 2005, me voici diplômée, je passe donc du statut d’étudiante à celui de chômeuse. Sauf que ça ne va pas durer, ai-je décidé. Donc je ne passerai pas par la case
ANPE/Assedics, non, non, non ! Ma grande naïveté me perdra. 4 mois plus tard, la mort dans l’âme, je finis par me connecter sur le site des assedics et c’est parti, je m’inscris. Je ne me doutais pas alors que je pénétrais dans un univers à vous rendre fou.

 

Je m’inscris, donc. En fait, au départ, j’appelle une dame qui m’explique que je m’inscris sur le net et c’est fini, je reçois tout par la Poste ensuite et tout va bien, merci. Je lui demande au passage s’ils délivrent des conventions de stage, on me répond oui. Tout va bien dans le meilleur des mondes. Quand je vous le dis que je suis naïve. Premier accroc : je ne
reçois pas les papiers. Inscription + 15 jours, je finis par appeler. Je n’ai guère d’estime pour les services de la Poste (j’ai bossé pour eux, je sais de quoi je parle) mais 15 jours pour une lettre dans un même département, même en début d’année, ce n’est pas normal. Donc, j’appelle :

« Oui Mlle Bartoldi, j’ai pas reçu les papiers.
– Ah, c’est pas normal.
– Je m’en doute.
– Bon, je vous les renvoie ».

Quelques jours plus tard, je les reçois et je comprends, l’adresse n’est pas la bonne puisque mon numéro a le malheur d’avoir un « bis ». J’ouvre et je constate que je suis priée de prendre rendez-vous avec l’ANPE avant le 10. On est le 17. Je prends rendez-vous avec l’ANPE, rendez-vous pris fin janvier. Bon, voilà, ça roule. Naïve moi.

Le jour dit, me voici à l’ANPE, face à une dame qui rentre consciencieusement mon dossier tout en commentant mon CV. Elle trouve bien que j’ai déjà eu deux entretiens, moi, cette
information me fait flipper. Deux en quatre mois, c’est pas brillant ! Pendant qu’elle remplit mon dossier, je lui explique que j’ai besoin d’une convention de stage car je viens d’en
trouver un de trois mois dans un grand groupe Internet. Là, j’ai réveillé la bête.

« Non mais attention, on donne pas de conventions comme ça ! C’est quoi ce stage ?

– Ben un stage de journaliste [comme si j’allais faire un stage d’esthéticienne…]

– Y a un emploi à la clé ?
– Non, je crois pas, il n’en a pas été question.

– Ah mais l’ANPE ne donne des conventions de stage que si le stage est suivi d’un CDD d’au moins 6 mois ».

C’est une blague ? Je veux pas dire mais si une entreprise compte m’embaucher, elle me prend direct en CDD ou CDI, pas en stage ! Conclusion : oui, techniquement, l’ANPE distribue des conventions de stage mais dans les faits, si elle en donne deux par an, c’est le bout du monde. Du coup, mon stage me passe sous le nez.

Deux mois plus tard, second rendez-vous. Oui, les rendez-vous mensuels, c’est un mythe. Je me retrouve face à une dame qui sera mon conseiller référent. Cool, on va pouvoir
avancer. Naïve, moi. Il faut savoir qu’un rendez-vous de ce genre dure 30 minutes. Ma nouvelle conseillère commence par rentrer mon dossier sur l’ordinateur. Mais… euh… on l’a déjà fait la dernière fois, ça… Bon, je me démonte pas.

« Ah, vous êtes journaliste !
– Ben oui.

– Et comment on fait pour trouver du travail dans votre branche ? »

Je regarde autour de moi : non, il n’y a aucune caméra cachée… Elle n’arrête pas de me dire d’aller à l’APEC jeunes diplômés, elle prend 5 bonnes minutes pour m’expliquer
comment y aller, des fois que mappy ne serait pas mon ami. Je veux bien y aller moi mais j’ai des questions. Mais elle s’en fout de mes questions, j’ai qu’à les poser à l’APEC. Ok, elle me file un nouveau rendez-vous un mois et demi plus tard, je repars un peu furieuse : c’est pas qu’une demi-heure, ce soit beaucoup mais franchement, j’aurais su, je serais pas venue.

Le jour du dit rendez-vous, je n’y vais pas car je suis en emploi mais j’avoue que j’oublie totalement de prévenir. Et je ne reçois aucun courrier à ce sujet. En somme, le
rendez-vous me paraît totalement fictif, ce qui m’étonne pas vu que Mme la conseillère n’arrivait pas à s’en sortir avec son ordi. Un mois plus tard, je reçois un courrier « Melle Bartoldi, vous avez rendez-vous avec M. Bidule à l’ANPE d’une ville-qui-n’est-pas-la-mienne ». Hein ? J’appelle.

« Oui mais c’est normal, ça marche par secteur.
– Ok. Mais là, en fait, je suis en stage.
– Vous avez un contrat ?

– Non, il n’a pas encore été fait, c’est pour une association en attente du récépissé de la préfecture.

– Ah ben faut venir alors ».
Oui ben, désolée, j’ai pas le temps.
 

Et c’est la dernière fois que j’ai entendu parler de l’ANPE. Après ce rendez-vous manqué, j’ai été virée des assedics, je me suis réinscrite aussi sec et… rien. Je suis inscrite et
c’est tout, on ne me demande plus rien, si ce n’est de pointer tous les mois. Ce que j’oublie à peu près systématiquement, j’avoue, mais vu que je ne touche aucune allocation chômage, ce n’est pas bien dramatique.

 

Bref, en conclusion de ce petit chapitre, notez : si en journalisme, du travail tu veux trouver, l’ANPE tu dois oublier.

14 réflexions sur “La joie des ANPE et des assedics

  1. Argh, ton article me fait bondir… Je m’inscris aux Assedic sur le net, puis on me donne rendez-vous ce mardi, pour un contrat qui se termine le 31 décembre (puisque sur le net on te demande bien jusqu’à quand tu travailles).
    Assedic : ah mais bla bla bla je peux pas vous inscrire en catégorie 1 (personnes dispo recherchant du travail, parce que même si je suis en vacances ce qui compte c’est le 31/12… hum) avant le 2 janvier. Est-il possible de prendre rendez-vous dès maintenant pour cette date ? Ah ben non évidemment…
    ANPE : après une bonne quinzaine de minutes pour remplir mon dossier (alors que j’ai déjà tout prérempli et que ça devrait prendre 5mn), j’apprends que finalement ce n’est pas possible de créer mon dossier parce que je ne suis pas inscrite en catégorie 1 aux Assedic.

    En bref, impossible de dire si je suis tombée sur des gros boulets ou si le système est vraiment mal fichu, mais bordel, je sens que je vais m’éclater avec eux pendant ma période de chômage…

    Ca faisait un bail que je n’avais pas commenté ici 🙂

  2. Tiens, un café pour la peine, installe toi sur le gros coussin bleu comme dit Diane!!

    Ben, vu qu’on ne fréquente pas la même antenne ANPE et qu’on ne vit même pas dans le même département, sans vouloir être défaitiste, je crois que c’est vraiment l’ANPE qui n’est plus du tout à jour. C’est dommage car c’est souvent la première institution qu’on croise quand on se retrouve au chômage et ça démoralise…

  3. Episode 1 : « et c’est quoi Master 2? c’est bac+3?
    _Ah non c’est bac+5
    _Ah je sais pas moi j’ai un bac+2 huhuhu »
    *atterrée* (oui mais t’es sensée m’aider à trouver un taf connasse alors faudrait te mettre à la page…)

    Episode 2 : J’ai un entretien, j’appelle l’anpe pour savoir comment faire pour financer mon déplacement (Troyes Lille aller-retour). C’est un jeudi matin, j’appelle un numéro hors-forfait qui me dit de rappeler le jeudi aprem…normal, toutes les boiets sont fermées le jeudi matin…
    Jeudi aprem je rappelle, la nana me dit de vite aller à l’anpe ou ça risque de pas marcher. Je me précipite pour arriver avant 16h et là on me demande la convocation à l’entretien de la boite…consultation du site internet, 2 appels et j’apprends après 1h de transport qu’il me faut ça…
    Je fais envoyer un fax par la dite-boite au taf de ma mère et le lendemain re-anpe et là le gars me dit que non non, vu ma filière je dois aller à une autre ANPE, moi je commence à criser vu qu’on avait omis de me le dire la veille et le gars me répond un truc du genre « y’a des choses plus graves dans la vie » (genre ta gueule incrustée dans le mur?).
    Dnc je me mégaprécipite à l’autre anpe pour arriver avant 16h pour m’entendre dire que non non les bons de transport on peut les faire dans n’importe quelle ANPE…*envie de meurtre*

    Vala vala…assedic pas vraiment de problème, ils m’avaient envoyé le dossier par courrier et j’avais fixé un rdv avant la fin de mon stage, j’y suis allée avec le dossier rempli, manquait des papiers mais bon vu que j’avais le droit à rien sté pas grave… 🙂

  4. al’anpe quand on est journaliste… quelle bonne blague ! Ca fait maintenant deux mois que je me suis embarquée dans cette galère. Bon je me doutais bien que ca ne servirait strictement à rien, mais j’étais quand même pleine de bonne volonté. On me propose un atelier « simulation d’entretien », je dis oui, pourquoi pas. Bilan je suis inscrite pour 3 mois de suivi (à raison d’un rendez-vous par semaine). La formatrice joue ma psy et moi je perds mon temps puisqu’elle n’y connait rien en journalisme et que tout ce que je fais elle trouve ca bien. C’est fou ce que c’est constructif. A part ca, je me rappelle qu’à l’entretien mes 13 mois de stage sont directement passés à la poubelle sous pretexte qu’elle ne pouvait pas le mettre comme expérience professionnelle. C’est sur que « journaliste sans expérience » ca aide pas à trouver du travail. Le tout sans parler des fameux contrats CAE / Contrat avenir, où comment embaucher quelqu’un pour faire un boulot d’un journaliste sans recruter un « vrai » journaliste. Une catastrophe dans cette branche ! Bref je rejoins parfaitement ta conclusion… journaliste passez votre chemin !

  5. J’ai connu à peu près la même chose. Faut baratines, à l’ANPE. Et puis faut surtout dire que tout stage devrait potentiellement aboutir à un emploi. Et puis faut leur faire sentir que tu es indépendant et motivé dans tes démarches, ça les incite à ne pas re-donner rendez-vous.

    Mais bon, maintenant tu n’as plus besoin de ces conseils

  6. Bonjour,
    je viens de lire cet article que je trouve totalement véridique !! Je viens de finir mon contrat en tant que documentaliste et archiviste et je me retrouve de nouveau au chômage… on peut aussi parler des agences intérim qui ne veulent pas de votre inscription du genre en tant que vendeuse pour les soldes ou caissières car pas d’expérience… si on commence pas on est pas prêt d’avoir de l’expérience !!!!!

    En tout j’ai trouvé ce blog hier soir et j’adore, je vais avoir de la lecture….

  7. Rien de plus vrai… je suis dans la même situation (et même pire…). Je suis française mais ai très peu vécu en France (dans les DOM TOM et à l’étranger) et on me considère comme une étrangère!!!! Difficile de m’obtenir une couverture sociale a la CPAM!!!!!! 😀 J’aime les administrations Françaises!!!!!!!!!!!!!!!!!!
    Enfin je me suis décidée à poster un message car voila mon histoire :
    Je suis inscrite a l’ANPE en tant que chercheuse d’emploi dans le domaine de l’audiovisuel. Dans ce domaine vous ne trouvez pas d’offre d’emploi. La meilleure façon d’obtenir un contrat est par des contacts ou à la suite de stages. Mais l’ANPE ne propose pas de stage/convention de stage!!!! Donc comment faire ????!!!!!!!
    Apparemment vous avez réussi à obtenir un stage…. comment avez-vous fait? Par qui êtes-vous passé?

  8. Chloe, mon stage s’est fait sans convention et d’ailleurs, ça fait un an et demi que je dois les harceler pour être payée ce qu’ils me doivent. Donc les stages sans convention, je les conseille à PERSONNE. Le mieux est encore de s’inscrire à la fac en candidate fantôme ou de mitonner à l’ANPE en disant que le stage aboutira à un emploi.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *