La Drague a l’Hosto, Acte II

Par Lucas

Pour l’épisode mensuel de notre sitcom préféré, nous allons gentiment respecter les règles du théatre. Une seule journée, un seul lieu, une seule action.
Une seule journée donc : celle d’aujourd’hui,
un seul lieu : la cafète de l’hosto Raymond Poincaré,
une seule action : la drague frivole.

cafe-deux-magots-terrasse.jpg

Voila, ces préalables ayant été posés, j’ai désamorcé le pétage de câbles hebdomadaire de Notre Normalienne Préférée, que je ne nommerai pas pour susciter votre curiosité malsaine et ne pas nuire à sa proverbiale modestie, hein ma p’tite vierge effarouchée ? Naaaaaan, pas frapper.

Nous voila donc à la terrasse de la cafète, dans une ambiance fooor-mi-daaaa-ble, oui comme à Question pour un Champion les jours où Julien Lepers a la patate.
Une demi douzaine de djeunz cool sirotent leurs expressos, dans une ambiance futile, joyeuse et compressée vu que la table est minuscule. Certains, parmi eux, décochent des réparties pleines d’humour et, en conséquence, certaines demoiselles rigolent à outrance, avec un volume sonore indécent (hopital : silence ?)

Bref, la joyeuse bande est le centre de l’attention des gens honnêtes qui les entourent et qui voulaient simplement se boire un café pèpère en faisant, comme d’hab, des gueules d’enterrement.
Atmosphère délicieuse.

A deux metres de notre grappe de jeunes, trônant sur son fauteuil à roulettes, un monsieur trentenaire qui a perdu ses jambes et qui exhibe fierement ses moignons tout en regardant fixement une demoiselle, fort jolie, que nous appellerons Sally.

Bien sûr, Sally n’en a rien à battre du demi-monsieur. Elle préfère mater un minet gominé. Eh oui, c’est comme ça, c’est un principe élémentaire, un axiome de la séduction : les filles craquent TOUJOURS sur les minets qui empestent à 50 metres le Drakkar Noir.

Perso, les nabots, je leur fait des sourires gentils qui sous entendent« Ne veux-tu pas te faire pousser accidentellement sous un Metropolitain et de préference pas sur ma ligne ? » Bref, les nabots je ne peux pas les piffrer, ni même les sentir d’ailleurs. Moi je mets du Jaipur de Boucheron et, bizarrement, aucune nana ne me colle au cou (non, au cou…). Va comprendre.

Donc pour résumer
Pendant que Raoulette hurle, à tout va, son rire de femme libérée, tu sais c’est pas si facile, Gerard mate de manière indécente Sally qui scrute Nabot qui empeste les narines de Lucas bien obligé de sniffer son café pour faire couler le drakkar noir.

Bien sur Nabot a sa gourmette en argent au poignet droit avec écrit NABOT, un jean eau de javelisé, un tee shirt Vonedeutche, un gel effet mouillé et des Sparco.La star c’est lui.

Jusqu’ici, rien que de très normal.

Mais moi je mate tout le monde de maniere discrète et furtive, un petit carnet posé devant mon capuccino, comme si je calculais le PIB du San Marin alors que je vous raconte tout ce que je vois, tout ce que j’entends, tel un salooooo d’espion.

Et je voudrais m’apesantir sur le désarroi de Sally.

Sally qui va, un beau jour ou peut-être une nuit, susciter la curiosité de Nabot mais qui n’en fait rien pour l’instant. Elle est trop discrete,Sally, trop translucide, trop « pas assez ».

C’est bien simple, elle ne prononce pas un mot et fait des sourires de façade pour cacher sa détresse interieure.

Je voudrais ici rendre hommage aux millions de demoiselles qui par le monde et les époques ont connu cette situation horrible.
Et je compatis.
Mais revenon à Sally.

De la voir, malheureuse comme ça, ça me donne envie de lui écrire sur un discret panneau de 50 cms sur 80:

« Tu veux pas faire un week end à Santorin avec moi au lieu de mater ce louuuuzeur » ??

Mais non elle a les yeux fixés sur Nabot.
Et, quand tout le monde se leve pour retourner bosser, je lui jette un regard rempli de questions. Elle me sourit et moi ça me donne envie de chanter du Oasis:

 And sooooooo, Sally can wait,
She knows it’s too late,
As she’s walking on by…

Her soul slides away
But dont look back in anger
I heard you say…

15 réflexions sur “La Drague a l’Hosto, Acte II

  1. Je tiens à faire un démenti !

    Je suis une fille avec des ovaires, des seins et tout et tout (oui c’est vendu dans le kit tout ça, même si pour certaines c’est en option) et je tiens à dire que le Drakkar Noir, ça pue !!! C’est trop musqué et un mec qui met du Drakkar Noir je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il compense un manque certain de virilité. DE PLUS, les cheveux gominé c’est trèèèès désagréable parce que ça ne donne pas envie de mettre sa main dans les cheveux alors que bon, c’est bien connu les filles aiment mettre leur main dans les cheveux des hommes (amicalement pour les ébouriffer, sensuellement en caressant le haut de la nuque, sauvagement pendant le coït,…). ET ENFIN, la gourmette ça fait irrémédiablement penser à un mafieux gominé et puant et même si les filles elles aiment parfois les bad boys, elles n’ont pas envie pour autant de participer au programme de protection des témoins.

    Maintenant que j’ai rétabli la vérité, c’est certain que tu avais plus de chance de lui faire décrocher un sourire que Gérard parce que les moignons parfois ça effraie la demoiselle qui se dit qu’un homme à moignon n’osera jamais lui demander sa main (mouarf… je sors).

  2. Tiens, je me demande pourquoi tu es allé l’appeler Sally…je l’ai jamais trouvé terriblement sexy, ce prénom. Marie-Gertrude ou Pétunia-Claire, bien plus littéraire. Sinon excellent texte 🙂 Le nabot ascendant minet est plus vrai que nature.

  3. Tu as raison Lucas , c’est tout elles . Et encore , dans la version la plus courante , une Sally t’aurait demandé des conseils pour draguer le benet .

    Non mais franchement !

    Le Petit Nicolas (mais en Plus Grand)

  4. J’ai pas compris en quoi il y avait démenti de So Long… Je sais je suis un peu concon mais j’avoue que je seche laaaaamentablement…
    Sinon, les gens je vous prépare une liste à la Nina Bartoldi super style… Avec des tas de trucs sans aucun rapport entre eux. Ouhai je suis rien qu’un copiteur

  5. Et pour répondre à Sain Saens (Salut vieux, je tenais à te dire que je surkiffe graaaave tes poemes. Ca se passe bien chez les morts ? tu choppes de la meuf avec ton CV et ta réputation ?)

    Sally, c’est vrai que ça fait carrément « nana vierge qui vient de se faire violer » donc salir ( humm, Lucas, que de poésie. Ouhai, normal je lis du Saint Saens…)

    Mais si tu avais lu juquobou tu aurais vu que SALLY ct une réference à la chanson DONT LOOK BACK IN ANGER de Wasis.

    Allez… Va je ne te hais point 😉

  6. MAaaaaais!
    pour une fois, j’aillais faire un comm’ gentil en disant que merde, citer oasis ça me rappelle mes goûts de jeunesse c’est cool et qu’en plus ta description de jimmy bogoss est très drôle.
    bah voilà. bah nan. mmmf.
    *boude, mais pour de rire*

  7. A Lucas: je suis compositeur, pas poète, hein?…le Carnaval des animaux, la danse macabre, c’est pourtant connu! j’me préfère comme musicien à Noel « faux Beatle » Gallagher, en tout cas 😉

  8. AH LE BOULET !!!! Comment j’ai pu dire un truc pareil !! MErde, mais avec quel poete j’ai confondu alors… JE me rappelle au college vaec un pote on s’echangeait des partoches de piano Du liszt contre du Saint Saens…RAH JE SUIS TROP VEXEEEEEEE !

    . En tout cas mes excuses sincereres à toi lecteur Ô pseudo Saint Saens !!

    AH CA Y EST JE SAIS : SAINT JOHN PERSE !!! J’atteins une bouletude complete là…

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