Mes Catherinettes

Hé oui, les enfants, ça me pendait au nez depuis une bonne année et demie : me voici catherinette. En rompant avec Guillaume en juin 2004, c’était inévitable. Même si j’étais restée avec lui, j’y aurais eu droit !
 
Comme je suis d’une jeune fille d’une banalité affligeante, j’ai donc décidé de fêter mes Catherinettes cette année… avec deux hommes au Marais ! Normalement, les Catherinettes, c’est un peu un enterrement de jeunes filles pour célibataires, ça se fait entre copines mais après tout, Mister Big et Gauthier partagent mon intérêt pour les hommes donc on peut dire que ce sont mes copines !
 
 
C’est qui Catherine?
Avant de vous raconter, un brin d’histoire : Catherine a vécu à un siècle passé, j’ai oublié lequel (VIe, je crois). Cette demoiselle a trois auréoles : celle de la vierge, celle de docteur de l’Eglise et celle de martyre : une blanche, une verte et une jaune, je suppose que c’est là d’où viennent les couleurs du chapeau de Catherinette (jaune et vert). Notre amie Catherine attira la convoitise de l’Empereur Maxence qui voulut l’épouser mais elle ne voulait pas car elle était mariée à Jésus donc, pour commencer, l’Empereur lui envoya pléthores de philosophes pour la convertir mais Catherine est trop forte, c’est elle qui les convertit. Maxence était quelqu’un de très patient et de très drôle, il décide de la soumettre au supplice de la roue, ça lui apprendra. Donc on commence à l’écarteler mais, ô miracle, une roue casse donc elle finit pendue. Dieu est donc sadique : au lieu de la faire mourir lors de la première torture, il lui impose une pendaison en plus, sympa !
 
Donc notre amie Catherine devient la sainte patronne des jeunes filles célibataires, donc de moi. Comme je suis une nana qui aime bien s’amuser (et se péter la honte), il était hors de question que je ne fête pas mes Catherinettes. Au début, je comptais redescendre à Toulouse pour fêter ça avec Anne qu’est Catherinette aussi (comme je balance) et Lucie qui ne l’est pas encore parce qu’elle est née en fin d’année mais pas loin. Finalement, suis restée à Paris et me voici à célébrer mon célibat avec Gauthier et Mister Big, sur Paris pour l’occasion. Au départ, Gauthier m’avait promis un chapeau plein de gode mais ça aurait fait cher le chapeau.
 
Vendredi, jour J. Gauthier m’appelle vers 18h, par là, pour me demander d’arriver vers 21h, par là, je lui dis que j’attends ma sœur qui doit passer à la maison récupérer des trucs donc j’arrive dès que possible. Il commence à s’esclaffer : « tu vas voir ton chapeau, c’est Mister Big qui a eu l’idée ! ». Là, j’ai peur car Mister Big est un être plein d’imagination… Mais à un point difficilement imaginable. Surtout que derrière, j’entends Mister Big qui crie : « J’espère que t’as pas peur des effets chimiques ! ». Oh la vache, à ce point ?
 
Un chapeau dans le Marais
22h, j’arrive chez Gauthier (personne ne commente mon retard, merci !), Mister Big tient un pull pour cacher mon chapeau. Sur le coup, je me demande ce qu’il fabrique : « tu fais sécher ton pull ou quoi ? ». Gauthier me pose dans un coin de l’appartement, appareil photo à la main : « Je veux prendre en photo ta tête quand tu verras le chapeau ». Là, j’ai vraiment la trouille, qu’est-ce qu’ils ont fait ? Le pull disparaît et… j’explose de rire ! Ces andouilles ont acheté les playmobils ouvriers donc je me retrouve avec une brouette playmobil et deux ouvriers en train de se sodomiser sur ma tête, le tout accompagné d’une mini bouteille de champagne (pas une vraie). Première réaction : « Oh, c’est trop mignon ! ». Oui, il faut que tu saches, lecteur, que j’ai une passion pour les Playmobil, c’étaient mes jouets quand j’étais pitite et encore aujourd’hui, je traîne toujours au rayon des jouets en soupirant : « à mon époque, ils n’étaient pas aussi élaborés ! ». Je me souviens d’une fois où j’étais montée en Andorre avec Guillaume, j’ai passé deux heures à m’extasier sur les Playmobils. En rentrant chez moi, le soir, il me fait : « j’ai un cadeau ! » et me donne une petite boîte de playmobil. Bon, et bien, du haut de mes 23 ans, j’ai trouvé ça trop mignon.
 
Mais je reviens à mon chapeau : ils l’ont enrubanné de papier crépon et y ont greffé deux sublimes tresses en crépon jaune et verte. Je le coiffe et là, clou du spectacle : Mister Big appuie dessus et mon chapeau se met à joyeusement clignoter : ils ont glissé une guirlande de Noël (qui marche à piles) dans le crépon. Que je suis belle ! On se boit une bouteille de champagne très bonne (merci Mister Big) puis nous nous rendons dans notre restaurant de prédilection, dans le Marais. Les Parisiens sont des gens tristes : personne ne me regarde alors que mon chapeau clignote joyeusement, je suis totalement ignorée. Tant pis. Arrivés au restaurant, la gentille petite serveuse s’extasie : « quel beau chapeau ! ». Elle me fait asseoir à une table au milieu de la salle et me demande pourquoi je porte ça.
« C’est pour les Catherinettes, c’est pour dire que je suis célibataire ! Comme ça, les mecs viennent me draguer.
– Mais…euh…vous savez, on n’est pas dans le bon quartier, là ! »
N’empêche que les homosexuels sont drôles, eux, au moins, ils apprécient mon chapeau à sa juste valeur. A une table voisine, quatre jeunes hommes qui ne sucent pas que des caramels me voient et se mettent à m’applaudir donc je joue la Reine Mère. Pour ceux qui ne fréquentent pas notre groupe de débiles joueurs, le salut de la Reine mère consiste à légèrement lever la main droite et la tourner très lentement de gauche à droite. Genre : je fonctionne à trois à l’heure parce que je suis centenaire, quand même. Du coup, un de ces jeunes hommes se jette sur moi et me tape la bise, ce que je trouve adorable.
 
On dîne, je me délecte de la sublime purée maison et du moelleux au chocolat qui est carrément orgasmique. Après le dîner, vu que j’ai déjà raté mon métro, on se prend un cocktail digestif, le serveur fait mine de filer ma pina colada et le cocktail des garçons à la table voisine qui se rend soudain compte que j’ existe, j’entends passer le mot « catherinettes »… Ça existe pas à Paris ou quoi ? Bon, on file de là, la serveuse me souhaite une bonne soirée (c’est ma nouvelle copine, na !). On erre dans le Marais, plein d’hommes qui n’aiment pas les vagins s’extasient sur mon couvre-chef, je fais ma star… Après tout, la hontitude, je gère parfaitement.
 
Sinistres parigos
Sauf que quand on sort du Marais, je repasse du côté invisible de la foule, les gens marchent et ne calculent rien. Comme on est fous, on décide de retourner à notre bar fétiche, celui où on s’était pris une honte monstrueuse la veille grâce à Mister Big : non seulement il a lâché un rot énorme pile à la fin d’une chanson, ce qui nous a valu les applaudissements des tables voisine (même le pauvre chanteur qui s’escrimait depuis deux heures avec sa guitare et son gros nez n’a pas eu autant de succès), mais en plus, il a trouvé très drôle de me jeter mon Hawaïan blue sur les cuisses (il ne l’a pas fait exprès, hein !). Donc comme on trouve qu’on n’en a pas encore assez fait, on y retourne avec mon chapeau vert et mes lumières qui clignotent. La serveuse, qui aime beaucoup Gauthier, vient nous servir en rigolant mais là, encore, les clients nous ignorent plus ou moins, malgré les fous rires gras qu’on a.
 
On rentre enfin chez Gauthier, fin de la soirée. En conclusion :
– je remercie les deux jeunes hommes pour ce chapeau très amusant, ça m’a fait plaisir.
– les Parisiens sont blasés de tout et ils fêtent même pas les Catherinettes (ni le Beaujolais, je crois).
– les homos sont la frange de la population la plus sympa.

52 réflexions sur “Mes Catherinettes

  1. ptdr le playmobil lol

    Tu sais que les séries limitées « Pirates » (pirates des caraïbes etc…) des Playmobiles ont souvent des noms de Pirates informatiques plus ou moins connu ?

    Je ne connaissais pas ça, la « Catherinette ». Cathy vient de me dire qu’elle connaissait (mais pas le nom !), mais elle ne s’en est pas venté le novembre dernier, alors qu’à 6 mois du mariage elle avait pourtant 26 ans ! Elle a séché sa Catherinette ! lol

    Thom…

  2. faut dire que tu n’as pas choisi le bon quartier pour « pé_cho » mais pour s’amuser c’est vrai que le quartier est tres jovial (enfin gay)

  3. Tu dis qu’il y en a des too much , c’est vrai l’autre jour j’ai croisé une folle qui se balladais avec un chapeau vert et jaune, avec une brouette dessus !!! Y a vraiment des hurluberlus !!!! 😉

  4. « mais ça aurait fait cher le chapeau » : ça dépend, on en trouve pas jetable, pas cher. 🙂 Et puis, une fois achetés, ils n’étaient pas perdu, tu pouvais toujours les « recycler ». 🙂 Ernest aurait été content d’avoir des amis. ;P

    « tu vas voir ton chapeau, c’est Mister Big qui a eu l’idée » : il est pas mal du tout. Chapeau! fallait le faire. 😉

    « personne ne commente mon retard, merci » : je vais me gêner, hhhhhoooooouuuuu pas bien! pout quelqu’un qui se dit ponctuel. 🙂

    « à mon époque, ils n’étaient pas aussi élaborés » : fais pas ta vieille, tu me files le cafart. 🙂

    « du haut de mes 23 ans » : 25! lapsus?

    « Après tout, la hontitude, je gère parfaitement » : mouais, je crois qu’on peut se balader dans Paris dans n’importe quelle tenue, on arrives à se fondre quasiment à chaque fois dans le décor, exemple avec les enterments de vie de garçon/fille. 🙂

  5. D’un autre coté si tu te baladais à poil dans le marais je sais pas vraiment si tu aurais autant de succès (auprès des mecs, bien sur).

    Bon, on prend Rdv quand pour ma récompense ?

    Au fait pour les mecs célibs c’est comment, les « catherineux »… !?

  6. et oui suis meme là!!
    tjrs aussi excellente tes planches!
    ben moi je les ai pas feter les catherinettes, mes potes sont moins droles…. bouboubou
    c’est français ce que je dis?? sinon on appelle super-polooo!

  7. « A ma connaissance, des godes jetables, ça n’existe pas » : a ma connaissance, çà existe, par contre il est possible qu’on ne les trouvent pas en France.

    « 23 ans, c’est l’âge que j’avais » : autant pour moi, j’avais compris que c’était le soir du chapeau. 😛

  8. Le long du canal saint martin… et puis après je sais pas.

    Je vis là où le baujolais dégénère et que des hordes d’étudiants criminels s’attaquent férocement et par dizaines de millions à la police dans des bains de sang révolutionaires en égratignat une voiture de pompiers.

    … et dire que tu vas rejoindre ceux que l’on appelle les médias… reste objective et jsute par pitié, Nina !

    Ca veut dire quoi alors d’écrire « au temps pour moi ».Moi je l’aurais formulé comme Stef.

  9. Bon, les deux sont valables ;
    Le débat reste entier quand il s’agit de la formule prononcée en cas d’erreur (notamment — mais pas exclusivement — de la part d’un supérieur ou responsable s’adressant ainsi à ses subordonnés). La plupart des auteurs normatifs et des lexicographes penchent pour la graphie au temps pour moi avec une origine militaire (et le calque de au temps pour les crosses ou musicale (erreur du chef d’orchestre).

    Toutefois autant pour moi reste revendiqué comme ellipse de c’est autant pour moi. Même si cette revendication est minoritaire, elle n’est pas nécessairement infondée.

    source: http://www.langue-fr.net/index/A/au_temps-autant.htm

  10. ouairf…
    j’aime bien ce genre de discussion. Tant qu’on pinaille là-dessus, c’est bon signe, ça veut dire qu’on ne s’écharpe pas sur des choses plus graves…

    Toutefois, le Robert et Alain Rey restent mes sources, donc au temps pour toi, Banana 😉

  11. Le Petit Robert : « Au temps pour moi : se dit lorsqu’on admet son erreur (souvent écrit à tort autant pour moi). »

    Bon ben, au temps pour moi! 🙂

  12. d’accord mais si à table mon voisin dit « je rependrais bien un peu de colin », moi je peux enchaîner par un « autant pour moi » car j’en veux aussi.

    hahahaha

  13. POur vivre avec une ex toulousaine, c’est vrai qu’apparement a paris, on est plus speed on rigole moins.
    Mias il suffit de trouver les bonnes personnes… nous on fait des apéros dinatoires chez l’un ou l’autre, c’est convivial et souriants… Après tout dehors si je souris je me fends les lèvres en deux moi par ce temps.
    Mais pour avoir passe deux nouvels ans dans le milieu gay, c’est clair que c’est festif à mort tout en restant bon ton (enfin la plupart du temps)…ON passera le dépot ou le raid hein ?

  14. D’abord, eneffet, la Catherinette je connaissais pas. Mais je m’y connais pas trop en traditions festives.

    Ensuite, fêter le pire vin de Frqnce est une belle hérésie ! Fêtons le Saint Emilion, ca aura méchamment plus de gueule ! Ou le Cornas… Ou le Bourgueuil, ou le Vacqueyras… mais arrêter de fêter le beaujolais nouveauuuu !!

  15. mais si ils faitent le beaujolais, je te dis pas le retour du papa complètement fait, ce soir là alors que je faisais un baby-sitting. par contre c’est vrai, les parisiens sont pas très marrants, mais ça c’et parce qu’ils ont un baton dans le derrière. je sais pas trop si on doit leur en vouloir.

  16. Mais non Nina !!! pas le 1-3 !!!

    L’autre autre « Là » !!
    Mais t’as pas écouté les infos y a deux semaines? l’indice du beaujolais tout ça?
    Demande à B&M sinon. 😉

    Pour « au temps pour moi », il me semblait aussi plus cohérent de rapporter ça à « il en est autant pour moi »…. sinon j’aime bien l’explication poissonneuse de Nico !!

  17. il me semble que c’est à Grenoble que le beaujolais a dégénéré et que les crs ont chargé. Dans toutes les grandes villes ça se finit comme ça mais avant les « événements » on en faisait pas cas

  18. Tu sais, avant cette année, j’avais jamais entendu parler de cette tradition.
    Je comprends l’étonnement des gens.
    Après, il est vrai que les parisiens manquent de traditions populaires et de propension naturelle a entrer dans le jeu quand on les sollicites pour sortir deux secondes des rails de leur vie de tous les jours.

    J.Lo

  19. A Lille t’aurais fais un tabac !!
    Ici les gens sont moins blasés, et on a l’habitude des déguisements particuliers (cf carnaval de dunkerque ou les entererrements de vies de jeunes filles à la mode de chez nous)

  20. ******INFO INFO INFO INFO INFO INFO*******

    Bon, j’arrive pas à me connecter à l’admin donc je peux pas vous répondre pour le moment mais je le ferai quand ça marchera.

    Sinon, votre blogueuse préférée (ou pas) est en train de mourir d’une grippe.

  21. Bah oui, mais bon, la grippe, c’est dodo et puis c’est tout !

    alors c’est pas la peine de vouloir jouer les hérotes si c’est pour trainer ça encore plus longtemps !

    et borde-toi bien !

  22. bah non, c’est qu’on doit être tous les deux en mode « ptite maman » (d’ailleurs la mienne fait le même métier que la tienne, ça forme…)

  23. Nina, les parisiens peuvent être festifs, sisi…

    Juste que bon… faut les connaître d’avance.

    Et pour info, pour BIEN fêter le Beaujolais, c’est pas Bastille qu’il faut viser comme quartier, c’est plutôt le coin Saint Michel – Mouffetard, où t’as des fanfares avec des jeunes qui dansent, qui parlent et qui chantent !
    Et soigne ta grippe ! 🙂

Répondre à TiBonhomme Annuler la réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *