Le retour du karma à qui on n’avait rien demandé

Je vous l’ai dit, le karma existe. Je l’avais rencontré en décembre (tiens, ça me fait penser que je dois appeler ma gentille ex logeuse pour réclamer une photocopie de l’état des lieux, vu que je ne l’ai toujours pas. La caution ? Ohohoh…) mais voilà que comme un boomerang, il me revient en plein dans la tronche.




Dimanche soir, départ pour Paris, la mort dans l’âme. La semaine d’avant, j’avais fait ma mal aimable pour éviter de parler à un gars qui adressait la parole à tout le monde histoire de ne rien dire. Je n’ai pas envie de parler dans le train, j’ai sympathisé une fois, comme ça, avec des gens mais en général, je dors, lis et/ou écris. Même quand je pars avec ma sœur, arrive un moment où on lit/écrit/dort. Alors j’avais feinté le monsieur, dormant les 4 premières heures, écoutant mon répondeur quand il a commencé à me poser des questions sur le chat que je transportais et qui n’était même pas le mien (c’était celui de ma sœur et il m’a coûté 10 euros d’amende). Après, j’ai lu mais parlé, non, merci bien. Après dans la semaine,j’ai culpabilisé, je me suis dit que j’avais été méchante. Mais le monsieur a eu sa revanche grâce à Karma.

Arrivée dans le train, je m’installe : il doit y avoir quelqu’un à côté de moi vu qu’il y a des poches mais personne à l’horizon donc je m’étale. Cinq minutes après le départ, un mec se pose à côté de moi et me fait pousser tout mon bazar. Et là, c’est parti pour les 5 heures les pires de mon histoire seuneuceufique, je crois. Le monsieur est ancien gendarme, ancien contrôleur et il a très envie de parler, mais alors tellement que quand j’écris sur mon pc portable ou quand je lis, ça le gêne pas de continuer à me parler. J’ai eu droit à des histoires de tenues de contrôleurs, contrôleurs qui ne s’appellent plus contrôleurs mais un sigle avec service commercial dedans et le marteau pour casser la vitre, il est où ? Parce qu’il est pas là où c’est dit (on s’en fout, j’ai pas envie de casser la fenêtre) et tiens, ils font plein d’annonces pour le bar restaurant, c’est qu’ils doivent pas faire recette. Et moi quand j’y suis allé, y avait du monde. Et le mec à côté, il n’arrête pas d’appeler. Et je fais partie de la mutuelle des anciens gendarmes, ça n’existe que depuis Sarkozy. Puis une fois, dans le RER, on m’a dit de faire sortir un mec qui n’avait pas de billet du train mais c’était vers Aubervilliers et c’est plein d’Arabes alors non, alors. Oui, évidemment, c’est raciste ce genre de personnes, sinon, ce n’est pas drôle. D’ailleurs, y avait un Noir avec des gants dans le train, je ne l’ai pas vu personnellement mais j’en ai beaucoup entendu parler.



Bref, ça a duré plus ou moins cinq heures, moins les moments où il allait pisser ou acheter à manger, me faisant lever à chaque fois vu que j’étais côté couloir et bouger Kenya qui étant sage. Ceci étant, elle a eu la décence de vomir en silence sinon, ça aurait fait un nouveau sujet de conversation. En plus, y a des moments, je me faisais limite engueuler quand je répondais à une question qui semblait énoncer une évidence : « non mais bien sûr que je le sais ! » limite, il aurait ajouté « pauvre conne » que ça ne m’aurait pas étonnée.


Et ça, ça, c’est mon retour de karma. Parce que des fois, dans ma tête, je ne suis pas gentille, je fais des commentaires sur les gens genre « il peut pas raccrocher 5 minutes, lui ». Et là, les méchancetés que j’ai dans la tête, des fois, je les avais en chair et en os à côté de moi. Le côté raciste en moins puisqu’en général, je reproche mentalement aux gens d’être bruyants ou malodorants mais leur couleur, je m’en fous un peu. Le problème du manger en relatif silence est supra-racial, voyez… D’ailleurs, notre ami ex gendarme mangeait des chips… Je hais les bruits de bouche, ça me rend limite hystérique.


Alors, ok, Karma, j’ai bien compris la leçon mais je te trouve un peu méchant parce que mes commentaires méchants du genre « s’il continue de bouffer ses chips la bouche ouverte, je l’assomme », je les pense, je ne les dis jamais. Je n’aime pas les autres (en tant qu’entité bruyante et mal odorante, je préfère les individus un par un, la foule rendant con, n’oublions jamais. Moi-même dans la foule, je suis vraiment devenue une connasse de parisienne), ok, il m’arrive de penser des trucs comme « tu le pousses ton gros cul, oui ? » mais ici, gros cul n’est pas forcément à prendre au littéral puisque je peux aussi penser ça d’une nana taille 34, son cul étant juste sur mon chemin et c’est là son unique défaut. Mais en général, je ne dis rien, je me contente au pire de soupirer. Et quand on me demande un renseignement dans la rue, je réponds toujours très poliment. Ok, les trois quarts du temps, je réponds « je sais pas » parce que je suis très mauvaise en orientation mais je réponds et avec le sourire en plus.

Alors Karma de mes fesses, tu voudrais pas me lâcher un peu ? Mais peut-être que Karma est un blagueur car j’ai eu une aventure très chouette dans ce train là aussi… Je vous raconte demain.

6 réflexions sur “Le retour du karma à qui on n’avait rien demandé

  1. ah ben entièrement d’accord avec toi…
    Quand on dit ou pense des choses pas très gentilles, ça se retourne contre nous !
    N’empêche…
    Si on a plus le droit de dauber (même un p’tit peu), que nous reste-il hein ?

  2. Petit coucou d’un habitué…
    Juste pour dire que quoi qu’il arrive, une choses est claire: tu n’as rien perdu ni de ta verve ni de ton style que j’adooooooooooooore! « Trop d’la balle », comme disent les djeun’s!
    Merci Nina.

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