La lettre de motivation : ce que l’on dit, ce que l’on pense

Petit jeu aujourd’hui de la double écriture de la lettre de motivation. L’idée est simple : d’abord le texte officiel, en dessous, l’expression d’une petite voix intérieure bien cynique… Je précise que c’est juste un jeu, je suis parfois réellement emballée à l’idée de bosser dans un journal ou une boîte.

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« Bonjour,
 

Ayant trouvé votre annonce sur le site jechercheunjob.com, je me permets de vous envoyer ma candidature pour le poste de journaliste. En effet, votre annonce m’intéresse au plus
haut point.

Enfin, même si c’est pas le cas, j’ai répondu à ton annonce 15 mn après qu’elle soit postée, je suis une desperate chômeuse et tu me proposerais d’écrire dans la revue des passionnés du tracteur, je postulerais alors que je suis une pure citadine.

De formation journalistique, j’ai eu l’occasion d’écrire dans le domaine sur lequel vous travaillez et qui me passionne.

Si, j’ai écrit une rédaction sur le sujet en cinquième et si j’ai rien écrit dessus depuis, c’est que c’est trop passionnant, j’ai peur de pas rendre la magie de cette question.

La renommée de votre entreprise n’est plus à faire et être une de ses employées est une motivation de plus pour moi.

Avant de lire votre annonce, je savais pas que vous existiez

Titulaire d’un master professionnel de journalisme, je suis à la recherche d’un emploi dans l’univers des médias. Auparavant, j’ai réalisé deux maîtrises, utilisant à chaque fois
l’analyse de presse. Mon cursus universitaire m’a permis d’acquérir une solide culture générale ainsi que des outils d’analyse utiles pour le journalisme. De plus, lors de mon année d’étude à l’IEP, j’ai obtenu des diplômes informatiques.

Tu les vois mes gros diplômes, hein, hein ? Ca t’épate, hein ? T’as vue comme chuis cultivée ? Et le « master professionnel », ça le fait. Là, tu m’aimes déjà, je le sais, je le sens.

Par ailleurs, j’ai profité du temps libre que me laissaient mes études pour multiplier les expériences dans le milieu médiatique, essentiellement en presse écrite et Internet.
D’ailleurs, je suis actuellement chef de la rubrique sur un webzine.

Oui, je suis un bourreau de travail, je bosse même en dehors de mes cours et je fais plein de choses. Même que je dors pas la nuit pour écrire plein d’articles et du coup, je suis chef de rubrique. Et dans chef de rubrique, y a chef, comme dans rédacteur en chef…

 Lors de ma précédente recherche d’emploi, j’ai multiplié les expériences diverses et variées, j’ai notamment réalisé quelques interviews pour une plate-forme de blogs. Je
possède une solide culture Internet et une très bonne connaissance de la blogosphère puisque je gère moi-même plusieurs blogs dont un lu quotidiennement par plus de 1500 personnes (visiteurs uniques).

Embauche-moi, je te ramènerai des lecteurs. Non mais vise la culture Internet que j’ai, c’est carrément pas donné à tout le monde. Bon, c’est vrai que ma « culture Internet », je me la suis faite toute seule, comme une bonne geekette qui se respecte mais quand même, quoi.

 

Je me tiens à votre entière disposition pour tout entretien concernant ma candidature, je vous remercie par avance pour le temps que vous consacrerez à ma demande.

Je veux qu’on se voit, je veux qu’on se voit, je veux qu’on se voit. Je suis tout à toi, à tes pieds, claque des doigts et j’arrive.

 

J’espère vous rencontrer prochainement pour vous convaincre davantage de ma motivation et de ma détermination.

En vrai, tu pourras découvrir que je suis toute jolie (si t’es un homme ou une femme qui aime les femmes) et très drôle, je te raconterai même des blagues s’il le faut pour détendre l’atmosphère. Et je fais super bien le café.

 En attendant, veuillez recevoir, Madame, Monsieur, mes salutations les plus distinguées
J’ai toujours trouvé ces salutations de fin de lettre très pompeuses. Si la personne me rappelle pas, mes salutations les plus distinguées risquent de se transformer en paroles qui ne le sont plus, distinguées, suggérant à la personne de visiter la Grèce, par exemple.
 
Nina Bartoldi

11 réflexions sur “La lettre de motivation : ce que l’on dit, ce que l’on pense

  1. D’utilité publique, cette série sur la recherche d’emploi… 🙂
    En parlant de lettre de motivation, je suis en pleine recherche : de quelle manière peut-on tourner une lettre quand on postule en candidature spontanée alors qu’on a déjà un poste ? Un CDI en plus, donc préavis long, etc… Je veux changer de boulot, mais… comment justifier qu’on quitte un CDI, comment se rendre ‘vendable’ alors qu’on a 2 voire 3 mois de préavis ? (pas vérifié)

  2. pour ton préavis, en fait, il équivaut à la durée de ta période d’essai renouvelable. J’ai appris ça en changeant de poste : j’avais un mois de période d’essai renouvelable donc un mois de préavis. Après, c’est difficile de te répondre dans l’absolu, faut voir tes raisons de partir, le secteur dans lequel tu bosses. SI tu es dans ta boîte depuis quelques années, le classique, c’est « j’ai fait le tour de mon poste, envie d’évoluer, mes ambitions », tout ça. Selon les secteurs, de toute façon, on est + ou moins obligés de bouger. Dans mon cas, vu que j’ai été sollicitée, j’ai eu la partie plus facile mais à la question « pourquoi changer de boîte », j’ai répondu honnêtement : parce que TGGP, parce que TMF, parce que je n’oublie pas le journalisme. Et parce que meilleur salaire, soyons honnête.

    Je sais pas trop si ça aide ce que je dis.

  3. Moi qui pensais être la seule à pipeauter mes lettres de motivation…je tombe de haut (nan, je m’en doutais un peu, au vu de l’intérêt fort relatif de ces âneries).
    N’empêche que je me demande si ceux qui lisent ces lettres se marrent autant que moi lorsqu’une d’entre elles échoue sur mon bureau.

  4. La bonne nouvelle, c’est que j’ai 2 mois de préavis, et pas 3, d’après ce que tu me dis… 🙂

    Sinon, mon souci est que je suis dans cette boîte depuis 6 mois. J’avais 4 mois de période d’essai, donc pourquoi je ne suis pas partie avant ? J’ai voulu persévérer, mais l’ambiance est pourrie (du genre on planque mon matériel pour me faire croire qu’il a été volé… oui, oui !), j’en suis à 1 crise d’angoisse toutes les 2 semaines, et je deviens invivable hors boulot donc ça va bien.
    Bon j’ai aussi d’autres raisons : je n’apprends rien, je ne fais que ce que je sais faire, bref, je m’encroute. Puis je suis seule alors qu’on me promet un chef depuis le début (une est venue, et elle a tenu 10 jours…)… Du coup, j’arrive au point de non-retour… et je veux m’en aller.

    Et je bosse dans la communication.

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