L’’homme que j’’aime

Comme je suis un peu exhibitionniste, j’ai décidé de faire une déclaration d’amour sur mon blog. Bien sûr, j’aurais pu aller chez Bataille et Fontaine demander au monsieur s’il veut ouvrir le rideau ou pas mais faut pas déconner non plus ! Manquerait plus que j’aille faire le guignol chez Arthur avec son jeu de boîtes que j’ai quand même du mal à saisir (enfin, j’ai pigé le concept, je comprends pas pourquoi y a des gens qui restent là longtemps et pourquoi ils pleurent tout le temps). Bref, il faut savoir dire aux gens qu’on les aime et moi, je le fais en public, en plus, mais avec classe.
 
J’aime, donc. Mais pas comme vous le pensez : juste un amour pur et chaste, une amitié très forte car l’amitié, c’est de l’amour. Hé oui, car l’homme de ma vie, c’est Gauthier.
 
Gauthier, je l’aime quand on parle politique étrangère
Gauthier, il m’énerve à trop boire et à conduire après
Gauthier, je l’aime quand on est sur la même longueur d’onde et qu’on dit les choses en même temps
Gauthier, il m’énerve quand il est en retard
Gauthier, je l’aime quand il prend des délires avec moi
Gauthier, il m’énerve quand il gâche ses possibilités en faisant l’andouille
Gauthier, je l’aime quand on passe des soirées à se vider la tête devant des conneries qui ne font rire que nous ou à peu près
Gauthier, il m’énerve quand il me dit que je vais me prendre un mur alors que je le sais très bien et que je fais semblant de pas voir. Et puis il m’énerve à avoir raison quand il me dit que je vais me prendre un mur.
Gauthier, je l’aime parce qu’on peut parler de tout sans tabou.
 
Mais surtout, Gauthier, je l’aime parce que quand je l’appelle à minuit et demi en larmes, il m’écoute, il me réconforte et même il m’engueule quand je tombe dans le trop mélodramatique. Oui parce qu’il faut le savoir, le Gauthier est équipé d’une fonction « coup de pied au cul ». Exemple, discussion que nous avons eu l’autre soir.
Nina, mode « je chiale » : « Bouhouhou, j’en ai marre, y a rien qui va, je vais rentrer chez mes parents !
Pourquoi ?
Mais je leur coûte trop cher !
Mais enfin, tu vas pas rentrer chez toi ! Tu vas faire quoi, là-bas ? En partant, tu vas juste donner raison à ceux qui attendent que tu te plantes ».
Oui, pour la petite histoire (pourquoi je voulais rentrer), mon proprio refuse de me rembourser ma facture de plombier (800 euros), quand même, sous prétexte qu’il fallait que je fasse juste faire le devis, lui demander et après, faire les travaux. C’est vrai, après tout, qu’est-ce que je fais chier à chouiner pour une fuite dans la salle de bain ? Comme a dit la secrétaire du proprio : « mais une fois que le réservoir aurait été vide, y aurait plus eu d’eau ». Oui, c’est vrai, j’aurais pu patauger une semaine de plus dans ma salle de bain, ce que je suis exigeante, quand même… Donc voilà, mes sous de Noël sont partis chez M. le plombier, mes parents vont sans doute m’aider mais j’en ai marre de leur coûter du fric. Au passage, si un lecteur s’y connaît un peu en droit des locataires, qu’il me fasse signe.
 
Donc, Gauthier (désolé pour la digression moumour). On passe plus de temps à rire qu’à pleurer, quand on est ensemble, mais de savoir que je peux l’appeler au milieu de la nuit et qu’il m’écoutera, j’avoue qu’il y a peu de mecs qui feraient ça pour moi. Et c’est le seul que je peux écouter au milieu de la nuit parce que même si j’aime pas qu’il m’appelle 36 fois par jour, quand c’est grave, j’écoute. Tous les deux, on conchie la terre entière, on emmerde nos concierges et nos proprios, nos profs incompétents et nos tuteurs de stages esclavagistes. On dit du mal des gens qu’on n’aime pas et qu’est-ce que c’est bon ! On va manger des fois au McDo ou alors dans notre chère cantine du Marais, on fume, on rit. Gauthier, c’est le seul mec avec qui je peux délirer sur la vie sexuelle des huîtres. Oui, en fait, la semaine dernière ou celle d’avant (peu importe), je fais : « Pfffff, j’ai la libido d’une huître en ce moment… Quoi que je ne connais rien à la vie sexuelle d’une huître.
Mais attends, les huîtres, ça passe son temps à partouzer sur des poteaux et puis c’est SM, une huître, ça passe sa vie accrochée à un filet. »
Ben voilà, y a que Gauthier pour me répondre ça et me faire rire avec la vie sexuelle des huîtres. Parce que même quand je pleure, il arrive à me faire rire. Hé oui, un Gauthier, c’est magique.
 
Laissez-moi vous raconter notre rencontre (de toute façon, c’est moi la chef du blog, je fais ce que je veux). Tout commence en 1999, fin janvier ou début février, je ne suis plus très sûre. Ce jour-là, il faisait gris et froid et je me gerçais les fesses sur le banc en béton devant l’UFR d’histoire. Je discutais avec Sandrine, notre amie nymphomane amatrice de 106 verte, et Rachel, mon ex meilleure amie frustrée et aigrie. J’avoue que je me souviens pas du tout de quoi on discute quand Sandrine nous ramène soudain un grand gars en faisant : « Ben, voilà les filles, moi je vous ramène un mec ! Gauthier, Nina, Rachel. »
 
J’avoue que je l’avais déjà croisé deux, trois fois, sans lui parler, mais il était difficile de pas le repérer : 1m94, un peu rond (mais pas plus que ça, ça faisait plus rondeurs de la fin de l’enfance qu’autre chose) mais surtout, une doudoune bleu EDF avec deux bandes jaunes fluo sur les manches. Moumour, je suis sûre qu’à l’heure actuelle, tu me détestes d’avoir révélé ce détail. Donc, on commence à discuter, je ne me souviens pas du tout de quoi. On sympathise bien et le lundi suivant, au lieu d’aller en cours de géographie, on va à la cafétéria avec Sandrine et Silvia, une amie andorrane. On retrouve sur place Guillaume, un ami du lycée de Gaugau et on parle de cul, de cul, puis de cul. Petit à petit, je me dis qu’il est plutôt mignon, Gaugau et on dirait bien qu’il me drague, à m’appeler « amour » et à me regarder droit dans le seins. Puis un jour, il découvre mon intérêt pour lui grâce à la finesse de Sandrine et il m’explique : « non mais là, je veux pas de relation sérieuse alors…heu… non. » Ce n’est que six mois plus tard que j’ai appris la vérité : le problème n’était pas tant qu’il ne voulait pas une relation sérieuse, le problème était que j’étais une femme. J’avoue que le jour où j’ai su ça, le râteau que je m’étais pris devint soudain le plus facile à digérer de toute ma vie amoureuse ! Evidemment, certains argueront qu’il aurait pu me le dire avant mais à cette époque, Gauthier était encore officiellement hétéro donc ne le lui reprochons pas.
 
Curieusement, ce vent nous a rapproché et nous sommes devenus inséparables. Ce qui a quand même pas mal aidés fut Internet : à l’époque, on était les seuls à l’avoir et on passait nos week-ends (oui, je ne l’avais que le week-end, chez mes parents, à l’époque) à s’envoyer des mails. Curieusement, notre amitié a dérangé Rachel. En très gros, cette fille était ma meilleure amie mais je pense qu’au fond, elle me détestait. Dès qu’un mec semblait s’intéresser à moi, elle en tombait amoureuse pour mieux me reprocher après le fait qu’il s’intéresse à moi et pas à elle. Nous étions tous trois en cours ensemble et Gauthier et moi nous passions des mots genre : « bite, couille, je te prendrai nue la tête dans le micro-ondes » et autres joyeusetés du genre. Le problème, c’est que Rachel ne supportait pas qu’on parle de sexe donc on ne la faisait pas participer et elle faisait la gueule, persuadée qu’on disait du mal d’elle. Du coup, en cours, elle se mettait entre nous et se penchait en avant pour qu’on puisse pas se passer les mots (qui passaient quand même dans son dos). Je veux pas dire mais je serai jamais assez garce pour écrire des mots méchants sur une fille qui est à côté de moi. Et forcément, elle tombe amoureuse de Gauthier et me voilà à nouveau la rivale. Sauf qu’à l’époque, j’étais maquée avec Pierre le pervers (enfin, façon de parler) et Gauthier était devenu mon meilleur ami. Brouetter avec lui ? Mais ça va pas, c’est limite de l’inceste !
 
Dans les premiers temps, Gauthier m’a apporté une chose précieuse : il m’a appris à jouer à la belote. C’est idiot mais quand je repense à ma première année, ce qui me revient avant tout, ce sont les parties de belote sur la pelouse du Mirail, mon petit pense bête à côté (alors, les atouts c’est valet, 9, as, dix, ça faut tant de points…) et notre merveilleuse façon de jouer, pas du tout à la parlante. Genre : « tu prends ? » Gros raclement de gorge qui veut dire : « si tu prends, connasse, je te pends avec tes propres tripes ». « Heu… non, ça ira ». N’empêche que ça me manque, la belote…
 
Mais notre amitié n’a pas toujours plu mais au fond, on s’en fout : je ne regrette aucune des personnes qui nous a tourné le dos. Hé oui, parler de cul, ça nous fait rire, jouer les pintades, ça nous fait rire. Mais bon, on va pas jouer les sérieux et sages rien que pour plaire. On est comme on est et puis c’est tout.
 
Bien sûr, nous eûmes des orages, 7 ans d’amour, c’est l’amour fol. Mille fois tu pris ton bagage, mille fois, je pris mon envol… Il n’empêche qu’un amour de 7 ans, c’est plus que toutes nos histoires d’amour cumulées (j’ai comme la sensation que cette phrase nous fait passer pour des loosers de l’amour). Même quand on se dispute (généralement, les causes sont oubliées et digérées dès le lendemain), même quand il m’écoute pas, même quand je l’écoute pas, même quand il m’impose Priscilla et Lorie, même quand je veux pas aller voir une daube au cinéma, on s’aime et puis c’est tout. Si un mec n’accepte pas Gauthier, il peut aller se faire voir.
 
En bref : moumour, je t’aime !

29 réflexions sur “L’’homme que j’’aime

  1. « Au passage, si un lecteur s’y connaît un peu en droit des locataires, qu’il me fasse signe »

    Nina, je vais regarder pour ton problème d’inondation. Ca fait quand même partie de mon métier ed m’occuper de son genre de trucs. Si ca se passe bien, tu auras le chèque du proprio dans ta boîte aux lettres à la fin du mois. Tu n’as qu’à m’envoyer un mail si tu es intéressée.

  2. Oui, je sais que pour l’inondation c’est réglé.

    Avec la peur d’un éventuel procès aux fesses, ca peut se régler rapidement. Je suis intervenu pour un pote qui avait un problème d’humidité chez lui et c’est en voie de réglement amiable.

  3. Touché ! Dire que je m’appretais à avaler ton blog en entier, point la peine, tout est ici, une sympathique nénette sur le net, avec des idées parfois pas très … nettes :-p.

  4. heeeuuu.. Gauthier.. tu veux pas devenir mon ami?? ;op
    tu en as bien de la chance Nina garde cette Perle (d’huitre??) bien au chaud!! Et puis si cette « Rachel » était vraiment une amie et ben elle le serait toujours à l’heure qu’il est!!
    Bon ben je vous souhaite une folle amitié qui dure pleine d’amour!!

  5. « parler de tout sans tabou » : tu n’arrives pas à faire de même avec tes « petits amis »?

    « une fonction « coup de pied au cul » » : et une autre sans pied. 🙂

    « si un lecteur s’y connaît un peu en droit des locataires » : pour tout travaux tu dois demander à ton proprio donc il n’a pas vraiment tord de refuser ta facture de plomberie.

    Gauthier > « ça passe sa vie accrochée à un filet » : tu vois du bondage partout! 😉

    « donc ne le lui reprochons pas » : difficile de reprocher çà à une personne, avouer son penchant sexuel n’est jamais facile.

    « Rachel ne supportait pas qu’on parle de sexe » : elle était au caurant que Gauthier n’était pas hétéro?

    « Gros raclement de gorge » : çà me rapelle mes partie de belote en BTS, falait qu’on m’explique tout aussi, çà énervait les autres qui jouaient « cérieusement ». 🙂

    « des loosers de l’amour » : çà n’existe pas!

    Ptit-Pois > « si cette « Rachel » était vraiment une amie » : si elle ne sait pas rendu compte que Gauthier était homo, elle a du avoir pas mal de problème pour comprendre la situation.

  6. Ptit-pois: je me loue à l’occasion 😉 mais là c’est une déclaration d’amour, elle ne prend pas en compte TOUS mes défauts, faut qd mm en vouloir pour me supporter 7 ans…

    Yome: tu sais moi suis un habdicapé j’arrive pas à luyi dire des choses comme ça à ma moumour, suis sur que ta Nuts elle le sais que tu l’aime 😉

    La poupée: vi j’ai écrasé ma larme quand j’ai lu tout ça (mais je me répète là!)

    Stef: cette fille était psychologiquement dérangée, attend Emma c quoi le terme médical déjà? Ah oui c’est ça: jalouse à mourir de tout ce que pouvait avoir ou pas Nina. C’était pathologique, le fait qu’elle le sache n’aurait rien changé…
    Et oui je vois du bondage partout 😉 ça doit être à cause de mes envies de meurtres récurrentes sur ma concierge, mes voisins, mes profs, etc…

    Grenouille: je suis libre oui, mais pk tu veux devenir pd en lisant ça? Parce que tu seras entouré de belle filles? Tu sais elle me font le même effet que tes potes hétéros qvec qui tu regarde le foot 😉 (je parlais du coté sexuel bien sur)

    Allez je vais manger mes poussins, bisous.

  7. les boites ; locataire ;

    pour le jeu d’Arthur, si elles pleurent, c’est trés normal : Arthur passe généralement tout le jeu à leur expliquer combien elles vont avoir une vie de merde si elle réussissent pas à gagner à la fin, et comme elle sera merveilleux si elles trouvent LA seule et unique boite qui permet de gagner le plus gros pactole…

    Pour le droit des locataire, cherche un peu sur le net, je suis sûr que tu trouveras. Va jeter un oeil sur le forum de http://www.lesarnaques.com ! Y’a des juristes qui répondent, là-bas !

    Thom…

  8. Gauthier > « le fait qu’elle le sache n’aurait rien changé » : je pense que si. Elle avait peut être plus ou moins le bégin pour toi, sans que tu le sache, du coup, elle a peut être vu Nina comme une « rivale », d’où sa réaction. A çà tu rajoutes un poil de sentiment possesif …

  9. Roooh je crois que personne n’a remarqué mais c’est le 69 ème article de Nina dans la catégorie du même nom. A bon entendeur…

    Bon je sors…

  10. Très belle déclaration,
    pour les textes qui régissent les relations Bailleur-Preneur, c’est la loi du 6 juillet 1989 (plus connue sous le nom « Loi de 89 »).
    Cependant, si Crevette Rose passe par là, elle pourra certainement t’aider.
    Bisous

  11. Gauthier> j’ai appelé Nuts samedi pour lui dire de lire l’article. Et elle pas compris, elle m’a rappelé pour me demandé si ça voulait dire que j’étais homo? mdr je l’aime trop ma Nuts 🙂

  12. Nina : « Hé ouais, être mon ami, c’est fantastique!! 😉 »

    Comment tu vantes la marchandise !!! Je le crois pas là !!! Avant de dire ça, faut tester ;o)

    Nina : C’est mieux que l’amour ! 😉

    Il y a encore mieux. C’est avoir en même temps l’amour et l’amitié.

    Stef : « Yome > « je l’aime trop ma Nuts » : pourquoi tu ne lui dit pas? »

    Le problème est que Nuts a un copain et qu’elle est enceinte. Je pense que cela pose un petit problème à Yome quand même, ce qui fait qu’il a pas trop le moral. Lui dire ses sentiments le soulagera sur le coup mais cela ne fera pas avancer le schmilblick.

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