Ah, au fait, je démissionne

Bon, voilà, je l’avais promis, le voici, l’article sur « au fait, c’est comment qu’on dit qu’on démissionne ». Dans l’épisode précédent, j’ai trouvé du taf en
cachette. Maintenant, je dois annoncer ma démission, j’ai signé le contrat avec ma nouvelle boîte, je n’ai plus le choix… Quel stress.

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En ce mardi matin gris (enfin, je crois, j’avoue que je me souviens pas mais ça fait plus ambiance), je signe mon contrat, toute contente oui mais voilà ; je dois rompre et vite de l’autre côté. Alors, les ruptures amoureuses, j’ai toujours été nulle, ça a toujours été du spontané, du « j’explose », du « j’avais pas prévu de rompre là maintenant de suite mais c’est parti, ça se passe mais on reste pote hein ? ». Surtout que là, c’est pas comme si notre relation était en déclin, je ne faillais pas à la tâche, je répondais quand on parlait de notre « nous » futur. Même si mon regard se détournait. Puis notre liaison était partie pour durer longtemps et moi, au bout de 6 mois, je pars, ça fait mal.

Bon, j’arrête la métaphore genre liaison fatale, c’est lourd. Donc mardi, j’arrive, je dois en parler à Philippe, Nina (ma boss, pas moi, hein) étant en vacances. Le
problème, c’est que Philippe partage son bureau donc pour parler, c’est pas le top donc je dois le choper à sa pause clope. J’arrive, il part quasi aussi sec fumer mais là, je suis pas prête, j’attends la suivante.
11h. 11h30. 11h45. Non mais depuis quand il fume plus toutes les demi heures ou presque? Ah tiens, mon téléphone sonne, ma maman, je sors téléphoner « Ca c’est passé comment ? – Ben, j’ai signé un papier… ». Alors que maman et moi on papote, voilà Philippe donc j’abrège la conversation. Un, deux, trois, c’est parti !

« Philippe, je peux te parler de façon très officielle ?

– Oui bien sûr
– Je démissionne »

Méthode sparadrap. Il tire un peu la gueule puis me dit de voir ça avec Claude, mon collègue à l’animation. Et c’est reparti. « Claude, je démissionne ». Re
schrackkkkkkk ! Bon, je lui explique un peu l’histoire, lui dis que je pars chez TGGP. Dans l’après-midi, je lui donne ma lettre de démission « envoie la par recommandé, au cas où ».

Bon, Philippe et Claude au courant, comment on l’annonce aux autres ? Comme ça, entre le fromage et le dessert ? Ben non, ça ne se fait pas, je vais attendre le
moment idéal. Mais en fait, j’ai pas eu à attendre longtemps. Le lendemain, Sébastien vient s’asseoir à côté de moi et me demande « dis, c’est quoi que j’ai entendu hier, tu pars ?

– Ben oui…
– Oh non, je veux pas ! »

Bon, Sébastien et Yohann sont au courant. Après le déjeuner, c’est Guillaume et Farid « alors, tu t’en vas ? ». Bon, ben voilà, tout le monde va être au courant en moins de 2… Du coup, à la question, Guillaume avait-il entendu ma conversation dans le métro, la réponse est officiellement non « parce que j’avais pas vu que c’était toi avant qu’on descende ». Donc maintenant, tout le monde sait, sauf Rémi qui apprend ça à son retour de vacances. Globalement « ah non, c’est nul que tu partes mais bon je comprends. Hein, t’es remplacé par un mec ? Putain, non ! » Ah, merci, les gars, je suis contente de voir que mon départ vous navre. Mais c’est la vie.

 

Maintenant, parlons de la lettre de démission. Quelle connerie à écrire ce truc. Alors, je pourrais faire une version destructive à la Sidji mais bon, moi, la boîte, je l’aime bien alors je vais plutôt faire lettre de rupture façon drame romantique :

« Chère boîte,
 

Cela fait maintenant 6 mois que nos destins se sont croisés en ce beau matin d’avril. Dès le premier entretien, je sentais que nous allions vivre une belle histoire et je ne me trompai pas. Une demi année de fol amour, sans crise, sans accroc. Tout aurait du être parfait si ce n’est que je t’ai trompée. Oui, j’ai côtoyé une autre entreprise à l’occasion d’une poignée d’entretiens et de coups de fils. Je ne voulais pas te quitter, tu sais, c’est elle qui est venu à moi, me tentant terriblement et je n’ai pu résister. Aujourd’hui, je te quitte.

 

Ce n’est pas toi, c’est moi. C’est elle, c’est nous. Tu sais, j’ai toujours eu une grande estime de toi mais je savais que notre histoire ne durerait pas toute notre vie, tu le savais aussi, mais je pensais que nous resterions ensemble plus longtemps. Mais c’est la vie.

 

Remets-toi, je sais que tu me trouveras vite un remplaçant. Bien sûr, ce ne sera pas tout à fait pareil mais ce sera peut-être mieux, va savoir.

 

Ne m’en veux pas car au fond, je t’aime et je te souhaite le meilleur

 
Nina »
 

Ouais, c’est con, on peut pas envoyer ça. Ceci étant, la lettre recommandée a été posée sur mon bureau y a une semaine et elle y est toujours, personne ne me l’ayant demandée… Mais bon, de mon côté, y a pas de soucis, j’ai l’accusé de réception ! La prochaine fois, je vous parlerai du match loyauté contre opportunisme.

4 réflexions sur “Ah, au fait, je démissionne

  1. T’es cash… En même temps, je vois pas comment tu peu l’annoncer à tes responsables….
    Moi, je l’aurai fait un poil plus en finesse :

    « JE ME CASSEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE »

  2. Sinon pour la lettre de dém y’a aussi la remise en mains propres en double exemplaire que ton boss date et signe et dont tu récupères un exemplaire.

    Ca a été ma technique avec le psychopathe (mon ancien boss) pour pas perdre une journée… (j’étais pressée de me tirer).

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