Une femme et une femme

(Article sans lesbianisme, je vais parler de ma sœur alors les pervers, vous pouvez repartir. Les autres, vous pouvez rester !)

Samedi après-midi, deux femmes sont dans Paris, l’une châtain clair, l’autre, on sait pas trop parce qu’il faut que je refasse ma couleur et que je vire bizarrement au auburn avec des racines châtain clair. Elles se retrouvent dans une gare et se rendent dans un starbucks car la plus jeune d’entre elles a besoin de parler à l’aînée de ses questionnements professionnels. Je ne vous détaillerai pas parce que c’est sa vie. J’ai essayé de la conseiller comme j’ai pu même si mon domaine n’est pas le sien. C’est marrant la vie : y a moins d’un an, la situation était inverse. Puis on a shoppiné pour Noël. Le Printemps un samedi de Noël, c’est péché.

 

Bref, on a passé, de mon point de vue, une bonne après-midi. Et j’avoue que ça me fait super plaisir. Il faut savoir qu’enfant et ado, Alice et moi, on s’entendait pas très bien. On jouait très peu ensemble, j’étais playmobil, elle était Barbie. Ado, on ne fréquentait pas du tout les mêmes personnes. 2 ans et demi de différence, c’est un bon écart, sauf quand on est ado finalement. On était au même collège-lycée, on avait même les mêmes profs chaque année, ce qui fait que j’étais habituée à répondre à son prénom. Seule ma prof d’hist et géo grugeait en nous appelant toutes les deux « Mademoiselle Bartoldi ». Comme dans la phrase « Mademoiselle Bartoldi, vous vous dégradez ». Bon, ok, c’était dit sur le ton de la blague après que j’ai pris un fou rire toute seule à l’idée de la Californie qui se détache et qui coule. Je sais, ado, j’étais très grave. Bref, ado, elle était girlie, j’étais camouflée dans mes T-shirt XL. Elle était Beverly Hills, moi X-files… Enfin, pas grand-chose à voir. C’est marrant comme on a toujours été différentes, comme quoi, le moule et les gênes, ça fait pas tout non
plus.

Puis je suis partie de la maison pour la grand’ ville, pour mes études. Elle m’a suivi quelques années plus tard. Je ne sais pas trop quand le rapprochement s’est fait, en fait. Il y a eu Guillaume et Anthony, elle fut la première de la famille à savoir, j’ai été la première à le rencontrer. Puis des crises. Puis la rupture avec Anthony qui nous a pas mal rapprochées vu que je lui avais dit qu’elle pouvait m’appeler quand elle voulait, jusqu’à minuit. Du coup, elle l’a fait plusieurs fois. Quand j’ai rompu avec Guillaume et que je suis rentrée pleurer chez mes

parents, elle a voulu passer la soirée à la maison pour parler avec moi alors qu’elle avait un exam le lendemain. Evidemment, j’ai refusé, son exam avant tout, surtout que j’étais pas trop en état de parler. Bref, en grandissant, en devenant des femmes, on s’est rapprochées. Certes, on ne s’appelle pas tous les jours et on n’aborde pas toujours certains sujets intimes (parce que ma
sœur est vierge pour moi et elle le sera toujours, même quand elle aura des enfants. Comme mes parents, quoi). Mais au moindre problème, on s’appelle. Par exemple, quand nos parents nous ont appelé pour nous dire que notre grand-mère était à moitié morte, on a passé l’après-midi sur MSN à se parler puis la soirée ensemble. Parce que je ne voulais pas rester seule mais je ne voulais voir personne à part elle parce qu’on se comprenait.

 

Aujourd’hui, je suis plutôt contente de cette relation. Comme vous avez pu le remarquer, je suis assez famille et le temps où je m’entendais pas bien avec ma sœur m’empoisonnait la vie. Parce qu’autant du côté de ma mère, les 4 sœurs se voient souvent, autant du côté paternel, on peut pas dire que mon oncle et mon père se voient régulièrement. En fait, jamais en dehors des moments où ma grand-mère ne va pas bien. Ce qui s’est reproduit plusieurs fois cette année, certes, mais quand même. Et je préfère le modèle familial « on se voit pas tous les jours mais dès qu’on a besoin, on s’appelle » plutôt que le modèle « je t’appelle car y a un gros soucis ». Ma sœur a été un soutien important pour moi quand j’étais au chômage. Et ça, je ne l’oublierai jamais. J’essaie de lui rendre la pareille dès que je peux. Parce qu’une sœur heureuse fait aussi mon bonheur, c’est ma famille.

 

Il y a des jours où je suis nostalgique de l’enfance. Et d’autres où je me dis qu’être adulte, c’est pas si mal. Même si, ma sœur et moi, on jouait à la Nouvelle Star avant l’heure : on faisait chanter nos jouets sur la scène (le lit) sous les spotlight (une lampe de poche). Même si le matin de Noël, elle me rejoignait dans mon lit et on attendait impatiemment que ce soit l’heure de se lever parce qu’à deux, ça va plus vite. Quelques bons souvenirs entre autres.

7 réflexions sur “Une femme et une femme

  1. Quel joli texte d’amour Nina 🙂
    Ni frére, ni soeur, je n’ai jamais connu et ne connaitrai jamais les disputes, les réconciliations, les confidences que chaque frére et soeur peuvent connaitre. Je n’ai pu taper sur personne non plus (lol). Enfin … je suis tout de même très famille 🙂 (même si nous ne sommes pas nombreux)

  2. Officiellement non, elle le lit pas car y a certains trucs sur ma personne qu’elle ne préfère pas savoir et je la comprends. A une époque, je voulais la recruter mais je suis pas sûre d’avoir envie de trop connaître sa vie avec Anthony donc du coup, je lui ai pas proposé.

  3. J’ai connu a peu pres pareil avec mon frere. Nous sommes passes des pires ennemis pendant notre enfance, aux meilleurs amis en fin d’ado… Avec l’age les ecarts se reduisent, inexorablement ;p

  4. Aaahh….c’est mondialement connu, les ruptures, ça nous rapproche sévère de la famille.
    On est sur un petit nuage, totalement enivré par cette douce moitié qui hante nos rêves et notre lit, on l’aime on l’adore (c’est not amour, not’ trésoooooor) et on croit dur comme fer que c’est pour la vie, et on déborde de confiance et de bons sentiments à son égard: notre amour est parfait, il est parfait, il nous aime et ne nous ferais jamais de mal. Et pis pouf, il nous quitte/trompe/ se barre sans prévenir/drague notre meilleure amie:

    Désespoir total, énorme vide béant qui rempli notre petit coeur meurtri, les 90% d’eau de notre corps menacent de s’évacuer par les yeux. Et qu’est ce qu’on fait dans ces cas là? Quelles sont les seules personnes du monde qui sont toujours là, durant toute la durée de ta vie, de ton premier à ton dernier jour? la famille!
    La famille, c’est une source de stabilité, une preuve certaine de l’attachement et de l’affection éternelle (bonbon, après des fois, faut nuancer, je sais). En gros, tout qu’est ce qu’on a besoin dans ces cas là.

    Quand le premier grand amour de sa vie à quitté ma soeur (ce vil connard stupide et insensible et égoiste et enfoiré affectif), elle m’a appelé direct et on a passé la nuit dans son pti studio à pleurer/réconforter/insulter/repleurer. Et quant à moi, environ 10 minutes chrono après avoir été larguée comme une pauvre grosse bouse, j’étais chez elle, enfouissant mon pti nez tout morveux dans son cou. Bon, au moins le connard en question a t »il eu la présence d’esprit de me larguer à 10 minutes de chez ma soeur… Mais ni elle ni moi n’avons eu l’idée d’appeler quelqu’un d’autre.

    Il y a quelque chose, comme ça, qui fait que dans les moments de grosse détresse, bah c’est vers la famille qu’on se tourne. Peut-être est ce à cause de cette idée de stabilité, peut-être est ce parce que quelqu’un de ton propre sang est un peu de toi même, peut-être est parce que quand tout fout le camp, on se sent le besoin de revenir aux racines, aux évocations confortables de l’enfance insouciante.

  5. bah moi je ‘entend très bien avec ma grande soeur et mon petit frère. il faut dire qu’on est très famille et c’est vrai que c’est très important. j’espère qu’il en sera de même quand on sera adulte !! en tout cas tu es avec toi j’ai aggrandie ma famille. tu veux bien être ma grande soeur stp ? j’adore chatter avec toi. tes conseilles me réconforts. je pense que tes enfants seront gâté de se côté avec toi. je suis sûr que tu tires cette qualité de tes parents. crois moi ils doivent être fiers de toi et ta soeur a beaucoup de chance. grogrozapbizouillzzzzzzz 😉

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