De l’art d’être conne

Hier, entre deux dossiers chauds brûlants ou à peu près, je clique sur le lien Enfoirage affectif, site créé par Sonia qui raconte les déboires amoureux de tas de nanas que je ne connais pas. Je déguste quelques histoires en me disant un peu méchamment « ouf, y a pire que moi ! ».

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De mon point de vue, ma vie sentimentale est un peu pénible par moments. Récemment, un petit auto bilan m’a fait réaliser que j’avais un joli lot d’exs immatures et immobiles, préférant se contenter de peu alors même que ce peu ne les rend pas heureux plutôt que de prendre le plus petit risque. Par exemple, ces derniers temps, je fuis légèrement Guillaume 1er car ça finit par me gonfler de constater qu’en 10 ans de relation, j’ai obtenu 5 diplômes différents, déménagé à 800 km de chez mes parents, décroché des stages, des piges et 3 CDI. Lui, pendant ce temps, il a obtenu un diplôme, quelques postes de remplacement dans l’éducation nationale et… voilà. L’idée même de quitter Toulouse le paralyse tellement qu’il panique à l’idée d’avoir son CAPES et de partir donc il ne le passe même plus. Je lui avais proposé d’envoyer un CV à Simon de TGGP pour un boulot en télétravail, il ne l’a jamais fait. Alors ça me gonfle de le voir végéter, de l’entendre parler de ses jeux de rôle en ligne alors que je ne capte rien, de sa nouvelle copine qui vit à l’autre bout de la France, qui a 19 ans, qu’il n’a jamais vue mais si, si, c’est sa meuf ( ?)… Son immobilisme m’insupporte. Y en a un autre, j’en parle à une amie qui le connaît, elle me dit, atterrée : « mais c’est atroce, il n’a pas bougé d’un poil durant ces années. Il est malheureux mais il fait rien pour s’en sortir, il me déçoit ». Ben oui, tiens…

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Donc voilà entre les immatures, immobilistes, les « je suis pas prêt à me (re)mettre avec quelqu’un » alors que je ne demande rien… Oui, d’ailleurs, c’est bizarre, ça, d’où les mecs se posent la question du « où va-t-on » avant les filles hein ? Pardon mais au bout de quelques jours, moi, je m’en fous du où va-t-on, je veux juste profiter, les questions arriveront bien assez tôt. Y a aussi les « je veux vivre avec quelqu’un mais pas avec toi ». Celui là, il était beau… Bref, au fond, ma vie sentimentale des dix dernières années, c’est un peu « relation sérieuse puis lâchage complet », au point qu’il semble qu’on ne me considère plus comme une petite amie mais comme maîtresse et ce de façon systématique. Suis-je trop délurée ? Peu importe à la limite, je me dis qu’un mec qui n’assume pas une fille qui sait ce qu’elle veut, c’est pas forcément la peine de continuer. Surtout que je suis pas chiante quand même…

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Mais malgré tout, je me dis que j’ai pas été tant prise que ça pour une conne à la fin. Un peu bien sûr, comme nous tous et toutes. Des fois, j’essaie de voir ce que j’ai encore pu faire pour amener au plantage (oui, j’ai une propension à l’auto flagellation très impressionnante), si j’ai été trop pressante d’où les « non mais je veux pas me mettre en couple ». Au bout de 2 jours, je trouve cette réflexion un peu précipitée. Surtout qu’à bien y repenser, je n’ai pas du tout foutu la pression mais bon, il avait un abonnement Meetic à rentabiliser, une passion pour les étrangères (ça aussi, j’ai eu le coup plusieurs fois. Je vais me faire naturaliser ailleurs, moi…) et je pense que le fait que je sois plus vieille que lui de 2 malheureuses années le faisait un peu tiquer aussi. Ou alors ai-je été trop légère, laissant le champ libre au monsieur pour aller butiner ailleurs et me dire « bon, en fait, j’ai trouvé une fille, toi, tu dégages ». Ah…

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Alors en période d’auto flagellation intense, faut lire les histoires des pintades gourdasses. Pourquoi ? Parce qu’on se rend alors compte que le problème ne vient pas de nous, pas finalement du genre humain. Et moi, ça me rassure grave…

8 réflexions sur “De l’art d’être conne

  1. Je ne suis pas trop d’accord pour dire que c’est toujours la faute de l’autre. Je pense que les 2 parties sont responsables.

    J’ai plusieurs amis qui ont fait de bonnes études, construit une carrière professionnelle, qui ont des passions et des objectifs dans la vie… par contre ils ne sont pas des dragueurs, donc les rencontres ne sont pas forcément nombreuses.

    A l’opposé, on a la caricature inverse du dragueur professionnel (plutôt doué) immature qui sait qu’il peut enchainer les conquêtes et qui ne voit donc pas l’intérêt de s’engager ou d’évoluer.

    Du coup, j’ai l’impression que les femmes, rencontrent plus souvent la 2ème caricature (puisqu’ils vont plus facilement vers elles) et ont donc parfois une image partielle et faussée des hommes … notamment quand l’histoire se passe mal.

    Évidemment qu’entre ces 2 caricatures, on trouve des profils beaucoup plus nuancés.

    Tout cela pour dire que les expériences négatives des femmes (pour les hommes l’inverse est vrai aussi) reposent aussi dans leur manière de choisir les hommes, et que d’une certaine manière, c’est aussi de leur responsabilité.

    Ce n’est pas un jugement sur la vie d’une personne en particulier, juste ma vision forcément réductrice des choses.

  2. Je crois me reconnaître dans une des potes que tu évoques (fin du 2e paragraphe – oui? non?). Si oui, c’est vrai que d’un sens c’est bien dommage, d’un autre je ne plains plus ce genre de personnes: ils se créent leur merde et je crois que certains s’y complaisent, ça leur donne une identité et c’est mine de rien plus facile.
    Se remettre en question avec violence comme tu l’as fait à de multiples reprises depuis que je te connais, tant sur le plan pro qu’affectif, ça demande un courage que tout le monde n’a pas.
    Voilà. C’était un commentaire un peu mielleux (mais sincère).

  3. En tout cas, je crois que dans notre société, dans ce pays, il y a de quoi être pessimiste quand à notre capacité à nous mettre en couple et tenter de construire quelque chose à deux.

    Le problème est plus global à mon sens et vient de notre difficulté à vivre ensemble et entretenir un minimum le lien social.

    Concernant la difficulté à vivre pleinement et de manière « satisfaisante » une relation à deux je pense qu’une forme de dérive d’un certain féminisme y est pour beaucoup, mais aussi le fait d’un changement important dans le comportement des hommes ces dernières années. Par rapport la question du féminisme, il faudrait que je développe plus et que je sois précis afin d’éviter les amalgames et de passer pour le Zemmour de service… mais pas le temps ici, puis ce n’est pas forcément le lieu, quoique… A ce sujet, E. Badinter a développé cette idée de manière intéressante dans son livre « Fausse route : Réflexions sur 30 années de féminisme »

    A cela s’ajoute la société de la peur.
    C’est fou de voir à quel point, à Paris notamment, tout le monde tremble devant tout le monde. Les gens se fuient du regard, s’évitent, marchent le menton haut. Pas un sourire, pas un regard mais beaucoup de méfiance et de « surtout je ne m’arrête pas, je ne regarde personne, je suis plongé dans mon Gala, cosmopolitain ou l’équipe, je pianote sur mon iphone et mon blackberry pendant mes deux heures de trajet RER et je n’adresse à personne, surtout pas à celle ou celui assis juste à côté de moi ». Et évidemment, le fait d’assister à cela ne nous incite pas à faire l’effort de faire mieux et de changer puisque l’on se dit que l’autre en face n’en vaut pas la peine à en juger par son attitude.
    Bref, j’arrête là, comme d’habitude, je veux trop développer…Mais enfin, tout ça ne me réjouis pas des masses et finalement le nombre croissant de célibataires et de déçus de l’amour ne m’étonne pas, si l’on observe nos propres comportements et attitudes.

    De manière général, il ne faut pas non plus s’étonner qu’il y ait de plus en plus de personnes âgées seules, de personnes dans la rue seules, sans personne pour leur apporter le moindre réconfort…

    Alors essayons de redescendre un peu sur terre et d’être un peu plus naturel et spontané, les relations humaines s’en porteraient sans doute mieux.

  4. j’adore les chroniques du coeur…tiens une question a la con en passant, est ce que l’abt meetic pour les filles est payant comme pour les mecs, juste pour savoir…ça expliquerait pourquoi je recois si peu de messages malgré mon physique d’ange.

  5. Hey merciiii de me faire de la pub !
    Comme je dis toujours, effectivement cela fait du bien de se rendre compte qu’il y a toujours PIRE ailleurs…
    Parfois je me demande si les histoires sont réelles tellement ça semble énorme. Mais oui, tout est vrai…
    Mieux qu’un Psy 😉

  6. Je me suis mise à lire les déclarations sur PG il y a quelques semaines, et il vrai qu’on relativise vite!
    Cela dit, je suis comme toi, à me demandé (déjà) si on ne me prend pas pour la maitresse (pétasse?) de service… Cela étant dit, je garde espoir!! (« un jouuuur mon priiince… » vous connaissez la suite) 🙂

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