Eau de boudin

Non, non, cet article ne parle pas d’un nouveau parfum pour filles moches, reste lecteur. Ce n’est pas un article drôle non plus qui épingle l’industrie de la mode. Non, je te parle de mon stage pour la dernière fois puisque ça y est, c’est terminé. Et j’avoue que la fin me laisse un petit goût amer.

deception

Durant 6 mois de ma vie, j’aurais donc été rédactrice pour une asso. Oui, rédactrice et non plus stagiaire grâce à mon nouveau contrat, cool. Le bilan est globalement positif, j’ai appris plein de choses, je me suis un peu frottée aux joies de la comm, milieu que je ne connaissais pas trop… Donc, oui, j’ai appris. J’ai rencontré des gens sympas, j’ai pu travailler sur pas mal de sujets, y compris des sujets auxquels je connais pas grand-chose et mon press book a encore pris du volume. Seulement voilà, ça s’est terminé en eau de boudin et je suis un peu déçue. En fait, à l’heure où j’écris ces lignes, je suis même assez énervée.

 

Tout allait bien jusqu’à mi août puis, là, ça a commencé à un poil se gâter. Déjà, en août, je n’avais plus trop de nouvelles des gens mais bon, c’est l’été, ça va passer. Un peu avant la fin de ce long mois, je reçois un coup de fil de Simon, le président de l’asso (pas celui avec qui je fricote, ne confondons pas) : « ouais, écoute, on va peut-être aller à la Rochelle aux universités d’été du PS et si on y va, on te prend avec nous. » Moi, je suis assez ravie de la nouvelle parce que bosser chez moi, c’est quand même pas le top. Bon, la semaine se passe et le jeudi, je dois aller chez Michel récupérer mon salaire de juillet. Et là, j’apprends qu’il part à la Rochelle avec Simon… sans moi. Bon, ok, l’asso n’a pas de moyens, je peux comprendre. Je m’assois au passage sur l’université d’été de l’UDF à la Grande Motte aussi mais bon, pas les moyens, pas les moyens…

 

Ca aurait été anecdotique si ça en était resté là. Mais en septembre, je me suis sentie carrément exclue de l’asso alors que je suis quand même une des pierres fondatrices puisque je suis là depuis le début ! Plus personne ne répond aux mails que j’envoie, je suis juste tenue au courant des réunions. Autant vous dire que ça vous motive pas une Nina, tout ça, je commence un peu à lâcher prise et à accumuler le retard (je sais, c’est pas bien). Je suis quand même réquisitionnée pour le meeting de Jack Lang car il reste une place et que le dimanche, hein, y a pas foule pour se déplacer. Bon, ce meeting m’aura au moins servi à rencontrer Simon (celui avec qui je fricote, pas le président de l’asso !) mais bon, vu que j’ai été prévenue un peu à la dernière minute, je suis pas super à l’aise. Et puis des tas de projets semblent se mettre en place et personne ne se donne la peine de me mettre au courant.

 

Mi septembre, dernière réunion où ma présence est requise, je me sens limite de trop. On me demande plus mon avis sur rien, on ne me demande pas où j’en suis, je me demande limite ce que je fais là. Je trouve quand même des contacts pour des parrainages et tout ça, je n’ai pas fini mon stage et je reste dans l’asso jusqu’à mi octobre… A ce que je croyais. Fin septembre, un mercredi matin, coup de téléphone de Simon (le président de l’asso, pas celui… vous suivez ?) : « Oui, faut qu’on se voie ce week-end pour signer ton contrat, vu que tu finis vendredi. » Pif, paf, dans ma gueule ! Bon, je n’insiste pas : je voulais rester pour organiser une soirée débat mais je sentais que j’aurais pas mon mot à dire sur le sujet donc autant laisser tomber et j’ai déjà d’autres choses de prévues donc c’est pas grave, je gagne 15 jours de vacances sur ce que j’ai prévu. Le jeudi, coup de fil de Michel car le lendemain, je devais aller aux Assises de la jeunesse au Conseil économique et social et je n’avais reçu aucune invitation.

« Tu vas à la réunion ce soir ?
– Heu… oui.

– Ok, ben tu verras avec Simon et Isa pour demain, où vous vous retrouvez. »

Bon, je file voir ma boîte mail : aucune news de la réunion. J’envoie un mail pour demander des infos, personne ne me répond. A 20h, je décrète que si réunion il y a, je n’irai pas. De toute façon, si réunion il y a eue, je n’ai pas été conviée. Et ça me fout franchement en colère : je suis encore en stage chez eux, merdouille ! Ca ne se fait pas de me foutre à l’écart, comme ça. Surtout que dans la même journée, j’ai voulu me connecter au Monde pour faire ma revue de presse et Simon a changé ses codes donc je n’ai plus accès au service abonnés. Bordel, je commence à en avoir sérieusement marre.

 

Vendredi, je retrouve Simon et Isa aux Assises de la jeunesse, toute la journée à écouter des gens parler mais c’était intéressant, quand même. Simon part entre midi et deux, je lui demande son nouveau mot de passe pour Le Monde. Autant vous dire que ni le nouveau ni l’ancien ne fonctionnaient quand j’ai voulu me connecter. Bon, je quitte Isa à la fin de la journée, j’ai encore du boulot en retard à finir. Mais je prends mon temps. Je finis de retaper l’interview d’Emilie Maume (bon, ok, j’ai pris un peu une semaine de vacances) et quand je veux le mettre sur l’éditeur du site, mon code ne marche plus. Je veux envoyer un mail de mon adresse de l’asso : ma boîte n’existe plus. Je veux accéder à notre site d’archives en ligne pour récupérer un document : le code n’est plus le bon. En gros, en une semaine, ils ont changé tous les codes et je n’ai plus accès à rien. Bref, pour eux, je n’existe plus, fin de l’histoire.

 

Et non, pas fin de l’histoire ! D’abord, je vais terminer tout ce que je leur dois et le leur envoyer (quand même) mais surtout, je vais leur rappeler que je n’ai pas encore signé mon contrat… et qu’ils me doivent encore 600 euros ! Vu l’état de mes finances, j’en ai VRAIMENT besoin, surtout que merde, j’ai bossé, je me suis tapée un meeting un dimanche soir, une journée au CES dans une ambiance surchauffée, je mérite mon argent. De toute façon, je n’ai rien signé et si je veux, je peux faire retirer tous mes textes du site, vu qu’ils n’ont aucune cession sur mes droits d’auteurs. Et sans mes textes, le site va paraître très vite.

 

Bref, je trouve dommage que cette expérience qui me plaisait tant se termine ainsi, surtout que je suis pas du genre revendicatrice. Mais mes 600 euros, ils me les doivent et je les aurai !

29 réflexions sur “Eau de boudin

  1. Courage et je compte sur toi pour ne pas te laisser faire! Pas seulement pour les euros mais aussi pour qu’ils aient une idee de ce que tu penses.

  2. si tu passe a l’attaque, je peux peut etre t’aider… t’as mon mail n’hesite pas!! C’est pas parce que c’est une assos que le droit du travail n’existe pas. quand aux DA c’est mon domaine!! bizz

  3. c’est même pas un manque de sérieux, c’est complètement prémédité. le genre de mec que je peut pas blairer, encore un. le lache, il a meme pas eu les couilles de te dirs les choses en face et de te remercier. une fin de mission mérite quand meme d’être saluée même si elle est rémunérée. et là ce n’est même pas encore le cas…j espere que tu vas lui dire ses quatre vérités une fois que tu seras payée .

  4. Franchement Nina, je me mets à ta place et je suis atterrée.
    C’est vraiment dégueulasse, d’autant qu’au début, d’après ce que tu nous disais, ça se passait super bien. Je ne vois vraiment pas ce que ça leur coûte d’être réglo jusqu’à la fin. En plus c’est pas malin de leur part parce qu’il me semble que dans ce métier, c’est toujours pratique de garder des vieux contacts ocazou…
    On va dire que ça fait une expérience de plus hein!
    Le principal, c’est que tu arrives à te remotiver pour la suite ! Mais pour ça je te fais confiance…
    Et surtout tu lâches rien hein ! le pognon, le contrat et tout ! Nan mais oh!

  5. Je te comprends, se sentir exclu comme ça, ça enrage ! J’ai vécu un peut ça à la fin d’un stage pour mon DUT. La responsable, après m’avoir remercié d’avoir mis tout le système qualité en place pendant trois mois (« On a eu de la chance de tomber sur vous bla bla bla ») a refusée de me prendre en alternance pour l’école d’ingé… Pire j’ai fait des pieds et des mains pour passer en dernier à l’oral de stage (18 heures, la pire place, tout le monde en a marre) pour qu’elle puisse venir, et là, elle est finalement pas venu ! Trop bien !!

    Bon, je ne me plaint pas, pour l’apprentissage, la boite est en train de couler… Je suis content de ne pas y être en fait maintenant !

    Allez courage ! Mais ne joue pas trop au chantage (je retire tous mes textes), car ça pourrait porter préjudice à ta réputation dans le milieux, si le gars a le bras long… Faut la jouer en finesse 😉 Bonne chance !

    Meuh !

  6. As-tu évoqué le problème ? Savoir qu’est ce qu’il en est exactement, car tu te sens mise à l’écart, que bon si il envisage de mettre fin à la collaboration , se serait dommage de la terminer dans ce climat de mise à l’écart.

    Vaut mieux terminer une collaboration en bon terme que fâcher, car on ne sait pas ce que l’avenir professionnel nous réserve…

  7. Bien sûr qu’il ne vaut mieux pas se fâcher, mais faut-il se laisser marcher sur les pieds pour autant ? S’ils n’ont pas rémunéré ton travail, c’est ton droit de retirer tes textes du site. Pour ce qui est de la réputation, se faire une réputation de carpette, c’est pas une bonne idée non plus…

  8. J’ai peut être une bonne nouvelle.

    C’est tout simplement que si tu n’as signé aucun contrat écrit avec eux (CDD, convention de stage, …), tu seras considéré comme ayant eu un contrat à durée indéterminée avec l’association, à condition que tu puisses prouver que tu as bien travaillé pour l’association. Et là, c’est le jack-pot : rappel de salaire, indemnité pour travail dissimulé, indemnité pour rupture abusive du contrat, indemnité pour non-respect de la procédure de licenciement, indemnité compensatrice de préavis, indemnité de congés payés … Ce ne sera plus 600 euros que l’association te devra mais beaucoup beaucoup plus.

  9. Merci, c’est quand même mon métier et ma spécialité ;o)

    Le souci, ca va vraiment être de prouver que tu étais leur salariée. Mais bon, ca va dépendre des éléments de preuve que tu pourras avancer.

  10. Muarf, « eau de boudin » ça vole haut en ce moment avec les expressions à Océane 😉

    Bref, je suis étonné de la façon dont ça s’est terminé mais on en a déjà parler… Tu es quelqu’un de doué et c’est clair que ça en fou un coup à l’égo!

    Mais ma moumour, s’il le faut je réactive mes cellules terroristes dormantes et on va leur faire payer tout ça NIARK NIARK NIARK

  11. « ça fait les mecs qui se font oublier en espérant que je réclamerai pas mes 600 euros »

    Sauf que si tu ne signes pas leur CDD, c’est 30 fois plus que tu pourras réclamer et pas juste 600 euros. Je te déconseille donc fortement de signer leur contrat, d’autant plus que même si l’association ne peut pas payer, elle sera mise en liquidation judiciaire et que le paiement des sommes qui te sont dues sera garantie par l’AGS, le fonds de garantie des salariés.

    Quand je parlais de preuve, je ne parlais pas des paiements en liquide ou pas mais des preuves de ton travail. Si tu as d’autres articles rédigés et des comptes rendus de réunions, ca pourrait suffire.

  12. Vu le plaisir que tu prenais à être dans l’asso et à nous en parler, c’est vraiment pathétique ce qu’ils ont fait. Vu les objectifs de l’asso c’est encore plus con :(. Si c’est leur manière d’aider…
    GGGGGGGrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr!

  13. Je comprend parce que j’ai vécu un truc similaire… J’ai bossé en stage comme une tarée. on m’a dit qu’on me parait, on ne l’a jamais fait. J’étais en stage le matin, en cours l’après-midi, et quand je rentrais chez moi, non seulement j’avais du boulot à faire pour l’école, mais en plus j’avais 15 mails pour le stage « fais ci, fais ça, as-tu pensé à ceci? peux-tu appelé telle personne? ». Et régulièrement, je bossais aussi le w-e. 6 mois en tout, pour rien, je trouvais ça plutot gentil de ma part. Mais le jour ou j’ai dit que j’arretais, je me suis pris une grosse claque dans la figure, avec un charmant « bonne chance à new york, et qui sait, peut-être que tu y resteras ». ça fait super mal au coeur de bosser pour des gens qui, au final, ne sont meme pas un peu reconnaissants… courge en tous cas (k)

  14. Bon , à ce que je vois, tu es bien entourée juridiquement pour resoudre tout ça…C’est dingue comme ils peuvent deconner avec le droit dans les associations, c’est leur grande specialité…Tout comme celle de faire bosser des « bénévoles » comme des salariés, mais sans les remunerer evidemment. Je deteste ce milieux…(ha, je suis d’une intolerance sans nom ;-))

  15. Il vaudrait mieux en fait qu’ils ne te payent pas. Ca leur coutera beaucoup beaucoup plus cher. Tu pourras alors même t’acheter le super appareil photo que tu voulais depuis longtemps et tu n’auras plus de problème de thunes avant un moment. Tu ne devrais pas les laisser s’en tirer aussi facilement.

  16. Un conseil : renseigne-toi auprès de ta préfecture ou sur le site du journal officiel spécial associations : il y a les noms des responsables et la domiciliation de l’association, en principe… C’est toujours mieux qu’un simple numéro de tél ou des adresses mails. Mais je ne veux absolument pas te faire peur…

  17. Si tu as rien signé du tout, et que tu as travaillé pour eux, c’est comme si tu étais en CDI … du moins aux prud’hommes (orthographe ?) c’est comme ca que ca marche … Y a moyen de les embetter un peu ! ! !

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