Douce enfance, dure adolescence

Y a pas à dire, j’ai beau n’avoir que 31 ans, les ados d’aujourd’hui, ils vivent pas la même vie que moi. Ou du moins, ils n’ont pas les mêmes référents et je m’inquiète un peu pour eux, j’ai
peur qu’on en fasse des… des dépressifs. Tadam !

 

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En fait, il y a quelques temps, je me disais que les enfants d’aujourd’hui avaient une enfance plus douce que la nôtre. Je ne parle pas de jouets, de couches anti-fuite avec un talc tout doux (depuis ma rééducation, je développe une sorte de fétichisme du talc, ne faites pas attention), non, non, je parle de dessins-animés. Regardons un peu : moi, petite, j’avais Rémi sans famille, Princesse Sarah, Belle et Sébastien, Niels et les oies sauvages, Candy, Gwendoline, Georgie… Et dans la version de la petite sirène que nous louait ma maman, la petite sirène, à la fin, elle mourait. Et je vous parle pas de Clémentine, la petite fille paraplégique. Bref, dès l’enfance, on ne nous racontait que des histoires d’orphelins et on pleurait beaucoup. Maintenant, les gamins ont pour héros des bonhommes fluos complètement camés tellement ils sont hystériques (Dora, Bob l’éponge, Hootie et les cafards ou je sais pas comment ça s’appelle mais c’est incroyablement laid), des êtres étranges dealers d’exta (les Teletubbies) et j’en passe car en fait, j’y connais rien en terme des dessins animés pour enfants. Du coup, ils ne sont pas préparés à la dureté de la vie et virent dépressifs à l’heure ou pètent les ballons.

 

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Par contre, une fois ado, on passe complètement à l’opposé. Nous avions droit aux aventures acidulées d’ados sans sexe, que ce soit Premiers Baisers ou Sauvés par le Gong. Même Beverly Hills, c’était soft par rapport à la version actuelle où tu te demandes toujours pourquoi les nanas du lycée oublient quotidiennement leur pantalon. Aaaaah, c’est pas un t-shirt qu’elles portent, c’est une jupe ? Ah pardon. Et quand je vois les bande-annonces ou quelques épisodes de Skins, ou Physique ou Chimie (que j’ai découvert sur June aujourd’hui), j’ai envie de pleurer. Même le terrible « Années collège » qui était plutôt hard dans le genre me paraît tout à fait charmant et primesautier par rapport à ce que nos jeunes ont à disposition aujourd’hui. Mais mince, passons leur Hartley cœusr à vif, c’est limite à se taper les cuisses de rire à chaque épisode en comparaison…

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Non mais sérieux, comment voulez-vous que nos jeunes ne deviennent pas fou ? Passer sans transition d’un monde tout sucre tout miel à des histoires de sexe et de drogue concernant des gamins de leur âge ? C’est un peu comme se faire violer par un Petit Poney, c’est juste pas possible. Et je me demande en quoi c’est symptômatique de la douce période dépressive que nous subissons. C’est vrai, nous, à leur âge, on nous abreuvait d’histoires d’amour mignonettes ou X et Y se faisaient des bisous devant le collège/lycée. Même Seconde B qui se voulait plus progressiste restait soft. Oui, oui, les ados ont du sexe mais restons de l’autre côté de la porte, chut. En parallèle, nous avions un gentil Monsieur aux cheveux gris qui nous dédramatisait le sexe, nous permettant de jouir de nos corps en toute décontraction. Bon, je dis ça, moi, à 14 ans, je jouissais de rien du tout, j’étais une godiche puissance 1000. Et je trouvais ça plus joyeux. Aujourd’hui, dans ce que je vois de ces séries, tous les personnages sont profondément perdus, dépressifs, ils utilisent le cul pour se venger, pour faire du mal. Pas de morale, ils souffrent et font souffrir. Où est le plaisir ? Dans ton c… Ah non, justement pas. Le plaisir n’existe pas, ce n’est que de l’autodestruction. Je n’ai pas vraiment d’ados dans mon entourage mais je me demande : sont-ils à ce point malheureux, désabusés ?

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On appelle souvent notre génération, la fameuse génération Mitterrand, la génération sinistrée. Parce que notre niveau de vie est inférieure à celle de nos parents, qu’on vit en insécurité (matérielle je parle), qu’on subit le chômage… Mais finalement, quand je vois les références de ceux qui nous suivent, ce sont plutôt eux que je plains. Plus qu’une génération sinistrée, c’est déjà une génération bousillée. Parce que nous, au moins, à 15 ans, on croyait que rouler des pelles, c’était le comble du bonheur et que tant qu’on avait l’amour, tout irait pour le mieux. Neuneu oui mais ça donnait envie de se lever, au moins.

9 réflexions sur “Douce enfance, dure adolescence

  1. Skins n’est à mon sens pas une série pour ado mais pour jeunes adultes. Déjà c’est diffusé vers 22h en Angleterre je crois, le soap anglais cucu pour ado ça serait plus Hollyoaks: ou ça baise, fume, picole et se drogue aussi mais toujours sous un angle moralisateur ou ça n’amène que des problèmes.

    A l’opposé dans Skins, c’est plus les figures d’autorité morales traditionnelles qui sont ridicules et hors du coup, alors que les jeunes savent eux s’amuser. D’ailleurs mêmes les « intellos » coincés jusqu’au cliché deviennent des hédonistes.
    Pour moi, bien que ça parle d’ados de 16/17ans, ça s’adresse plus à des 18/25 ans avec un coté un peu « patronizing »: regardez, on vous comprend nous aussi(les auteurs)on est passé par là.
    Voilà, petite parenthèse sur les séries « djeunes » brit.

  2. d’après le programme de canal « skins est écrit par des ados, c’est pour ça que cette série est si réaliste » je trouve aussi que ces ados n’ont pas du tout les mêmes agissements et préoccupations que j’avais à leur âge et qu’on voyait dans les séries de l’époque (je regardais pas hélène et les garçons mais j’aimais bien sauvés par le gong)…

  3. @papillote:
    les créateurs (producteurs) de Skins sont un père et sont fils, tous deux auteurs TV. La moyenne d’age des auteurs est de 21 ans (d’après wikipédia). Canal fait un peu un raccourci en parlant d’ado écrivant le scénario. Il y a des « teenagers » (donc jusqu’à 20ans) qui sont consultants. Un concours ouvert cette année doit permettre d’offrir à quelques autres teens cette opportunité.

  4. En même temps, l’adolescence est (quoi qu’il arrive) une période difficile. Peut être est-il temps de mettre les ados face à la dure réalité de la vie… non?

  5. Oui, enfin, dans mon adolescence, les histoires de sexe et de drogue étaient très très très limitées dans mon entourage, y avait vaguement un trafic de shit dans mon lycée et personne ne partouzait…

  6. Le problème avec les séries pour « ados » actuelles, c’est qu’elle vulgarise le sexe et que par grave si Kimberley s’est déjà tapé 12 mecs au 6ème épisode, c’est la vie. Du coup, les gamines du collège font la même sauf qu’en réalité, c’est pas super classe de se taper l’équipe de foot quand on a 15 ans.

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